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Col de l'Épine (Savoie)

Le col de l'Épine est un col de montagne routier situĂ© Ă  987 m d'altitude et traversant la chaĂ®ne de l'Épine dans le massif du Jura. Il est situĂ© dans le dĂ©partement de la Savoie et relie Nances et Novalaise, dans l’Avant-Pays savoyard, Ă  ChambĂ©ry. Le col est ralliĂ© et franchi par la route dĂ©partementale 916. Depuis l'ouverture du tunnel autoroutier de l'Épine, il est l'un des cols les plus bas en altitude Ă  ĂŞtre fermĂ© en pĂ©riode hivernale.

Col de l'Épine
Image illustrative de l’article Col de l'Épine (Savoie)
Vue générale du col, en direction de Chambéry.
Altitude 987 m[1]
Massif Jura
CoordonnĂ©es 45° 34′ 52″ nord, 5° 49′ 23″ est[1]
PaysDrapeau de la France France
ValléeVallée du lac d'Aiguebelette
(ouest)
Bassin de Chambéry
(est)
Ascension depuisNovalaise Cognin
Déclivité moy.7 % 4,6 %
Déclivité max.10,2 % 7,2 %
Kilométrage8 km 15,6 km
AccèsD 916 D 916
Fermeture hivernale oui
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Col de l'Épine (Savoie)
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie
(Voir situation sur carte : Savoie)
Col de l'Épine (Savoie)

Toponymie

Le col de l'Épine tient son nom de la chaîne qu'il traverse selon un axe est-ouest. Plusieurs explications sont avancées pour trouver l'origine du nom de cette chaîne.

La première tient de l'ordre du récit légendaire où le seigneur Guillaume de Montbel aurait participé à la Croisade (1248-1250) aux côtés de saint Louis et qu'il aurait obtenu du roi de Palestine une épine de la Sainte Couronne du Christ, qu'il aurait ramenée sur ses terres[2] - [3]. Placée dans la chapelle castrale, le nom serait passé par l'usage au château, situé à Nances[2] - [3]. Adolphe Gros souligne toutefois que le nom de l'Épine est celui d'une famille déjà mentionnée aux siècles précédents[2].

Il propose une seconde explication, « plus simple », le mot « Ă‰pine Â», dĂ©rivant du latin spina, dĂ©signe « un lieu oĂą il y a des Ă©pines »[2]. Cette hypothèse, « couverte de buissons », est retenue par Ernest Nègre pour qualifier le mont[4].

Une troisième explication est avancĂ©e dans une brochure sur l'Avant-pays savoyard, Ă©ditĂ©e par le Conseil gĂ©nĂ©ral de la Savoie, qui verrait dans le toponyme un rapprochement avec le dieu celtique Pen qui, en plus du terme « Ă‰pine Â» aurait Ă©galement donnĂ© le nom « LĂ©pin Â» Ă  la commune de LĂ©pin-le-Lac au pied ouest de la chaĂ®ne.

GĂ©ographie

Situation

Carte topographique du col.
La ville et la cluse de Chambéry vues depuis la D 916 en arrivant près du col.

Le col de l'Épine est situĂ© sur le territoire de la commune de La Motte-Servolex. Il domine la vallĂ©e du lac d'Aiguebelette, situĂ©e Ă  l'ouest, de plus de 600 m et le bassin de ChambĂ©ry, situĂ© Ă  l'est, de plus de 700 m. Le col se trouve au nord de la chaĂ®ne de l'Épine et est dominĂ© par le sommet du Belledigue, culminant Ă  1 115 m d'altitude et situĂ© Ă  1,5 km au nord-nord-ouest du col[1].

GĂ©ologie

Le col de l'Épine est creusé dans les calcaires du Portlandien (Jurassique supérieur). Il est dominé par des collines constituées de matériaux apportés par le glacier de l'Isère qui franchissait le col lors de la glaciation de Würm pour alimenter le lobe lyonnais ; parmi ces matériaux a été découvert un bloc erratique de m3 constitué d'un conglomérat permo-carbonifère probablement originaire de la Maurienne ou du val d'Arly[5]. Sur le flanc ouest de la montagne, apparaît à l'affleurement une faille probablement extensive antérieure au plissement qui contourne le col par le nord[6] - [7].

Histoire

Dans l’AntiquitĂ©, la chaĂ®ne de l'Épine a Ă©tĂ© considĂ©rablement amĂ©nagĂ©e de voies romaines liant des lieux divers en passant par diffĂ©rents cols. Ainsi « le chemin de col de l'Épine Â» aurait Ă©tĂ© utilisĂ© par les Romains pour lier directement ChambĂ©ry Ă  Novalaise. Les principaux axes commerciaux romains desservaient le col Saint-Michel et le col du Chat (situĂ© sur le mont du Chat dans le prolongement nord de la chaĂ®ne), notamment en raison de leur altitude moins Ă©levĂ©e (638 m pour le col du Chat). Ainsi, le col de l'Épine semble n'avoir Ă©tĂ© qu'un chemin d'intĂ©rĂŞt local, bien que jugĂ© assidĂ»ment frĂ©quentĂ© durant l'Ă©poque romaine[8].

Au cours du Moyen Ă‚ge, la principale route commerciale s'impose peu Ă  peu comme Ă©tant celle du col Saint-Michel. Ă€ partir du XVe siècle, divers rĂ©cits de voyage mentionnent toujours les passages pour se rendre en Italie par le col Saint-Michel et le col du Chat, avec malgrĂ© tout un avis commun jugeant du mauvais Ă©tat de la « route d'Aiguebelette Â» (passant par le col Saint-Michel). Toutefois, lorsque le duc Charles-Emmanuel II de Savoie dĂ©cide de percer la route des Échelles au niveau des grottes des Échelles en 1652, cette route beaucoup plus simple et rapide d'accès marque la fin progressive du passage par le col Saint-Michel et des autres dĂ©jĂ  moins frĂ©quentĂ©s comme le col de l'Épine ou encore le col du Crucifix et deviennent des « voies secondaires Â»[8].

Le rapport de Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau, alors prĂ©fet du dĂ©partement du Mont-Blanc, juge en 1802 la route d'Aiguebelette si dĂ©gradĂ©e qu'elle en est souvent dangereuse[9]. Concernant plus spĂ©cifiquement le col de l’Épine, ce-dernier dira aussi : « Ă€ voir un pareil chemin, on croierait impossible d'y passer Ă  cheval ; c'est pourtant la seule communication du canton de Novalaise avec le marchĂ© de ChambĂ©ry, oĂą les grains de cette contrĂ©e descendent rĂ©gulièrement chaque semaine. Â»

Fin janvier 1814, le col de l’Épine aurait été emprunté par les armées autrichiennes lorsque l'Empire napoléonien, affaibli après la retraite de Russie, fut attaqué par les troupes alliées. De nombreux écrits mentionnent le franchissement de la montagne de l'Épine par environ 500 hommes ayant emprunté le « col de Novalaise »[10], un exploit si l'on en juge par l'état de la route (décrit quelques années plus tôt par De Verneilh-Puyraseau) et la grande rudesse de ce mois de janvier 1814. L'objectif aurait été de contourner les troupes françaises, stationnées entre autres au col voisin du Crucifix, pour ensuite prendre le contrôle du poste télégraphique Chappe situé au sommet de ce dernier.

Ă€ la suite de l'annexion dĂ©finitive de la Savoie Ă  la France en 1860, un « service vicinal Â» est crĂ©Ă© afin de mettre en place une sĂ©rie de chemins vicinaux pour rĂ©pondre aux besoins de communication locales et rĂ©gionales. Sont alors listĂ©s les chemins d'intĂ©rĂŞt commun ou de moyenne communication parmi lesquels figure celui de ChambĂ©ry Ă  Novalaise[8], dont l'actuel tracĂ© routier dessert le col de l'Épine.

Cyclisme

Tour de France

Indication de l’ouverture du col à Saint-Sulpice (côté Chambéry).

Le Tour de France est passé trois fois par le col lors des éditions de 1947, 1965 et 1968 où il a été classé en 2e catégorie. Voici les coureurs qui ont franchi les premiers le col[11] :

Critérium du Dauphiné

Ce col fut grimpé sur la 7e étape étape du critérium du Dauphiné 2019, constituant la première difficulté et classé en première catégorie. Il est prévu de même sur la 7e étape du critérium du Dauphiné 2020.

Panneau au col de l'Épine.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 175.
  3. Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno et André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes, vol. 1 : Chambéry et ses environs. Le Petit Bugey, Roanne, Éditions Horvath, , 475 p. (ISBN 978-2-7171-0229-1), p. 301-302, Les châteaux. ([PDF] lire en ligne).
  4. Ernest Nègre, Toponymie gĂ©nĂ©rale de la France : Ă©tymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 1 : Formations prĂ©celtiques, celtiques, romanes, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 193), , 1869 p. (ISBN 978-2-600-02884-4, lire en ligne), n° 23026.
  5. [PDF] Sylvain Coutterand, Philippe Schoeneich et Gérard Nicoud, « Le lobe glaciaire lyonnais au maximum würmien : glacier du Rhône et/ou savoyards ? », sur http://www.glaciers-climat.com/, (consulté le ).
  6. Carte géologique de la France au 1/50 000e consultée sur InfoTerre (feuille de Chambéry)
  7. Maurice Gidon, « Aiguebelette, montagne de L'Épine », sur http://www.geol-alp.com/, (consulté le ).
  8. Persee.fr - Deuxième partie: l'Homme et son œuvre
  9. Jean-Joseph de Verneilh-Puyraseau, Statistique du département du Mont-Blanc, 1802
  10. Le passage des Autrichiens en 1814
  11. Le dico du Tour - Le col de l'Épine dans le Tour de France
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