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Controverse concernant Donald Trump et l'Ukraine

L'affaire Trump-Biden, Ă©galement dĂ©nommĂ©e Ukraine-gate[1], affaire Trump-Zelensky[2] ou encore l’affaire ukrainienne[3], dĂ©signe une affaire politico-judiciaire commencĂ©e en , aprĂšs qu’un lanceur d'alerte de la communautĂ© du renseignement des États-Unis a rĂ©vĂ©lĂ© le contenu d'une conversation tĂ©lĂ©phonique au cours de laquelle le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump a demandĂ© au prĂ©sident ukrainien Volodymyr Zelensky de faire dĂ©clencher une enquĂȘte sur Hunter Biden, fils de Joe Biden, ancien vice-prĂ©sident et candidat Ă  la primaire dĂ©mocrate en vue de l’élection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2020.

Donald Trump et Joe Biden, pressentis pour s’affronter lors de l’élection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2020.

En septembre 2019, Nancy Pelosi, prĂ©sidente de la Chambre des reprĂ©sentants, lance une procĂ©dure de destitution contre le prĂ©sident Trump (impeachment). En fĂ©vrier 2020, Trump est acquittĂ© par le SĂ©nat des États-Unis.

Contexte

Nomination de Joe Biden comme représentant de la Maison Blanche en Ukraine

AprĂšs la rĂ©volution ukrainienne de 2014, l'administration Obama essaie de soutenir diplomatiquement le nouveau gouvernement d'Ukraine, conduit par Arseni Iatseniouk. Le vice-prĂ©sident amĂ©ricain, Joe Biden, est particuliĂšrement impliquĂ© dans ces efforts[4]. Il se rend Ă  Kiev le et exhorte le gouvernement de l'Ukraine Ă  diminuer sa « dĂ©pendance » envers la Russie en matiĂšre d'approvisionnement en gaz naturel[5]. Il propose une expertise technique des États-Unis pour accroĂźtre leur production intĂ©rieure en gaz naturel[6].

Activités de Hunter Biden chez Burisma

Hunter Biden en 2013.

Peu de temps aprÚs, en , Hunter Biden, fils de Joe Biden, rejoint le conseil d'administration de Burisma Holdings (en), un regroupement de sociétés ukrainiennes dans le domaine de l'énergie. Burisma est alors le plus grand producteur non gouvernemental de gaz naturel en Ukraine[7] - [8], dont le propriétaire, l'oligarque Mykola Zlochevtski, est suspecté à travers Burisma de blanchiment d'argent, d'évasion fiscale et de corruption[9] par la justice ukrainienne et britannique[10].

Avocat chez Boies Schiller Flexner, le fils du vice-prĂ©sident amĂ©ricain est engagĂ© pour aider la compagnie en matiĂšre « de transparence, de gouvernance et responsabilitĂ© des entreprises, ainsi que d'expansion internationale »[11], alors qu'il n'a aucune expĂ©rience en Ukraine[12] et aucune qualifications Ă©videntes dans le secteur de l'Ă©nergie[13]. Hunter Biden reçoit un montant variable, pouvant atteindre 50 000 dollars par mois[9], ce qui est, selon le Washington Post, « une somme princiĂšre pour ne rien faire (ni la sociĂ©tĂ©, ni Hunter Biden n’a identifiĂ© de contribution spĂ©cifique de sa part)[14] ».

Des relevĂ©s bancaires montrent en outre que de 2014 Ă  2015, Burisma a effectuĂ© des virements au bĂ©nĂ©fice de Rosemont Seneca Partners LLC, Ă  hauteur de 166 000 $ par mois (~ 151 000 â‚Ź), la sociĂ©tĂ© de Hunter Biden[10].

Le journal New York Times indique en 2015 que l'appel de Joe Biden Ă  la lutte contre la corruption Ă  Kiev est compromis par l'activitĂ© de son fils Hunter, qui pourrait ĂȘtre impliquĂ© dans une affaire de blanchiment d'argent entachant une compagnie gaziĂšre ukrainienne[15].

Le , le New York Times indique que « Hunter Biden et ses partenaires amĂ©ricains ont pris part au vaste effort de Burisma visant Ă  rassembler des dĂ©mocrates bien connectĂ©s Ă  une Ă©poque oĂč la sociĂ©tĂ© faisait face Ă  des enquĂȘtes soutenues non seulement par les forces ukrainiennes mais Ă©galement par des responsables de l’administration Obama »[16] - [17].

RĂŽle de Joe Biden

En dĂ©cembre 2015, le magazine Vice Ă©crit que l'ambassadeur amĂ©ricain Ă  Kiev a appelĂ© le gouvernement ukrainien pour protĂ©ger le propriĂ©taire corrompu d’une entreprise Ă©nergĂ©tique qui emploie Hunter Biden[18].

La façon dont le procureur gĂ©nĂ©ral Viktor Chokine s'acquitte de sa tĂąche dĂ©plaĂźt aux États-Unis[19].

Lors d'un dĂ©bat organisĂ© en par le groupe de rĂ©flexion (think tank) Council on Foreign Relations, Joe Biden raconte comment, alors vice-prĂ©sident, il a menacĂ© en le prĂ©sident ukrainien Petro Porochenko de ne pas accorder un milliard de dollars d'aide si le procureur gĂ©nĂ©ral Viktor Chokine n'Ă©tait pas congĂ©diĂ© dans les six heures[20] - [21]. Il dĂ©clare : « Je me souviens ĂȘtre allĂ© en Ukraine 12 ou 13 fois. Une fois, j'ai dit au Premier ministre IatsĂ©niouk et au prĂ©sident Porochenko que je ne libĂ©rerais pas le milliard de dollars de garantie de prĂȘts si le procureur Chokine n'Ă©tait pas virĂ© dans les six heures. Six heures plus tard, ce fils de pute Ă©tait virĂ©. Et remplacĂ© par quelqu'un de plus solide »[10]. Selon le blogueur français Olivier Berruyer, « Joe Biden a menti clairement dans les affirmations qu'il fait, en particulier sur la qualitĂ© des procureurs ukrainiens », et a commis une « ingĂ©rence dans les affaires intĂ©rieures de l'Ukraine »[22].

Viktor Chokine est licenciĂ© le mois suivant les menaces de Joe Biden[23] et le successeur de Chokine, Iouri Loutsenko, boucle l’enquĂȘte contre Burisma au bout de dix mois[12], annonçant que toutes les charges contre le propriĂ©taire de Burisma sont abandonnĂ©es[9].

Certains médias considÚrent que la présence de Hunter Biden dans le conseil d'administration de Burisma devait protéger la société de poursuites judiciaires[24].

Soupçons de Donald Trump Ă  l'Ă©gard des personnes mĂȘlĂ©es Ă  l'affaire

Le Washington Post du 22 juillet 2019 souligne que quand Joe Biden annonce en avril sa candidature Ă  la prĂ©sidence, son fils Hunter quitte son poste au sein de la plus grande sociĂ©tĂ© gaziĂšre privĂ©e d’Ukraine, aprĂšs cinq annĂ©es de service[25].

Selon Donald Trump et Rudy Giuliani, le motif pour lequel Joe Biden exigea la dĂ©mission de Chokine Ă©tait le dĂ©sir de mettre fin Ă  l'enquĂȘte sur Burisma, dont Hunter Biden, Ă©tait administrateur. Cette explication est contredite par des sources ukrainiennes, notamment gouvernementales, et amĂ©ricaines selon lesquelles ce qu'on reprochait Ă  Chokine Ă©tait au contraire son manque de diligence[26]. D’aprĂšs les partenaires de Zlochevsky, Chokine, sans montrer un grand zĂšle, utilisait la menace de poursuites contre Burisma comme un moyen de leur extorquer de l'argent[27]. Chokine, lui, estime qu'il a Ă©tĂ© dĂ©mis parce qu'il refusait d'abandonner l'enquĂȘte sur Burisma[28]. Il a signĂ© en ce sens un tĂ©moignage devant notaire publiĂ© le 26 septembre 2019 par John Solomon (en) dans les pages d'opinion du journal The Hill[29]. Rudy Giuliani a dĂ©fendu la crĂ©dibilitĂ© de Viktor Chokine sur Fox News en disant « est-ce qu'on a prouvĂ© qu'il Ă©tait corrompu ? » et « Si vous rencontrez ce gars, vous verrez qu'il n'est pas trĂšs bon en corruption parce qu'il est trĂšs pauvre »[30].

Le 23 septembre 2019, Donald Trump déclare que « Joe Biden et son fils sont corrompus »[31].

DĂ©nonciation

Signalement rédigé par le lanceur d'alerte et daté du , concernant la conversation téléphonique du entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.

Les conversations prĂ©sidentielles Ă©tant retranscrites et archivĂ©es, un signalement est formulĂ© le 12 aoĂ»t 2019 par un lanceur d'alerte auprĂšs de Michael Atkinson, inspecteur gĂ©nĂ©ral de la communautĂ© du renseignement. Le lanceur d'alerte, qui ferait partie des services de renseignement amĂ©ricains, « n'a pas Ă©tĂ© le tĂ©moin direct de l'entretien tĂ©lĂ©phonique », mais en recoupant certaines de ses informations dans le cadre des « relations rĂ©guliĂšres inter-agences », affirme que le prĂ©sident amĂ©ricain a utilisĂ© sa fonction « pour solliciter l'ingĂ©rence d'un pays Ă©tranger dans l'Ă©lection de 2020 aux États-Unis »[32]. Selon le lanceur d'alerte, le prĂ©sident amĂ©ricain aurait fait une « promesse troublante »[33].

Le 19 septembre, Michael Atkinson témoigne à huis clos devant la commission du renseignement de la Chambre[34], mais n'a rien pu dire[35]. Le président démocrate de la commission du Renseignement, Adam Schiff, déplore le fait de n'avoir « obtenu aucune réponse parce que le ministÚre de la Justice et le Directeur du renseignement national (DNI) n'ont pas autorisé l'inspecteur général à entrer dans les détails »[36].

Dans leurs éditions du soir du 19 septembre 2019, le Washington Post et le New York Times affirment que le dirigeant étranger est le président ukrainien, Volodymyr Zelensky[36].

Faits Ă©tablis

Transcription déclassifiée de la conversation téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky

Le 25 , le prĂ©sident Donald Trump demande lors d'une conversation par tĂ©lĂ©phone Ă  son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, d'enquĂȘter pour savoir si l'ancien vice-prĂ©sident Biden a mis fin Ă  une enquĂȘte sur une entreprise ukrainienne pour laquelle travaillait son fils Hunter Biden[37] par ces mots transmis par les services de la Maison-Blanche : « On parle beaucoup du fils de Biden, du fait que Biden a arrĂȘtĂ© la procĂ©dure, et beaucoup de gens veulent savoir, ce serait donc formidable si vous pouviez faire quelque chose avec le procureur gĂ©nĂ©ral. [
] Biden s'est vantĂ© d'avoir arrĂȘtĂ© l'accusation, alors si vous pouviez vous renseigner. [
] Tout ça me semble horrible[38]. ».

Le 20 septembre 2019, Donald Trump reconnaĂźt avoir mentionnĂ© les noms de l'ancien vice-prĂ©sident et de son fils lors d'un appel tĂ©lĂ©phonique avec Volodymyr Zelensky en prĂ©cisant devant les journalistes que « c'Ă©tait largement sur le fait que nous ne voulions pas que nos citoyens, comme le vice-prĂ©sident Biden et son fils, ajoutent Ă  la corruption en Ukraine »[39]. Le mĂȘme jour, Joe Biden exige que Trump publie la retranscription de l'appel[40]. Le prĂ©sident amĂ©ricain et le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Mike Pompeo sont pour que la transcription de sa conversation avec son homologue ukrainien soit rendue publique[41].

Le 24 septembre 2019, le compte rendu intégral de la conversation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky est déclassifié[42].

Faits contestés

Volodymyr Zelensky et Donald Trump en .

Les dĂ©mocrates accusent Donald Trump d'avoir utilisĂ© un levier financier pour faire pression sur Volodymyr Zelensky[43]. Donald Trump aurait ordonnĂ© Ă  son chef d'Ă©tat-major de suspendre quelque 400 millions de dollars sur l'aide militaire prĂ©vue pour l'Ukraine. Selon le Washington Post, les responsables ont reçu pour instruction de dire aux parlementaires que ce gel Ă©tait liĂ© Ă  « un processus inter-organismes »[44]. Le magazine Marianne fait remarquer que dans la transcription de la conversation tĂ©lĂ©phonique, « Ă  aucun moment [Donald Trump] n’exige rĂ©ellement des investigations anti-Biden Ă  Zelenski et surtout il n’évoque jamais le possible gel de 400 millions de dollars d’aide militaire Ă  l’Ukraine s’il n’obtient pas satisfaction »[38]. Volodymyr Zelensky dĂ©ment toute pression exercĂ©e sur lui, dĂ©clarant que « personne ne peut faire pression sur [lui], car [il est] prĂ©sident d’un pays indĂ©pendant » et que « la seule personne qui peut faire pression sur [lui], c’est [s]on fils de six ans »[45].

Donald Trump fournit des explications contradictoires pour justifier la suspension temporaire de cette aide[46]. Il affirme d'abord que l'aide n'avait pas été débloquée en raison de la « corruption » dans le pays, et déclare que la conversation avec Volodymyr Zelensky était à propos du « fait que nous ne voulons pas que nos citoyens, comme le vice-président Biden et son fils, [ajoutent] à la corruption déjà présente en Ukraine »[47]. Par la suite, il déclare que l'aide avait été initialement retenue en raison d'un manque de contribution similaire de la part d'autres nations européennes[46] - [48].

Le versement prĂ©vu en 2019 de 250 millions de dollars d'aide militaire avait Ă©tĂ© ralenti par l'administration Trump, afin d'obtenir que d'autres pays « paient leur juste part », selon un haut fonctionnaire anonyme[49]. Le 12 septembre 2019, les fonds bloquĂ©s sont finalement versĂ©s sans explication[50].

Le 4 octobre 2019, des SMS entourant l'affaire sont rĂ©vĂ©lĂ©s. C’est notamment le cas d’un SMS de William B. Taylor Jr., un diplomate amĂ©ricain en poste Ă  Kiev, qui Ă©crit le 9 septembre 2019 Ă  Gordon Sondland, un important donateur de la campagne Trump nommĂ© ambassadeur des États-Unis auprĂšs de l'Union europĂ©enne : « Comme je l’ai dit au tĂ©lĂ©phone, je trouve ça dingue de suspendre l’aide sĂ©curitaire en Ă©change d’un coup de main pour une campagne politique ». Gordon Sondland lui rĂ©pond : « Bill, vous avez tort concernant les intentions du prĂ©sident Trump. Le prĂ©sident a Ă©tĂ© trĂšs clair, pas de contrepartie, d’aucune sorte », avant d'ajouter : « je suggĂšre que nous arrĂȘtions ces Ă©changes par SMS »[51] - [52].

Réactions et conséquences

Aux États-Unis

Le 24 septembre 2019, Nancy Pelosi, prĂ©sidente de la Chambre des reprĂ©sentants, annonce le lancement d'une procĂ©dure d’impeachment Ă  l'encontre de Donald Trump, aprĂšs s’y ĂȘtre montrĂ©e longtemps rĂ©ticente en raison de ses faibles chances de succĂšs et de sa proximitĂ© avec l’élection prĂ©sidentielle de 2020[53] - [54]. Le 9 octobre suivant, Joe Biden lui-mĂȘme appelle Ă  la destitution de Donald Trump[55].

Le 27 septembre 2019, l'Ă©missaire des États-Unis pour l'Ukraine, Kurt Volker, dĂ©missionne Ă  la suite de sa convocation par le CongrĂšs dans le cadre de l'enquĂȘte en vue d'une procĂ©dure de destitution contre le prĂ©sident Trump[56]. Selon le lanceur d'alerte, Kurt Volker a rencontrĂ© de hauts responsables ukrainiens pour Ă©voquer les demandes faites par Donald Trump Ă  Volodymyr Zelensky[57].

Kurt Volker dĂ©clare aux enquĂȘteurs dĂ©mocrates qu'il a averti Rudy Giuliani de ne pas se fier aux « informations indignes de confiance » de la part de personnalitĂ©s politiques ukrainiennes au sujet des Biden, en expliquant que ses sources, y compris l'ancien procureur gĂ©nĂ©ral ukrainien Yuri Lutsenko, n'Ă©taient pas fiables[58].

En Ukraine

Iouri Loutsenko, procureur Ă  partir de mai 2016, affirme avoir rencontrĂ© l'avocat de Donald Trump pour Ă©voquer le sujet d'Hunter Biden, mais avoir finalement dĂ©cidĂ© qu'il n'y avait pas de raison d'ouvrir une enquĂȘte contre lui. Il affirme que si une enquĂȘte est ouverte sur Joe Biden et son fils, elle doit l’ĂȘtre aux États-Unis et non en Ukraine[59]. Iouri Loutsenko est limogĂ© au mois d'aoĂ»t 2019 par le prĂ©sident Volodymyr Zelensky. Le , une enquĂȘte est ouverte contre Loutsenko pour abus de pouvoir : il est suspectĂ© d'avoir « autorisĂ© un business de paris illĂ©gaux »[60].

Le 4 octobre 2019, le parquet ukrainien, par la voix du procureur Rouslan Riabochapka, dĂ©clare rĂ©examiner des dossiers liĂ©s au groupe gazier Burisma, impliquant notamment Mykola Zlochevsky. Le procureur Rouslan Riabochapka garantit que cette dĂ©cision n’a pas Ă©tĂ© prise sous pression politique, en disant qu'« aucun politique Ă©tranger ou ukrainien ne [lui] a tĂ©lĂ©phonĂ© ou tentĂ© d’influencer [s]es dĂ©cisions »[61].

RĂ©actions

Rudy Giuliani dĂ©clare sur Fox News que « la rĂ©alitĂ© est que si le prĂ©sident des États-Unis n'avait pas demandĂ© une enquĂȘte sur ça, il n'aurait pas fait son travail » et ajoute que « Si vous rencontrez ce gars (l'ex procureur gĂ©nĂ©ral Viktor Chokine), vous verrez qu'il n'est pas trĂšs bon en corruption parce qu'il est trĂšs pauvre »[62].

Le secrĂ©taire d'État, Mike Pompeo a dĂ©clarĂ© sur CBS que « s'il se passe quelque chose avec le prĂ©sident ou sa famille qui a causĂ© un conflit d'intĂ©rĂȘts et que le vice-prĂ©sident Biden s'est comportĂ© d'une maniĂšre incompatible avec la façon dont les dirigeants devraient fonctionner, je pense que le peuple amĂ©ricain mĂ©rite de le savoir »[63].

Le sénateur Lindsey Graham, déclare qu' « il fallait que quelqu'un vérifie si Joe Biden avait illégalement fait virer le procureur» ukrainien »[30]. Le sénateur Marco Rubio répond qu'il ne parlerait pas de Joe Biden à un dirigeant étranger, mais que cette faute n'est pas passible d'une procédure de destitution[64].

Le 29 septembre 2019, Donald Trump tweete : « Comme tout AmĂ©ricain, je mĂ©rite de rencontrer celui qui m'accuse. Cette personne Ă©tait-elle en train d'espionner le prĂ©sident des États-Unis ? Graves consĂ©quences[65] ! »

Adam Schiff, un Ă©lu dĂ©mocrate qui supervise l’enquĂȘte de destitution, compare Trump Ă  un mafieux tout en le paraphrasant, le 30 septembre : « C’est comme cela qu’un chef mafieux parle : qu’avez-vous fait pour nous ? Nous en avons tellement fait pour vous mais cela n’est pas trĂšs rĂ©ciproque. J’ai un service Ă  vous demander[66] ». Le prĂ©sident amĂ©ricain tweete : « Adam Schiff a fait, illĂ©galement, une dĂ©claration fausse et terrible, sur mon Ă©change avec le prĂ©sident ukrainien, en assurant que c'Ă©tait moi qui l'avais tenue. Cela n'a rien Ă  voir avec ce que j'ai dit. Doit-il ĂȘtre arrĂȘtĂ© pour trahison[67] ? ». Le quotidien Les Échos juge les dĂ©clarations d'Adam Schiff dignes d'un dialogue de Martin Scorsese, mais admet que ce ne sont pas ceux que Donald Trump a rĂ©ellement tenus, et se demande si ce genre de dialogue imaginaire a sa place au CongrĂšs[68].

Un prĂ©dicateur baptiste du Texas, Robert Jeffress, dĂ©clare sur Fox News que « si les dĂ©mocrates rĂ©ussissent Ă  contraindre le prĂ©sident Ă  quitter son poste, cela entraĂźnera une fracture digne de la guerre civile dont notre pays ne guĂ©rira jamais ». Donald Trump retweete les propos du pasteur[69]. Le , il dĂ©nonce dans un tweet un « coup d'État »[70].

Le 3 octobre 2019, Donald Trump annonce qu'il pourrait demander au prĂ©sident chinois d'enquĂȘter sur les Biden, pensant qu'ils « ont arnaquĂ© la Chine et l'Ukraine »[71]. Plus tard, Donald Trump Ă©voque Hunter Biden en disant : « Il venait d’ĂȘtre virĂ© de la Navy et soudainement, il rĂ©colte des milliards de dollars [en Chine]. Vous savez comment on appelle ça ? On appelle ça un pot-de-vin[72]. »

Notes et références

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