Pachygronthidae
Les Pachygronthidae sont une famille d'insectes hétéroptÚres (punaises) de la super-famille des Lygaeoidea.
- sous-famille des Pachygronthinae StÄl, 1865[2]
Description
Il s'agit de punaises au corps allongé à trÚs allongé, grossiÚrement ponctué, avec des antennes (de 4 articles, comme leur rostre) soit trÚs longues (Pachygronthinae), soit courtes (Teracriinae). Une de leurs caractéristiques qui saute aux yeux est les fémurs antérieurs particuliÚrement renflés, beaucoup plus que les fémurs postérieurs (un critÚre qui les distingue notamment des Heterogastridae et des Meschiidae, et de presque tous les autres Lygaeoidea à l'exception des Blissidae). Ces fémurs portent également des épines. La base de la membrane ne présente pas de cellule fermée. Le pronotum ne présente pas de sillon transversal et le scutellum n'a pas de bourrelets longitudinaux. Le clypeus est plus long que les jugas. Ces punaises mesurent entre 5 et 15 mm[3] - [4] - [5] - [6].
Autres caractéristiques : tous les stigmates abdominaux (ou spiracles) sont ventraux. Les trichobothries abdominales sont groupées par trois submédialement sur les segments 3 et 4, par trois latéralement sur les segments 5 et 6, et par deux en arriÚre des stigmates sur le segment 7. Chez les femelles, l'ovipositeur divise les segments 6 et 7 de l'abdomen (seulement le 7e chez les Rhyparochromidae).
La sous-famille des Pachygronthinae se distingue de celle des Teracriinae par la taille du 1er segment antennaire: chez les premiers, il dépasse de beaucoup le clypeus (et est plus long que les autres segments antennaires), alors que ce n'est pas le cas chez les seconds[3] - [4] - [5] - [6].
RĂ©partition
Les Pachygronthidae ont une répartition cosmopolite, mais surtout tropicale et subtropicale[4].
Seuls deux genres sont présents dans l'écozone paléarctique, Pachygrontha et Cymophyes, ce dernier le seul présent en Europe (avec une espÚce est-méditerranéenne, et une autre caucasienne)[6].
Au Canada, les espÚces Oedancala dorsalis, Phlegyas abbreviatus et Phlegyas annulicrus[7] sont présentes[8].
Biologie
Leur biologie est peu connue. On sait qu'il s'agit de punaises phytophages, toujours associées à des plantes monocotylédones, Cyperaceae, Juncaceae et Poaceae (à l'instar des Cymidae et des Ninidae), ainsi que Restionaceae pour le genre Darwinocoris. Les Cymophyes de l'ouest paléarctique sont halophiles, c'est-à -dire qu'elles se rencontrent dans les milieux marqués par la salinité marine (prés salés, zones cÎtiÚres, etc.)[6]. Les Pachygronthinae ont développé un mimétisme avec les graines ou les épis terminaux dont elles se nourrissent[4].
Une étude sur le microbiote digestif de Pachygrontha antennata a montré que leurs communautés bactériennes (Paraburkholderia, Burkholderia, Caballeronia, Pseudomonas etc.) variaient en fonction de l'habitat (milieux urbains, forestiers ou agricoles)[9].
Galerie
- Pachygronthinae : Pachygrontha antennata, Japon.
- Pachygronthinae : Oedancala dorsalis, Pennsylvanie (Ătats-Unis).
- Pachygronthinae : Magninus typicus (Australie), spécimen du MHNL.
- Teracriinae : Cymophyes golodnajana, steppe de Golodnaya (Ouzbékistan), spécimen du Museum de Turku (Finlande).
- Teracriinae : Phlegyas annulicrus, Texas.
- Teracriinae : Stenophyella macreta, Australie
- Gros plan sur l'avant de Stenophyella macreta (Australie), Musée de Victoria.
- Juvénile de Pachygrontha antennata, Corée du Sud.
- Accouplement de Phlegyas abbreviatus, Ătat de New-York.
Systématique
Ce regroupement taxonomique a été décrit par Carl StÄl dÚs 1865. à partir des travaux de Distant en 1882, il est considéré comme une sous-famille au sein des Lygaeidae, alors pris dans un sens trÚs large. Slater révise le groupe en 1955 et estime que d'un point de vue phylogénétique, il a une position basale au sein des Lygaeidae[10]. Enfin, Thomas J. Henry, dans ses travaux sur les Lygaeoidea de 1997, l'élÚve au rang de famille à part entiÚre, et en fait le groupe frÚre des Blissidae[11].
Diversité
La famille comprend deux sous-familles (ou tribus lorsque les Pachygronthidae étaient considérés comme sous-famille), également définies par StÄl, avec 14 genres et 81 espÚces : les Pachygronthinae, avec 4 genres et 53 espÚces, et les Teracriinae avec 9 genres pour 27 espÚces, selon le catalogue en ligne du site Lygaeoidea Species Files[8].
Fossiles
Un fossile datant du Burdigalien (ou Hemingfordien) (MiocĂšne, â20 Ă â16 millions d'annĂ©es) a Ă©tĂ© retrouvĂ© en Californie et associĂ© Ă cette famille[12]. Il a Ă©tĂ© appelĂ© â Procymophyes pour indiquer la proximitĂ© et l'antĂ©rioritĂ© avec le genre actuel Cymophyes, pourtant absent du Nouveau Monde, Ă l'exception d'une espĂšce, C. nesocoris, dont on s'interroge sur la possibilitĂ© d'une provenance africaine[13].
Liste des sous-familles et genres
Selon BioLib (21 octobre 2022)[14] complété et corrigé à partir de Lygaeoidea Species Files[8] :
- sous-famille Pachygronthinae StÄl, 1865
- genre Magninus Distant, 1901
- genre Oedancala Amyot & Serville, 1843
- genre Pachygrontha Germar, 1840
- genre Uttaris StÄl, 1874
- sous-famille Teracriinae StÄl, 1872
- genre Cymophyes Fieber, 1870
- genre Darwinocoris Slater, 1962
- genre Opistostenus Reuter, 1882 (syn: Opistholeptus)
- genre Pachyphlegyas J.A. Slater, 1955
- genre Paristhmius Reuter, 1887
- genre Phlegyas StÄl, 1865
- genre Stenophlegyas Slater, 1956
- genre Stenophyella HorvĂĄth, 1914
- genre Teracrius StÄl, 1858
- â Procymophyes Sailer & Carvalho, 1957
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Pachygronthinae StÄl, 1865 (Syn. de Pachygronthidae) (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Pachygronthidae (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Pachygronthinae (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Pachygronthinae StÄl, 1865 (consulté le )
Notes et références
- Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 30 novembre 2022
- BioLib, consulté le 30 novembre 2022
- Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversitĂ©, classification, clĂ©s de dĂ©termination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Ăditions & Ăditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 515, tome 2 pp. 211 et 250
- (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 589-590
- (en) « Australian Faunal Directory - Pachygronthidae », sur www.biodiversity.org.au, (consulté le )
- Jean Péricart, HémiptÚres Lygaeidae euro-méditerranéens, vol 1, Paris, Fédération française des sociétés de sciences naturelles, coll. « Faune de France », , 476 p. (lire en ligne), pp. 445-454
- « Pachygronthidae », sur www.zoology.ubc.ca (consulté le )
- « family Pachygronthidae: Lygaeoidea Species File », sur lygaeoidea.speciesfile.org (consulté le )
- (en) Jae-Yeon Kang, Yong-Su Kwon, Gilsang Jeong et Injung An, « Characteristics of Microbial Communities of Pachygrontha antennata (Hemiptera: Pachygronthidae) in Relation to Habitat Variables », International Journal of Environmental Research and Public Health, vol. 16, no 23,â , p. 4668 (ISSN 1660-4601, PMID 31771134, PMCID PMC6926961, DOI 10.3390/ijerph16234668, lire en ligne, consultĂ© le )
- Slater, J.A., « A revision of the subfamily Pachygronthinae of the World (Hemiptera: Lygaeidae) », Philippine Journal of Sciences, vol. 84,â , p. 1-160
- (en) Thomas J. Henry, « Phylogenetic analysis of family groups within the infraorder Pentatomomorpha (Hemiptera: Heteroptera), with emphasis on the Lygaeoidea », Annals of the Entomological Society of America, vol. 90, no 3,â , p. 275-301 (lire en ligne [PDF])
- « Pachygronthidae », sur paleobiodb.org (consulté le )
- Richard M. Baranowski et James A. Slater, « A New World Species of Cymophyes and a New Species of Xyonysius from the Turks and Caicos Islands (Hemiptera: Lygaeidae) », The Florida Entomologist, vol. 80, no 1,â , p. 62 (DOI 10.2307/3495977, lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
- BioLib, consulté le 21 octobre 2022