Des courses cyclistes régionales ont déjà lieu à Saint-Georges-de-Chesné dès les années 1920. En 1926, Eugène Bréard (sur cycles Sparting) gagne à Saint-Georges-de-Chesné[2] (la même année, il termine troisième à Martigné[3]). Lors des assemblées annuelles de la commune, futur cadre des premières éditions du Grand Prix cycliste, des courses cantonales ont déjà lieu en 1929 et 1938. Une course régionale a lieu le sur un circuit de 20 kilomètres à effectuer deux fois, qui est réservée aux coureurs non licenciés.
Le Grand Critérium cycliste international 1959-1969
À partir de 1962, et jusqu'en 1970, la ville de Laval décide d'organiser un critérium cycliste professionnel[4], qui se déroule aux mêmes dates (2eweek-end de septembre) que celui de Saint-Georges[A 3]. Les deux critériums ont lieu le même week-end en 1962 et 1964, puis les organisateurs de Saint-Georges-de-Chesné décident d'avancer les dates des éditions 1965 et 1966. Les deux communes, distantes de 50 kilomètres, ne partagent pas le même budget. Cela prive le Grand prix à la fois de têtes d'affiche chez les coureurs et aussi de spectateurs car des services de cars sont organisés depuis le Pays de Fougères jusqu'à Laval[4]. Pour exemple, lors de sa première édition, le critérium de Laval offre une Simca 1000 au vainqueur[5].
Organisation
Le Grand Prix cycliste est organisé par le comité des fêtes de la commune et par l'équipe municipale. Louis Delaunay est la cheville ouvrière de la course cycliste ; marchand de bestiaux de profession, il est à la fois maire de la commune et président du comité des fêtes. Le Grand prix cycliste se déroule, à l'origine, durant les fêtes annuelles de la commune : à la fin du mois d'avril ou au début du mois de mai. À partir de 1955, lorsque la course prend de l'envergure, elle se déroule au début du mois de septembre généralement, après le Tour de France, afin d'accueillir les coureurs qui ont brillé lors de cette épreuve. En 1959, la course est inscrite au calendrier international et doit avoir lieu le deuxième dimanche de septembre, après la fête des Angevines à Fougères[6], qui comporte aussi une course cycliste[A 4].
Autour de la course cycliste, on trouve des animations : courses à pied, concours d'accordéon, concours de palet, courses de lenteur à vélo, bals, etc.
La Chronique Républicaine parraine l'épreuve dès ses débuts, couvrant la course et offrant des primes.
Dans les années 1960, la course devient un des critériums les plus réputés d'Ille-et-Vilaine[7] avec ceux de Bain-de-Bretagne et de Châteaugiron.
L'épreuve attire dans la petite commune jusqu'à plus de six mille spectateurs[8]. L'entrée est payante pour assister à l'évènement ; des palissades en bois sont dressées sur les routes, fermant l'accès au bourg, sur décision préfectorale. À partir de 1951, des tribunes sont installées près de la ligne d'arrivée (RD 23, actuelle rue du romarin). Des services de transport de cars sont mis en place, à partir de 1958, pour acheminer les spectateurs depuis Fougères et Saint-Aubin-du-Cormier[9].
Les speakers
Le premier commentateur connu de la course est M. Sylvestre, des biscuits Gondolo, en 1959[6]. Le journaliste sportif de Ouest-France et de Radio Bretagne[10], Pierre Chable, commente la course en 1961, 1962, 1963, 1964 et 1967. Jacques Dufoix le fait uniquement en 1965[11]. L'ancien coureur cycliste Césaire Le Mercier, qui a participé à la course en 1950, par ailleurs organisateur des Intervilles à Rennes[12] et président de l'Amicale des arbitres d'Ille-et-Vilaine[13], commente en 1966[5], 1969 et 1970 (parfois sous le pseudonyme de Pepito).
Déroulement
Un classement par points du meilleur sprinter est mis en place à partir de 1959[6], jusqu'en 1970. Un contre-la-montre, couvrant un tour du circuit, a lieu avant la course à partir de 1961 jusqu'en 1969. En 1970, le contre-la-montre ne se déroule plus sur le circuit mais devient une course de côte de 500 m. En 1969, les organisateurs tentent d'introduire une nouvelle épreuve de relais de trois coureurs sur trois tours[14], mais elle est annulée à cause des intempéries et du refus des coureurs d'y participer[15].
D'abord simple course régionale de 1948 à 1950, réunissant surtout les coureurs des clubs cyclistes de Rennes et Fougères, l'épreuve s'ouvre aux professionnels à partir de 1951. La course prend de l'ampleur en 1955, année où la course a lieu en septembre, afin d'accueillir les coureurs ayant brillé sur le Tour de France. Le terme de critérium apparaît en 1958[16] et l'appellation "Grand Critérium cycliste international" en 1959[17]. La course se fait sur invitation des organisateurs entre 1955 et 1969.
En 1948, le Grand Prix est une course en ligne et en 1949, il s'agit d'un circuit parcourant Saint-Georges-de-Chesné et les communes voisines. À partir de 1950, le circuit occupe le bourg de Saint-Georges-de-Chesné. Son parcours est modifié plusieurs fois oscillant entre 600 et 900 mètres, à répéter une centaine de fois. À chaque tour, le sprint était disputé pour l'obtention de primes offertes par les commerçants ou par le journal La Chronique Républicaine. En 1951, sur la place de l'église, au carrefour des routes de Mecé (RD 105) et de Combourtillé (RD 24), le virage du circuit est aménagé avec l'installation d'un plancher incliné de 35 mètres.
Année
Longueur du circuit
Nombre de tours
Longueur de la course
1950
600 m
125
75 km
1951
600 m
2x75
90 km
1952
700 m
2x70
98 km
1953
700 m
2x57
80 km
1954
570 m
2x70
80 km
1955
900 m
100
90 km
1958
1000 m
100
100 km
1959
950 m
120
114 km
1961
800 m
125
100 km
1962
800 m
125
100 km
1963
800 m
125
100 km
1964
800 m
125
100 km
1965
800 m
125
100 km
1966
800 m
125
100 km
1967
800 m
130
104 km
1969
800 m
110
88 km
1970
800 m
125
100 km
1971
6,8 km
15
102 km
1972
1976
Les 22 éditions
1948 : édition 0
Louis Delaunay, le maire de la commune et le président du Comité des fêtes, organise la "Grande course cycliste inter-régionale"[1] le . À côté de la course régionale se déroule également une course cantonale, remportée par Barrier[1].
C'est le pensionnaire du Véloce-Club Rennais, Lamour, qui remporte la course régionale longue de 80 kilomètres, avec 6 minutes d'avance[1].
Cette course en ligne, ne fut pas comptabilisée, dans la numérotation, par la presse comme la première édition du Grand Prix cycliste.
1949 : Ire édition
C'est la première mention de la course dans la presse sous l'appellation "Grand Prix de St-Georges-de-Chesné". L'épreuve, qui a lieu le 24 avril, est ouverte aux coureurs de 2e, 3e et 4ecatégories. C'est la première fois qu'est mentionné le contrôle sportif effectué par le Vélo-Sport fougerais. Autre première, l'épreuve se court en circuit. Le parcours d'une vingtaine de kilomètres ; part de Saint-Georges-de-Chesné, passe par Saint-Jean-sur-Couesnon au lieu-dit "la Juhellerie", par Vendel et enfin de nouveau à Saint-Georges-de-Chesné. Le circuit est à réaliser trois fois, soit 65 kilomètres au total. Les prix récompensant les coureurs s'élèvent à 7 500francs, auxquels il faut ajouter les primes. Il y a 30 coureurs au départ.
La course connaît beaucoup d'abandons sur crevaison, dus au mauvais état de la route entre Vendel et Saint-Georges-de-Chesné. C'est le pensionnaire du C.C.Rennais Régnier, qui s'impose devant les coureurs fougerais.
Georges Anger - Berthelot - Jean-Pierre Besnard - Jean Blot - Louis Blot - Marcel Blot - Raymond Croyal - André Forget - Guérinel (Émile ou Jean ou Joseph) - Guida (Jules ou Roger) - Joseph Hubert - Léon Lavigne - Lecœur - Legouais - Césaire Le Mercier (père) - Louis Lesaux - Maurice Malle - Prudor (Henri ou Francis) - René Renouard - Armand Roussel - René Terot - Trubert (Auguste ou Francis).
Changement principal en 1950, le circuit de la course cycliste se réduit au bourg de Saint-Georges-de-Chesné : 600 mètres à parcourir 125 fois, soit 75 kilomètres. Le plateau des coureurs est plus relevé, ainsi la course est ouverte aux coureurs Toutes Catégories, et on note la présence pour la première fois de quelques coureurs professionnels.
Parmi les 22 engagés[A 8] du Grand Prix, qui a lieu le 23 avril, on retrouve des coureurs fougerais et rennais bien sûr mais aussi des participants venant de plus loin en Bretagne et de Mayenne. Parmi les favoris, on compte les frères Blot de Combourg, les professionnels Raymond Croyal[18], André Forget et René Terot[19].
Une seconde course, réservée aux coureurs de 3e et 4ecatégories, emprunte ce nouveau circuit également mais il n'y a que 60 tours à effectuer (soit 40 km). Cette seconde épreuve est remportée par le coureur du VS Fougerais, Morin, qui avait terminé 2e du Grand Prix en 1949.
Marcel Blot est le principal animateur de l'épreuve, échappé tôt dans la course, il n'est rejoint par Léon Lavigne qu'à deux tours de la fin. Léon Lavigne déborde Marcel Blot à une centaine de mètres de l'arrivée. Un des favoris, le Mayennais André Forget, a dû auparavant abandonner la course.
Dont (17) : Georges Audrain - René Beghetti - Basile Decortès - André Gibier - Claude Gibier - Roger Girault - Marcel Heuveline - Laigle - Lamour - Léon Lavigne - Legouais - Lucien Le Guével - Louis Lesaux - Mariault - Francis Prudor - René Renouard - Rocher.
L'épreuve, qui a lieu le 29 avril, est ouverte officiellement aux coureurs professionnels 2ecatégorie et aux indépendants (Toutes Catégories). Nouveauté, la course se déroule en deux étapes, de 75 tours chacune. Place de l'église, au carrefour des routes de Mecé (RD 105) et de Combourtillé (RD 24), le virage du circuit est aménagé avec l'installation d'un plancher incliné de 35 mètres. Les coureurs bénéficient d'un tour en cas de crevaison ou d'accident de machine. Des tribunes sont également mises en place pour les spectateurs. L'épreuve est dotée de 64 500francs en prix, et de plus de 5 000 F en primes diverses[20]. Il y a 23 engagés, dont les professionnels Georges Audrain (Gitane-Hutchinson) et Marcel Heuveline (Alcyon-Dunlop), les récents anciens pros Lucien Le Guével et Basile Decortès, ainsi que le Dinanais René Beghetti, le tenant du titre : le Rennais Léon Lavigne et l'ancien vainqueur de la première course de 1948, Lamour.
René Beghetti couvre les 90 kilomètres en 2 heures 26 minutes ; Basile Decortès est à 9 secondes[20]. Le podium est complété par le vainqueur de l'édition précédente, Léon Lavigne[21].
Oreste Beghetti - René Beghetti - Joseph Boudet - Jacques Buil - Adolphe Garel - Maurice Gervais - Roger Girault - Jean Guérinel - Georges Hellières - René Jus - Edmond Legendre - Pierre Michel - Henri Prudor - Noël Raison - Marcel Royer - Lucien Verron.
Le Grand Prix a lieu le 4 mai. Le système de course en deux étapes est maintenu ; les coureurs effectuent les 70 tours du circuit deux fois. La course est ouverte aux professionnels et aux indépendants Toutes Catégories. Il y a 17 partants dont le pro Adolphe Garel (Arliguie - Hutchinson), les frères Beghetti et des coureurs venus de Normandie, de Mayenne, aux côtés des coureurs locaux. La course est dotée de 54 300francs de prix[22].
La première étape est remportée par Adolphe Garel, malgré un orage[22]. Il remporte la victoire finale, 25 secondes devant René Beghetti et 34 secondes devant Robert Jourdin[22].
Le Grand Prix a lieu le 10 mai. Ouverte aux professionnels, l'épreuve accueille Henri Perly et le tenant du titre Adolphe Garel (Arliguie - Hutchinson) notamment. La course comporte deux étapes de 40 kilomètres, avec 70 tours de circuit à effectuer pour chaque étape. On ne connaît pas le nombre d'engagés, seulement qu'en plus des six coureurs classés, Joseph Hubert (de Combourg) et Fernand Roussel (C.C. Rennais) participent à la course[23]. Les prix récompensant les coureurs se montent à 72 000francs, auxquels il faut ajouter les primes[23].
La course se joue lors de la 2eétape, pendant laquelle Henry Perly prend un tour à tout le peloton[24]. Il termine seul en tête, devant le Mayennais Roger Taupin et le Fougerais Auguste Trubert.
Dont (13) : Bazin - Claude Bazzani - Jean-Pierre Besnard - Marcel Fougères - Fromont - Joseph Guérinel - Juban - Aimé Landrieux - Maurice Malle - Pierre Michel - Rémond - René Renouard - Tropée.
Malgré des prix (100 000francs) et des primes (20 000francs) en nette augmentation par rapport aux années précédentes[25], le plateau de cette édition est moins relevé que les années précédentes, ne comportant aucun coureur professionnel. L'épreuve réunit le 2 mai des coureurs rennais et fougerais, dont Pierre Michel et Marcel Fougères et l'ancien pro Aimé Landrieux. La course se compose pour la dernière fois de deux étapes de 70 tours de circuit, soit un total de 80 km.
Marcel Fougères remporte la première étape[25]. Il s'impose dans l'épreuve 2 minutes devant Aimé Landrieux ; Pierre Michel complète le podium, avec 15 secondes de retard sur Landrieux[25].
Albert Bouvet (ici en 1959) fait partie des favoris de l'épreuve.
La date du Grand Prix cycliste se décale au mois de septembre, pour se dérouler en même temps que le comice agricole cantonal, qui se tient dans la commune cette année-là[26]. Une sélection de coureurs régionaux est invitée par les organisateurs le 8 septembre, avec 29 partants au départ dont les professionnels : André Ruffet, Henri Perly (déjà vainqueur en 1953) et les "locaux" Marcel Fougères (le tenant du titre), Émile Guérinel, Eugène Letendre et Albert Bouvet, récent vainqueur des Boucles de la Seine. Le circuit est allongé lors de cette édition, avec une boucle de 900 m à parcourir 100 fois (soit 90 km). Les prix s'élèvent à 120 000francs et les primes à 20 000 F[26]. Le départ de la course est donné par l'ancienne Miss Europe[27], Danielle Génault.
La course est marquée par les abandons d'Albert Bouvet, après une chute avec Eugène Letendre au 21etour, et de Joseph Groussard après un dérapage au 65etour[27].
Le vainqueur, le Briochin André Ruffet, termine la course, détaché à un tour, en 2 h 36 min[27]. Henry Perly et le Rennais Michel Bellay complètent le podium, eux-mêmes détachés à un tour du peloton.
Après deux années de pause, le "Grand Prix" devient le "critérium cycliste"[16]. Il reprend le dimanche avec 21 partants : 12 professionnels et 9 indépendants de 1recatégorie. Parmi les coureurs invités, on note la présence du champion de Bretagne Émile Le Bigaut, et des coureurs venant de toute la France, comme le Parisien Isaac Vitré ou les Azuréens Alex Gnaldi et Jean Scavarda. Le total cumulé des prix et primes s'élève à 200 000francs[16].
Dès le début de la course, Alex Gnaldi s'échappe du peloton des coureurs, bientôt poursuivi par un groupe composé d'Émile Guérinel, Georges Groussard, Pierre Michel et de Félix Le Buhotel. Au onzième tour, Maurice Lavigne et Michel Bellay sont contraints à l'abandon, à la suite d'une chute. Ils sont suivis peu de temps après par Jean Scavarda qui abandonne lui aussi. En tête, un regroupement s'opère, où l'on retrouve Alex Gnaldi, Émile Guérinel, Georges Groussard, Pierre Michel mais aussi Alexandre Delanoë, André Gislard et Marcel Carfantan. Mais ce groupe ne dure pas longtemps car Alex Gnaldi parvient à s'en extraire. Seul Émile Guérinel se lance à sa poursuite ; il lui faut plusieurs tours pour le rejoindre. Les deux échappés rattrapent le peloton au 55etour ; seul Marcel Carfantan leur résiste et ne se fait pas prendre de tour. Il se lance à la poursuite des deux coureurs de tête, d'abord seul puis aidé en cela par Georges Groussard, qui a perdu toute chance de podium à la suite d'une crevaison. Mais leurs efforts cumulés ne suffisent pas, Guérinel et Gnaldi ne sont pas rattrapés. La décision se joue au sprint et c'est Émile Guérinel qui bat le principal animateur du jour. Carfantan complète le podium, tandis qu'Alexandre Delanoë prend la quatrième place après avoir réussi à lâcher le peloton d'une centaine de mètres. Georges Groussard, pour sa première participation, termine 12e.
La « star » de cette édition est le populaire Jean Robic (ici en 1953), qui ne finit pas la course.
L'épreuve, qui a lieu le dimanche 13 septembre, change de nom et devient le Grand Critérium cycliste international[17]. Elle change aussi de dimension et le plateau de coureurs professionnels se fait plus important. Cette édition accueille entre autres : Joseph Morvan, récent vainqueur du Tour de l'Ouest et les « Tours de France » : Joseph Groussard, vainqueur de l'étape sur les Champs-Élysées, Jean Stablinski, Seamus Elliott, René Privat, Francis Pipelin et le populaire Jean Robic.
La course fait 114 kilomètres, soit 120 tours d'un circuit de 950 mètres. Pour la première fois, un classement du meilleur sprinter est mis en place, les points étant comptabilisés tous les vingt tours[6].
Ce sont 5 000 spectateurs qui affluent le jour de la course[6]. Pierre Michel doit déclarer forfait à la dernière minute[6]. La course met du temps à se décanter ; les quelques échappées qui se créent sont vite rattrapées. Le début de course est surtout marquée par des abandons : André Retrain et Michel Lebourgeois sont les premiers à abandonner, puis André Brulé qui arrête une demi-heure après une chute avec Amand Audaire au 27etour. Une chute importante a lieu au 64etour, impliquant les frères Guérinel, Joseph Groussard (qui casse deux roues), Jean Jacquette et Jean Stablinski. Ces deux derniers, blessés, abandonnent également. La course se lance réellement au 79etour, avec une échappée de six coureurs composée de Joseph Groussard, Émile Guérinel, André Ruffet, André Foucher, Alexandre Lecathelinais et Joseph Morvan. Ils sont bientôt rejoint par Francis Pipelin. Ce groupe prend un tour au peloton. Peu avant l'arrivée, trois coureurs se détachent : Groussard, Ruffet et Morvan, et c'est Joseph Groussard qui l'emporte au sprint devant Ruffet et Morvan. Concernant le classement par points, Alexandre Delanoë et Seamus Elliott se livrent une bataille tout au long de la course, et c'est l'Irlandais qui emporte le titre de meilleur sprinter.
La course n'a pas lieu en 1960, en raison de la venue à Fougères le 11 septembre[28], à la date prévue du critérium, du président de la république Charles de Gaulle. Après que la date fut reportée, l'épreuve est finalement annulée[29].
L'épreuve commence donc par le premier contre-la-montre du Grand Prix cycliste, remporté par Joseph Groussard devant Émile Guérinel, deux anciens vainqueurs de la course.
La course débute sur les chapeaux de roue avec l'attaque de Raymond Huguet qui réussit à s'extirper du peloton pendant une dizaine de tours avant d'être repris. L'Anglais Brian Robinson prend le relais en s'échappant pendant une douzaine de tours avant d'être rejoint au 33e par Raymond Poulidor et Joseph Groussard. Ce dernier ne tarde pas à attaquer, seulement suivi par André Ruffet. Au 40etour, Raymond Poulidor et Eugène Letendre lancent la poursuite, accompagnés de Brian Robinson, et rejoignent les deux hommes de tête vers le 60etour. Pendant ce temps-là, derrière, la chasse est lancée par Henri Battais et André Foucher, avec René Delamaire et François Mahé. Ces quatre coureurs rejoignent les hommes de tête au 82etour. Au 90etour, Albert Bouvet se lance seul à la poursuite des neuf échappés, mais il ne peut combler son retard et échoue à 40 secondes du groupe de tête[31]. L'arrivée se juge au sprint entre les neuf échappés et c'est le tenant du titre, Joseph Groussard qui l'emporte[32] une seconde fois devant Raymond Poulidor et André Ruffet.
Joseph Groussard remporte aussi le classement par points, et réalise ainsi le triplé (avec le contre-la-montre et la course). Il réalise, en compagnie d'Albert Bouvet et du maire Louis Delaunay, un tour d'honneur[31].
L'épreuve débute par un tour contre-la-montre remporté par Gianni Marcarini en 55 secondes, devant Alexandre Lecathelinais[33]. Lors du contre-la-montre, Gilbert Desmet chute, mais sans conséquence pour la suite de l'épreuve[34]. Puis c'est le départ de la course, très rapide, et dès le 18etour on voit sortir un coureur, Gilbert Desmet[33]. Au 30etour, c'est Henri Battais qui réussit à s'échapper, mais il chute au moment même où il rejoint le peloton après 12 km de poursuite et abandonne peu après[34]. Puis c'est au tour de Francis Pipelin accompagné du champion de Bretagne Bernard Glais d'attaquer mais sans succès. Au 50etour, Gilbert Desmet prend un tour au peloton[34]. Le Belge suit ensuite Francis Pipelin au 55ekm lorsque celui-ci parvient enfin à sortir du peloton[34]. Ensemble, ils prennent un tour au peloton au 64ekm , le 2e pour Desmet, puis gèrent leur avance[34]. Dans le peloton, les abandons se succèdent : André Ruffet, François Le Bihan, Alexandre Lecathelinais et Roger Provost, ce dernier sur chute[33] à cause d'une pédale faussée[34]. Les coureurs ayant participé la veille au Critérium des As à Longchamp comme Jean Stablinski, Joseph Groussard et Albert Bouvet paraissent fatigués. Malgré cela, le peloton ne se résigne pas, Joseph Novales aidé de Federico Bahamontes attaque plusieurs fois et finit par sortir seul au 80etour[34]. Il est rejoint au 85etour par Georges Groussard et Joseph Morvan, ainsi que par les deux leaders de la course , Gilbert Desmet et Francis Pipelin qui ne veulent lâcher aucun terrain[34]. Les cinq coureurs de tête sont bientôt rejoint par le peloton, lancé par Jean Stablinski[34]. C'est ensuite à Federico Bahamontes d'attaquer au 80ekm, et de creuser un écart avec le peloton. Il réussit à doubler les lâchés : Albert Bouvet (pour cause d'incident mécanique), Gianni Marcarini et Robert Varnajo mais ne parvient pas à prendre un tour au peloton[34]. Joseph Novales, Georges Groussard et Joseph Morvan, encore eux, attaquent de nouveau à trois tours de l'arrivée, mais sans succès, Novalès crevant même et devant cravacher pour rejoindre le peloton pour pouvoir sprinter pour la 3e place[34]. Federico Bahamontes est finalement rattrapé par le peloton dans le dernier tour de la course[34].
Gilbert Desment remporte facilement la course, ainsi que le classement par points, Francis Pipelin termine deuxième à un tour et Georges Groussard complète le podium à deux tours [35], en remportant le sprint du peloton devant Morvan, Novales et Bahamontes.
Le contre-la-montre est remporté une nouvelle fois par Gianni Marcarini, un dixième de seconde devant Joseph Groussard[8]. Puis la course se lance très rapidement, menée par les frères Groussard et Henri Battais[8], le peloton de 30 coureurs est très étiré. Pierre Martin est remuant et remporte plusieurs sprints[38]. Le champion du mondeBenoni Beheyt abandonne très tôt sur incident mécanique au niveau de son dérailleur[8] au 35etour[38]. Rolf Wolfshohl passe ensuite à l'attaque et réussit à prendre un tour au peloton au 44etour[8]. Joseph Groussard contre-attaque, aidé par Eugène Letendre[38], et réussit à revenir sur lui au 71etour[8]. Mais l'Allemand ne l'entend pas ainsi et, pendant cinq tours, il attaque et réussit à lâcher Groussard et à reprendre un tour au peloton[8]. Il renouvelle son effort, et au 100etour, il double une nouvelle fois le peloton[8]. C'est le moment que choisit Tom Simpson pour attaquer lui aussi mais sans parvenir à s'extraire du peloton. Il essaie une seconde fois au 110etour, mais une nouvelle fois sans succès[38]. Rolf Wolfshohl quant à lui appuie encore et sort du peloton au 112etour pour finir seul la course[38]. L'Allemand remporte la course[39] en un temps record de 2 heures et 12 minutes, avec 2 tours et demi d'avance sur son second Joseph Groussard[8]. François Hamon complète le podium à 3 tours du vainqueur en remportant le sprint pour la troisième place face à André Foucher[8].
Après la course, deux coureurs, Eugène Letendre et Marcel Carfantan contestent leurs classements, respectivement 11e et 17e ; ils prétendent avoir doublé Hans Junkermann et estiment devoir être classés 9e et 10e de la course[38]. Le V.M.S. Fougerais, qui assure le contrôle sportif de la course, ne fait pas suite à leur demande. Le speaker de la course, le journaliste Pierre Chable, interviewe le coureur Simon Le Borgne (15e de l'épreuve) à la fin de la course, qui annonce son hospitalisation[A 10].
Les coureurs, en particulier les plus connus, ne s'attardent pas à Saint-Georges-de-Chesné à l'issue de l'épreuve, ce que déplore le comité organisateur dans un communiqué de presse[A 11].
C'est le coureur local, Henri Battais qui remporte le contre-la-montre, devant Rolf Wolfshohl, en 57 secondes.
Johny Schleck chute lourdement durant la course[45].
Le grand absent de la course fut Georges Groussard, immobilisé à la suite de son abandon dans le Tour de France ; il reçoit néanmoins la visite après la course de deux de ses coéquipiers à son domicile de Fougères : son frère Joseph Groussard, accompagné du Néerlandais Jan Janssen qui lui offre son maillot vert.
La course accueille le vainqueur du Tour d'ItalieFelice Gimondi, l'Espagnol Andrés Gandarias cinquième du Tour de France, le Britannique Barry Hoban double vainqueur d'étape sur le Tour, Désiré Letortmaillot jaune une journée lors du Tour et Roger Pingeon second du Tour de France. D'importantes intempéries gênent le déroulement de cette 17eédition qui a lieu le 23 août. À cause de fortes pluies et à la demande des coureurs, le nombre de tours de circuit est diminué de 125 à 110 (soit 88 km) et une épreuve inédite de relais de trois coureurs sur trois tours est annulée[15]. Roger Pingeon refusa finalement de prendre le départ[15] au vu des conditions météorologiques et de primes promises non versées.
Une chute d'une dizaine de coureurs provoque l'abandon de Gimondi et Gandarias, et envoie le Briochin André Carlo à l'hôpital de Fougères[15]. Désiré Letort l'emporte[47], 21 secondes devant Cyrille Guimard.
La course a lieu le dimanche 30 août. Elle n'est ouverte qu'aux coureurs "Toutes Catégories", c'est-à-dire aux coureurs amateurs[48]. Il n'y a plus de professionnels au départ, pour la première fois depuis vingt ans. Néanmoins, le plateau est de qualité avec la présence d'anciens pros comme Georges Groussard, André Foucher, Jean Marcarini ou Paul Lemeteyer. L'épreuve n'est plus une course, pour laquelle les coureurs ont un contrat mais une course aux prix et aux primes. La course est dotée à hauteur de 3 100F, dont 600 pour le vainqueur[48].
Le traditionnel contre-la-montre qui inaugure le Grand Prix évolue, puisqu'il s'agit cette année d'une course de côte de 500 mètres, chronométrée[48]. Ce changement n'empêche pas Jean Marcarini de l'emporter une nouvelle fois, partageant la victoire avec Fernand Maurice puisque les deux coureurs réalisent le même temps[49]. Les principaux animateurs de la course sont Georges Groussard, André Foucher et l'engagé de dernière minute Jacques Gestraud[49]. Georges Groussard finit par s'échapper seul et à creuser un écart important avec le peloton ; écart suffisant pour conserver sa première place malgré une crevaison à trois tours de la fin[49]. Georges Groussard remporte sa deuxième victoire à Saint-Georges, pour sa huitième et dernière participation, 35 secondes devant André Foucher et Jacques Gestraud[49].
L'épreuve se tient le dimanche 29 août. Elle est réservée aux coureurs amateurs de deuxième catégorie et aux juniors[50]. Le circuit est modifié, la boucle n'enserre plus uniquement le bourg et mesure maintenant 6,8 km à parcourir 15 fois, soit 102 km[51]. Les engagés sont au nombre de quarante-six[52].
La course démarre sur un rythme très rapide, ce qui a pour conséquence de lâcher plusieurs coureurs[52]. Au 9etour, un groupe de neuf coureurs s'échappe et conserve son avance sur le peloton durant les six derniers tours[52]. Le Normand Gilbert Vibert remporte l'épreuve au sprint devant le vétéran de 37 ans André Bigot[52].
La course est remportée par le Rennais Michel Raulet, devant Coquelin (Louis ou Serge ?). Un Richeux (Alfred ou Jean-Michel Richeux) termine troisième.
L'ultime édition du Grand Prix cyclise a lieu en septembre 1976. Réservée aux amateurs et aux juniors, la course voit la victoire de Christian Rocher devant le Normand Jean-François Chemineau et le Rennais Daniel Tireau[53].
Joseph Groussard détient le record du nombre de victoires dans le G.P. cycliste : 4 (1959, 1961, 1965 et 1966).
Jean Marcarini détient le record du nombre de victoires dans le contre-la-montre du G.P. cycliste : 5 (1962, 1963, 1964, 1969 et 1970 ex æquo).
Joseph Groussard détient le record du nombre de victoires dans le classement par points du G.P. cycliste : 2 (1961, 1965).
Joseph Groussard est le seul coureur à avoir réalisé le triplé : victoire finale, contre-la-montre et classement par points ; en 1961.
Jean Marcarini détient le record du tour du circuit en 53 secondes (1964).
Joseph Groussard détient le record du nombre de participations (10) devant son frère Georges Groussard (8) et Jean Marcarini (7).
Courses du Carrefour de la Grange
Une autre course cycliste avait lieu à Saint-Georges-de-Chesné au lieu-dit "la Grange", situé à deux kilomètres du bourg. Cette épreuve, réservée aux coureurs de 3e et 4ecatégories, s'est tenue en parallèle du Grand Prix cycliste au début des années 1950. Elle se déroulait en juin.
1950
L'année précédente, en 1949, n'a vu la tenue que d'une course cantonale. Cette fois-ci, l'épreuve est ouverte aux troisième et quatrième catégories, et pour la première fois sous le contrôle du Vélo Sportif Fougerais (VSF). La course a lieu le 3 juin.
Desancé, le vainqueur, roule pour l'autre club de Fougères, le Cyclo-Club Fougerais (CCF). Il s'impose devant les 24 autres partants sur un circuit de 4 km à parcourir 15 fois (soit 60 km).
L'épreuve a lieu le 24 juin. Elle a le même cadre que l'année précédente ; ouverte aux troisième et quatrième catégories, sur un circuit de 4 km à parcourir 15 fois.
Malheureusement, la presse locale ne fait pas état des résultats de l'épreuve.
1952
Toujours ouverte aux troisième et quatrième catégories, la course se déroule cette fois-ci sur 75 km le 7 juin 1952. Cette quatrième édition voit la première victoire d'un licencié du Vélo Sportif Fougerais, qui assure le contrôle sportif de l'épreuve depuis 1950.
René Renouard s'impose parmi 44 partants des clubs cyclistes de Fougères (V.S.F. et C.C.F.) et de Rennes (V.C.R. et S.C.R.).
Le 12 juin, l'épreuve ouverte aux troisième et quatrième catégories, voit la victoire d'Aussant, coureur du C.C. Fougerais. Joseph Groussard, 20 ans, termine huitième pour sa première participation sous les couleurs du V.S. Fougerais.
Saint-Georges-de-Chesné renoue avec la compétition cycliste en accueillant le une course comptant pour le championnat de Régionale 1, avec 106 coureurs au départ, qui voit la victoire de Serge Lebreton[55].
Le , la commune reçoit l'arrivée de la troisième et dernière étape du Circuit des Trois Provinces, une épreuve réservée, à cette époque, à des coureurs "Espoirs Elite" (âgés de moins de 23 ans).
L'étape de 99 km partait du cimetière américain de Saint-James (Manche) pour rejoindre Saint-Georges-de-Chesné, où les coureurs effectuaient cinq tours d'un circuit final de 9 km. Le vainqueur de l'étape fut le Breton Éric Berthou, passé professionnel depuis, tout comme son dauphin et vainqueur du classement final de l'épreuve, Jimmy Engoulvent[56].
Pourtant, au fil du temps, de grands rendez-vous se sont créés, propres à attirer les noms illustres et à provoquer de belles émotions : Callac (Côtes-d'Armor), Plouay (Morbihan), Châteaulin (Finistère), Saint-Georges-de-Chesné (Ille-et-Vilaine), Argentan (Orne), La Trimouille (Vienne) - où le circuit zigzague entre l'Île aux serpents et une usine de soutien-gorge aujourd'hui désaffectée -, Guéret (Creuse), Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Cité par Michel Dalloni, dans Le Vélo, coll. "100 Questions sur", éditions de la Boétie, 2013, chap.39 Comment sont nés les critériums ?
Les anciens coureurs ont évoqué les nombreux critériums qui se disputaient en Bretagne : Callac, Guerlesquin, Châteaulin, Saint-Georges-de-Chesné, Rieux, Saint-Just et « surtout Bain-de-Bretagne » comme l’ont rappelé Jan Janssen (lire ci-contre) et Raymond Poulidor. Des critériums auxquels de nombreux champions d’Ille-et-Vilaine ont participé. Extrait de l'article « Avec les légendes du vélo, le public vibre toujours », Ouest-france, 22 octobre 2018.
Simon Le Borgne : « J'ai des ennuis de santé depuis le début de la saison, c'est afin d'en connaître la cause et de suivre un traitement que je rentrerai à l'hôpital mardi prochain, sur les conseils de mon médecin. Je pense que ces ennuis découlent assez tardivement de mon séjour en Afrique du nord. » int. par Pierre Chable, dans Ouest-France, 16 septembre 1963
Le comité organisateur du critérium de St-Georges-de-Chesné remercie très vivement son fidèle public venu comme chaque année assister très nombreux à cette épreuve, rendue ainsi plus attrayante par l'attribution de très nombreuses primes. Tenant compte du dévouement de tous ceux qui ont contribué à l'organisation technique de cette course pour que soit assuré son parfait déroulement, le comité déplore que les vainqueurs n'aient pu, à l'issue de l'épreuve, bénéficier de la récompense à laquelle ils avaient droit, en l'occurrence la manifestation de la sympathie du public. Le comité organisateur tient dès maintenant à faire connaître à ses nombreux supporters que toutes les dispositions nécessaires seront prises pour qu'à l'avenir ils aient satisfaction sur toute la ligne.
Errata : il est indiqué dans cet ouvrage la victoire en 1964 de Jacques Anquetil devant Jean Stablinski, Edward Sels et Federico Bahamontes. Or cette année-là, c'est Georges Groussard qui l'emporte. Edward Sels termine 5e, Federico Bahamontes 11e, Jacques Anquetil 17e. Il est également indiqué que la 1reédition de la course a lieu en 1952, au lieu de 1949.
Pascal Sergent, Encyclopédie illustrée des coureurs français depuis 1869, éditions de Eecloonaar, 1998, p.340
La Chronique Républicaine, 15 septembre 1962
Pierre Chable, « Le Belge Gilbert Desmet remporte le 11e critérium de Saint-Georges-de-Chesné. Bahamontès, excellent animateur », Ouest-France, septembre 1962