Danses péruviennes
De par la grande variĂ©tĂ© de musiques coexistant au PĂ©rou, on y trouve aussi une grande variĂ©tĂ© de danses[1]. Le pays offre prĂšs de trois mille fĂȘtes populaires qui se dĂ©roulent chaque annĂ©e. Parmi les nombreuses traditions pĂ©ruviennes, la danse est sans doute la plus prĂ©pondĂ©rante et la plus expressive et jouent un rĂŽle trĂšs important dans la sociĂ©tĂ© pĂ©ruvienne[2]. GrĂące Ă la promotion de la culture du PĂ©rou, les danses, se sont encore plus rĂ©pandues, y compris la fusion entre de nombreux genres musicaux pratiquĂ©s par des artistes actuels. Elles sont majoritairement d'origine indigĂšne. Elles sont liĂ©es au travail agricole, Ă la chasse et Ă la guerre. Les danses agricoles expriment la relation homme-terre et homme-production. Cela donne lieu Ă la cĂ©lĂ©bration d'une bonne rĂ©colte donnant un caractĂšre maternel Ă la nature vivante: la Pachamama.
Dans les Andes, une multitude de danses issues dâun mĂ©lange dâinfluences pourraient ĂȘtre mentionnĂ©es : danses prĂ©hispaniques, moquerie des colonisateurs, Ă caractĂšre religieux et catholique, de sĂ©duction[3].
Les danses pratiquées actuellement sont les résultats du métissage culturel, tels que la culture Inca, Ibérique et africaine, le tout ayant mûri durant des siÚcles. Ces rencontres culturelles transmettent aux danseurs la force millénaire et mystique de la culture Inca, la grùce et la posture Ibérique et le rythme entraßnant de la culture du continent africain[4]. Initié par des esclaves, les chorégraphies du Festejo représentent un exemple de métissage entre éléments africains, européens et créoles. Les mouvements chorégraphiques de cette danse sont caractérisés par des mouvements libres, sensuels, qui expriment la joie que procure la danse[5].
De nombreuses festivitĂ©s et danses ont lieu dans toutes les rĂ©gions du pays durant l'annĂ©e. Les principales fĂȘtes suivent le calendrier liturgique catholique romain, d'autres par contre sâimprĂšgnent des pratiques de rites paĂŻens[6].
Types de danses
Les danses péruviennes se distinguent en deux grandes catégories[4]:
- Les danses de la terre : ce sont celles qui reprĂ©sentent la vie agricole, religieuse ainsi que lâhistoire et le quotidien du peuple pĂ©ruvien.
- Les danses de lumiĂšres : ce sont celles qui illustrent lâamour, la sĂ©duction et la joie de vivre.
Marinera
La danse la plus internationalement connue est la marinera. Elle symbolise la cour qu'un homme fait Ă sa jeune compagne. Des variĂ©tĂ©s locales existent entre autres dans le dĂ©partement de Lima. La fiesta de la Marinera est une fĂȘte nationale de danse de Trujillo qui se dĂ©roule la derniĂšre semaine de janvier[6].
Ăncash
Ăncash sont des danses traditionnelles pratiquĂ©e Ă Piscobamba (dĂ©partement d'Ăncash), lors de la fĂȘte de Notre-Dame de la Mercedes de Carhuaz, les cĂ©lĂ©brations commencent le 24 septembre et se terminent le 3 octobre. Les danses, en groupe, reprĂ©sentent des combats. elles sont un mĂ©lange d'Ă©lĂ©ments religieux et de traditions prĂ©hispaniques[7]. L'une de ces danses typiques les plus rĂ©pandues est les wankillas. Dans l'ancien PĂ©rou, la danse des wankas (une pierre sacrĂ©e) Ă©tait prĂ©sentĂ©e dans certains centres cĂ©rĂ©moniels. Les vĂȘtements sont colorĂ©s, se distinguant par le port de cloches mĂ©talliques accrochĂ©es aux pantalons[8].
Danse des ciseaux
Supaypa wasin tusuq (quechua: « danseur de la maison du diable »). La danse des ciseaux est une danse rituelle indigĂšne de la rĂ©gion d'Ayacucho, non apparentĂ©e Ă celles des hautes terres, dont la trame musicale provient d'un violon et d'une harpe et fut subsĂ©quemment diffusĂ©e dans Huancavelica et dans le dĂ©partement d'ApurĂmac. La danse prend la forme dâune compĂ©tition et est exĂ©cutĂ©e pendant la saison sĂšche et coĂŻncide avec les principales phases du calendrier agraire[9].
Danse Huaylas
La danse Huaylas est une danse traditionnelle du PĂ©rou d'origine prĂ©colombienne, joyeuse et animĂ©e originaire des Andes centrales de la vallĂ©e du Mantaro, province de JunĂn. Sa plus grande diffusion se trouve dans les villes de la zone sud de Huancayo telles que: PucarĂĄ, Sapallanga, HuancĂĄn, Huayucachi, Viques, Chongos Bajo, etc. La danse de couple,est exĂ©cutĂ©e par les Huaylarsh et les wamblas (jeunes) en l'honneur de la nature, la fertilitĂ© des sols, ainsi que l'arrivĂ©e des pluies pendant le mois du carnaval. Habituellement interprĂ©tĂ© par des groupes et des orchestres de cuivres. La chorĂ©graphie reprĂ©sente la chute amoureuse des oiseaux[10].
Pukllay
Le pukllay est une danse de carnaval plus rĂ©pandue en milieu quechua. avec plusieurs variĂ©tĂ©s selon les rĂ©gions. Elle est aussi pratiquĂ©e par certains Quechuas en Argentine, Bolivie et Ăquateur.
Tarkada
Tarkada est une danse de carnaval du département de Tacna.
Huaconada
Huaconada (Wanka) est une danse rituelle de Mito, province de ConcepciĂłn, dĂ©partement de JunĂn, des Andes centrales. Au cours des deux premiers jours du mois de janvier, des hommes masquĂ©s appelĂ©s huacones occupent le devant de la scĂšne sur la place principale, exĂ©cutant des chorĂ©graphies d'un spectacle vivant. Les masques reprĂ©sentant les ancĂȘtres inspirent le respect et la peur[11].
Tondero
Le tondero, tantÎt d'influence gitane dans son chant et rythme, avec des chants tragiques et répétés de tundete qu'afro-américaine dans sa chorale. C'est une danse avec accompagnement de guitare - qui a commencé sur la cÎte nord du Pérou, en particulier dans la ville de Piura. Il est trÚs similaire à La Marinera avec des danseurs qui flirtent et se font la cour. La danse utilise aussi le mouchoir comme accessoire[11].
Valse péruvienne
La valse pĂ©ruvienne (Vals peruano) est un sous-genre de musiques africaines et europĂ©ennes. La valse viennoise vint des salles de bal europĂ©ennes et fut adoptĂ©e par lâaristocratie de la capitale, oĂč elle fut bien accueillie. Elle fut ensuite adaptĂ©e par le peuple, qui la modifia[5]. Les chanteurs afro-pĂ©ruviens dominent actuellement cette valse, dont les plus cĂ©lĂšbres compositions ont Ă©tĂ© celles de Lucha Reyes[11].
Wititi
Le Wititi est une danse traditionnelle indigĂšne emblĂ©matique du district de Tapay, province de Caylloma, dĂ©partement d'Arequipa au sud du PĂ©rou. Cette danse est rĂ©pandue et pratiquĂ©e lors des festivitĂ©s de nombreux villages du Colca Canyon. Witi Witi en quechua mĂ©ridional signifie « faire l'amour ». La chorographie reprĂ©sente une procession amoureuse et se dĂ©roule en dĂ©cembre Ă la fĂȘte de l'ImmaculĂ©e Conception. Les femmes conservent la tradition andine de porter des vĂȘtements brillants et des chapeaux andins pendant que les hommes s'habillent en vĂȘtements fĂ©minins[11]. En effet, dâaprĂšs la lĂ©gende, Witite, un noble de Cuzco se travesti car il voulait Ă©pouser la fille d'un chef de clan local[5]. Pour pouvoir approcher les nobles dames, lui et ses suivants durent ses dĂ©guiser en femmes et par ses moyen essayer de les conquĂ©rir. Cette danse figure sur la Liste reprĂ©sentative de l'Unesco du patrimoine culturel immatĂ©riel de l'humanitĂ©[12].
Zamacueca
La Zamacueca, autrefois connue Ă©galement comme « mozamala », est une ancienne danse et musique coloniale de la cĂŽte du PĂ©rou qui naquĂźt des rythmes espagnols, africains et andins. Cette danse donnera naissance Ă la cueca du Chili, de la samba dâArgentine et influencera aussi la marinera du PĂ©rou. Des thĂ©ories Ă©tablissent que la zamacueca avec une ancienne danse rituelle de fĂ©conditĂ© africaine, le lundu d'Angola, qui arriva sur le continent amĂ©ricain avec l'esclavage[5].
RĂ©gion Amazonas
Chumaichada
La Chumaichada est « la danse de Chachapoyas ». La musique est probablement d'origine indigÚne, mais la chorégraphie est d'origine française[13].
Huanca
PrÚs de Chachapoyas se trouve la petite ville de Huanca, dont la danse folklorique tire son nom. La danza de la Huanca est une danse d'origine coloniale, qui représente probablement les hidalgos espagnols ou créoles qui les dansaient pour célébrer les victoires obtenues dans des batailles, ou encore à d'autres occasions. Elles sont exécutées dans plusieurs régions de l'Amazonie lors d'activités agricoles, etc. C'est une sorte de rite païen d'action de gratitude envers les forces de la nature et de l'univers[14] - [15].
Les costumes sont des uniformes qui se composent d'un pantalon en velours cÎtelé rouge, d'une veste bleue, d'une chemise blanche ou bleu clair, d'une cravate et d'une ceinture de laine, la troupe est accompagnée d'un violoniste et d'un harpiste au son des chimaychis[16].
Los Danzantes de Levanto
Levanto (es) est une localité située à environ 10 km de Chachapoyas, dont les danseurs forment un groupe trÚs bien formé de cholos, guidés par un pifador (un siffleur) qui joue de l'antara et un petit tambour tinya (es) simultanément.
Ils sont vĂȘtus d'une chemise blanche aux manches longues et larges, une veste noire ornĂ©e de rubans rouges et d'un pantalon noir. Ils portent aussi une couronne de plumes de paon. Leur prĂ©sence est capitale dans toutes les cĂ©lĂ©brations du pays.
D'autres danses pratiquées dans diverses localités sont:
- La conchiperla, dont le compagnon donne un mouchoir à sa fiancée en gardant un genou au sol. S'il oublie, il doit boire un verre de liqueur comme gage.
- Le trapichillo, pratiqué par quatre couples se tenant par la main droite et tournant de droite à gauche.
- Le quinsamana, dans laquelle se mĂȘlent des compliments et des insultes[17].
Carnaval dans l'Amazonas
La musique de carnaval jouée dans l'Amazonas présente des notes musicales d'une réelle euphorie. Elle est similaire au huayno. Parfois, des couples dansent en formant la pandilla (un genre de danse) autour des humishas - arbres ornés de quitasueños, de petits miroirs, de mailles et de fanions ornementaux. Ces arbres sont remplis de cadeaux, dont des animaux vivants, que les invités prennent quand les arbres sont renversés à la fin de la festivité[18].
Le couple faisant le humisha dans une célébration de Mardi gras prend l'engagement d'en créer un nouveau à partir de l'année suivante.
Le carnaval de Rioja est l'une des festivités les plus représentatives de l'Amazonie péruvienne, à laquelle toute la population participe activement[19].
Notes et références
- « Danses traditionnelles péruviennes », sur www.peru-excepcion.com (consulté le )
- « Musique et danses au Pérou », sur Terres Magiques, (consulté le )
- « La Danse au Pérou », sur Antipode (consulté le )
- « Ateliers d'ethnomusicologie - Musiques et Danses du Monde à GenÚve », sur adem-geneve.com (consulté le )
- « Pérou | America Baila » (consulté le )
- « Les festivités péruviennes- Pérou Pérou Tours », sur Pérou Tours - Agence de Voyages locale et francophone au Pérou (consulté le )
- (es) « Las danzas tradicionales de Ăncash », sur peru.info (consultĂ© le )
- (en) Isabel Castillo, « Las 7 Danzas TĂpicas de Ancash MĂĄs Populares », sur Lifeder, (consultĂ© le )
- « UNESCO - La danse des ciseaux », sur ich.unesco.org (consulté le )
- « Huaylas (danza folclĂłrica de PerĂș) - EcuRed », sur www.ecured.cu (consultĂ© le )
- Hugo Vargas, « 7 Danses Péruviennes Traditionnelles Que Vous Devez Savoir Sur - 2021 », sur fr.yourtripagent.com (consulté le )
- « UNESCO - La danse Wititi de la vallée du Colca », sur ich.unesco.org (consulté le )
- http://america.pink/chumaichada_990108.html
- (es) « Danzas De la Region Amazonas », sur www.peru.gob.pe (consulté le )
- (es) « Amazonas - Danzas, fiestas y celebraciones », sur www.peru-info.net (consulté le )
- « Pomabamba: Capital Folklórica de Ancash - Huanca », sur capitalfolkloricadeancash.es.tl (consulté le )
- « Los Danzantes de Levanto-Amazonas | Danzas » (consulté le )
- « Carnaval en Amazonas | Danzas » (consulté le )
- (es) www.rolandovela.es, « Rioja, la ciudad donde se vive el mejor Carnaval de la AmazonĂa Peruana », sur www.yacumama.com.pe (consultĂ© le )