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Chronologie du statut des femmes en Belgique

Cette chronologie du statut des femmes en Belgique présente quelques dates importantes de l'évolution de ce statut et quelques dates marquantes du féminisme en Belgique, ainsi que quelques dates du contexte français ou international.

XIXe siècle

  • 1847 : crĂ©ation de la fonction d'inspectrice des Ă©coles maternelles, primaires et normales pour filles, et nomination de ZoĂ© de Gamond, mais Ă  sa mort la fonction est supprimĂ©e.
  • 1864 : Isabelle Gatti de Gamond fonde la première Ă©cole secondaire pour filles Ă  Bruxelles, avec un programme Ă©ducatif complet pour l'enseignement secondaire infĂ©rieur.
  • 1867 : loi criminalisant l'avortement (crime contre « l'ordre des familles et de la moralitĂ© publique »).
  • 1868 : La baronne LĂ©onie de Waha fonde le premier Ă©tablissement d'enseignement secondaire pour jeunes demoiselle de Liège, place Saint-Paul. L'objectif est de permettre l'Ă©mancipation des jeunes liĂ©geoises en dehors de l'enseignement prodiguĂ© par les couvents. Fait rĂ©volutionnaire pour le temps : les jeunes filles peuvent y choisir le cours de religion auquel elles assistent.
  • 1879 : Un second Ă©tablissement secondaire pour jeune fille est fondĂ© Ă  Bruxelles par Henriette Dachsbeck.
  • 1880 : l'universitĂ© libre de Bruxelles s'ouvre aux femmes, suivie par l'universitĂ© de Liège en 1881 et par celle de Gand en 1882.
  • 1884 : Isala Van Diest ouvre un cabinet mĂ©dical. Pour permettre aux femmes de travailler comme mĂ©decin, un dĂ©cret royal a dĂ» ĂŞtre rĂ©digĂ© spĂ©cialement. Van Diest refusĂ©e en 1873 Ă  la facultĂ© de mĂ©decine de Louvain avait obtenu son diplĂ´me en 1877 Ă  Berne.
  • 1888 : Marie Popelin est exclue du Barreau par la Cour de cassation.
  • 1890 : la loi du donne le droit explicite aux femmes d'accĂ©der Ă  tous les diplĂ´mes universitaires, ainsi qu'Ă  celui de mĂ©decin et de pharmacien.
  • 1892 : Isabelle Gatti de Gamond crĂ©e une section prĂ©-universitaire au sein de son propre institut.
  • 1892 : Marie Popelin, Louis Frank et Isala Van Diest fondent la Ligue belge du droit des femmes. Leur objectif principal est de revendiquer l'Ă©galitĂ© juridique des femmes.
  • 1893 : la première nomination d'une femme dans la fonction publique : Alice Bron devient membre du centre public d'aide sociale de Monceau-sur-Sambre.
  • 1897 : La Ligue belge du droit des femmes organise un congrès fĂ©ministe international Ă  Bruxelles et y invite le Conseil international des femmes
  • 1900 : la loi reconnaĂ®t le droit Ă  l'Ă©pargne de la femme mariĂ©e, ainsi que le droit d'obtenir un contrat de travail et d'encaisser son propre salaire (avec un maximum de 3 000 francs par an).

XXe siècle

  • 1902 : crĂ©ation de l'Union fĂ©ministe belge et du FĂ©minisme chrĂ©tien de Belgique (Louise van den Plas)
  • 1905 : crĂ©ation du Conseil national des femmes de Belgique
  • 1907 : un premier athĂ©nĂ©e pour filles est fondĂ© Ă  Gand. Offrant Ă©galement un enseignement secondaire supĂ©rieur, il permet aux filles d'avoir un accès plus aisĂ© Ă  l'universitĂ©.
  • 1912 : crĂ©ation de l'Union des femmes de Wallonie par LĂ©onie de Waha et Marguerite Delchef[1]
  • 1914-1918 : Première Guerre mondiale
  • 1919 : un nombre limitĂ© de femmes obtient le droit de vote : les mères et les veuves de militaires et de civils tuĂ©s par l'ennemi ainsi que les femmes emprisonnĂ©es ou condamnĂ©es par l'occupant.
  • 1920 : la loi du accorde le droit de vote et d'Ă©gilibitĂ© aux femmes aux Ă©lections communales (Ă  l'exception des prostituĂ©es et des femmes adultères). Les femmes ont Ă©galement le droit de se faire Ă©lire Ă  la Chambre et au SĂ©nat, mĂŞme si elles n'ont pas le droit de voter aux Ă©lections lĂ©gislatives. (droit de Suffrage « universel » accordĂ© aux hommes)
  • 1921 : la Ligue belge du droit des femmes crĂ©e un parti fĂ©minin, le Parti gĂ©nĂ©ral des femmes belges. Cette initiative ne connaĂ®t aucun succès.
  • 1921 : 181 conseillères communales sont Ă©lues lors des Ă©lections communales.
  • 1921 : des barèmes salariaux Ă©quivalents sont introduits pour les enseignants masculins et fĂ©minins. C'est le premier pas important vers l'Ă©galitĂ© salariale entre hommes et femmes.
  • 1921 : les femmes obtiennent le droit d'exercer les fonctions de bourgmestre, d'Ă©chevin, de secrĂ©taire communal ou de receveur. Les femmes mariĂ©es doivent cependant toujours avoir l'accord de leur mari pour entrer en fonction.
  • 1921 : Marie Spaak-Janson devient la première sĂ©natrice belge, par cooptation.
  • 1922 : les femmes obtiennent le droit d'exercer le mĂ©tier d'avocat.
  • 1928 : crĂ©ation du Groupement belge pour l'affranchissement de la femme (qui se scindera l'annĂ©e suivante en La porte ouverte et le BBAF).
  • 1929 : Lucie Dejardin devient le premier membre fĂ©minin de la Chambre des ReprĂ©sentants, par Ă©lection directe.
  • 1932 : loi sur le principe d'Ă©galitĂ© entre Ă©poux et le principe d'unitĂ© de direction des affaires du mĂ©nage.
  • 1934 : toutes les fonctions du secteur public sont dĂ©sormais rĂ©servĂ©es aux hommes[2]. Ă€ la suite de la crise de 1933, afin de prĂ©server l'emploi des hommes, des mesures sont prises, comme en 1935 la rĂ©duction du salaire des fonctionnaires fĂ©minins et la fin de recrutement d'agents fĂ©minins de l'État sauf pour le nettoyage des bureaux. Après des protestations massives, ces arrĂŞtĂ©s seront abrogĂ©s.
  • 1940-1945 : Seconde Guerre mondiale
  • 1948 : le droit de vote des femmes aux Ă©lections parlementaires, ainsi qu'aux Ă©lections provinciales est reconnu par la loi.
  • 1949 : première participation des femmes aux Ă©lections lĂ©gislatives
  • 1952 : la Belgique signe la « Convention 100 » du Bureau international du travail, portant sur l'Ă©galitĂ© des salaires.
  • 1957 : la Belgique ratifie le TraitĂ© de Rome, fondant la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne. L'article 119 de ce traitĂ© porte sur l'Ă©galitĂ© salariale entre hommes et femmes.
  • 1958 : loi sur l'Ă©galitĂ© entre Ă©poux, la suppression de la puissance maritale et l'incapacitĂ© de la femme mariĂ©e.
  • 1962 : crĂ©ation du premier centre de planning familial en rĂ©gion francophone, La Famille heureuse, dont le but est de lutter contre les avortements clandestins
  • 1965 : première femme au gouvernement belge : Marguerite De Riemaecker-Legot en tant que ministre de la famille et du logement.
  • 1965 : naissance du comitĂ© Ă€ Travail Ă©gal, salaire Ă©gal.
  • 1966 : Ă  peu près trois mille travailleuses de l'usine d'armes de la Fabrique nationale Ă  Herstal se mettent en grève, afin d'obtenir l'Ă©galitĂ© des salaires. La grève dure 11 semaines.

Seconde vague du féminisme (ou néoféminisme)

  • 1968 : Gabrielle Defrenne, hĂ´tesse de l'air, entame un procès contre la compagnie aĂ©rienne Sabena pour discrimination sexuelle. La Sabena oblige les femmes Ă  partir en retraite Ă  40 ans, alors que leurs collègues masculins ont le droit de poursuivre le travail jusqu'Ă  l'âge lĂ©gal de la retraite.
  • 1969 : la loi sur les contrats de travail interdit aux employeurs de renvoyer les femmes pour cause de grossesse ou de mariage.
  • 1970 : la première action Votez femme Ă  Bruges, organisĂ©e Ă  l'occasion des Ă©lections communales, est un succès : le nombre de femmes Ă©lues monte de deux Ă  sept.
  • 1971 : le principe de l'Ă©galitĂ© est appliquĂ© aux allocations de chĂ´mage.
  • : première JournĂ©e nationale des femmes (jour choisi d'après le passage de Simone de Beauvoir Ă  Bruxelles)
  • 1972 : crĂ©ation du VOK en Flandres, comitĂ© de coordination des femmes : pluraliste, comprenant des femmes venant d'horizons idĂ©ologiques divers
  • 1973 : arrestation du docteur Peers (qui pratiquait des avortements) : vastes manifestations et radicalisation des groupes. C'est le dĂ©but de longues luttes et tentatives pour dĂ©pĂ©naliser l'avortement.
  • 1973 : crĂ©ation du Groupe de recherche et d'informations fĂ©ministes (GRIF) et première parution des Cahiers du Grif, revue internationale fĂ©ministe francophone[3] fondĂ©e par Françoise Collin[4].
  • 1973 : l'interdiction lĂ©gale portant sur la propagation et la publicitĂ© pour les contraceptifs est levĂ©e.
  • 1974 : la commission pour l'emploi des femmes est crĂ©Ă©e dans le cadre de la prĂ©paration de l'AnnĂ©e internationale de la femme en 1975. Il s'agit d'un organisme consultatif au sein du ministère du Travail et de l'Emploi, proposant des mesures en rapport avec le travail des femmes. Cette commission fonctionne jusqu'en 1985.
  • 1974 : un parti fĂ©ministe se prĂ©sente aux Ă©lections lĂ©gislatives : le VFP (Parti fĂ©ministe unifiĂ©). Il n'obtient aucun siège.
  • 1974 : la loi sur l'Ă©galitĂ© parentale accorde les mĂŞmes responsabilitĂ©s au père et Ă  la mère dans l'Ă©ducation ainsi que dans la gestion des biens des enfants.
  • 1975 : la concertation sociale aboutit Ă  un Contrat collectif du travail (CCT) pour l'Ă©galitĂ© salariale.
  • 1976 : le , la JournĂ©e des femmes a pour thème « Avortement, les femmes dĂ©cident ». CrĂ©ation de comitĂ©s pour la dĂ©pĂ©nalisation de l'avortement pour centraliser les actions des groupes rĂ©gionaux et de dĂ©velopper d'autres groupes de pression.
  • 1976 : la loi impose l'Ă©galitĂ© des hommes et des femmes dans l'exercice des droits sur la propriĂ©tĂ© matrimoniale et consacre l'Ă©galitĂ© de l’homme et de la femme dans le mariage. Les femmes obtiennent l'autorisation d’ouvrir un compte sans l’autorisation du conjoint.

Troisième vague du féminisme

  • 1978 : crĂ©ation du premier centre de documentation RoSa (nĂ©erlandophone)
  • 1979 : crĂ©ation de l'universitĂ© des Femmes (francophone)
  • 1980 : 2e ConfĂ©rence mondiale de la dĂ©cennie des Nations unies pour la femme : Ă©galitĂ©, dĂ©veloppement et paix (Copenhague)
  • 1984 : une nouvelle loi protège les droits de succession du partenaire survivant.
  • 1985 : un secrĂ©tariat d'État pour l’Émancipation sociale est crĂ©Ă© au niveau fĂ©dĂ©ral. L'Ă©galitĂ© des chances fait son entrĂ©e officielle en politique.
  • 1986 : une nouvelle commission pour le travail des femmes est crĂ©Ă©e au sein du secrĂ©tariat d'État Ă  l’Émancipation sociale.
  • 1986 : premier centre acadĂ©mique d'Ă©tudes de la condition fĂ©minine (women's studies) Ă  la VUB (reconnu officiellement comme centre de recherche en 1998)
  • 1989 : la politique de l'Ă©galitĂ© des chances est confiĂ©e au ministre de l'Emploi et du Travail.
  • 1990 : l'IVG est partiellement dĂ©pĂ©nalisĂ©e (article 350 du code pĂ©nal, modifiĂ© par la loi du ).
  • 1993 : un Conseil pour l'Ă©galitĂ© des chances est crĂ©Ă© au niveau fĂ©dĂ©ral, poursuivant le travail de la Commission pour l'emploi des femmes, crĂ©Ă©e en 1986.
  • 1994 : la loi Smet-Tobback impose aux partis de confier au minimum un tiers des places de leurs listes aux femmes, Ă  tous les niveaux Ă©lectoraux, de la commune Ă  l'Europe.
  • 1995 : la première femme ministre de l'ÉgalitĂ© des chances est nommĂ©e au sein du gouvernement flamand.
  • 1995 : crĂ©ations fĂ©dĂ©rales[5], Amazone, centre de rencontres pour les femmes, hĂ©bergeant des associations fĂ©ministes et Sophia, un rĂ©seau de coordination des Ă©tudes fĂ©ministes.
  • 2002 : crĂ©ation de l’Institut pour l'Ă©galitĂ© des femmes et des hommes, une institution publique fĂ©dĂ©rale belge qui a pour mandat de garantir et de promouvoir l’égalitĂ© des femmes et des hommes, de combattre toute forme de discrimination et d’inĂ©galitĂ© basĂ©e sur le sexe.
  • 2003 : paritĂ© et alternance dans les listes Ă©lectorales en Belgique
  • 2005 : rencontre mondiale des femmes pour l'Ă©valuation de Beijing + 10.

Notes et références

  1. Iris Flagothier, « L’Union des Femmes de Wallonie, entre revendications féministes et maintien du rôle traditionnel de la femme dans l’entre-deux-guerres », Analyse de l’IHOES, n°185 (21 juin 2018), p. 2.
  2. Eliane Gubin et ValĂ©rie Piette, « Les employĂ©es Ă  Bruxelles (xixe s.-1960) ou la victoire de la travailleuse indĂ©sirable », dans Femmes et villes, Presses universitaires François-Rabelais, coll. « Perspectives Villes et Territoires », (ISBN 978-2-86906-324-2, lire en ligne), p. 379–398
  3. Cahiers du GRIF, « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 20814-zzfre (consulté le )
  4. « Les Cahiers du GRIF (1973-1997) | Institut du Genre », sur institut-du-genre.fr (consulté le )
  5. C’est-à-dire du ressort du niveau fédéral en Belgique, et non pas du niveau des communautés ou des régions

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Marie-ThĂ©rèse Coenen, Pas Ă  pas, L'histoire de l'Ă©mancipation de la femme en Belgique, SecrĂ©tariat d'État Ă  l'Émancipation sociale, Bruxelles, 1991
  • Joyca Leplae, Quelques dates importantes dans l'histoire du fĂ©minisme belge, RoSa, dossier no 1,
  • Hedwige Peemans-Poullet, Femmes en Belgique (XIXe-XXe siècle), (recueil d'articles), tome I, UniversitĂ© des Femmes, Bruxelles, 1991
  • Suzanne Van Rokeghem, Jeanne Vercheval-Vervoort et Jacqueline Aubenas, , Des Femmes dans l'histoire en Belgique, depuis 1830, Éditions Luc Pire, Bruxelles, 2006
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