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Cymidae

Description

De couleur beige et de forme elliptique, ces punaises mesurent de 3 Ă  mm. Au sein des Lygaeoidea, dont elles partagent les principales caractĂ©ristiques (en autres antennes et un rostre de 4 articles, et des membranes des hĂ©mĂ©lytres avec 4 ou 5 veines seulement), les Cymidae se caractĂ©risent notamment par des ocelles entourĂ©es d'un sillon, des hĂ©mĂ©lytres munies d'une ponctuation sur le clavus et la corie, celle-ci opaque sur toute la longueur et sans constriction basale (par contraste avec les Ninidae). Elles prĂ©sentent Ă©galement des buccules (renflements entourant la base du rostre) qui sont courtes et ne s'Ă©tendant pas en arrière au-delĂ  de la base des antennes (par contraste avec les Cryptorhamphidae). Elles ont des trichobothries sur les sternites abdominaux 2 Ă  7. La sous-famille des Ontiscinae se distingue de celle des Cyminae par des cories seulement partiellement ponctuĂ©es, par le nombre de glandes odorifĂ©rantes abdominales et par l'emplacement des stigmates abdominaux[3] - [4] - [5].

RĂ©partition

La famille est cosmopolite, mais uniquement par son genre Cymus, dont on rencontre des espèces sur tous les continents. A part ce genre, les groupes se rencontrent dans des zones assez déterminées[4] - [5]: la sous-famille des Ontiscinae ne se rencontre que dans les îles du Pacifique, notammnent polynésiennes et à Hawaï; un groupe d'espèce se rencontre en Amérique du Nord[6] (dont deux au Canada, Cymus coriacipennis et Cymus luridus[7]), alors que seules deux espèces se rencontrent en Amérique du Sud. Un groupe assez riche est présent en Afrique du Sud, et huit espèces se rencontrent en Europe[8], dont, en France, Cymodema tabida, et dans le genre Cymus, C. aurescens, C. claviculus, C. glandicolor, C. melanocephalus[9], ces quatre dernières espèces présentes en Belgique et en Suisse également[10].

Biologie

Il s'agit de punaises phytophages, dont les plantes-hôtes, monocotylédones, sont des Cyperaceae et des Juncaceae (comme pour les Ninidae et les Pachygronthidae). Elles en consomment les graines, et sont sans doute polyphages. On les rencontre souvent sur les sommités des plantes portant les graines, sur lesquelles leur couleur leur permet souvent de passer inaperçues. On les a trouvées notamment sur Carex, Juncus et Scirpus, et sur des Restionaceae et des Poaceae[4] - [5].

Leur position d'accouplement est côte à côte et non cul-à-cul comme chez beaucoup d'espèces[4].

Galerie

  • Cymus aurescens, Lettonie
    Cymus aurescens, Lettonie
  • Cymus claviculus, Angleterre
    Cymus claviculus, Angleterre
  • Cymus glandicolor, Lettonie
    Cymus glandicolor, Lettonie
  • Cymus melanocephalus, Lettonie
    Cymus melanocephalus, Lettonie
  • Neocymodema sulcicollis, Brunei
    Neocymodema sulcicollis, Brunei

Systématique

C'est l'entomologiste Baerensprung qui, le premier, a reconnu ce regroupement d'espèces en 1860[11]. Mais sa composition et son rang au sein des Lygaeoidea ne vont cesser d'évoluer :

  • Chez Baerensprung, le genre Cymodema y est compris avec les genres Oxycarenus et Ă  Artheneis, aujourd'hui chacun dans leur famille propre (respectivement Oxycarenidae et Artheneidae).
  • StĂĄl (1862) suit Baerensprung, mais ses « Cymida » comprennent Ă©galement des Cryptorhamphidae et des Ischnorhynchinae, aujourd'hui Ă©galement sĂ©parĂ©s.
  • En 1956, Barber redĂ©finit le groupe des Cyminae, qui reste toutefois encore une sous-famille des Lygaeidae, avec trois tribus, les Cymini (avec toujours des Cryptorhampidae), les Ischnorhynchini et les Ninini.
  • Dès l'annĂ©e suivante, les Ischnorhynchini en sont retirĂ©s et Ă©tablis comme sous-famille sĂ©parĂ©e par Stichel et Aschlock[5].
  • En 1967, Ĺ tys propose de sĂ©parer les Cryptorhamphus des Cyminae, sur la base de diffĂ©rences morphologiques[12].
  • En 1975, Hamid suit cette indication, extrait les Cryptorhamphinae, faisant de ceux-ci une sous-famille sĂ©parĂ©e, et Ă©tablit les Ontiscini comme groupe (tribu) sĂ©parĂ© des Cymini[13].
  • Finalement, c'est Thomas J. Henry qui, dans son Ă©tude des Lygaeoidea dans unne perspective cladistique et phylogĂ©nĂ©tique, en dĂ©finit le pĂ©rimètre actuel: d'une part, il en extrait les Ninini, placĂ©s Ă  part, et d'autre part, il Ă©lève au rang de famille Cymidae, Ninidae et Cryptorhamphidae pour les sĂ©parer des Lygaeidae pris au sens strict. Les Cymidae ne comprennent donc plus que deux groupes, passĂ©s du mĂŞme coup du rang de tribu Ă  celui de sous-famille, les Cyminae et les Ontiscinae[14].

Les Cymidae comprennent 9 genres et une soixantaine d'espèces connues Ă  ce jour. La première a Ă©tĂ© dĂ©crite par FallĂ©n en 1807, et la dernière en date par Armand Matocq, hĂ©tĂ©roptĂ©riste français, en 2000[15].

Un catalogue en ligne est consultable sur le site Lygaeoidea Species File[10].

Fossiles

Quatre espèces fossiles et éteintes (dans trois genres) ont été découvertes, dont la plus ancienne remonte, de Russie, au Crétacé inférieur (Aptien, -125 à -122 millions d'années), et la plus récente, d'Allemagne, au Miocène (Serravalien ou Sarmatien, -12 à -11 millions d'années)[16].

Liste des sous-familles et genres

Selon BioLib (21 octobre 2022)[2], complété à partir des Lygaeoidea Species Files[10] :

  • Sous-famille Cyminae Baerensprung, 1860
    • genre Ashlockia Hamid, 1975
    • genre Cymodema Spinola, 1837
    • genre Cymus Hahn, 1832
    • genre Neocymodema Hamid, 1975
  • Sous-famille Ontiscinae Hamid, 1975
    • genre Neocymus Van Duzee, 1932
    • genre Nesocymus Kirkaldy, 1907
    • genre Ontiscus StĂĄl, 1874
    • genre Pseudocymus Van Duzee, 1936
    • genre Sephora Kirkaldy, 1902

Genres fossiles

  • genre †Cephalocoris Heer, 1853
  • genre †Cymocoris Popov, 1986
  • genre †Procymus Usinger, 1940

Liens externes

Références

  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 21 octobre 2022
  2. BioLib, consulté le 21 octobre 2022
  3. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 516, tome 2 pp. 211 et 250
  4. (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 269-271
  5. (en) « Australian Faunal Directory - Cymidae », sur biodiversity.org.au (consulté le )
  6. « Family Cymidae », sur bugguide.net (consulté le )
  7. « E-Fauna BC: Advanced Search Page - Cymidae », sur linnet.geog.ubc.ca (consulté le )
  8. « Cyminae | Fauna Europaea », sur fauna-eu.org (consulté le )
  9. « Cymidae Baerensprung, 1860 », sur Inventaire National du Patrimoine Naturel (consulté le )
  10. « family Cymidae: Lygaeoidea Species File », sur lygaeoidea.speciesfile.org (consulté le )
  11. Friedrich Wilhelm Felix von Bärensprung, 1860. Hemiptera Heteroptera Europae systematice disposita. Berliner Entomologische Zeitschrift 4:1-25.
  12. (en) Pavel Štys, « Monograph of Malcinae, with reconsideration of morphology and phylogeny of related groups (Heteroptera, Malcidae) », Acta Entomologica Musei Nationalis Pragae,‎ , p. 351-516 (424) (lire en ligne [PDF])
  13. (en) Abdul Hamid, « A systematic revision of the Cyminae (Heteroptera: Lygaeidae) of the world with a discussion of the morphology, biology, phylogeny and zoogeography. », Occasional Publications of the Entomological Society of Nigeria, vol. 14,‎ , p. 1-179
  14. (en) Thomas J. Henry, « Phylogenetic analysis of family groups within the infraorder Pentatomomorpha (Hemiptera: Heteroptera), with emphasis on the Lygaeoidea », Annals of the Entomological Society of America, vol. 90, no 3,‎ , p. 275-301 (lire en ligne [PDF])
  15. « Catalogue of Palaearctic Heteroptera: Une nouvelle espèce de Cymus de Turquie (Heteroptera, Lygaeidae, Cyminae) », sur catpalhet.linnaeus.naturalis.nl (consulté le )
  16. « Cyminae », sur paleobiodb.org (consulté le )


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