Accueil🇫🇷Chercher

Comblanchien (pierre)

Le Comblanchien est une pierre calcaire, notamment employée en décoration architecturale pour son aspect proche de celui du marbre. Il est extrait de strates géologiques datées du Bathonien (Jurassique moyen, de 168,3 ± 1,3 à 166,1 ± 1,2 million d'années).

Calcaire de Comblanchien
Carrière de calcaire comblanchien à Comblanchien
Carrière de calcaire comblanchien à Comblanchien.
Catégorie Roche sédimentaire
Sous-catégorie Calcaire
Composition chimique
CaCO3 (> 99 %)
Minéraux accessoires
Texture mudstone Ă  wackestone (le plus souvent) ; Ă©galement floastone (oncolithes) ; plus rarement : grainstone, rudstone
Couleur beige avec teintes rosées ou rougeâtres
Utilisation
Pierre à bâtir ; Concassage
Affleurement CĂ´te d'Or
Densité 2,65[1]
Formation Dépôt dans un lagon au sein d'une plateforme carbonatée[2]

Il doit son nom à la commune de Comblanchien en Côte d'Or (Bourgogne, d'où son nom de pierre de Bourgogne), où se trouvent les carrières dont il est extrait. Les carrières se trouvent dans un escarpement au nord et au sud du village de Comblanchien. Ce calcaire est issu de cinq bassins principaux, le Mâconnais, le Nivernais, le Châtillonnais, le Tonnerrois, le Comblanchien[3].

À l'origine, le Comblanchien désignait, pour les carriers, un banc de m d'épaisseur situé au tiers inférieur de la formation[4] ; cette appellation a été étendue par les géologues à l'ensemble de celle-ci.

GĂ©ologie

Le calcaire de Comblanchien est un calcaire très pur (> 99 % de CaCO3) et compact[1]. Il affleure largement en CĂ´te-d'Or, notamment dans la cĂ´te de Nuits, oĂą son Ă©paisseur atteint 70 m Ă  Nuits-Saint-Georges[1], ainsi que dans la rĂ©gion dijonnaise, oĂą son Ă©paisseur est de 60 m[4]. Sa grande rĂ©sistance Ă  l'Ă©rosion lui permet d'affleurer en falaises et il est Ă  l'origine des reliefs typiques de la CĂ´te (combes de la CĂ´te de la Montagne en particulier).

Le Comblanchien apparaĂ®t le plus souvent sous un faciès très micritique[5], avec des bancs de un Ă  plusieurs mètres, très rĂ©sistants et très stylolithisĂ©s. De couleur beige, il prĂ©sente en son sein des teintes rosĂ©es et rougeâtres caractĂ©ristiques de la formation. Il existe Ă©galement de nombreuses variations de faciès[2]. Parfois, des calcaires plus grossiers, dits graveleux, composĂ©s d'oncolithes, se dĂ©veloppent, surtout en allant vers l'ouest[1]. Certains bancs sont Ă©galement dolomitisĂ©s, en particulier Ă  l'ouest de Beaune (10 Ă  15 m dans la partie supĂ©rieure de la formation Ă  Montceau-et-Écharnant)[1] ; ces dolomies, friables, affichent des couleurs jaunes, ocres, rougeâtres ou violacĂ©es[6].

Il est daté du Bathonien supérieur le long de la Côte ainsi que dans la région dijonnaise, et du Bathonien moyen plus au nord[6]. Il est situé, dans la série sédimentaire dijonnaise, entre l'Oolithe blanche (en dessous, plus ancienne) et la Dalle nacrée (au-dessus, plus récente).

Pierre à bâtir

Le Comblanchien a des caractéristiques semblables au marbre, avec des nuances allant du rose liseron au beige. Son aspect veiné est recherché en architecture. Il n'est pas sujet au gel ; son grain est fin et peut être poli : il peut même être glissant comme pavement. Ce « marbre » de Comblanchien qui se décline en 83 variétés et de multiples nuances (blanche, rose, bleue, grise, jaune, dorée, veinée, perlée, grainée, rubanée, mouchetée...) est utilisé en construction, par exemple par Garnier à l'Opéra de Paris sur l'escalier de la pyramide du Louvre ou en pavement comme sur la place du marché de Garges-lès-Gonesse[3].

Cette roche n’est utilisée fréquemment dans d'autres régions que depuis le milieu du XIXe siècle, moment à partir duquel le creusement du canal de Bourgogne a permis son acheminement par voie navigable[7].

Références

  1. [PDF]C. Rémont, J-C. Blanalt et M. Bigot, Carte géologique de la France à 1/50 000 : Beaune, vol. 526, Orléans, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, , 53 p. (lire en ligne), p. 17-19.
  2. Dynamique et méthodes d'études des bassins sédimentaires, Paris, Technip, , 447 p. (lire en ligne), p. 149-157.
  3. « La pierre, l’autre joyau du terroir bourguignon », sur bienpublic.com, .
  4. [PDF]C. Rémont, A. Lefravais-Raymond, P. Rat et J. Vogt, Carte géologique de la France à 1/50 000 : Gevrey-Chambertin, vol. 499, Orléans, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, , 33 p. (lire en ligne), p. 11-12.
  5. mudstone Ă  wackestone dans la classification de Dunham
  6. [PDF]C. Rémont et al., Carte géologique de la France à 1/50 000 : Saint-Seine-l'Abbaye, vol. 469, Orléans, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, , 99 p. (lire en ligne), p. 33-35.
  7. Guillaume Billet, Benjamin Bonnefoy, Patrick de Wever, Alexandra Houssaye, Didier Merle, Promenade géologique à Étampes, éditions Biotpoe, , p. 10.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.