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Clair Patterson

Clair Cameron Patterson ( à Mitchellville, Iowa, États-Unis - à Sea Ranch, en Californie) est un géochimiste américain. Utilisant ses connaissances en géochimie et spectroscopie, il développe dans les années 1950 la datation à l'uranium-plomb, ce qui lui permet d'établir l'âge de la Terre à 4,55 milliards d'années. Par la suite, profitant de ses connaissances sur le plomb, il étudie sa concentration à la surface de la Terre et en vient à militer pour la réduction de son usage dans l'essence et les contenants alimentaires (telles les boîtes de conserve). Son action mènera à la mise en œuvre de différentes mesures de contrôle aux États-Unis.

Clair Patterson
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Biographie
Naissance

Mitchellville (Iowa)
Décès
Nationalité
Formation
Grinnell College
Université de Chicago
Activités
signature de Clair Patterson
Signature

Biographie

Clair Patterson a étudié au Grinnell College à Grinnell en Iowa, où il obtient son baccalauréat. Après avoir épousé Laurie McCleary, une autre étudiante, les deux s'inscrivent à l'université de l'Iowa. Clair y obtient une maîtrise en spectroscopie moléculaire. Les deux sont appelés à travailler au Projet Manhattan. C'est à cette époque que Clair apprend les rudiments de la spectrométrie de masse[1].

Après la Seconde Guerre mondiale, ils retournent à Chicago où Laurie accepte un travail de spectoscopiste dans l'infrarouge dans le but de supporter financièrement les études de doctorat de Clair à l'université de Chicago sous la supervision d'Harrison Brown. Après une année de post-doctorat à Chicago, Clair Patterson et sa femme déménagent avec Brown en Californie où ils ont obtenu un poste à la Division of Geology (plus tard, Division of Geological and Planetary Sciences) du California Institute of Technology (Caltech) en 1952. Ils seront les fondateurs de son programme de géochimie[2]. Clair Patterson complètera sa carrière au Caltech.

Ses travaux sur l'âge de la Terre

En 1953, Clair Patterson, utilisant les donnĂ©es isotopiques du plomb de la mĂ©tĂ©orite Canyon Diablo et profitant d'un spectroscope de masse rĂ©cemment acquis par le Laboratoire national d'Argonne, Ă©tablit l'âge de la Terre Ă  4,550 milliards d'annĂ©es[1]. L'erreur sur son calcul est de ±70 millions d'annĂ©es. Cette valeur tiendra plus de 50 ans. En 2012, l'erreur est de ±20 millions d'annĂ©es.

Ses travaux contre l'empoisonnement par le plomb

Par la suite, il porte son attention sur la concentration du plomb à la surface de la Terre. Il détermine que cette concentration s'est relevée de beaucoup dans les environnements industriels modernes (celui-ci provenant entre autres de l'essence au plomb et des boîtes de conserve alimentaires), élévation qui a suivi dans le corps humain. Il établit que l'élévation de cette concentration remonte à l'exploitation des mines de plomb aux temps de la Grèce antique et de la Rome antique[2].

En 1965, Clair Patterson publie l'article « Contaminated and Natural Lead Environments of Man », qui tente d'attirer l'attention du public sur cette élévation de concentration dans l'environnement et dans la chaîne alimentaire. Peut-être à cause de ses critiques envers les méthodes expérimentales d'autres scientifiques, des experts renommés s'opposent à ses conclusions.

Pendant sa campagne pour faire retirer le plomb de l'essence, Clair Patterson s'oppose à un lobby agissant pour le compte d'Ethyl Corporation, critique l'héritage scientifique de Thomas Midgley Jr. — à qui l'on doit l'usage du tétraéthylplomb et des chlorofluorocarbures — et lutte contre l'industrie des additifs au plomb. Dans A Short History of Nearly Everything, l'écrivain Bill Bryson fait observer qu'à la suite de ses critiques de cette industrie, plusieurs organisations de recherche refusent de signer des contrats avec Patterson, y compris le Public Health Service. En 1971, il est exclu d'un panel de recherche sur la pollution atmosphérique par le plomb commandité par le National Research Council, même si à l'époque il est l'expert le plus en vue sur ce sujet.

Les efforts de Clair Patterson aboutissent à l'annonce par l'EPA en 1973 d'une réduction globale et graduée de 60 à 65 % de l'ajout de plomb comme additif. Ensuite, les recommandations de l'EPA exigent que le plomb soit éliminé de tous les produits industriels, des produits de consommation et de l'essence automobile à la fin de 1986. Des années 1980 à la fin des années 1990, la concentration du plomb dans le sang des Américains aurait diminué de plus de 80 %[3]. En 2021, l'ONU annonce que l'essence au plomb n'est plus officiellement utilisée dans le monde[4].

Ensuite, il porte son attention sur le plomb dans les aliments oĂą des carences expĂ©rimentales avaient masquĂ© une Ă©lĂ©vation de sa concentration. Lors d'une recherche, il dĂ©montre une augmentation de concentration de 0,3 Ă  1 400 nanogrammes par gramme de certains poissons mis en boĂ®te comparĂ©s Ă  des poissons frais pĂŞchĂ©s, alors que les donnĂ©es des laboratoires officiels rapportent une augmentation de 400 Ă  700[5]. Il a Ă©tudiĂ© les concentrations de plomb, de baryum et de calcium dans des squelettes pĂ©ruviens vieux de 1 600 ans et a dĂ©montrĂ© une multiplication par un facteur allant de 700 Ă  1 200 dans les squelettes humains modernes[6].

En 1978, il est nommé à un panel du Conseil national de la recherche des États-Unis, qui accepte les résultats de Patterson et appuie les réductions, mais demande plus de recherches pour les confirmer[7]. Ses opinions sont écrites dans un rapport minoritaire de 78 pages qui invite à appliquer immédiatement des mesures de contrôle touchant l'essence, les contenants à aliments, les peintures, les vernis et les systèmes de distribution d'eau potable. En 2010, la plupart des mesures sont acceptées et implantées aux États-Unis et dans plusieurs régions du globe.

Vie privée

Clair Patterson et sa femme Laurie ont eu quatre enfants.

Il est mort chez lui à Sea Ranch, Californiae, à l'âge de 73 ans le 5 décembre 1995 après une sévère crise d’asthme.

Prix et honneurs

Publications

Bibliographie

  • (en) Bill Bryson, A Short History of Nearly Everything, Broadway, , 544 p. (ISBN 978-0-7679-0818-4), p. 193-255
  • (en) Lydia Denworth, Toxic Truth : A Scientist, A Doctor, and the Battle over Lead, Beacon Press, , 249 p. (ISBN 978-0-8070-0032-8, OCLC 227574591)
  • (en) Cliff I. Davidson (dir.) (prĂ©f. Saul Bellow), Clean Hands : Clair Patterson's Crusade Against Environmental Lead Contamination, New York, Nova Science Publishers, , 162 p. (ISBN 1-56072-568-0 et 978-1-560-72568-8, OCLC 38989846)
  • (en) « Ch. 9: Lead-Free Gasoline and Clair C. Patterson », dans S. Bertsch McGrayne, Prometheans in the Lab, New York, McGraw-Hill, (ISBN 978-0-071-38668-5, 978-0-071-35007-5 et 978-0-071-40795-3, OCLC 46508204)
  • [PDF] (en) George R. Tilton, Clair Cameron Patterson, 1922-1995 : A Biographical Memoir, The National Academy Press, (lire en ligne)
  • (en) I. Casanova, « Clair C. Patterson (1922-1995), discoverer of the age of the Earth », Int. Microbiol., vol. 1, no 3,‎ , p. 231-2 (PMID 10943366)
  • (en) A. R. Flegal, « Clair Patterson's influence on environmental research », Environ. Res., vol. 78, no 2,‎ , p. 64-70 (PMID 9725987, DOI 10.1006/enrs.1998.3861, Bibcode 1998ER.....78...65F)
  • (en) H. L. Needleman, « Clair Patterson and Robert Kehoe : Two views of lead toxicity », Environ. Res., vol. 78, no 2,‎ , p. 79-85 (PMID 9719611, DOI 10.1006/enrs.1997.3807, Bibcode 1998ER.....78...79N)
  • (en) A. Flegal, « Clair Patterson's Influence on Environmental Research », Environ. Res., vol. 78, no 2,‎ , p. 65-185 (PMID 9719609)
  • (en) J. O. Nriagu, « Clair Patterson and Robert Kehoe's paradigm of "show me the data" on environmental lead poisoning », Environ. Res., vol. 78, no 2,‎ , p. 71-8 (PMID 9719610, DOI 10.1006/enrs.1997.3808, Bibcode 1998ER.....78...71N)

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Clair Cameron Patterson » (voir la liste des auteurs).
  1. Tilton 1998
  2. [PDF] (en) Clair C. Patterson (1922-1995) entrevue avec Shirley Cohen pour le compte de la société Caltech Oral History
  3. (en) CDC, « Blood Lead Levels Keep Dropping; New Guidelines Proposed for Those Most Vulnerable », HHS News, U.S. Department of Health and Human Services,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « L'essence au plomb n'est officiellement plus utilisée dans le monde, annonce l'ONU », sur Franceinfo, (consulté le )
  5. Settle et Patterson 1980
  6. Ericson, Shirahata et Patterson 1975
  7. (en) National Research Council et Committee on Lead in the Human Environment, Lead in the Human Environment : A report, Washington, National Academy of Sciences,

Liens externes

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