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DĂ©groupage

Le dégroupage est une opération technique permettant l'ouverture du réseau téléphonique local à la concurrence. En effet, les opérateurs tiers ne disposent pas de la boucle locale qui appartient à l'opérateur télécom historique du pays. Le dégroupage permet aux opérateurs tiers d'accéder à cette boucle locale, soit en partie par le biais du dégroupage partiel, soit en totalité par le biais du dégroupage total.

Répartiteur téléphonique

Objectif

Le but du dĂ©groupage est de permettre qu'une partie des signaux tĂ©lĂ©phoniques ne soient plus gĂ©rĂ©s par l'opĂ©rateur historique, mais par des opĂ©rateurs concurrents. L'opĂ©rateur historique conserve la gestion de la paire de cuivre depuis le lieu d'acheminement, jusqu'au central tĂ©lĂ©phonique. Suivant les choix faits, les signaux peuvent alors ĂȘtre gĂ©rĂ©s par un opĂ©rateur concurrent dĂšs le central tĂ©lĂ©phonique.

Le dégroupage permet aux opérateurs alternatifs de bénéficier d'un accÚs direct à l'utilisateur final. Ils sont en mesure de contrÎler de bout en bout le réseau et de fournir ainsi un service différencié de celui de l'opérateur historique.

Le dégroupage rend possible une concurrence réelle dans les offres commerciales d'ADSL et serait ainsi un facteur de baisse des tarifs de détail.

Obligations légales

Dans l'Union européenne, la loi oblige l'opérateur historique à fournir un accÚs dégroupé à la boucle locale aux opérateurs alternatifs. Pour ce faire, il doit proposer aux opérateurs une salle de cohabitation située à proximité de ses installations, afin de pouvoir les relier aux équipements qu'installeront les opérateurs.

De ce fait, les opĂ©rateurs tiers ne sont pas tenus d'investir dans cette partie du rĂ©seau, qui va du central tĂ©lĂ©phonique Ă  la prise de l'utilisateur. La force de l'opĂ©rateur historique a toujours Ă©tĂ© l'Ă©tendue de son rĂ©seau : en effet, l'installation d'une boucle locale est beaucoup plus rentable en plein cƓur de Paris que dans un tout petit village ; en somme, les installations de la capitale permettent de financer celles des rĂ©gions peu peuplĂ©es. C'est ce que l'on appelle la pĂ©rĂ©quation tarifaire spatiale comme dans la distribution du courrier postal ou de l'Ă©nergie Ă©lectrique.

L'opérateur historique est rémunéré pour l'entretien de la boucle locale et pour l'amortissement de ses investissements. Les modalités de calcul du tarif du dégroupage sont définies par le régulateur (l'ARCEP pour la France). .

Fonctionnement

Le dégroupage concerne les hautes fréquences qui transitent via les lignes téléphoniques pour transporter les données. Selon que l'utilisateur conserve son trafic bas débit (la voix) ou non avec l'opérateur historique, on parle de dégroupage partiel ou total.

BitStream

Le BitStream (bit stream est de l'anglais et signifie flux de donnĂ©es binaires) est une offre que fait l'opĂ©rateur historique aux FAI alternatifs pour qu'ils puissent proposer un service internet dans les zones oĂč il n'y a pas de dĂ©groupage. Le client conserve alors son abonnement auprĂšs de l'opĂ©rateur historique (POTS), et le FAI loue le DSLAM Ă  l'opĂ©rateur historique.

En France, les prestations « bitstream » consistent en une revente de l'offre de gros de Orange (via l'entité Orange Wholesale France) dénommée « DSL Access » et reposent sur l'option 5 du dégroupage. Le tarif de cette offre s'établissait ainsi au 1er juillet 2010[1] :

  • 49 â‚Ź HT d'Ă©tablissement de service
  • 7,30 â‚Ź HT/mois d'abonnement par ligne
  • 3,20 â‚Ź HT/mois de frais d'accĂšs Ă  la collecte IP-ADSL par DSLAM
  • 30 â‚Ź HT/mois par Mb/s collectĂ© sur le DSLAM dans le mois (au 95e percentile).

Les coĂ»ts mensuels supportĂ©s par les opĂ©rateurs alternatifs expliquent notamment l’absence de services consommateurs de donnĂ©es (IPTV, VOD etc), et le bridage de certains autres (P2P).

En France, le bitstream représentait, en 2012, 13 % des offres xDSL[2].

Certains opérateurs alternatifs ayant dégroupé la boucle locale de zones résidentielles peuvent proposer leur propre offre de collecte à d'autres opérateurs tiers. C'est le cas de SFR qui loue ses accÚs à OVH ou Bouygues Télécom lorsque ceux-ci ne disposent pas de lien dégroupé pour desservir un abonné.

ADSL nu

En zone non dégroupée, certains FAI proposent à leurs clients l'ADSL nu, qui permet de s'affranchir de l'abonnement à l'opérateur historique (POTS) par rapport à l'offre BitStream. On trouve aussi la dénomination « Dry DSL », littéralement « ADSL sec ».

En France, les prestations « ADSL nu » consistent en une revente de l'offre de gros de Orange (via l'entité Orange Wholesale France) dénommée « DSL Access Only » et reposent sur l'option 5 du dégroupage. Le tarif de cette offre s'établissait ainsi au 1er juillet 2010[1] :

  • 54 â‚Ź HT d'Ă©tablissement de service
  • 14,15 â‚Ź HT/mois d'abonnement par ligne
  • 3,20 â‚Ź HT/mois de frais d'accĂšs Ă  la collecte IP-ADSL par DSLAM
  • 30 â‚Ź HT/mois par Mb/s collectĂ© sur le DSLAM dans le mois (au 95e percentile).

Là encore le DSLAM de l'opérateur historique est loué par un autre opérateur, ce qui implique généralement l'absence de service consommant beaucoup de bande passante (IPTV, VOD etc), et le bridage de certains autres (P2P).

DĂ©groupage partiel

L'utilisateur est toujours client de l'opĂ©rateur historique et continue d'utiliser le POTS sur le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique commutĂ© ; il continue Ă  payer l'abonnement correspondant et bĂ©nĂ©ficie de tous les services associĂ©s Ă  sa ligne (abonnement tĂ©lĂ©phonique). Être en dĂ©groupage partiel signifie que l'on est dĂ©groupĂ© et donc ce terme ne s'applique pas en zone non dĂ©groupĂ©e.

GrĂące Ă  un filtre ADSL, toutes les donnĂ©es voix (basses frĂ©quences) passent par le rĂ©seau de l'opĂ©rateur historique ; les donnĂ©es numĂ©riques (hautes frĂ©quences) passent, au-delĂ  du central tĂ©lĂ©phonique, par le DSLAM de l'opĂ©rateur tiers. Les appareils « bas dĂ©bit » (tĂ©lĂ©copie, Minitel, accĂšs Internet bas dĂ©bit) utilisant les basses frĂ©quences peuvent ainsi ĂȘtre toujours utilisĂ©s par le client.

En France le dégroupage partiel repose sur l'option 1 de l'offre de dégroupage d'Orange (via l'entité Orange Wholesale France). Le tarif de cette offre s'établissait ainsi au [3] :

  • 66 â‚Ź HT d'Ă©tablissement de service ;
  • 1,77 â‚Ź HT/mois pour la location de la paire de cuivre et du filtre ADSL ;
  • auxquels se rajoutent divers coĂ»ts mensuels sur la totalitĂ© du NRA (cĂąble de renvoi, location salle, 
)

DĂ©groupage total

L'utilisateur n'est plus client et ne paie plus l'abonnement de l'opérateur historique. Sa ligne est directement reliée (au niveau du NRA) aux équipements (DSLAM) de l'opérateur tiers.

La plupart des opérateurs tiers n'exploitent alors que les hautes fréquences en protocole IP. Leur offre de téléphonie se base alors sur la technologie VoIP pour permettre à l'utilisateur de continuer d'utiliser son téléphone et, dans certains cas, d'autres appareils « bas débit » (fax, Minitel). Le téléphone classique qui utilise les basses fréquences n'est plus utilisé.

L'utilisateur peut conserver son numéro de téléphone s'il le souhaite grùce à la portabilité du numéro, lorsque la législation locale la met en place.

En France le dégroupage total repose sur l'option 1 de l'offre de dégroupage de Orange (via l'entité Orange Wholesale France). Le tarif de cette offre s'établissait ainsi au [3] :

  • 56 â‚Ź HT d'Ă©tablissement de service ;
  • 9,05 â‚Ź HT/mois pour la location de la paire de cuivre et du filtre ADSL ;
  • auxquels se rajoutent divers coĂ»ts mensuels sur la totalitĂ© du NRA (cĂąble de renvoi, location salle, 
)

Les coûts supportés par les opérateurs alternatifs étant plus importants qu'en dégroupage partiel, il est fréquent que ces abonnements soient plus chers pour le client final.

Progression du dégroupage dans le monde

Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni

Au , 210 000 connexions Ă  la boucle locale ont Ă©tĂ© dĂ©groupĂ©es de l'opĂ©rateur BT. Ofcom avait espĂ©rĂ© qu'un million de connexions Ă  la boucle locale auraient Ă©tĂ© dĂ©groupĂ©es dĂšs juin 2006. Cependant, comme rapportĂ© par The Register, au , le nombre a atteint seulement 500 000, mais augmentait au rythme de 20 000 par semaine.

En juin 2006, AOL Royaume-Uni avait dĂ©groupĂ© 100 000 lignes Ă  travers son investissement de 120 000 000 de livres, en faisant le plus grand opĂ©rateur alternatif du Royaume.

Aujourd'hui c'est une entitĂ© sĂ©parĂ©e de l’opĂ©rateur historique BT OpenReach qui s'occupe de la gestion du rĂ©seau fixe et du dĂ©groupage. De nombreux opĂ©rateurs (les principaux Ă©tant TalkTalk et Sky) accĂšdent Ă  ces offres et proposent des accĂšs VDSL via un rĂ©seau Ă  topologie FTTC comprenant plus de 30 000 armoires de rue.

Drapeau de l'Allemagne Allemagne

Situation actuelle des FAI en Allemagne :

Drapeau de la France France

  • Au 30 juin 2009, 6 986 000 accĂšs Ă©taient dĂ©groupĂ©s par l'opĂ©rateur France Telecom pour des FAI alternatifs en France d'aprĂšs l'observatoire du dĂ©groupage[4] de l'ARCEP.
  • Au 30 juin 2012, ce nombre est montĂ© Ă  10 489 000 accĂšs[5].
  • En mai 2016, le marchĂ© internet français est le suivant, avec 13,46 millions de lignes dĂ©groupĂ©es parmi 24,64 millions d'abonnements Ă  Internet :

Selon l'Arcep, le tarif rĂ©current mensuel du dĂ©groupage total sur le marchĂ© de gros pourra s'Ă©lever jusqu'Ă  9,31 € par mois Ă  compter du 1er janvier 2018, 9,41 € par mois Ă  compter du 1er janvier 2019 et 9,51 € par mois Ă  compter du 1er janvier 2020[6].

Nombre d'accÚs en dégroupage et bitstream
Source Arcep [7]

En France, le tarif du dĂ©groupage est passĂ© de dix-sept euros en 2000, Ă  neuf euros mensuel en 2012, soit une baisse de moitiĂ©[8]. Il est ensuite restĂ© relativement stable avec un tarif, dĂ©fini par l'Arcep, de 9,31 â‚Ź pour 2018[9].

Drapeau des États-Unis États-Unis et Drapeau du Canada Canada

Les instances de rĂ©gulation — la FCC aux États-Unis et le CRTC au Canada — exigent que les opĂ©rateurs historiques (ILEC) donnent accĂšs Ă  leur infrastructure locale existante aux fournisseurs de services alternatifs (CLEC) Ă  un certain prix de gros prĂ©dĂ©fini.

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

La Nouvelle-Zélande est le 29e sur 30 pays de l'OCDE à dégrouper la boucle locale[10]. Le dernier pays ne l'ayant pas encore ouverte est le Mexique.

En Turquie, en décembre 2011 8.521 lignes avait été degroupés [11].

Drapeau de la Suisse Suisse

La Suisse fut l'une des derniÚres nations de l'OCDE à fournir le dégroupage, parce que le Tribunal fédéral avait conclu en 2001 que le Swiss Telecommunications Act de 1996 ne l'exigeait pas. Le gouvernement a alors émis une ordonnance fournissant le dégroupage pour 2003, et le Parlement amenda l'acte en 2006. L'accÚs de base aux infrastructures est maintenant disponible, l'accÚs au dégroupage rapide de données est limité à une période de quatre années aprÚs l'entrée en vigueur de l'acte.

Des demandes de dégroupage ont tendance à s'enliser devant la justice, car, à la différence de l'Union européenne, la loi suisse ne prévoit pas un rÚglement ex ante des conditions d'accÚs pour l'opérateur. Dans le systÚme ex post pratiqué en Suisse, chaque nouveau candidat doit d'abord essayer de conclure un accord individuel avec Swisscom, l'opérateur national.

Drapeau de Hong Kong Hong Kong

À la rencontre de l’Executive Council du 6 juillet 2004, le Council a avisĂ© et le Chief Executive ordonnĂ© que l’intervention rĂ©glementaire concernant les interconnexions "Type II" (Hong Kong/Traditional Chinese :珏äșŒéĄžäș’連) concernant le tĂ©lĂ©phone pour les bĂątiments individuels couverts par de tels Ă©changes soit supprimĂ©e[12].

Drapeau du Maroc Maroc

Une offre de dĂ©groupage partiel proposĂ©e en 2007 n’a pas suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt des opĂ©rateurs alternatifs.

L’Agence Nationale de RĂšglementation des TĂ©lĂ©communications (ANRT) a approuvĂ© une offre de dĂ©groupage total de Maroc Telecom. Cette derniĂšre est entrĂ©e en vigueur le . Deux opĂ©rateurs devraient en bĂ©nĂ©ficier, MĂ©ditel et Wana. Les tarifs de cette offre ont Ă©tĂ© fixĂ©s Ă  100 MAD hors taxes.

Organisation mondiale du commerce (OMC)

Certaines dispositions de la loi sur les tĂ©lĂ©communications de l'OMC peuvent ĂȘtre lues comme exigeant le dĂ©groupage:

  • Sect. 5(a) of the GATS Annex on Telecommunications (1) requires WTO Members to guarantee service suppliers "access to and use of public telecommunications transport networks
 for the supply of a service". New entrants argue that without LLU they cannot supply services such as ADSL.
  • Sect. 2.2(b) of the 1998 Reference Paper (2), to which some Members have subscribed, requires "sufficiently unbundled interconnection" with major providers. However, the Paper's definition of interconnection appears to exclude LLU.
  • Sect. 1 of the Reference Paper requires Members to maintain "appropriate measures
 for the purpose of preventing [major] suppliers
 from engaging in or continuing anti-competitive practices." New entrants argue that such practices include not giving competitors access to facilities essential to market entry, such as la boucle locale.

La question n'a pas encore Ă©tĂ© soumise Ă  un corps juridique de l'OMC, et ces obligations ne s'appliquent que lĂ  oĂč les États membres ont ouvert leur marchĂ© de tĂ©lĂ©communications Ă  la concurrence. Environ 80 membres (la plupart dĂ©veloppĂ©s) l'ont fait depuis 1998.

Glossaire

  • AccĂšs dĂ©groupĂ© Ă  la boucle locale : l'opĂ©rateur historique permet Ă  ses concurrents d'exploiter tout ou partie de la boucle locale.
  • AccĂšs complet (dĂ©groupage total) : l'opĂ©rateur historique loue purement et simplement la boucle locale Ă  un opĂ©rateur tiers, qui prend en charge l'ensemble des frĂ©quences de la ligne, y compris la voix.
  • AccĂšs partagĂ© (dĂ©groupage partiel) : un opĂ©rateur tiers peut utiliser les diffĂ©rentes frĂ©quences disponibles sur le rĂ©seau, Ă  l'exception des frĂ©quences vocales (voix). L'abonnĂ© est toujours client de l'opĂ©rateur historique et lui paie un abonnement.
  • Boucle locale : la partie de la ligne tĂ©lĂ©phonique qui va de l'armoire de l'opĂ©rateur jusque chez le client.
  • Boucle Locale Radio : technologie, qui utilise les ondes radio, alternative Ă  la boucle locale filaire.
  • Colocalisation : l'opĂ©rateur historique hĂ©berge dans ses locaux techniques le matĂ©riel d'un opĂ©rateur tiers (le plus souvent un FAI).
  • Courants porteurs en ligne (CPL) : technologie qui consiste Ă  faire passer les donnĂ©es en hautes frĂ©quences dans les cĂąbles Ă©lectriques.
  • DonnĂ©es « data » : toutes les liaisons tĂ©lĂ©matiques : Minitel, tĂ©lĂ©copie, accĂšs Internet.
  • DonnĂ©es « voix » : toutes les conversations tĂ©lĂ©phoniques classiques.
  • DSLAM : Appareil qui relie la boucle locale (les lignes DSL des clients) et le rĂ©seau d'un opĂ©rateur tĂ©lĂ©phonique ou Internet.
  • ÉligibilitĂ© technique : capacitĂ© physique d'une ligne tĂ©lĂ©phonique Ă  supporter les services que l'on compte y faire transiter.
  • Fibre optique : cĂąble composĂ© de fibres transparentes dans lesquels les donnĂ©es circulent sous forme de lumiĂšre.
  • PortabilitĂ© du numĂ©ro : permet de garder le mĂȘme numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone lors d'un changement d'opĂ©rateur.
  • RĂ©seau tĂ©lĂ©phonique commutĂ© : rĂ©seau de tĂ©lĂ©phonie « classique » qui met en liaison deux abonnĂ©s en actionnant des commutateurs, d'oĂč son nom. La liaison entre les deux postes Ă©tait historiquement une liaison physique.
  • VoIP : rĂ©seau de tĂ©lĂ©phonie oĂč la « voix » transite par les mĂȘmes circuits que les donnĂ©es informatiques. La connexion entre les deux abonnĂ©s est virtuelle. Les informations de type donnĂ©es (« data ») peuvent circuler en parallĂšle sur la mĂȘme liaison IP.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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