Photo-finish
On utilise la photo-finish dans des compétitions de course, quand plusieurs concurrents passent la ligne d'arrivée dans un intervalle de temps très réduit qui peut être de l'ordre du millième de seconde. Quand la différence ne peut être remarquée à l'œil nu, on prend une série de photos tirées très vite les unes après les autres (jusqu'à 1 000 images par seconde) ou une vidéo pour vérifier les résultats avec précision. De nos jours, on utilise des appareils photographiques numériques, déclenchés par des lasers ou des cellules photoélectriques.
Autrefois, un photographe était placé sur la ligne d'arrivée, et prenait une photo lors de l'arrivée des concurrents. Aujourd'hui, la photo-finish est utilisée dans pratiquement toutes les compétitions de courses. Certaines compétitions utilisent des boîtiers électroniques placés sur les concurrents (c'est le cas des sports mécaniques comme la F1 ou la MotoGP), mais la photo-finish est considérée comme la preuve la plus précise.
La natation fait exception à la photo-finish — les athlètes étant plus difficilement photographiables — et utilise des bandes tactiles.
Technique
La photo-finish n’est pas une photo instantanée de l’arrivée, mais une représentation temporelle de ce qui se passe dans l’axe de la caméra, parfaitement calée sur la ligne d’arrivée.
L’image fournie par cette caméra est découpée pour ne garder que la bande centrale (la ligne d’arrivée), cette image fait 1 pixel de large sur 1 024 pixels de haut. À chaque millième de seconde, le cadenceur du chronographe ajoute la bande centrale de l’image (1 pixel) à la suite de l’image précédente, créant une image non instantanée mais une sorte de « déroulant » du temps. Ceci explique l'aspect « déformé » des images produites par les caméras de photo-finish.
À l’époque de l’argentique, le système était identique. Il suffisait de faire défiler le film de façon ininterrompue devant une fente d’obturation, parfaitement alignée sur la ligne d’arrivée. Pour limiter la déformation de l'image, on faisait défiler le film à la même vitesse que les coureurs.
Athlétisme
En athlétisme, les chronos doivent être précis au centième, voire au millième de seconde pour départager ceux qui sont ex æquo pour les médailles. Dans les compétitions importantes comme les JO, la photo-finish est connectée à un système électronique, tout comme le pistolet qui donne le départ.
C'est le point le plus avancé du poitrail des coureurs qui détermine le passage de la ligne d'arrivée. Sur une course de 100 mètres, il n'est pas rare que huit concurrents passent la ligne d'arrivée à moins d'une seconde d'écart.
La première utilisation d'un dispositif de photo-finish dans une compétition olympique date des Jeux de Stockholm, en 1912[1].
Cyclisme
La photo-finish fait son apparition dans les arrivées groupées lors du Tour de France 1955. Elle est utilisée pour la première fois pour décerner un vainqueur lors de Milan-San Remo 1963[2].
C'est lorsque le pneu (ou boyau) de la roue avant du cycliste franchit le plan vertical élevé au-dessus du début du tracé de la ligne d'arrivée que l'arrivée est déterminée (art. 1.2.100 du règlement UCI).
Caméra photo-finish
La photo-finish utilise une caméra dont la particularité est d'avoir un capteur numérique vertical utilisant toute la hauteur utile de l'optique utilisée, mais seulement quelques pixels sur sa largeur. Le capteur numérique a pour ainsi dire la forme d'une allumette debout. Le technicien positionne cette « fenêtre » verticale sur la ligne d'arrivée (athlétisme, avirons, cyclisme, courses hippiques, etc.). Quand l’arrivée a lieu, l’opérateur capte le passage devant le poteau de tous les concurrents. La caméra enregistre alors des centaines, voire des milliers de prises de vue à la seconde (selon la vitesse de passage). Toutes ces prises de vue assemblées côte à côte reconstituent parfaitement l’ordre d’arrivée des participants avec une précision allant jusqu’au millimètre. Transmise de la caméra sur un PC, l’image de l’arrivée est visible immédiatement. La photo-finish ressemble alors à un long ruban où les concurrents apparaissent au fur et à mesure de leur passage devant la ligne d’arrivée. L’espace qui les sépare les uns des autres est en réalité un écart temps. Contrairement à ce que la majorité des gens croient, l’utilisation de la photo-finish n’est pas automatique. Elle nécessite bien un opérateur. Non seulement pour la mise en place du système mais aussi pour son utilisation.
Notes et références
- « La photo finish », sur FranceOlympique.com (consulté le )
- L'Équipe du 20 mars 2016, page 3.