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Debdou

Debdou (en amazighe ⎷⎻⎱⎷┓) est une ville et commune — municipalitĂ© marocaine — de la province de Taourirt, dans la rĂ©gion du Rif oriental.

Debdou
Dabdƫ
Debdou
Administration
Pays Drapeau du Maroc Maroc
RĂ©gion oriental
Province Province de Taourirt
DĂ©mographie
Population 4 960 hab. (2014[1])
DensitĂ© 0,58 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 33° 59â€Č 09″ nord, 3° 03â€Č 04″ ouest
Altitude 957 m
Superficie 8 541 km2
Localisation
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Debdou
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Debdou
    Petites kasbah de Debdou
    Ancienne mosquée de Debdou
    Vue générale

    Toponymie

    Selon un article de l’EncyclopĂ©die de l'Islam, « Debdou » en arabe ŰŻŰšŰŻÙˆ (d'bdou)est l’orthographe la plus courante dĂ©signant cette petite ville du Maroc. Le toponyme peut aussi se transcrire DabdĆ«, et l’on appelle un habitant de Debdou, un Debdoubi.

    Il existe trois hypothĂšses Ă  l'origine de cette appellation : la premiĂšre est liĂ©e Ă  la venue des juifs au XIVe siĂšcle et notamment d'un certain David Dou - il s'agirait en fait de rabbi David Hakohen ; la seconde plus probable se rapporte aux premiers habitants supposĂ©s de la rĂ©gion, les amazighs, le nom Debdou se rapprochant d'un terme amazigh signifiant « entonnoir » ; la troisiĂšme se rapporterait Ă  l'occupation des MĂ©rinides avec le mĂȘme sens que le prĂ©cĂ©dent.

    Histoire

    Préhistoire

    On a retrouvĂ© des traces d'occupation datant de la prĂ©histoire, notamment du palĂ©olithique et du nĂ©olithique, Ă  proximitĂ© : ainsi des tumulus ont Ă©tĂ© relevĂ©s Ă  la station du Goutitir sur l’oued Al Abd, ainsi qu’à AĂŻn Fretessa, et Ă  Ayoun Sidi Mellouk. De plus,selon la tradition, Debdou aurait Ă©tĂ© occupĂ© par les Romains, comme semblent en tĂ©moigner certains vestiges comme le notent M. Voinot et N. Slouschz[2] : notamment par l’existence prĂšs de la Kasba « d'un fossĂ© et d'une galerie souterraine taillĂ©s dans la roche, s'enfonçant jusqu'Ă  environ 30 mĂštres de profondeur », mĂȘme si aucun Ă©lĂ©ment dĂ©terminant ne permet de valider cette thĂšse depuis lors, celle-ci ayant aussi pu ĂȘtre l'Ɠuvre des MĂ©rinides.

    Cet Ă©clatement (?) va ĂȘtre dĂ©terminant pour l’histoire de la rĂ©gion et de Debdou en particulier, car celle-ci est par la suite liĂ©e aux antagonismes entre Zianides et MĂ©rinides pour le contrĂŽle de la rĂ©gion et ainsi devenir un enjeu important. Sa position stratĂ©gique lui donne une importance sans commune mesure, et elle supplante Taza durant une longue pĂ©riode, l'Ăąge d'or de Debdou.

    Enjeu stratégique à partir des Mérinides

    Ainsi aprĂšs la dĂ©chĂ©ance de l’empire Almohade, la dynastie des MĂ©rinides prend le pouvoir au Maroc.

    Les MĂ©rinides, appelĂ©s aussi "Banu Marin", sont une dynastie berbĂšre zĂ©nĂšte. Ibn Khaldoun, dans son Kitab al Ibar, dĂ©signe le dĂ©sert entre Figuig et Sijilmassa comme leur terrain de parcours d’origine. L’arrivĂ©e de tribus arabes dans la rĂ©gion du sud entre les XIe et XIIe siĂšcles provoque certaines mutations dĂ©mographiques, obligeant les tribus berbĂšres Ă  remonter vers le nord et Ă  s’installer au nord-ouest de l’AlgĂ©rie actuelle. Vers le dĂ©but du XIIIe siĂšcle, ils effectuent leur pĂ©nĂ©tration durable dans les rĂ©gions habitĂ©es de leur zone de parcours habituel, profitant du dĂ©clin almohade. Celle-ci s’impose sous l’égide de Abd Al Hakk, qui conquiĂšrent de grandes villes telles que MeknĂšs (1244), FĂšs (1248), Sijilmassa (1255) et Marrakech (1269).

    Avec l’appui des tribus zĂ©nĂštes installĂ©es dans la rĂ©gion de Taza, notamment les restes des Miknassa et les Maghraoua, les MĂ©rinides atteignent le Maroc oriental, occupent Taza en 1216 et poussent Ă  l’ouest en dominant le plat pays et la bordure de la montagne. Vers 1257, AbĂ» Yusuf Yakub (1258-1286) soumet tout le Souss jusqu’à Oujda, en abattant ainsi l’autoritĂ© almohade. Il se porte ensuite en 1267 contre les Abdalwadides qui ont attaquĂ© Taourirt et sa rĂ©gion. Par la suite, les campagnes des Abdalwadides continuent, et son descendant AbĂ» Yakub Yusuf (1286-1307) entre en campagne en 1295, s’arrĂȘtant Ă  Taourirt, et engageant durant la mĂȘme pĂ©riode des campagnes contre les Abdalwadides. Il rĂ©ussit Ă  parvenir jusqu’à Tlemcen, dont il fait le siĂšge entre 1299 et 1307, bien que la ville ne soit prise que bien aprĂšs en 1337.

    Cette politique expansionniste se comprend au travers du rĂȘve mĂ©rinide de reconstituer l’empire maghrĂ©bin, constituĂ© auparavant par les Almohades.Par le biais des MĂ©rinides, Debdou entre dans l’histoire Ă©crite : on la dĂ©crit comme citadelle fortifiĂ©e (Kasbah) contenant une garnison tout comme sa consƓur Taourirt, et d’autres dans les montagnes avoisinantes pour s’opposer aux Zianides de Tlemcen. Elle joue un rĂŽle stratĂ©gique de par sa situation gĂ©ographique particuliĂšre Ă  la frontiĂšre des deux États antagonistes, mais aussi de par son relief escarpĂ© qui la protĂšge des incursions (voir: attaques des tribus Maquil) et l'abondance de ressources, dĂ©crite par Charles de Foucauld en 1885, et favorisĂ©e par son micro-climat.

    La place politique de Debdou Ă  cette Ă©poque importe. Lors de la rĂ©partition effectuĂ©e par Abd al-Haqq (1196-1218) entre les tribus mĂ©rinides, elle Ă©choit au partage aux berbĂšres Beni Ali, fraction des Banu Urtajjen, qui, chargĂ©s de couvrir FĂšs contre les entreprises des Abdalwadides de Tlemcen, en font la capitale de leur fief. Cela lui vaut d’ĂȘtre dĂ©vastĂ©e en 1364-1365 par le roi de Tlemcen Habou Hammou II (1359-1389). Ainsi Mamoun Naciri prĂ©cise que « les tĂ©moignages de ces dĂ©vastations sont confirmĂ©s sur le terrain, puisque la majoritĂ© des monuments de l'Ă©poque ont disparu et n'en subsiste que le toponyme ». À cette pĂ©riode, le royaume des Abdalwadides retrouve une certaine aisance de mouvement, mĂȘme si ses volontĂ©s d’extension vers l’est demeurent inefficaces et le danger mĂ©rinide toujours prĂ©sent.

    Par la suite, au cours de la fin du XIVe siĂšcle dĂ©but XVe, aprĂšs l'excursion d'Habou Hammou dans la rĂ©gion, on n'a guĂšre d’indications relatives Ă  l’histoire et Ă  l’occupation de Debdou, Ă  l'exception de la venue des arabes Banu Mā’qÄ«l dans la rĂ©gion. Les Maquil sont des tribus arabes, probablement originaires du YĂ©men, venus d’Arabie en mĂȘme temps que les Beni Hilal. Ces derniers commencent Ă  s’infiltrer au Maroc durant les premiĂšres dĂ©cennies du XIIIe siĂšcle sous la dynastie almohade, abordant le pays par le sud-est, et se rĂ©pandant dans les rĂ©gions orientales et mĂ©ridionales, d’une part entre l’Ouest de l’Oranie et de la vallĂ©e de la Moulouya jusqu’à la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne, puis dans le sud-est du Maroc actuel, jusqu’au littoral atlantique au sud du Haut Atlas (correspondant Ă  ce qu’on dĂ©signait par "Maghreb al Aksa"). Leur rĂŽle commence Ă  prendre de l’importance sous les MĂ©rinides. Durant le XIVe siĂšcle notamment, le Maroc oriental souffre de l’opposition de ces tribus aux souverains mĂ©rinides. Par la suite, malgrĂ© la politique gĂ©nĂ©reuse menĂ©e par le gouverneur d’AbĂ» Inan au Da’ra, certaines fractions continuent leurs malversations dans toute la rĂ©gion. Vers la fin de cette dynastie, les arabes Maquil profitent, dit-on, de « l’anarchie qui rĂ©gnait dans le pays[2] » pour occuper la rĂ©gion entre Tlemcen et Taourirt, s’emparant de Tafrata et des plaines environnantes.

    Cette « anarchie » Ă  laquelle fait allusion Nahum Slouschz correspond en fait Ă  la phase de dĂ©sintĂ©gration territoriale que connaĂźt la dynastie mĂ©rinide, et qui s’accentue sous le rĂšgne du Sultan Abou SaĂŻd III (1398-1420). Ce processus de dĂ©composition interne aboutit Ă  une dislocation territoriale, liĂ©e entre autres Ă  des forces centrifuges en raison de leur faiblesse numĂ©rique, ethnique, l’absence de base religieuse pouvant servir de base solide Ă  leur pouvoir comme pour les Almoravides et les Almohades, ainsi que leur dĂ©pendance aux arabes Maquil, ce qui pose sur le long terme le problĂšme de la dissociation territoriale contribuant Ă  affaiblir le territoire (on trouve des problĂšmes comparables chez les Abdalwadides de Tlemcen). Les causes directes quant Ă  elles, sont liĂ©es au contexte politique, notamment aux marabouts qui appellent Ă  la guerre sainte contre les Portugais qui ont occupĂ© Ceuta. En 1415 les Arabes s’agitent et se livrent au pillage. Un souverain hafside (de Tunisie) arrive mĂȘme Ă  faire une incursion jusqu’à FĂšs. MalgrĂ© leur mainmise sur la rĂ©gion, ces derniers ne peuvent s’emparer de la vallĂ©e de Debdou qui oppose une rĂ©sistance farouche et qui finit par obtenir son indĂ©pendance par un traitĂ©, de soumission au chef de la rĂ©sistance Moussa Ben Hammou fondateur de la dynastie des rois de Debdou. Ce dernier se proclame souverain de Debdou vers 1430 : lui et ses descendants vont y rĂ©gner plus de cent ans.

    Principauté de Debdou (1430-1563)

    Banu Urtajjen Ă©tait une famille berbĂšre liĂ©e Ă  la dynastie wattasside. Moussa Ben Hammou annonce la dynastie de ce qu'on peut appeler les « rois de Debdou », dont on connaĂźt la liste par LĂ©on l'Africain. C’est une pĂ©riode qui marque l’apogĂ©e de Debdou dans l’histoire. Cette Ă©poque est liĂ©e par la tradition orale Ă  la dynastie mĂ©rinide bien qu’elle lui soit postĂ©rieure. Ainsi Nahum Slouschz prĂ©cise que l’on ne sait pas grand-chose sur l’origine de ce souverain[2], mis Ă  part le fait qu’un clan juif en porte le nom, de mĂȘme que les Oulad Hammou chez les Ahl Admer dans la rĂ©gion avoisinant RĂ©chida plus Ă  l'ouest.

    Voici leurs noms et dates de rÚgne par ordre chronologique, il s'agit d'une dynastie héréditaire:

    • Moussa Ben Hammou (1430-1460) ;
    • Ahmed (1460-1485) ;
    • Mohamed Ben Ahmed (1485-1513), surnommĂ© « roi de Debdou » ;
    • Mohamed II (1513-1550) ;
    • Ammar (1550-1563).

    Le rĂšgne de ces souverains est Ă  lier Ă  la faiblesse de l’autoritĂ© centrale aprĂšs la chute des MĂ©rinides sous la dynastie des Wattassides, et des Saadiens.

    En effet, les successeurs des MĂ©rinides, les BĂ©ni Wattas, sont des BerbĂšres zĂ©nĂštes, de la branche des BĂ©ni Marin, descendants des BĂ©ni Wacin, nomades cavaliers. Ils quittent le Zab et les hauts plateaux du Maghreb pour le Maghrib al Aksa au XIe siĂšcle et dans le riff au XIVe siĂšcle. AssociĂ©s aux MĂ©rinides, ils vont peu Ă  peu les supplanter. Ces derniers jouissant au sein des MĂ©rinides de nombreuses charges et dignitĂ©s dont ils vont profiter pour accĂ©der au pouvoir. Bernard Lugan n’hĂ©site pas Ă  les comparer aux « maires du palais » carolingiens. Ainsi aprĂšs la mort du sultan mĂ©rinide Abou Inan en 1358, le pouvoir effectif est exercĂ© par les BĂ©ni Wattas qui finissent par les remplacer aprĂšs l’assassinat du dernier souverain mĂ©rinide en 1465. ProclamĂ© sultan Ă  FĂšs en 1472, Abou AbdallĂąh Mohamed Es SaĂŻd surnommĂ© « Ech-Cheikh » est pourtant loin de faire l’unanimitĂ© dans tout le Maroc.

    En rĂ©alitĂ© le sultan wattasside est seulement roi de FĂšs. Ainsi, dans le nord, Chefchaouen et TĂ©touan sont des principautĂ©s presque indĂ©pendantes. Dans le sud, les Hintata sont maĂźtres de Marrakech. Debdou profitant de cette faiblesse dynastique connaĂźt alors son apogĂ©e sous le rĂšgne de Mohamed Ben Ahmed (1485- 1513), ce dernier Ă©tant considĂ©rĂ© comme le souverain le plus prestigieux de sa famille d’oĂč son surnom de « roi de Debdou ». Il embellit la ville de quelques Ă©difices : on lui reconnaĂźt ainsi la construction du quartier el Kasbah et de la grande mosquĂ©e. De mĂȘme il voulut se rendre maĂźtre de Taza sous la sollicitation mĂȘme des habitants de cette ville. Mais Ech-Cheikh s'y oppose et fait le siĂšge de Debdou, qui est contraint de se soumettre. Ce dernier reste nĂ©anmoins « plein d’égard pour lui[3] » et lui confie ce qui devient dĂ©sormais la vice-royautĂ© de Debdou.

    AprĂšs ces Ă©vĂšnements la principautĂ© de Debdou reste assujettie aux BĂ©ni Wattas et Ă  la dynastie des chorfas saadiennes qui lui succĂšde, tout en conservant cependant une grande autonomie, notamment en ce qui concerne les affaires internes Ă  Debdou, une des permanences tout au long de son histoire mĂȘme aprĂšs son dĂ©clin, jusqu’à l’arrivĂ©e du Rogui Bou Hamra et des Français cinq siĂšcles plus tard.

    Le lent déclin de la ville

    Sous le rĂšgne d'Omar, Debdou est Ă  son apogĂ©e comme le reconnaĂźt Mamoun Naciri en citant une lettre de Moulay Omar aux autoritĂ©s de Mellilia le 6 mars 1551 « 
 d'Oujda Ă  Taza, tout le pays reconnaĂźt l'autoritĂ© de Moulay Omar, il n'y a plus que FĂšs Ă  soumettre. » Cette pĂ©riode est trĂšs agitĂ©e sur le plan rĂ©gional, en effet elle correspond Ă  la venue des turcs ottomans Ă  l'est, ce qui n'est pas anodin car le Maghreb, et surtout le Maroc constitue un pont vers l'Europe risquant de mettre en danger l'Espagne

    AprÚs la mort de Ammar, Debdou connaßt une déchéance progressive : Debdou est directement annexée par les saùdiens, pourvue d'un pacha et d'une garnison chargée de la défendre contre les turcs.

    L'arrivée des Turcs et la crise des XVe et XVIe siÚcles

    La fin des rois de Debdou est marquée par son entrée dans la politique internationale avec l'Europe. Debdou est un emplacement stratégique, soit pour s'emparer de l'empire chérifien, pour l'empire ottoman, soit pour défendre l'Europe contre les incursions ottomanes. Le royaume de Debdou est pris entre deux feux et doit faire un choix, étant menacé à l'est par le royaume de pirates qui vient de se créer vers Oran.

    En effet, l'Ă©pisode le plus marquant retenu pour Debdou dans l'historiographie Ă©tablie par Nahum Slouschz[2] est « l'Ă©tablissement en AlgĂ©rie de Baba Aroudj et de son frĂšre KeĂŻr ed dine. Aroudj profita de l'affaiblissement du pouvoir des MĂ©rinides pour se tailler un royaume. Aroudj s'empara successivement d'Alger et de Tlemcen » (p. 23). On cite le royaume de Debdou lors de sa fuite face aux Espagnols mais aussi dans des sources espagnoles et portugaises dans lesquelles on cite, dans la correspondance entre le roi de Debdou avec l'Espagne et le Portugal, quelques Ă©vĂšnements concernant le royaume de Debdou. Ainsi il choisit logiquement l'Europe dans ses relations stratĂ©giques. Cependant, celle-ci ne sut, ou ne voulut pas le dĂ©fendre. Le roi et sa famille durent s'expatrier au moins Ă  deux reprises, car en plus d'avoir subi les reprĂ©sailles du royaume d'Oran, elle est victime d'une Ă©pidĂ©mie de peste qui dĂ©cime la population au mĂȘme moment.

    Par la suite le royaume dĂ©cline, quoiqu'il pĂ»t garder un rayonnement Ă©conomique assez significatif pour ĂȘtre notĂ© par quelques commentateurs, tout du moins jusqu'au XVIIIe siĂšcle, pour ensuite ĂȘtre redĂ©couvert par les europĂ©ens avec le reste du Maroc, dans le courant du XIXe siĂšcle grĂące aux voyages de M. Charles de Foucauld.

    Debdou, terre d'immigration juive

    Un ensemble de facteurs socioéconomiques ont permis à Debdou de conserver une importance toute relative en tant que « port des steppes orano-marocaines ». La place qu'ont occupé les juifs à ce niveau a été déterminante. Sur le plan chronologique il est vrai qu'on aurait pu les inclure dÚs le rÚgne de Mohammed Ben Ahmed mais le rÎle que va jouer cette communauté dans l'histoire de Debdou va prendre toute son importance dans les siÚcles qui suivent. En effet c'est ce dernier qui a convié les juifs à peupler les lieux selon l'historien français H. Terrasse. Eliyahou Marciano émet l'hypothése qu'il s'agit de descendants des juifs expulsés d'Espagne en 1391 et habitant depuis quelques décennies FÚs, Tlemcen, Sefrou et ses environs.

    À ce titre voici ce que dit Eliyahou Marciano Ă  leur sujet : « Un petit groupe de rĂ©fugiĂ©s originaires de SĂ©ville, parvint Ă  Debdou. La tradition locale parle d'une dizaine de familles, pour la plupart des Cohanim, cherchant un lieu d'asile sous la houlette de Rabbi David Hacohen. Mais l'on manquait d'eau, raconte-t-on. Rabbi David, aprĂšs de ferventes priĂšres, frappa le rocher de son bĂąton, et il en jaillit une source encore connue aujourd'hui sous le nom de source de SĂ©ville. » C'est autour d'elle que ce seraient dĂ©veloppĂ©s les quartiers locaux le long de la riviĂšre Bourwed en amont et en aval.

    Ainsi dans un premier lieu arrivent donc les juifs expulsĂ©s de SĂ©ville originaire de Tlemcen. Un autre embryon originaire de Tlemcen serait venu vers 1545 Ă  la suite de la conquĂȘte de Tlemcen par Kheir ed Dine (Barberousse) selon Rabbi David Hacohen dans son ouvrage de responsa, dont le contenu prouve que la prĂ©sence des juifs remonte au moins au XVIe siĂšcle. L'arrivĂ©e de cette communautĂ© se fait donc dans un contexte assez trouble puisqu'elle correspond aux incursions des turcs ottomans dans la rĂ©gion. LĂ  encore, Debdou occupe une position stratĂ©gique tant pour les ottomans que pour les europĂ©ens. En effet, Debdou se trouve aux frontiĂšres de « la sublime porte » occupant la rĂ©gion de Tlemcen aux portes de l'empire chĂ©rifien qui touche l'Espagne. Il ne faut pas que les ottomans s'en emparent. Une longue et complexe guerre s'engage entre ces deux empires.

    Cette population va permettre Ă  cette ville de continuer Ă  rayonner encore durant plusieurs siĂšcles aprĂšs le rĂšgne d’Omar en dynamisant son commerce, mais aussi d’un point de vue culturel et religieux. Debdou va ainsi connaĂźtre encore pendant plusieurs siĂšcles un rayonnement sans aucune mesure avec sa taille. Il est cependant difficile de retracer le cours des Ă©vĂ©nements notamment entre les XVIIe et XIXe siĂšcles. C'est une pĂ©riode que l'on associe surtout Ă  la dĂ©cadence et Ă  l'anarchie de Debdou. En effet les termes « dĂ©sordre » et « anarchie » se retrouvent souvent dans les documents parlant des pĂ©riodes peu connues de l'histoire de cette ville qui seraient caractĂ©risĂ©es par des pĂ©riodes troubles.

    En fait, il est probable que la venue des juifs réfugiés à Debdou ne soit pas la seule composante à prendre en compte : il faudrait aussi rajouter une forte minorité de populations musulmanes dans le courant du XVIe-XVIIe siÚcle, preuve en est de l'importance des tombeaux de saints, en grand nombre dans la région, dont beaucoup remontent du Ve au VIIIe siÚcle de l'hégire. Mais il ne faut pas oublier aussi que Debdou est sur une région frontaliÚre, cette fois-ci dans le sens le plus strict du terme (notion héritée de l'empire ottoman), et qu'il est possible qu'elle ait conservé encore un certain temps une importance militaire. Il semble aussi d'aprÚs Michel Lecomte que l'agriculture connaissait un développement plus important autrefois[4].

    Le Debdou moderne

    Maison typique en pisé.
    Une rue typique de DĂ©bdou.

    Jusqu'Ă  une Ă©poque rĂ©cente, la majoritĂ© des habitants avait un mode de vie sĂ©dentaire, habitant toute l'annĂ©e des maisons Ă©troites extrĂȘmement rudimentaires, construites en pisĂ© et couvertes en perches de thuyas. Ces maisons sont groupĂ©es en ksour Ă©tagĂ©s dans les vallĂ©es Ă  flanc de montagne, Ă  proximitĂ© de sources et situĂ©es de maniĂšre Ă  rĂ©pondre Ă  l'impĂ©ratif, autrefois essentiel, de la dĂ©fense. Ils vivent de leur maigre culture (orge en bour principalement cultivĂ© Ă  GĂąada et Tafrata) et de leur troupeau. Les riches ne dĂ©pensent pas plus que les pauvres. Par contre ils thĂ©aurisent. On retrouve des comportements semblables chez les populations Zoua

    Au début du XXe siÚcle, Michel Lecomte[4] regroupe les Ahl Debdou en trois grandes fractions différentes :

    1. Le Mellah
    2. Les Mrassane : Ahl Msella, Ahl Kasbah, Koubbouyyin, Oulad Ounnan (ils ont été rattachés administrativement plus tard)
    3. Les Fraouna : Oulad Amara, Kiadid, Oulad Youssof, Ahl Rekna

    Juifs et musulmans ont cohabitĂ© amicalement, et partagent parfois les mĂȘmes croyances en des saints comme Sidi Bouknadil. Toutefois il faut savoir que ces deux communautĂ©s Ă©vitent soigneusement de se mĂ©langer. Il fallait prĂ©server l'authenticitĂ© de leur communautĂ© dans laquelle aucun mĂ©lange n'Ă©tait permis. La religion et la tradition fixaient les limites de la mixitĂ© sociale.

    Le Protectorat français a apporté plusieurs choses dans la région :

    • La suppression du brigandage pratiquĂ© par les BĂ©nis-ReĂŻs, Alouana, BĂ©ni-Fachett et Oulad Amor et l'augmentation des emblavures en Tafrata et Ă  GĂąada. Mais elle a entrainĂ© la diminution des surfaces irriguĂ©es. Cela est dĂ» principalement Ă  l'Ă©parpillement des hommes et par consĂ©quent des moyens, donnant un rude coup Ă  la rĂ©alisation et Ă  l'entretien de ces travaux, et Ă  la diminution des sources en eau qui serait due Ă  la dĂ©gradation de la forĂȘt de la GĂąada.
    • Des campagnes de vaccination et des aides financiĂšres vont aider les agriculteurs Ă©leveurs Ă  se sortir des crises.
    • CouplĂ© Ă  l'action de l'alliance israĂ©lite puis des agents sionistes, cette pĂ©riode a aussi vu l'Ă©migration de la plupart des Juifs vers IsraĂ«l. DĂ©jĂ  vers 1950 le Mellah est abandonnĂ©, et fin 1970 il n'y a plus aucun juif rĂ©sidant Ă  Debdou.

    Depuis l'indĂ©pendance, la ville de Debdou n'est plus qu'une bourgade sans histoire. Les principales actions de modernisation de la rĂ©gion par l'État sont la construction de barrage et plus rĂ©cemment le dĂ©senclavement routier par le passage de l'autoroute allant vers Oujda.

    Economie et Ă©migration

    Une trĂšs forte proportion des foyers debdoubis va rechercher du travail ailleurs, dĂšs que possible, que ce soit dans les villes avoisinantes ou Ă  l'Ă©tranger. Autrefois terre d'accueil et d'imigration, Debdou devient un foyer d'Ă©migration.

    Les mines de cuivre de Mzaïta, de plomb de Sidi Lachen, et de charbon de Djerada, emploient en grande partie des Oulad Amor. Bien que les ouvriers soient qualifiés, on remarque un fort taux d'absentéisme durant la semaine et suivant les saisons, ces derniers partant en campagne pour les moissons. Ce systÚme leur permet de ne pas quitter tout à fait leur terroir. Généralement ce type d'émigration se fait en laissant une partie de la Keïma sur place pour s'occuper du patrimoine, tandis que le chef de famille fait des allers-retours incessants entre son lieu de travail et sa tribu. Lecomte parle de « masse flotante en fonction des saisons et des bonnes et mauvaises années agricoles[4] ».

    Il y a Ă©galement le bassin de Touisste-Boubeker oĂč travaillent les BĂ©ni ReĂŻs et les Fraouna-Mrassane, et les HouillĂšres de Kenadza pour ceux qui ont Ă©tĂ© licenciĂ©s de Jerada.

    L'exploitation forestiĂšre est surtout le fait des Fraouna Mrassane qui partent seuls et envoient Ă  leur famille de quoi vivre.

    La main d'Ɠuvre agricole est soit saisonniĂšre (partant quelques semaines Ă  l'Ă©poque des moissons et parfois des vendanges vers Tlemcen ; ce sont des Fraouna Mrassane et des Oulad Amor), soit temporaire ou dĂ©finitive (ce sont ceux qui ont fait de la culture irriguĂ©e et connaissent le maraĂźchage ; ils partent du cĂŽtĂ© de Mekhnes, de l'enclave espagnole et de l'AlgĂ©rie).

    ƒuvres architecturales historiques

    Les moments historiques de la ville proviennet essentiellement de l'époque Mérinides. On rattache notamment à leur actif la construction de la kasbah de Debdou, de la mosquée ainsi que des grottes.

    Les murs de l'ancienne kasbah des MĂ©rinides.

    La construction de la kasba est signalĂ©e par LĂ©on l'Africain. Ibn Khaldoun lui-mĂȘme se serait rĂ©fugiĂ© dans ce site.

    Dans la partie « Est » de la muraille de la kasbah, Michel Lecomte signale dans son mémoire[4] la présence d'une inscription presque effacée : « Ce pan de mur a été édifié par moi, Fatima Bent Abdelahq la Mérinide, avec l'argent de sa dot »

    Les ouvrages construits par les MĂ©rinides sont principalement Ă  but militaire et dĂ©fensif. La Kasba construite sur une sorte d'Ă©peron Ă  sommet plat et Ă  de pentes raides entre 1 140 et 1 190 mĂštres d'altitude, elle est entourĂ©e de remparts comportant plusieurs tours. À cet ouvrage se rajoutent des fossĂ©s ainsi que de grottes qui servaient d'abris lors des conflits. Peu de place est laissĂ© Ă  l'ornement dans sa structure, avec en son sein des habitats traditionnels en pierre sĂšche locale et en pisĂ©. Il semble que ce type de construction se retrouve par la suite tant dans le quartier du Mellah que dans toute la vallĂ©e de Debdou. Ce qui est rĂ©vĂ©lateur du mode de vie rural. Des recherches archĂ©ologiques y sont en cours de nos jours.

    GĂ©ographie

    GĂ©ographie physique

    D’un point de vue physique et structurel, Debdou se situe Ă  33° 59' 9N de latitude et 3° 3' 4W de longitude Ă  957 mĂštres d’altitude dans un enclavement « au pied du flanc droit de la vallĂ©e de l’oued Debdou (affluent de la Moulouya) qui s’élĂšve en muraille perpendiculaire Ă  80 mĂštres au-dessus du fond » entourĂ© de massifs, barrant la route aux plaines fertiles du nord du Maroc avec notamment celle de Tafrata et de Sedjaa incontournables de par le fait qu’une route secondaire (no 410), la relie avec les principales villes du nord de la rĂ©gion et notamment Taourirt Ă  53 km plus au nord. Cette derniĂšre s’étend plus Ă  l’est vers les monts Jerada et Ă  l’ouest vers Guercif et Taza. Les massifs constituant l'entourage de Debdou sont : les monts Zekkara, Beni Yala, Beni Bou, Zeggou, GaĂąda ou plateau de Debdou (1 615 mĂštres) qui a des saillies prononcĂ©es tombant en falaises et dont le talus est marquĂ© par la prĂ©sence de nombreux pins et chĂȘnes verts, genĂ©vriers dont l’origine anthropique se remarque par l'organisation en bandes parallĂšles du massif forestier, de mĂȘme un cordon de lauriers roses et un oued en prĂ©cisent le talweg.

    Climat

    L’on constate sur le plan rĂ©gional, un climat semi aride-mĂ©diterranĂ©en avec une tendance continentale et sĂšche en s’avançant vers l’intĂ©rieur du pays.

    Sur le plan local, Debdou bĂ©nĂ©ficie d’un micro climat de type aride avec une pluviomĂ©trie moyenne faible toutefois lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă  celle des plaines environnantes tell que Mahrouf et Tafrata ceci de par le fait de sa situation de cuvette et son altitude Ă©levĂ©e (autour de 1 000 mĂštres).

    La pluviomĂ©trie est moyennement faible aux alentours de 300 mm/an. La pluie est rĂ©partie entre septembre et mai avec deux maxima de novembre et mars. Et deux minima en juillet et aoĂ»t, auxquels il faut rajouter les prĂ©cipitations de neige non nĂ©gligeables mĂȘme si les donnĂ©es les concernant sont rares et ne sont pas incluses dans la pluviomĂ©trie. La couverture neigeuse pouvant atteindre de 6 Ă  7 jours sur les sommets de la GaĂąda de Debdou et sur le Jbel Boukhwali et perdurer quelques semaines dans les lieux oĂč elle est abritĂ©e.

    Le climat rĂ©gional est continental avec un diffĂ©rentiel de tempĂ©rature qui peut atteindre les 40° entre l’étĂ© et l’hiver sous l’influence des enneigements avoisinants. Avec des maxima entre juillet et aoĂ»t et des minima entre dĂ©cembre et janvier.

    Les vents, trÚs présents, ont plusieurs origines :

    • Vent d’ouest atlantique ayant perdu son intensitĂ© dans les rĂ©gions d’ouest (plaines atlantiques, Moyen Atlas oriental, rif) ;
    • vents d’est et du sud, d’origine continentale, chauds et secs et prenant Ă  la rencontre d’une dĂ©pression locale une violence importante ;
    • Chergui : vent chaud venant du sahara ;
    • vents d’origine mĂ©diterranĂ©enne dans une moindre mesure.

    La topographie joue un rĂŽle qui va accroĂźtre la siccitĂ© de l’air, le vent causant la subsidence de l’air, ce dernier en s’aflaissant rĂ©duit son humiditĂ© relative d’oĂč un air plus sec.

    Debdou et son environnement

    Debdou se situe entre deux formations gĂ©ologiques qui sont le bassin de Guercif au Nord, Nord-ouest, et la chaĂźne de Debdou au Sud et Sud-Est. SituĂ©e dans une zone enclavĂ©e et escarpĂ©e, elle comprend une structure gĂ©ologique d’un socle rigide remontant au primaire reprĂ©sentĂ© par des schistes violacĂ©s ou saumĂątres et des bancs de quartzite affectĂ©s d’accidents WNW-ESE. Sur le plan hydrologique le site est caractĂ©risĂ© par l’absence de cours d’eau pĂ©renne, la seule d’importance Ă  noter et celle de l’oued Debdou sec presque toute l’annĂ©e, cependant on peut remarquer par endroits de minces filets d'eau. La nappe phrĂ©atique est assez profonde (30 Ă  40 mĂštres), s'Ă©coule du Sud-Est vers le Nord-Ouest. Il faut noter la prĂ©sence de sources d’eau jaillissantes au contact de la chaĂźne de Debdou avec le bassin de Guercif dont la plus importante est celle de Tafrante qui assure l’alimentation en eau potable du centre de Debdou. En fait, il en existe plusieurs, les principales alimentent les douars et les oueds dont l’oued Debdou[5].

    GĂ©ologie

    Debdou se situe dans l’unitĂ© gĂ©ologique appelĂ©e Meseta orientale marocaine. Les formations gĂ©ologiques rencontrĂ©es dans cette unitĂ© gĂ©ologique sont Ă©tayĂ©es de bas en haut.

    • Le PalĂ©ozoĂŻque ou Ère primaire (entre 570 et 225 millions d'annĂ©es).

    Il est constituĂ© de schistes mĂ©tamorphiques, appelĂ©s schistes de Debdou et du Mekkam. C’est une sĂ©rie monotone de schistes satinĂ©s oĂč s’intercalent des bancs peu Ă©pais de grĂšs arkostique.

    • Le MĂ©sozoĂŻque ou Ère secondaire (entre 225 et 65 millions d'annĂ©es). Il est constituĂ© de formations.
      • argileuses rouges au Trias (entre 225 millions d'annĂ©es et 190 millions d'annĂ©es), diapositives Ă  gypses et halite (sel gemme).
      • puissantes sĂ©ries calcaireuses du Lias (entre 185 et 172 millions d'annĂ©es), surmontĂ©es de formations marnogrĂ©seuses.
      • Puissantes sĂ©ries grĂ©seuses Ă  conglomĂ©ration du CrĂ©tacĂ© (entre 135 et 65 millions d'annĂ©es)
    • L'Ère tertiaire

    Elle est constituée de puissantes formations continentales, massiques à argiles marneuses, conglomérats, grÚs jaunùtres, marnes bleus, calcaires lacustres à argiles sableuses fauves.

    • L'Ère quaternaire

    Elle est constituĂ©e de conglomĂ©rats Ă  Ă©lĂ©ments roulĂ©s, de natures calcaireuses, de marnes tuffacĂ©es et d’argiles grises, de limons ocre Ă  jaunĂątres, de travertins.

    Au niveau local, la ville de Debdou montre une nappe de travertins superposés blancs à gris à nombreuses empreintes de tiges et de racines, reposant sur des ßlots de calcaires et marneux du Jurassique, ou franchement sur le socle schisteux du Paléozoïque.

    En ce qui concerne la pĂ©dologie, les sols rencontrĂ©s dans le pĂ©rimĂštre sont peu Ă  moyennement profonds, dĂ©veloppĂ©s sur les alluvions et colluvions dĂ©posĂ©es sur des schistes verdĂątres. L’épaisseur varie entre 45 et 60 cm. La texture des sols est Ă©quilibrĂ©e, relativement fraĂźche, plus ou moins caillouteuse, Ă  structure grumeleuse de couleur brun foncĂ©. La permĂ©abilitĂ© des sols est bonne et la pente est moyenne Ă  forte dĂ©clivitĂ© 2 Ă  3 %.

    En ce qui concerne l’hydrogĂ©ologie le terrain aquifĂšre le plus important est contenu dans les formations calcaires et dolomitiques du Jurassique. Et l’on constate qu'il n’y a pas de nappe phrĂ©atique importante sur la GaĂąda de Debdou. Le bassin de Guercif contient une nappe phrĂ©atique dans chacune des quatre plaines individualisĂ©es dans ce bassin. C’est-Ă -dire les plaines du Jel et de sen gal au nord de Guercif et les plaines de Tafrata et du Mahrouf qui constituent les rebords Nord et Ouest de la GaĂąda de Debdou.

    ForĂȘt domaniale et exploitation des forets

    * ForĂȘt domaniale La forĂȘt de Debdou est situĂ©e sur la chaĂźne des monts Debdou sur la rive droite de l'oued Moulouya au niveau de l'axe Guercif Taourirt. Les monts Debdou sont dĂ©limitĂ©s au nord-ouest par le bassin de Guercif et le nord-est par l'oued Za qui constitue la limite ouest de la chaĂźne des horst (massif du Mekkam). Et le sud par les hauts plateaux.

    Les conditions Ă©cologiques de la forĂȘt de Debdou semblent dĂ©favorables : 6 mois de saison sĂšche, de fortes amplitudes thermiques, influences sahariennes, la forte pression anthropozogĂ©ne gĂ©nĂ©ralisĂ©e d'autant plus que c'est une zone qui reprĂ©sente une certaine sĂ©curitĂ© pour l'homme et son cheptel durant les pĂ©riodes creuses et de sĂ©cheresses. Cependant elle a une flore assez riche avec trois grands types de milieux.

    Les milieux steppiques, situĂ©s au sud, Ă  l'extrĂȘme ouest et Ă  l'est de la forĂȘt, ils comprennent des faciĂšs paraclimatiques de steppes et des faciĂšs sĂ©vĂšrement dĂ©sertifiĂ©s qui font la jonction entre le milieu steppique et le milieu mattoral. Ce type de milieu est formĂ© par les steppes arborĂ©es d'alfa et de romarin qui comportent encore des vestiges d'espĂšces forestiĂšres telles que le chĂȘne vert, le thuya, le genĂ©vrier oxcycĂšdre. Ces faciĂšs sont trĂšs dĂ©gradĂ©s et en cours de steppisation, prĂ©sentent des difficultĂ©s de restauration et demandent des efforts importants.

    Les milieux matorraux sont fortement dégradés et ont connu des processus de désertification assez avancés. Ces phénomÚnes ont conduit à une réduction de la structure horizontale et surtout verticale des peuplements arborés, sont transformés en arbustes. Ces types de faciÚs avec des recouvrements trÚs clairs à moyennement dense s'individualisent en mélange de :

    • matorral de chĂȘne vert et/ou d'oxycĂšdre ;
    • matorral de chĂȘne vert et/ou de thuya ;
    • mattoral de thuya et/ou d'oxycĂšdre.

    La restauration de ces peuplements nécessite d'importants repeuplements avec des mises en défens relativement longues.

    * Exploitation du milieu forestier

    Le massif forestier, du fait de la richesse, de la diversitĂ© des essences des structures et des peuplements est en mesure de fournir une production diversifiĂ©e, outre les produits tirĂ©s directement par les communes usagĂšres et les exploitations programmĂ©es par les services forestiers[6]. La forĂȘt est un milieu riche en production fourragĂšre pour le cheptel de la rĂ©gion (ovins, caprins, etc.). Les recettes provenant de l'exploitation du bois priment sur les autres. MalgrĂ© l'importance des steppes Ă  romarin et des nappes alfatiĂšres, ces ressources sont sous-valorisĂ©es et mal exploitĂ©es.

    L'alfa constitue la plus grande partie de la steppe et de la série du matorral à usage pastoral par excellence. Son utilisation industrielle ou comme source d'énergie fait d'elle une matiÚre premiÚre d'avenir (production d'emballage biodégradable et source d'énergie calorifique).

    Le romarin n'est pas une ressource importante. Au niveau de la surface il tient une place trĂšs limitĂ©e vu l'Ă©tendue de la forĂȘt. Du point de vue consistance et structurel, les peuplements de romarin sont en nappes diffuses moyenne et claire cela Ă  cause de l'impact anthropozogĂ©ne : surpaturage et surexploitation abusive ont abouti Ă  la formation de nappes de romarin peu productives. D'autres types d'exploitation de mise en valeur sont Ă  mettre en place pour protĂ©ger les nappes de romarin tel que l'apiculture malheureusement en rĂ©gression : en 1975 il y avait 4 000 ruches contre 2020 en 1996 (absent Ă  El Atteuf et Oulad Mhamed).

    Faune

    La plupart des espĂšces chassĂ©es par l'homme sont en danger, bien que la forĂȘt de Debdou est protĂ©gĂ©e et que la chasse y est rĂ©glementĂ©e. Ce phĂ©nomĂšne est aggravĂ© par la sĂ©cheresse qui a sĂ©vi ces derniĂšres annĂ©es, rendant les choses bien difficiles. Sans parler du pĂ©ril caprin. L'Ă©levage se doit d'ĂȘtre rĂ©glementĂ© et surtout limitĂ© pour un meilleur respect de la flore mais aussi de l'habitat de cette faune si riche!

    Protection des ressources naturelles

    Mises à part les conditions environnementales défavorables rendant l'équilibre du milieu fragile, on notera surtout la forte pression urbaine et l'absence d'organisation et de planification de l'exploitation des ressources. Les hommes détruisent le milieu en coupant le bois pour la perche (Thuya-Genévrier), en faisant surpaturer leur cheptel, par le défrichement (ex : céréaliculture) et la surexploitation du territoire.

    La conséquence de ceci, c'est la disparition des arbres qui se fait sentir, surtout dans les endroits pentus et sur les expositions les plus ensoleillées ou les processus de ruissellement, de colluvionnement, d'aluvionnement et d'érosion de surface sont de plus en plus active. Ce qui entraine la mattoralisation, la steppisation et la désorganisation des structures végétales, mettant en danger le maintien et la pérennité des écosystÚmes diversifiés de la région.

    GĂ©ographie administrative

    D'un point de vue administratif, Debdou se situe au sud de la rĂ©gion de l'Oriental, et plus prĂ©cisĂ©ment dans la province de Taourirt incluse dans la wilaya d'Oujda : province crĂ©Ă©e par le dĂ©cret du 9 avril 1997 Ă  la suite du partage de l'ex-rĂ©gion de la province Berkane-Taourirt. Avec l'annexion du cercle Debdou appartenant Ă  la province de JĂ©rada. La province de Taourirt comprend une superficie de 8 541 km2, soit une population de 180 000 habitants dont 106 000 rĂ©sidents en milieu urbain et comprenant 3 municipalitĂ©s et 3 cercles concentrant onze communes rurales.

    Structure urbaine

    La structure urbaine se dĂ©coupe Ă  trois niveaux en partant du centre historique et des dĂ©veloppements annexes: sur le flanc droit de la vallĂ©e au niveau supĂ©rieur l’on compte la source de Tafrant, lieu touristique rĂ©cemment amĂ©nagĂ© comprenant plusieurs chalets. C'est un lieu proche de la nature, et dont la portĂ©e touristique ne cesse de s'affirmer depuis quelques annĂ©es. Sur un plateau voisin se dresse la kasbah MĂ©rinides dite du caĂŻd Ghomriche datant du XIIIe siĂšcle dont le site classĂ© au patrimoine mondial de l'Unesco fait l'objet de recherches archĂ©ologiques.

    La seconde est constituĂ©e autour du Mellah en contrebas de la vallĂ©e, c’est ici autour de la « grande rue » partant de la route principale que l’on trouve le centre-ville qui se remarque par la prĂ©sence d'entrepĂŽts et de boutiques et donc d’une activitĂ© importante, et par oĂč transitent les principaux flux de trafic humains et commerciaux. Tout autour s’est dĂ©veloppĂ© un bĂąti plus ou moins dense et dont le dĂ©veloppement semble ĂȘtre en continuitĂ© avec le centre. La discontinuitĂ© caractĂ©risant la troisiĂšme partie de la ville en « pĂ©riphĂ©rie », ce sont les douars. C’est une partie caractĂ©risĂ©e par ses particularitĂ©s identitaires assez fortes de par son anciennetĂ©. En effet on la remarque par la prĂ©sence d'anciennes bĂątisses en argile (de couleur rouge) ou en pisĂ©, et elle est assez fragmentĂ©e en diffĂ©rents quartiers ou localitĂ©s dont la plupart se situent sur des versants montagneux ou de collines et qui sont (pour certains) en dĂ©suĂ©tudes, ex: Lamssalla, Bou Ayach, Khelifit, Oulad Choui. À cela on peut ajouter une quatriĂšme partie plus rĂ©cente correspondant au dĂ©veloppement plus ou moins anarchique de la ville, comprenant notamment les quartiers de Khor et de Haouch. Ces derniers viennent juste d'ĂȘtre rattachĂ©s au centre-ville et de se doter d'un rĂ©seau d'assainissement.

    Économie

    L’économie de Debdou est organisĂ©e notamment autour d’une culture irriguĂ©e traditionnelle (en « Bour ») autour de la ville, de l’artisanat ainsi que de l’élevage d'ovins de bovins et de volailles. Elle bĂ©nĂ©ficie d'une faune, et surtout d'une flore riche qui lui donnent certains avantages notamment le romarin trĂšs prisĂ© pour la confection d’huiles essentielles, et l'alfa. Cependant on remarque que l’organisation physique de l’espace autour de cette ville la rend partiellement isolĂ©e, excentrĂ©e et enclavĂ©e par rapport au reste de la rĂ©gion ; ce qui fait que d’une certaine façon d’un point de vue gĂ©ographique, l’on peut la relier aux espaces des Hauts Plateaux de l’est mĂȘme si son ouverture sur le Nord tend Ă  rĂ©duire cet effet. Ainsi on constate une polarisation effective avec le nord et l’est, que l’on remarque par la prĂ©sence de lignes de bus et de taxis effectuant quotidiennement le trajet entre Debdou et Taourirt et vers l’ouest en direction de Guercif, Taza.

    Les relations qu’entretient Debdou avec Taourirt sont d’autant plus importantes en termes de flux humains et de produits que c'est la plus grande ville Ă  ĂȘtre reliĂ©e directement Ă  Debdou qui comporte des dĂ©bouchĂ©s notamment pour sa production fourragĂšre (de 19 443 680 UF/an en 2005) et son cheptel d’ovins, caprins, bovins (197 990 tĂȘtes en 2005) consĂ©quence qu’il faut lier au premier souk moutonnier et bourse nationale du bĂ©tail du pays. De mĂȘme, elle constitue aussi des dĂ©bouchĂ©s pour l’économie pastorale des hauts plateaux du sud de l’oriental. Il est important de remarquer certaines caractĂ©ristiques: en effet Debdou a longtemps Ă©tĂ© situĂ© sur le passage des tribus sahariennes vers Taza qui se sont aujourd’hui en grande partie sĂ©dentarisĂ©es tels que les Zouas. De plus il faut noter la prĂ©sence du souk hebdomadaire du mercredi qui sert Ă  l’achat de produits de nĂ©cessitĂ©s domestiques comme les produits alimentaires (ex. : fruits et lĂ©gumes), la lessive, le textile et la quincaillerie ou d’autres matĂ©riaux alimentant l’artisanat local comme la ferraille (pour la fabrication de portes, de grilles de fenĂȘtres et de balcons, de rampes, etc.), le bois, sans compter les matĂ©riaux de construction dans le secteur du bĂątiment sous l’impulsion des RME et du gouvernement: bĂątiments administratifs, caserne militaire plus au nord, et l’équipement mĂ©nager trĂšs inĂ©gal selon les foyers et le niveau de vie (tĂ©lĂ©visions, paraboles, machines Ă  laver, frigos et plus rĂ©cemment l’arrivĂ©e de l’informatique).

    Debdou se trouve en pĂ©riphĂ©rie des grands axes de l’économie rĂ©gionale sans pourtant en ĂȘtre Ă©loignĂ© en constituant une zone de transition avec un sud moins dynamique, c’est-Ă -dire de « la pĂ©riphĂ©rie de la pĂ©riphĂ©rie ». En effet, sa dotation en Ă©quipement dans une zone relativement isolĂ©e et pauvre de la rĂ©gion, l'a hissĂ©e en chef-lieu de cercle, elle a aujourd’hui des prĂ©tentions plus large Ă  long terme au rang de capitale provinciale comme sa consƓur Taourirt Ă  cĂŽtĂ© de laquelle elle fait encore figure de petit Poucet. On remarquera cependant les rĂ©cents investissements en amĂ©nagements urbains, ainsi que la dotation par le roi du Maroc sous le conseil de AndrĂ© Azoulay d'une somme de 15 millions de Dirham pour une « maison de la culture »[7] ainsi qu'un regain d'intĂ©rĂȘt pour Debdou.

    Tourisme

    Debdou est un lieu touristique encore vierge ou presque, peu visité et connu du grand public mis à part la source de Tafrant connue dans tout le Maroc.

    • Le souk : mis Ă  part le mercredi qui est le jour du souk hebdomadaire, il n'y a pas d'attraction touristique particuliĂšre. Il est vital pour les debdoubis et la rĂ©gion alentour, surtout que Taourirt est Ă  50 km plus au nord, d'oĂč l'importance de sa frĂ©quentation.
    • L'aĂŻn Sbylia : la route principale du village court jusqu'Ă  la source de Sbylia. Elle abrite un cafĂ© souvent animĂ©.
    • Les diffĂ©rents quartiers du centre ville : notamment le Mellah et les nombreuses ruelles en cul-de-sac.
    • Les quartiers pĂ©riphĂ©riques : ces quartiers pĂ©riphĂ©riques (appelĂ©s douars) de Lamssala, Bou Ayach, etc., sont situĂ©s prĂšs de l'oued Debdou.
    • La Kasbah MĂ©rinides : situĂ©e en amont du centre ville la Kasbah est le vĂ©ritable cƓur historique. En contrebas trois cimetiĂšres sont Ă  visiter : l'antique cimetiĂšre MĂ©rinides ainsi que l'ancien et le nouveau cimetiĂšre juif. Le monument le plus important du lieu est la mosquĂ©e MĂ©rinides.
    • Le plateau de GaĂąda : ce vaste plateau qui s'Ă©tend sur des kilomĂštres. Il n'y a aucune habitation en dur, et les seuls habitants sont des pasteurs semi-nomades rĂ©pondant au nom de Zoua. En Ă©tĂ©, ils organisent une fantasia.

    DĂ©mographie

    Galerie

    • l'ancien cimetiĂšre Ă  l'entrĂ©e de la ville.
      l'ancien cimetiÚre à l'entrée de la ville.
    • Debdou vu du casbah des MĂ©rinides.
      Debdou vu du casbah des MĂ©rinides.
    • L'ancienne porte d'une maison juive.
      L'ancienne porte d'une maison juive.
    • L'ancien cimetiĂšre MĂ©rinides.
      L'ancien cimetiĂšre MĂ©rinides.

    Notes et références

    1. « Population légale des régions, provinces, préfectures, municipalités, arrondissements et communes du Royaume d'aprÚs les résultats du RGPH 2014 » [xls], Rabat, Haut-Commissariat au plan (consulté le )
    2. Nahum Slouchz, " Les Juifs de Debdou", "Revue du monde musulamn, Paris, 1913
    3. [PDF] M. Nehlil, « Notice sur les tribus de la rĂ©gion de Debdou », Bulletin de la sociĂ©tĂ© de gĂ©ographie d‘Alger et de l'Afrique du Nord, quatorziĂšme annĂ©e, tome XVI, 1911.
    4. Michel Lecomte, contrĂŽleur civil adjoint, Étude des tribus de l'annexe de Debdou, mĂ©moire prĂ©sentĂ© pour l'admission des hautes Ă©tudes administratives marocaine, fĂ©vrier 1953
    5. Informations tirées des documents administratifs de la maison du garde forestier de Debdou.
    6. Étude d'amĂ©nagement des forĂȘts domaniales de Debdou Ă  Taourirt.
    7. « Taourirt: Debdou, berceau confessionnel, renaĂźt de ses cendres », L'Économiste,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • C. El Briga, « Debdou », EncyclopĂ©die berbĂšre, vol.15, Edisud 1995, p. 2254-2255
    • (en) B. Meakin, Land of the Moors, 1901.
    • L'Illustration, du samedi 15 juillet 1911.(no 3569?).
    • M. Nehlil, « Notice sur les tribus de la rĂ©gion de Debdou », Bulletin de la sociĂ©tĂ© de gĂ©ographie d‘Alger et de l'Afrique du Nord, quatorziĂšme annĂ©e, tome XVI, 1911.
    • Nahum Slouschz, « Les juifs de Debdou », Revue du monde musulman, Paris, 1913.
    • IDEM, Travels in North Africa, 1927.
    • Augustin Bernard, Histoire des colonies françaises et de l'expansion de la France dans le monde, tome II : l'AlgĂ©rie, 1929.
    • Michel Lecomte, contrĂŽleur civil adjoint, Étude des tribus de l'annexe de Debdou, MĂ©moire prĂ©sentĂ© pour l'admission des hautes Ă©tudes administratives marocaine, fĂ©vrier 1953.
    • (en) A. Chouraqui, Between East and West: À History of the Jews of North Africa, 1973.
    • (en) M.M. Laskier, The Alliance IsraĂ©lite Universelle and the Jewish Communities of Morocco: 1862–1962, 1983.
    • La grande encyclopĂ©die du Maroc, gĂ©ographie humaine, GEP, Italie ; crĂ©mone 1988, article : « les villes », p. 138.
    • Juifs de Debdou, Maroc. Histoire et gĂ©nĂ©alogie, (ISBN 0-88545-099-X), Éditions ÉlysĂ©e 2007.
    • Eliyahou Marciano, article dans Kountrass no 25, tirĂ© de Debdou ville des Cohanim, novembre-dĂ©cembre 1990.
    • Eliyahou Marciano [et alii.] conception et rĂ©alisation RenĂ©e FugĂšre, Joseph Cohen. Une nouvelle SĂ©ville en Afrique du Nord : histoire et gĂ©nĂ©alogie des Juifs de Debdou (Maroc), 317 p, ed ÉlysĂ©e, MontrĂ©al.
    • J. Gandini, Les pistes du Maroc, Tome IV, L'oriental pp. 91, 92 Ă©d Extrem Sudavril, Barcelone, 2003.
    • Mamoun Naciri, Architecte D.P.L.G, « Étude architecturale et plan de sauvegarde de la kasbah de Debdou rapport et diagnostic. », dĂ©cembre 2005.

    Liens externes

    Ouvrages accessibles en ligne

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