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Coup d'État de juillet 1822

Le coup d'État de juillet 1822 ou coup d’État du 7 juillet est une coup d'État Ă©chouĂ© qui eut lieu en Espagne durant le Triennat libĂ©ral, qui prĂ©tendait renverser le rĂ©gime constitutionnel rĂ©tabli aprĂšs le triomphe de la rĂ©volution de 1820 et restaurer la monarchie absolue.

Pierre commĂ©morative aux hĂ©ros de la « JournĂ©e du 7 juillet » 1822 sur l'arc qui relie la calle del 7 de julio Ă  la Plaza Mayor de Madrid, lieu d'affrontement entre la Milice nationale, postĂ©e Ă  l’intĂ©rieur de la place, et la Garde royale soulevĂ©e.

Comme l’a soulignĂ© l'historien Juan Francisco Fuentes, « ce fut la tentative la plus sĂ©rieuse de coup d’État absolutiste, qui significativement eut pour Ă©picentre le palais royal de Madrid », bien qu’avec de nombreuses ramifications hors de la capitale, ce qui dĂ©montre l’existence d’un plan relativement important et bien mĂ»ri[1], qui marqua un point d’inflexion dans le Triennat libĂ©ral[2] et dont la crise sous-jacente crĂ©a un traumatisme dans la trajectoire de la rĂ©volution libĂ©rale[3].

L’idĂ©e de rĂ©aliser un coup d’État contre le rĂ©gime constitutionnel surgit d’un entretien privĂ© du roi Ferdinand VII avec l’ambassadeur français, Auguste Delagarde, qui eut lieu dĂ©but mai 1822 et au cours duquel tous furent d’accord sur le fait qu’il devait suivre le modĂšle du 18 brumaire de NapolĂ©on[4]. Le projet dĂ©finitif du coup fut ourdi dans l'entourage du monarque et son plan concret fut repris de la « conspiration de MatĂ­as Vinuesa » de l’annĂ©e antĂ©rieure«_Una_vez_conseguido_el_compromiso_de_un_cuerpo_militar,_se_pondrĂ­an_en_marcha_dos_acciones_simultĂĄneas:_el_rey_convocarĂ­a_a_palacio_a_las_principales_autoridades_constitucionales_con_poder_ejecutivo_para_mantenerlas_bajo_su_control_y_los_realistas_organizarĂ­an_algaradas_populares,_que_el_monarca_tomarĂ­a_como_excusa_para_declarar_su_vida_en_peligro,_derogar_la_ConstituciĂłn_y_asumir_todos_los_poderes_»_5-0">[5]. Les Confidencias (« Confidences », rĂ©seau secret dĂ©ployĂ© dans tout le pays de groupes absolutistes financĂ©s et dirigĂ©s par le Palais) furent chargĂ©es de l’exĂ©cution du coup d’État, tandis que l’officier de la Garde royale RamĂłn Zuloaga, comte de Torrealta, s’occupa de soulever le corps[6]. Le marquis de Las Amarillas, tĂ©moin direct des faits, Ă©crivit dans ses Recuerdos (« Souvenirs ») : « Le roi fut l’ñme et le premier mobile de l’insurrection ». Le 4 juillet, en plein coup, Delagarde communiqua Ă  son gouvernement dans un message chiffrĂ© : « Le roi est complĂštement engagĂ© et c’est lui qui ordonne les choses ». Il rapporta Ă©galement que Ferdinand VII tenta d’obtenir par son intermĂ©diaire le soutien de la France au coup[7].

Le 1er juillet, la Garde royale se souleva et il s’en fallut de peu que le roi marche avec les insurgĂ©s afin de se mettre Ă  la tĂȘte de la contre-rĂ©volution. Le monarque l’évoqua avec le gouvernement du libĂ©ral modĂ©rĂ© « anillero (es) » Francisco MartĂ­nez de la Rosa, dont les membres passĂšrent la plus grande partie de leur temps au palais royal comme des prisonniers virtuels (des ordres Ă©taient prĂȘts pour leur incarcĂ©ration), mais on le lui dĂ©conseilla car on considĂ©ra que c’était trop risquĂ©[8]. « Le gouvernement se laissa enfermer au palais, auprĂšs du Roi, car en dĂ©finitive c’était la mise en pratique du vieux plan de Vinuesa qui Ă©tait en cours »[9]. « Durant toute une interminable semaine le palais fut le centre d’une ambitieuse action contre-rĂ©volutionnaire. Madrid devint otage des forces de la Garde du roi, et le monarque lui-mĂȘme, avec son attitude ambigĂŒe et silencieuse, tenailla l’ExĂ©cutif en l'empĂȘchant de prendre des mesures et laissa l’initiative aux rebelles »[10]. Finalement, la Garde royale fut vaincue le 7 juillet par les forces constitutionnelles menĂ©es par la Milice nationale.

Contexte

Portrait équestre de Ferdinand VII par José de Madrazo (1821, musée du Prado).

Durant l’étĂ© 1822 les actions des partidas realistas (milices royalistes) s’accentuĂšrent, surtout en Catalogne, en Navarre, au Pays basque, en Galice, en Aragon et au Pays valencien, et de façon sporadique dans les Asturies, en Vieille-Castille, Ă  LeĂłn, en EstrĂ©madure, en Andalousie et en Vieille-Castille«_Actuaron_sobre_un_terreno_propicio:_poca_presencia_militar_constitucional,_pobreza_creciente_de_las_clases_populares_y_efectos_negativos_de_algunas_reformas_liberales_sobre_los_campesinos_»_11-0">[11] et il y eut quelques vellĂ©itĂ© de rĂ©bellions absolutistes, dont la plus importante eut lieu Ă  Valence le 30 mai 1822. Ce jour-lĂ , les artilleurs de la citadelle (es) se soulevĂšrent au nom du roi absolu et proclamĂšrent capitaine gĂ©nĂ©ral general ElĂ­o, qui avait dĂ©jĂ  menĂ© le coup d’État de 1814 qui avait restaurĂ© l’absolutisme et qui Ă©tait alors prisonnier. L’insurrection ne dura qu’un jour car les forces constitutionnalistes prirent d’assaut la citadelle. Le gĂ©nĂ©ral ElĂ­o, qui n’avait probablement pas participĂ© Ă  la conjuration, fut jugĂ© et condamnĂ© Ă  mort par lacet Ă©trangleur, sentence qui fut appliquĂ©e le 4 septembre. Ainsi, il paya de sa vie le pronunciamiento de 1814 et la longue rĂ©pression qu’il avait exercĂ© sur les libĂ©raux plutĂŽt que le soulĂšvement de 1822«_Hay_pocos_ejemplos_en_la_historia_de_España_de_pena_capital_cumplida_en_un_alto_porcentaje,_como_si_se_tratase_de_un_ciudadano_cualquiera._TambiĂ©n_esto_era_admonitorio_»_12-0">[12] - [2] - [13] - [14]. Ce mĂȘme 30 mai, jour de la Saint Ferdinand, une foule se rassembla autour du palais d'Aranjuez pour acclamer le monarque aux cris de « Vive le roi seul ! », « Vive le roi tout absolu ! », donnant lieu Ă  des moments de tension entre les membres de la Garde royale, devenue l’un des soutiens de la contre-rĂ©volution[15], et ceux de la Milice nationale[16] - «_Aranjuez_y_Valencia_prefiguraban_el_7_de_julio_madrileño_no_solo_por_su_carĂĄcter_urbano,_sino_por_su_clara_intenciĂłn_de_derribar_el_liberalismo_en_España,_asociando_a_Fernando_VII_en_este_empeño_»_17-0">[17]. « Ce qui est remarquable dans cette journĂ©e est qu'elle ne semblait pas un mouvement spontanĂ© mais qu’il fut interprĂ©tĂ© presque unanimement comme une action royaliste planifiĂ©e. Des rumeurs selon lesquelles il s’agissait d’un plan pour proclamer le roi absolu coururent »[16].

Le mois suivant, croyant que l'infant Charles allait mener le soulĂšvement, la brigade de carabiniers (es), qui allait ĂȘtre dissoute le 1er juillet en application d’un dĂ©cret des CortĂšs du 19 mai, se souleva Ă  Castro del RĂ­o. Avec la Garde royale, elle Ă©tait l’un des deux corps militaires les plus hostiles au rĂ©gime, car ils Ă©taient des reprĂ©sentants de l’armĂ©e de l’Ancien RĂ©gime, fondĂ©e sur les ordres[13] - [9] - [2]. Au sujet de la Garde royale, Francisco FernĂĄndez de CĂłrdoba affirma qu’il avait dans la brigade des carabiniers comme un frĂšre : « ils vivaient en Ă©tat de permanente conspiration, et s’occupaient [
] Ă  ourdir des trames et forger des complots pour renverser dans un bref dĂ©lai les restaurateurs de la Constitution »[18]. La rĂ©bellion des carabiniers fut le prologue du soulĂšvement de la Garde royale[9] - [2]. Elle coĂŻncida pratiquement avec la prise de La Seu d'Urgell du 21 juin par les partidas realistas. « À partir de ce moment la contre-rĂ©volution compta un noyau rebelle en territoire espagnol. C’était une des conditions qu’avait imposĂ©e la France pour prĂȘter son soutien au roi. Lorsque la nouvelle arriva Ă  Aranjuez, les courtisans retrouvĂšrent confiance et reprirent avec une nouvelle Ă©nergie l’activitĂ© conspiratrice »[19] - [13]. Le marquis de Miraflores Ă©crivit dans ses Apuntes histĂłrico-crĂ­ticos (« Notes historico-critiques », 1834) qu’à la veille de la « JournĂ©e du 7 juillet » « l'Espagne [offrait] l'horrible spectable d'une sanglante guerre civile »[20].

DĂ©roulement

SoulĂšvement de la Garde royale

Vista del Monte y Palacio de El Pardo (1820, musĂ©e du Prado), vue de montagne et du palais d’El Pardo, oĂč se dirigĂšrent dans la nuit du 1er au 2 juillet quatre bataillons soulevĂ©s de la Garde royale, marquant le dĂ©but du coup militaire.

Le 30 juin 1822, alors que le loi revenait des CortĂšs oĂč il avait fermĂ© la pĂ©riode de sessions — il Ă©tait rentrait trois jours avant Ă  Madrid du palais d'Aranjuez oĂč il avait rĂ©sidĂ© depuis mars —[9] - [21], Ă  proximitĂ© du palais royal des groupes de civils criĂšrent « Vive la Constitution ! », auxquels la Garde royale rĂ©pondit « Vive le roi absolu ! »[3], donnant lieu Ă  une altercation qui se solda par la mort d’un membre de la Milice royale et du lieutenant-gĂ©nĂ©ral de la Garde royale Mamerto Landaburu, fervent libĂ©ral, assassinĂ© par ses camarades dans la cour du palais (en son honneur serait fondĂ©e la sociĂ©tĂ© patriotique (es) Landaburiana (es)[22] - [21] - [23]. Landaburu s’était opposĂ© Ă  eux en leur reprochant leur comportement (ils avaient expulsĂ© le renfort de la Milice nationale qui s’occupait de la sĂ©curitĂ© de la zone et avaient Ă©tabli un cordon autour du palais) et leurs cris en faveur du roi absolu[3] - [24]. La nouvelle de l'assassinat de LandĂĄburu et de l’attitude dĂ©fiante de la Garde royale courut rapidement dans tout Madrid[3]

AprĂšs ces fait, la municipalitĂ© de Madrid prit l’initiative, Ă  laquelle se joignit la DĂ©putation permanente des CortĂšs, mobilisant la Milice nationale et exigeant du gouvernement qu’il punisse les coupables des assassinats et des dĂ©sordres[2]. Elle fit aussi un exposĂ© au roi qui affirmait que Madrid Ă©tait « en alarme gĂ©nĂ©rale » et insistait sur la « constante conspiration » qu’on observait « depuis longtemps contre nos prĂ©cieuses libertĂ©s »[23]. Dans Dans la nuit du 1er au 2 juillet, quatre bataillons de la Garde royale abandonnĂšrent leurs quartiers pour se rendre Ă  El Pardo — oĂč ils arrachĂšrent la plaque commĂ©morative Ă  la Constitution —, tandis que deux autres restĂšrent pour garder le palais royal[25] - [21] - [26]. « Ce mouvement constituait le premier acte d’une opĂ©ration d’assaut sur l’ordre constitutionnel qui tint le pays en alerte pendant 7 jours »[3]. Il Ă©tait en rĂ©alitĂ© prĂ©vu que Ferdinand VII se rende avec sa famille Ă  El Pardo pour y ĂȘtre proclamĂ© roi absolu[27], mais « le roi n’osa pas sortir de Madrid ou ne considĂ©ra pas convenable de le faire, et il tenta de tout mener Ă  terme depuis le palais », entourĂ© d’aristocrates et de militaires de sa confiance, parmi lesquels se trouvait le marquis de Las Amarillas[28].

Face Ă  l'inaction du chef politique de Madrid et du gouvernement le conseil municipal assuma en pratique tous les pouvoirs et organisa la rĂ©sistance de la capitale. Aux miliciens dĂ©jĂ  mobilisĂ©s s’ajoutĂšrent la garnison locale, commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Morillo, des gĂ©nĂ©raux accourus au siĂšge du conseil — Riego, Ballesteros et Palarea (es) — et un groupe d’officiers sans affectation Ă  Madrid qui formĂšrent le 1er juillet avec des civils le bataillon sacrĂ©, armĂ© par la municipalitĂ©, et qui fut placĂ© sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Evaristo San Miguel[2] - [29] - [25] - [30]. Le marquis de Miraflores affirma qu’à ce moment Madrid « Ă©tait un campement », dont le centre Ă©tait la place de la Constitution dĂ©fendue par la Milice et quelques piĂšces d’artillerie[31]. Le journal El Universal se demandait dans son Ă©dition du 3 juillet, Ă  propos de la Garde royale insurgĂ©e[27] :

« Mais qu’attendent ces ingĂ©nus ? Quel est leur plan ? Quel dĂ©nouement prĂ©voient-ils que pourra avoir cette sĂ©dition si scandaleuse ? Peut-ĂȘtre espĂšrent-ils que les habitants de la capitale, que leur valeureuse garnison, que leur dĂ©terminĂ©e milice, et que tant de vaillants et dĂ©cidĂ©s patriotes, comme on en trouve en ce moment avec les armes Ă  la main, rĂ©solus Ă  mourir pour la Constitution, s’humilieront en recevant la loi d’une poignĂ©e de soldats indisciplinĂ©s ? »

Le libĂ©ral modĂ©rĂ© (es) « anillero (es) » Francisco MartĂ­nez de la Rosa, leader du troisiĂšme gouvernement du Triennat, dont les membres restĂšrent reclus dans le palais royal.

Suivant le plan de Vinuesa, le roi avait appelĂ© au palais le gouvernement dirigĂ© par le libĂ©ral Francisco MartĂ­nez de la Rosa au prĂ©texte de chercher une solution Ă  la crise et ses membres se considĂ©rĂšrent obligĂ©s Ă  s’y rendre. DĂšs qu’ils arrivĂšrent, ils furent reclus dans une dĂ©pendance du palais sans pouvoir en sortir — selon ce que conta plus tard l'ambassadeur français, Ă©galement prĂ©sent au palais, les ministres furent enfermĂ©s car ils refusĂšrent de seconder le coup et durant leur confinement ils reçurent un traitement insultant et dĂ©gradant de la part des servants —[32]. Le gouvernement ne dĂ©clara pas les bataillons de la Garde royale en rĂ©bellion, considĂ©rant qu’ils ne constituaient pas une menace, et se limita Ă  ordonner son transfert, sans ĂȘtre obĂ©i. Il ne seconda pas non plus les initiatives du conseil municipal de Madrid et de la dĂ©putation permanente du Parlement[33]. Ainsi, le gouvernement, dont l’homme fort Ă©tait Francisco MartĂ­nez de la Rosa, adopta une position ambigĂŒe et suspecte, « complice » diront les exaltĂ©s (qui surnommaient MartĂ­nez de la Rosa Rosita la Pastelera, littĂ©ralement « Rosette la PĂątissiĂšre »), en tentant de profiter de la crise pour imposer leur plan de CĂĄmaras — introduire une deuxiĂšme Chambre au Parlement afin de freiner les poussĂ©es radicales du CongrĂšs des dĂ©putĂ©s —[29] - [25].

Vue de la Puerta del Sol en 1820.

Pendant ce temps, Ferdinand VII montrait des signes inĂ©quivoques de complicitĂ© avec les soulevĂ©s, dans l'attente de leur triomphe. Lorsque le 6 juillet le gouvernement lui prĂ©senta sa dĂ©mission, le roi la refusa[33]. Le 2 juillet, il avait envoyĂ© une lettre Ă  Louis XVIII dans laquelle il lui demandait d’intervenir sans tarder«_Ruego_a_vuestra_majestad_considere_el_estado_de_mi_peligrosa_situaciĂłn_y_real_familia_para_que_sin_pĂ©rdida_de_tiempo_vengan_auxilios_suficientes_como_mejor_se_pueda_a_ponernos_a_salvo_»_34-0">[34]. À ce qu’il semble, au palais les putschistes dĂ©battaient entre « le sacrifice d’une partie de l’autoritĂ© absolue dont il jouissait en 1814 », comme le recommandait au roi l’ambassadeur français Lagarde (c’est-Ă -dire, l’adoption du modĂšle de la Charte constitutionnelle de 1814) et la position maximaliste de l’absolutisme « pur ». MartĂ­nez de la Rosa Ă©tait au fait de ces discussions, dans l’attente du triomphe du parti de la rĂ©forme constitutionnelle qui introduise une deuxiĂšme Chambre au Parlement, mais c’est finalement l'autre option qui s’imposa aprĂšs consultation du Conseil d’État, qui affirma qu’il n’était pas possible de rĂ©former de façon immĂ©diate la Constitution — prĂ©alablement Ferdinand VII avait tentĂ© d’obtenir du Conseil d'État qu’il valide la coup d'État en lui rendant ses pouvoirs absolus antĂ©rieurs Ă  1820 —[35] - [36]. La nouvelle d’une insurrection royaliste en Andalousie influença Ă©galement le roi dans sa dĂ©cision de ne pas accepter une « monarchie modĂ©rĂ©e »[35].

Le 7 juillet

Vue de la Puerta del Sol en 1820.

Dans la nuit du 6 au 7 juillet, les quatre bataillons de El Pardo tombĂšrent silencieusement sur Madrid. La Milice nationale, des groupes de civils armĂ©s par le conseil municipal et le bataillon sacrĂ© lui firent face sur la place de la Constitution. Les gardes royaux se virent contraints Ă  reculer vers la Puerta del Sol, oĂč eurent lieu les combats les plus intenses[37], puis vers le palais royal, oĂč ils se rĂ©fugiĂšrent avant de s’enfuir, aprĂšs une nouvelle tentative[38]. L’implication directe du roi dans l’insurrection et la complicitĂ© de ce dernier avec la Garde royale furent clairement confirmĂ©s par le marquis de las Amarillas dans ses mĂ©moires[39]. Les gardes royaux furent poursuivis par l’armĂ©e et des miliciens. TrĂšs peu d’entre eux rĂ©ussirent Ă  rejoindre les partidas realistas[37]. Pendant ce temps, les ministres restĂšrent muets et dans l’attente et feignirent l’iognorance, permettant de cacher sur le moment la complicitĂ© du roi et laissant les choses dans une situation telle qu’elle encourageait ce dernier Ă  persĂ©vĂ©rer dans l’organisation d’une autre tentative contre le rĂ©gime constitutionnel, qui aurait plus de chance d’aboutir[39]. AprĂšs l’échec du coup, « le roi agit comme s’il n’avait rien Ă  voir avec ce qui s’était passsĂ©. Il fĂ©licita les forces de la libertĂ© [
] et expulsa [
] les courtisans les plus identifiĂ©s avec la constpiration [
]. Les ministres qui avaient Ă©tĂ© pris en otages durant six jours purent finalement rentrer chez eux »[40]. Contrairement Ă  ce qu’avaient espĂ©rer les rebelles, qui avaient mĂȘme distribuĂ© de l’argent dans les quartiers les plus pauvres, l'action de la Garde royale n’avait reçu aucun soutien populaire[37].

L’implication du roi dans l’insurrection fut encore mise en lumiĂšre lorsque, comme le rapporta le marquis de Las Amarillas, les officiers de la Garde royale qui s’empressaient de fuir (ou de se rendre) « commencĂšrent Ă  prendre congĂ© de la famille royale, comme s’ils allaient Ă  une mort certaine ; la reine tremblait de tourment ; les infantes [Ă©taient] extrĂȘmement attendries »[39]. Les gardes royaux furent pourchassĂ©s dans leur fuite aux auberges d’AlcorcĂłn par l'armĂ©e et les miliciens[41]. Seul un petit nombre parvint Ă  rejoindre les partidas realistas[37]. Pendant ce temps, les ministres restĂšrent muets et dans l’attente et feignirent l’ignorance, permettant de cacher sur le moment la complicitĂ© du roi et laissant les choses dans une situation telle qu’elle encourageait ce dernier Ă  persĂ©vĂ©rer dans l’organisation d’une autre tentative contre le rĂ©gime constitutionnel, qui aurait plus de chance d’aboutir[39]. AprĂšs l’échec du coup, « le roi agit comme s’il n’avait rien Ă  voir avec ce qui s’était passsĂ©. Il fĂ©licita les forces de la libertĂ© [
] et expulsa [
] les courtisans les plus identifiĂ©s avec la constpiration [
]. Les ministres qui avaient Ă©tĂ© pris en otages durant six jours purent finalement rentrer chez eux »[40].

Luis Carlos Legrand, AlegorĂ­a del 7 de julio (« AllĂ©gorie du 7 juillet »), lithographie, portant l’inscription « DĂ­a 7 de julio honor eterno. De la grande NaciĂłn el gran Peligro » (« 7 juillet honneur Ă©ternel. De la grande Nation le grand danger », BibliothĂšque nationale d'Espagne).

La victoire fut pour les miliciens et les volontaires qui parvinrent Ă  vaincre les gardes royaux et des cris de « Vive la Constitution ! » s’étendirent dans toute la capitale[29] - [25] - [42]. « Le 7 juillet devint une journĂ©e hĂ©roĂŻque pour la mĂ©moire du libĂ©ralisme, Ă  travers la construction d’un rĂ©cit en vertu duquel le peuple de Madrid avait vaincu l'absolutisme et sauvĂ© la Constitution ». Le jour suivant El Universal publiait que « l’anniversaire du 7 juillet 1822 sera cĂ©lĂ©brĂ© par nos descendants » comme preuve « qu'il n'est pas de force humaine qui rĂ©siste Ă  la volontĂ© d’un grand peuple qui a rĂ©solu de mourir ou de vivre libre »/ Cette date devint en effet une journĂ©e hĂ©roĂŻque pour la mĂ©moire du libĂ©ralisme espagnol « Ă  travers la construction d'un rĂ©cit en vertu duquel le peuple de Madrid avait dĂ©fait l'absolutisme et sauvĂ© la Constitution »[43]. La « geste hĂ©roĂŻque » fut immortalisĂ©e dans une sĂ©rie de gravures du « Memorable dĂ­a 7 de julio de 1822 » (« MĂ©morable jour du 7 juillet 1822 »)[44]. Une enterrement solennel fut cĂ©lĂ©brĂ© pour un milicien tombĂ© le 7 juillet. Le cercueil fut « conduit dans les principales rues scandaleusement entourĂ© de palmes et de lauriers » jusqu’au cimetiĂšre de la porte de Fuencarral (es), selon ce que rapporta un absolutiste[45].

Cette vision est assumĂ©e par certains historiens actuels[43]. Selon Alberto Gil Novales, « C’est le peuple qui remporta la victoire, qui eut ces jours-lĂ , mais surtout le 7 juillet, une attitude hĂ©roĂŻque »[25]. Juan Sisinio PĂ©rez GarzĂłn, repris par Bahamonde et MartĂ­nez, a soulignĂ© le rĂŽle jouĂ© par les membres de la Milice nationale, et au sein de celle-ci par les secteurs populaires, notamment des travailleurs de petites manufactures qui vivait d’un travail irrĂ©gulier et journalier. Il ajoute encore : « Les forces constitutionnelles gagnĂšrent la bataille du 7 juillet. Le protagonisme rĂ©sida dans la milice, qui rassemblait dans ses trois bataillons depuis les classes prolĂ©tarisĂ©es de la population madrilĂšne jusqu’aux aristocrates et banquiers de l'escadron de cavalerie, en passant par des classes moyennes comme des employĂ©s et de petits propriĂ©taires »[46]. Álvaro ParĂ­s MartĂ­n a une vision divergente, soulignant, tout d’abord, que les civils n'eurent « aucune participation » dans les combats contre la Garde royale — il reconnaĂźt que « le 7 juillet il y eut des groupes de citoyens armĂ©s qui combattirent avec les trois bataillons de la milice », « mais aucune des sources disponibles ne fait penser Ă  un soulĂšvement de caractĂšre populaire » —, et deuxiĂšmement, que la proportion de participants journaliers et artisan dans la milice fut trĂšs infĂ©rieure Ă  celle estimĂ©e par PĂ©rez GarzĂłn et fut en rĂ©alitĂ© « extrĂȘmement limitĂ©e »[47].

Quoi qu'il en soit, l’insurrection Ă©choua en dĂ©pit des nombreux appuis dont elle disposait (le roi, sa famille, le gouvernement, les hauts responsables de l’ArmĂ©e et de l'Église, la cour, etc.) Ă  cause du manque d’unitĂ© des insurgĂ©s en ce qui concerne les objectifs, divisĂ©s entre ceux revendiquant une absolutisme pur et ceux dĂ©fendant l’introduction d’un SĂ©nat pour modĂ©rer la premiĂšre Chambre, ainsi que par l’imprĂ©paration et la maladresse dont ils firent preuve[48].

Conséquences

Place de la calle del 7 de julio qui donne accÚs à la Plaza Mayor de Madrid, consacrée à la « Journée du 7 juillet » de 1822.

Le procureur Juan de Paredes instruisit le procĂšs, aprĂšs que les autres procureurs renoncĂšrent Ă  le faire. Il ne put pas poursuivre le roi, inviolable selon la Constitution, bien qu’il crĂ»t pouvoir lui demander une dĂ©claration, mais se proposa de poursuivre les autres participants prĂ©sumĂ©s : membres de la famille royale, ministres, gĂ©nĂ©raux, hauts dignitaires du palais, etc. Certains fuirent Ă  l’étranger en dĂ©pit de la grĂące que le roi leur concĂ©da. Finalement, le 2 novembre le Tribunal spĂ©cial de Guerre et Marine dessaisit Paredes de la cause et la classa. « Il n’y aura pas plus de responsabilitĂ©s, Ă  l'exception d’une paire de malheureux Ă  qui l’on donna le garrot »[49]. Le roi, avec un haut degrĂ© de cynisme, avait fĂ©licitĂ© le conseil municipal et la dĂ©putation permanente pour leur action pendant la crise et avait fait reposer toute la responsabilitĂ© sur les ministres[46]. Au dĂ©but de l’annĂ©e suivante, la dĂ©putation permanente approuva un rapport sur les Ă©vĂšnements dans lequel on couvrait d’éloges le conseil municipal et la milice, et l’on soulignait la faiblesse du gouvernement et sa complicitĂ© indirecte, ainsi que celle du Conseil d’État et celle du chef politique de Madrid, mais le roi n’était pas directement accusĂ© Ă  cause de son irresponsabilitĂ© et de son inviolabilitĂ©[50] - [note 1]. Ainsi, ni le roi ni les membres de sa famille ne furent incriminĂ©s et on imposa l'explication officielle selon laquelle Ferdinand VII avait Ă©tĂ© entourĂ© de « perfides conseillers »[51].

Comme l'a soulignĂ© Juan Francisco Fuentes, « l’échec du coup d’État du 7 juillet 1822 marque un avant et un aprĂšs dans l'histoire du Triennat libĂ©ral : aprĂšs cette journĂ©e le pouvoir passa des modĂ©rĂ©s aux exaltĂ©s. Mais le changement de cycle que supposa le coup du 7 juillet ne se limite pas Ă  ce fait. Les ennemis du libĂ©ralisme prirent bonne note de l’incapacitĂ© de l'absolutisme espagnol Ă  renverser par ses propres moyens le rĂ©gime constitutionnel [
]. Cette analyse de l'Ă©chec du coup fit que dorĂ©navant presque toute la pression sur le rĂ©gime vint de l'extĂ©rieur, oĂč le libĂ©ralisme espagnol comptait quelques vieux ennemis »[25]. « Ferdinand VII fut le premie Ă  s’en rendre compte » selon Emilio La Parra LĂłpez, qui souligne que dĂšs le 7 juillet les ambassadeurs menacĂšrent le gouvernement espagnol via une note qui « de la maniĂšre la plus formelle » l’avertissait « que de la conduite qu’on observera par rapport Ă  S.M.C [Sa MajestĂ© Catholique, prĂ©dicat du roi d'Espagne] vont dĂ©pendre les relations de l’Espagne avec l’Europe entiĂšre, et que le plus lĂ©ger outrage Ă  la majestĂ© royale submergera la PĂ©ninsule dans un abĂźme de calamitĂ©s »[52].

Durant le coup d’État tant le conseil municipal de Madrid que la dĂ©putation permanente des Cortes s’étaient adressĂ©s au roi pour qu’il joue son rĂŽle constitutionnel, le menaçant mĂȘme de nommer une rĂ©gence. AprĂšs l’échec du coup d’État absolutiste, les deux institutions insistĂšrent de nouveau pour que le monarque se conforme Ă  la Constitution, en plus d’exiger des sanctions contre les coupables, la purge des serviteurs du palais — le grand majordome et le commandant de la garde royale furent destituĂ©s — et la nomination d’un nouveau gouvernement. Le 18 juillet, la dĂ©putation permanente rĂ©itĂ©ra ces demandes afin de rĂ©tablir « la tranquillitĂ© et [la] confiance rĂ©ciproque »«_Manifieste_V.M._de_un_modo_firme_y_resuelto_su_decisiĂłn_por_el_sistema_constitucional:_acompañe_las_palabras_con_obras,_y_la_tranquilidad_y_confianza_recĂ­proca_serĂĄ_bien_pronto_restablecida._»_54-0">[53].

Casa de la Panadería, situada en el lado norte de la Plaza Mayor de Madrid. Desde sus balcones la corporación municipal, acompañada de heridos y de familiares de los fallecidos en la Jornada del 7 de julio, presidió el desfile de las fuerzas que habían vencido a la Guardia Real sublevada.

Étant donnĂ© que les libĂ©raux moderados se trouvĂšrent totalement discrĂ©ditĂ© Ă  cause de leur attitude ambigĂŒe — au moins celle des « anilleros » — au cours du coup d’ÉtatLos_moderados,_a_los_que_una_buena_parte_de_la_opiniĂłn_pĂșblica_liberal_incluyĂł_entre_los_grandes_derrotados_de_aquella_histĂłrica_jornada''_55-0">[54][55], le roi s’était vu obligĂ© Ă  nommer le 5 aoĂ»t un cabinet formĂ© de libĂ©raux exaltados dont l’homme fort Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Evaristo San Miguel, un des hĂ©ros du 7 juillet, qui occupait le secrĂ©tariat du dĂ©partement d’État. Un autre de ses membres Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Miguel LĂłpez de Baños qui, comme San Miguel, avait participĂ© au pronunciamiento de Riego[56]. Les cinq autres secrĂ©taires Ă©taient : Francisco FernĂĄndez Gaseo, GobernaciĂłn de la PenĂ­nsula e islas adyacentes; Mariano Egea (Budget), Felipe Benicio Navarro (GrĂące et Justice), Dionisio Capaz (Marine) et JosĂ© Manuel Vadillo (Gouvernement d’Outre-mer)[57] - El_rey_habĂ­a_optado_por_un_Gobierno_exaltado_por_la_lĂłgica_de_los_acontecimientos_y_la_realidad_polĂ­tica,_pero_consciente_de_que_la_soluciĂłn_absolutista_pasaba_por_la_respuesta_armada_y_la_intervenciĂłn_exterior..._[AdemĂĄs]_brindaba_a_las_potencias_exteriores_una_coartada_mĂĄs_de_la_peligrosidad_de_un_Gobierno_no_ya_constitucional,_sino_radical,_con_la_percepciĂłn_de_la_repĂșblica_como_telĂłn_de_fondo''_59-0">[58]. « Si la relation du roi avec les modĂ©rĂ©s avait Ă©tĂ© difficile, la cohabitation qui s’ouvrait Ă  prĂ©sent avec le libĂ©ralisme avancĂ© [les exaltĂ©s], allait ĂȘtre encore plus compliquĂ©e »[59].

Le 24 septembre, on cĂ©lĂ©bra Ă  Madrid des commĂ©morations de la « JournĂ©e du 7 juillet » avec un dĂ©filĂ© auquel participĂšrent toutes les forces qui avaient vaincu la Garde royale soulevĂ©e. Durant le repas militaire qui fut cĂ©lĂ©brĂ© ensuite, le nouveau chef politique (es) Juan Palarea Blanes prononça un discours en hommage « Ă  ceux qui dĂ©fendirent leur libertĂ© dans les places et rues de cette capitale ». Par la suite, les « hĂ©ros du 7 juillet », y compris le gĂ©nĂ©ral napolitain Guglielmo Pepe, furent portĂ©s sur les Ă©paules, au milieu des acclamations et de la musique de l’Hymne de Riego. Les festivitĂ©s se terminĂšrent avec une soirĂ©e au thĂ©Ăątre, oĂč fut reprĂ©sentĂ©e l’Ɠuvre au contenu politique Coletilla en Navarra, pendant que la fĂȘte populaire se poursuivait sur la place de la Constitution avec trois groupes de musique qui jouaient depuis les balcons de la Casa de la PanaderĂ­a et les bĂątiments situĂ©s en face[60].

Notes et références

Notes

  1. Article 168 : « La persona del Rey es sagrada e inviolable y no estå sujeta a responsabilidad »

Références

  1. Fuentes 2007, p. 67.
  2. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 141.
  3. RĂșjula et Chust 2020, p. 136.
  4. La Parra LĂłpez 2018, p. 412.
  5. «_Una_vez_conseguido_el_compromiso_de_un_cuerpo_militar,_se_pondrían_en_marcha_dos_acciones_simultåneas:_el_rey_convocaría_a_palacio_a_las_principales_autoridades_constitucionales_con_poder_ejecutivo_para_mantenerlas_bajo_su_control_y_los_realistas_organizarían_algaradas_populares,_que_el_monarca_tomaría_como_excusa_para_declarar_su_vida_en_peligro,_derogar_la_Constitución_y_asumir_todos_los_poderes_»-5" class="mw-reference-text">La Parra López 2018, p. 408; 412. « Una vez conseguido el compromiso de un cuerpo militar, se pondrían en marcha dos acciones simultåneas: el rey convocaría a palacio a las principales autoridades constitucionales con poder ejecutivo para mantenerlas bajo su control y los realistas organizarían algaradas populares, que el monarca tomaría como excusa para declarar su vida en peligro, derogar la Constitución y asumir todos los poderes »
  6. La Parra LĂłpez 2018, p. 413-414.
  7. La Parra LĂłpez 2018, p. 417.
  8. Fontana 1979, p. 145-147.
  9. Gil Novales 2020, p. 53.
  10. RĂșjula et Chust 2020, p. 136-137.
  11. «_Actuaron_sobre_un_terreno_propicio:_poca_presencia_militar_constitucional,_pobreza_creciente_de_las_clases_populares_y_efectos_negativos_de_algunas_reformas_liberales_sobre_los_campesinos_»-11" class="mw-reference-text">Arnabat 2020, p. 296. « Actuaron sobre un terreno propicio: poca presencia militar constitucional, pobreza creciente de las clases populares y efectos negativos de algunas reformas liberales sobre los campesinos »
  12. «_Hay_pocos_ejemplos_en_la_historia_de_España_de_pena_capital_cumplida_en_un_alto_porcentaje,_como_si_se_tratase_de_un_ciudadano_cualquiera._También_esto_era_admonitorio_»-12" class="mw-reference-text">Gil Novales 2020, p. 52-53. « Hay pocos ejemplos en la historia de España de pena capital cumplida en un alto porcentaje, como si se tratase de un ciudadano cualquiera. También esto era admonitorio »
  13. SĂĄnchez MartĂ­n 2020, p. 149.
  14. Orobon et Fuentes 2020, p. 390-391.
  15. Arnabat 2020, p. 296.
  16. RĂșjula 2020, p. 20-21.
  17. «_Aranjuez_y_Valencia_prefiguraban_el_7_de_julio_madrileño_no_solo_por_su_caråcter_urbano,_sino_por_su_clara_intención_de_derribar_el_liberalismo_en_España,_asociando_a_Fernando_VII_en_este_empeño_»-17" class="mw-reference-text">Orobon et Fuentes 2020, p. 390-391. « Aranjuez y Valencia prefiguraban el 7 de julio madrileño no solo por su caråcter urbano, sino por su clara intención de derribar el liberalismo en España, asociando a Fernando VII en este empeño »
  18. Arnabat 2020, p. 296-297.
  19. RĂșjula 2020, p. 21.
  20. Orobon et Fuentes 2020, p. 390.
  21. RĂșjula 2020, p. 22.
  22. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 140141.
  23. Orobon et Fuentes 2020, p. 391.
  24. (es) Historia de la vida y reinado de Fernando VII de España : on documentos justificados, órdenes reservadas y numerosas cartas del mismo monarca, Pío VII, Carlos IV, María Luisa, Napoleón, Luis XVIII, El Infante Don Carlos y otros personages, t. II, Madrid, Imprenta de Repullés, (lire en ligne), p. 322.
  25. Gil Novales 2020, p. 54.
  26. RĂșjula et Chust 2020, p. 150-151.
  27. RĂșjula et Chust 2020, p. 151.
  28. La Parra LĂłpez 2018, p. 414.
  29. Fuentes 2007, p. 68.
  30. RĂșjula 2020, p. 22-23.
  31. Orobon et Fuentes 2020, p. 391-392.
  32. La Parra LĂłpez 2018, p. 415; 417.
  33. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 142.
  34. «_Ruego_a_vuestra_majestad_considere_el_estado_de_mi_peligrosa_situaciĂłn_y_real_familia_para_que_sin_pĂ©rdida_de_tiempo_vengan_auxilios_suficientes_como_mejor_se_pueda_a_ponernos_a_salvo_»-34" class="mw-reference-text">RĂșjula 2020, p. 23. « Ruego a vuestra majestad considere el estado de mi peligrosa situaciĂłn y real familia para que sin pĂ©rdida de tiempo vengan auxilios suficientes como mejor se pueda a ponernos a salvo »
  35. RĂșjula 2020, p. 23-25.
  36. La Parra LĂłpez 2018, p. 415-416.
  37. RĂșjula 2020, p. 25.
  38. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 142-143.
  39. Fontana 1979, p. 147.
  40. RĂșjula 2020, p. 25-26.
  41. Orobon et Fuentes 2020, p. 392-393.
  42. RĂșjula et Chust 2020, p. 153-154.
  43. ParĂ­s MartĂ­n 2020, p. 227.
  44. Orobon et Fuentes 2020, p. 392.
  45. Orobon et Fuentes 2020, p. 399-400.
  46. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 143.
  47. ParĂ­s MartĂ­n 2020, p. 228-230.
  48. Gil Novales 2020, p. 53-54.
  49. Gil Novales 2020, p. 55.
  50. Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 143-144.
  51. La Parra LĂłpez 2018, p. 416-417.
  52. La Parra LĂłpez 2018, p. 418.
  53. «_Manifieste_V.M._de_un_modo_firme_y_resuelto_su_decisión_por_el_sistema_constitucional:_acompañe_las_palabras_con_obras,_y_la_tranquilidad_y_confianza_recíproca_serå_bien_pronto_restablecida._»-54" class="mw-reference-text">Bahamonde et Martínez 2011, p. 143. « Manifieste V.M. de un modo firme y resuelto su decisión por el sistema constitucional: acompañe las palabras con obras, y la tranquilidad y confianza recíproca serå bien pronto restablecida. »
  54. Los_moderados,_a_los_que_una_buena_parte_de_la_opiniĂłn_pĂșblica_liberal_incluyĂł_entre_los_grandes_derrotados_de_aquella_histĂłrica_jornada''-55" class="mw-reference-text">Fuentes 2007, p. 68. Los moderados, a los que una buena parte de la opiniĂłn pĂșblica liberal incluyĂł entre los grandes derrotados de aquella histĂłrica jornada
  55. SĂĄnchez MartĂ­n 2020, p. 150.
  56. Fontana 1979, p. 38-39.
  57. Gil Novales 2020, p. 55-56.
  58. El_rey_habĂ­a_optado_por_un_Gobierno_exaltado_por_la_lĂłgica_de_los_acontecimientos_y_la_realidad_polĂ­tica,_pero_consciente_de_que_la_soluciĂłn_absolutista_pasaba_por_la_respuesta_armada_y_la_intervenciĂłn_exterior..._[AdemĂĄs]_brindaba_a_las_potencias_exteriores_una_coartada_mĂĄs_de_la_peligrosidad_de_un_Gobierno_no_ya_constitucional,_sino_radical,_con_la_percepciĂłn_de_la_repĂșblica_como_telĂłn_de_fondo''-59" class="mw-reference-text">Bahamonde et MartĂ­nez 2011, p. 144. El rey habĂ­a optado por un Gobierno exaltado por la lĂłgica de los acontecimientos y la realidad polĂ­tica, pero consciente de que la soluciĂłn absolutista pasaba por la respuesta armada y la intervenciĂłn exterior... [AdemĂĄs] brindaba a las potencias exteriores una coartada mĂĄs de la peligrosidad de un Gobierno no ya constitucional, sino radical, con la percepciĂłn de la repĂșblica como telĂłn de fondo
  59. RĂșjula 2020, p. 26.
  60. RĂșjula et Chust 2020, p. 162-163.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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  • (es) Pedro RĂșjula et Manuel Chust, El Trienio Liberal en la monarquĂ­a hispĂĄnica. RevoluciĂłn e independencia (1820-1823), Madrid, Los Libros de la Catarata, (ISBN 978-84-9097-937-2)
  • (es) VĂ­ctor SĂĄnchez MartĂ­n (Pedro RĂșjula et Ivana Frasquet (eds.)), El Trienio Liberal (1820-1823). Una mirada polĂ­tica, Grenade, Comares, (ISBN 978-84-9045-976-8), « El ejĂ©rcito », p. 131-153

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