Daniel Bellemans
Daniel Bellemans, né à Anvers en 1641 et mort à Horssen le , est un chanoine prémontré de l'abbaye de Grimbergen et un poète en langue néerlandaise, originaire des Pays-Bas espagnols.
Naissance |
1641 Anvers duché de Brabant Pays-Bas espagnols |
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Décès |
Horssen Duché de Gueldre Provinces-Unies |
Activité principale |
Langue d’écriture | néerlandais |
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Mouvement |
Baroque Contre-Réforme |
Genres |
Biographie
À l'âge de dix-huit ans, il prit l'habit de chanoine régulier[1] de l’ordre de Prémontré à Grimbergen, au nord de Bruxelles et y prononça les vœux solennels en 1661[2].
Après quatre ans, il fut ordonné prêtre[2] et, après avoir été curé à Oijen[3] et vicaire à Meise en 1672[4], il fut pourvu d'une cure de la seigneurie de Horssen en Gueldre, entre la Meuse et le Waal, mais il ne conserva pas longtemps ce poste, étant mort dans la 32e année de son âge[2].
Après quelques années de préparation à l'abbaye, avec un coreligionnaire monastique de l'abbaye Saint-Michel à Anvers, Antoine Verachteren, il allait venir en aide aux catholiques de la région entre la Meuse et le Waal.
Si Verachteren s'installa à Maasbommel et ensuite à Lithoijen, Bellemans fut affecté à la paroisse d'Oijen. Lorsque la campagne française, durant l'année désastreuse, eut résulté en de plus larges privilèges religieux pour les catholiques de la République, il établit son domicile à Horssen, entre Meuse et Waal. De là, il desservit Burgharen, Batenburg, Altforst et Appeltern. Sa mort prématurée fit qu'il n'y vécut que deux ans. Comme poète en langue néerlandaise, il fut très estimé de ses contemporains[5].
Œuvre
Remarques générales
Dans ses cantiques, il se souvient parfois visiblement de De Harduyn, mais encore plus souvent de Poirters, auteur qu'il plagie et qu'il paraphrase maintes fois, et à Petrus Maillart, il emprunte l’Amoureuse Boetveerdigheyt (Pénitence amoureuse), déjà parue dans le Gheestelijcken Nachtegael (Le Rossignol spirituel, publié en 1634), lorsque Bellemans n'était même pas né. Malgré l'imitation, il garde tout de même, dans ses meilleurs poèmes, un ton personnel dont les principales caractéristiques seraient la grande pureté, ainsi que la « cantabilité »[6].
La plupart de ces cantiques sont pleins de sentiments et de tendresse. Il y a de l'élégance et même du sublime dans quelques-uns ; mais il y a beaucoup de familiarité dans d'autres[7].
Le Paradys-voghel de Bellemans contient de nombreuses indications de mélodies en commun avec le recueil Den eerelycken pluck-voghel de Livinus van der Minnen, également publié à Bruxelles, la même année et par la même maison d'édition. Certaines des chansons de Bellemans se présentent comme la spiritualisation de leurs pendants du recueil profane de Van der Minnen[8].
Bellemans donne le conseil aux sages mères et nourrices de chanter ce genre de chansons avec les petits enfants, parce que le chant possède le pouvoir d'élever ces jeunes âmes fragiles, ainsi que les personnes adultes, et contribue dans une large mesure à la conversion des plus grands pécheurs[9].
Publications
En 1670, l'éditeur Jacob van de Velde publie de lui, à Bruxelles, deux recueils de poésie en néerlandais, en fait des cantiques, intitulés :
- (nl) Het Cytherken van Jesus, spelende sestigh nieuwe Liedekens op het groot Jubilé van het H. Sacrament van Mirakel tot Brussel (La Petite Harpe de Jésus ou Soixante cantiques nouveaux, pour célébrer le grand jubilé du Saint-Sacrement de miracles honoré à Bruxelles'), in-16° ; réimprimé en 1675, en 1679, en 1698 et en 1716.
- (nl) Den lieffelycken Paradys-Vogel, tot Gods om hoogh vlieghende, behelsende verscheyde gheestelycke Liedekens van de Goddelycke liefde, ende het verlanghen van het Hemelsch Vaderlandt (titre de l'édition bruxelloise de 1674) (L'Aimable Oiseau de paradis, qui élève son vol jusqu'à Dieu) ; un recueil de cantiques spirituels sur la charité et sur le désir du ciel. Il y a eu au moins une douzaine d'éditions de ce recueil, demeuré populaire au XVIIIe siècle ; le célèbre poète, le jésuite Poirters, a contribué à ce recueil par un éloge liminaire ; éd. en 1673, en 1680, en 1681, en 1683, en 1686, en 1695, en 1705, en 1718, en 1724 (à Anvers) et encore en 1770 chez Petrus Josephus Rymers et, la même année et aussi à Anvers, chez Joannes Petrus Willemsens.
Bellemans contribua par deux louanges insérées dans l'ouvrage d'un autre auteur, selon l'usage de l'époque : il s'agit de l'édition de 1672 du Lusthof der godvruchtige meditatiën du norbertin Joannes-Ludolphus van Craywinckel[5].
Goovaerts signale encore un poème de circonstance, transmis par un manuscrit, versifié à l'occasion de l'ordination d'un frère. L'homme de lettres flamand Philippe Blommaert estime que les vers de Bellemans portent un cachet particulier et que nombreux d'entre eux méritent d'être réimprimés[5].
Bemin Jesus nacht en dag
De son recueil Paradys-Voghel, la chanson Bemin Jesus nacht en dag (Aimez Jésus le jour et la nuit) est considérée par la critique comme la plus belle[6].
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D'après l'édition bruxelloise de 1681 du Lieffelijcken Paradijs-Voghel, telle que reproduite dans Oude vlaemsche liederen de Jan Frans Willems en 1848.
Discographie
- Ik ben getrouwd met een kwaaie Griet. Lief en leed in Brusselse liederen uit de 17de eeuw (reconstruction par l'Ensemble Cannamella, sous la direction d'Aline Hopchet, de la chanson Laet ons gaen aen-bidden 't Heyligh Sacrament, de Bellemans, sur un des deux CD accompagnant un livre), Louvain, Davidsfonds, 2011 (ISBN 978 90 5826 809 9)
Notes et références
- (fr) Eustache-Marie-Pierre-Marc-Antoine COURTIN. Encyclopédie moderne, ou Dictionnaire abrégé des hommes et des choses, des sciences, des lettres et des arts : avec l'indication des ouvrages où les divers sujets sont développés et approfondis, vol. 3, Bruxelles, Th. Lejeune, 1827, p. 254.
- (fr) Jean-Noël PAQUOT. Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, de la principauté de Liége, et de quelques contrées voisines, vol. 9, Louvain, Imprimerie académique, 1767, p. 240.
- (nl) Josephus Antonius COPPENS. Nieuwe beschrijving van het bisdom van 's Hertogenbosch, naar aanleiding van het katholijk Meijerijsch memorieboek van A. van Gils. Tweede en laatste afdeling van het Derde Deel. Over de landelijke dekanaten Heusden, Hilvarenbeek, Orthen en Oss, Bois-le-Duc, Imp. J.F. Demelinne, 1843, p. 394.
- (nl) Jacobus Johannes MAK. « Bellemans, Daniel », De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs (réd. Gerrit Jan VAN BORK et Pieter Jozias VERKRUIJSSE), Weesp, De Haan, 1985, p. 66.
- (nl) FRUYTIER, J. « Bellemans, Daniël », Nieuw Nederlandsch Biografisch Woordenboek, (réd. Philipp Christiaan MOLHUYSEN et Petrus Johannes BLOK), vol. 6, Leyde, A.W. Sijthoff, 1924, p. 98.
- (nl) Gustaaf Amandus VAN ES et Edward ROMBAUTS. Geschiedenis van de letterkunde der Nederlanden, vol. 5, Bois-le-Duc, Teulings / Anvers-Bruxelles, Standaard-boekhandel, 1952, p. 437.
- (fr) Jean-Noël PAQUOT. Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, de la principauté de Liége, et de quelques contrées voisines, vol. 9, Louvain, Imprimerie académique, 1767, p. 240-241.
- (nl) Natascha Henrice Hardy VELDHORST. Zingend door het leven: het Nederlandse liedboek in de Gouden Eeuw, Amsterdam University Press, 2009, p. 99.
- (nl) Natascha Henrice Hardy VELDHORST. Zingend door het leven: het Nederlandse liedboek in de Gouden Eeuw, Amsterdam University Press, 2009, p. 23.
- Corruption de bergamasca ou bergamasque, une danse d'origine italienne, très populaire à l'époque, qui donna lieu à de nombreuses harmonisations, arrangements et variations dans la musique savante baroque.
- (nl) Jan Frans WILLEMS. Oude vlaemsche liederen: ten deele met de melodiën, Gand, Gyselynck, 1848, p. 453-454.