Marguerite De Riemaecker-Legot
Marguerite De Riemaecker-Legot, née Marguerite Victorine Zéphirine Anne Legot, le à Oudenaarde, et morte le à Bruxelles, est une femme politique belge sociale-chrétienne.
Marguerite De Riemaecker-Legot | |
Fonctions | |
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Ministre belge de la Famille et du Logement | |
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Gouvernement | Gouvernement Harmel Gouvernement Vanden Boeynants I |
Prédécesseur | Josephus Custers |
Successeur | Gustave Breyne |
Biographie | |
Nom de naissance | Marguerite Victorine ZĂ©phirine Anne Legot |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oudenaarde (Belgique) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Bruxelles (Belgique) |
Nationalité | Belge |
Parti politique | Parti social-chrétien (unitaire), puis Christelijke Volkspartij |
Diplômé de | Université de Gand |
RĂ©sidence | Ville de Bruxelles |
Elle occupe, de 1965 à 1968, le poste de ministre de la Famille et du Logement, au sein des gouvernements Harmel et Vanden Boeynants I, étant ainsi la première femme ministre belge. En 1974, elle est nommée ministre d'État, étant ainsi la première femme ministre d'État.
Biographie
Marguerite Legot est née le à Oudenaarde, en Flandre-Orientale[1], elle fait ses études primaires chez les « sœurs Bernardines ». Elle suit les humanités gréco-latines au « nouveau bois » à Gand et c’est ensuite à l’université de Gand qu’elle suivra des études de droit. Elle sera secrétaire de la sénatrice Maria Baers, stagiaire au barreau de Bruxelles et chargée de cours de droit civil et constitutionnel à l'École sociale de la rue de la Poste à Schaerbeek actuellement ISFSC et cela jusqu’en 1946.
Le , elle épouse Jules De Riemaecker, ingénieur chimiste agricole. Ils ont deux fils.
En 1945, elle est nommée attachée de cabinet du ministre des victimes de guerre, Henri Pauwels et en même temps commissaire d’État auprès ce même ministère. Pour les élections de 1946, le PSC-CVP est à la recherche de jeunes recrues dynamiques pour sa liste électorale. Après de longues hésitations et les encouragements de son mari et de Maria Baers, elle accepte d’y figurer. Lors de ces élections, le , le PSC-CVP fait un très bon score avec plus d’un million de voix sur 2.5 millions d’électeurs (exclusivement masculins). Il dispose de 92 sièges au Parlement et elle est élue : elle devient ainsi la première femme députée CVP de l’arrondissement de Bruxelles à la Chambre des Représentants.
Elle fait partie des trois femmes Ă©lues lors du scrutin de 1946, alors que les femmes n'ont pas encore le droit de vote Ă cette Ă©lection[2].
En , elle a son premier fils, qui reçoit, pour la circonstance, les initiales du CVP pour ses prénoms : Christian Vincent Paul.
Elle s’attaque aux problèmes auxquels elle a été confrontée en tant que jeune juriste et jeune femme. Ainsi le , elle rapporte le projet de loi « autorisant la femme à exercer la profession d’avoué », en elle rapporte un projet de loi « autorisant la femme à exercer les fonctions d’avocat à la cour de cassation », et un autre concernant « l’accès des femmes à la magistrature ». En , elle dépose un projet de loi « visant à assurer l’égalité de l’homme et de la femme dans le droit d’accéder aux fonctions publiques ».
Elle défendra également les droits des femmes, comme membre de la commission d’étude pour la révision du code civil en concernant les devoirs et droits mutuels des époux. Elle cosignera aussi la proposition de loi du CVP reconnaissant ne droit de vote aux femmes égal à celui des hommes. En , elle dépose un projet de loi qui aboutira à l’ouverture de la Caisse d’Épargne prénuptiale, en elle dépose un projet de loi concernant l’exercice de la puissance paternelle, un second concernant la modification de l’art. 266bis du code civil en matière de divorce, un troisième concernant la modification de l’art. 311bis du code civil en matière de séparation de corps et de biens et enfin, elle rapporte un projet de loi concernant la modification de l’art 1444 du code civil en matière de séparation de biens. En , elle dépose un projet de loi visant à la création de l’Institut national d’Études familiales et démographiques.
Elle participe activement aux discussions concernant les allocations familiales en rapportant le projet de loi modifiant la loi du en matière d’allocations familiales pour les salariés. En 1948, elle devient vice-présidente du Conseil Supérieur de la Famille et présidente de la section économique et sociale du même conseil.
Ses efforts pour améliorer la place de l’enfant dans la société ainsi que la protection de la jeunesse n’ont pas été des moindres.
C’est ainsi qu’en elle rapporte le projet de loi concernant la légitimation des enfants dont les parents ont contracté mariage à l’étranger pendant la guerre. En , elle rapporte un projet de loi visant à l’élargissement du champ d’application de la loi du concernant la protection de la jeunesse. En , elle rapporte un projet de loi sur la préservation morale de la jeunesse. En , elle rapporte un projet de loi modifiant la loi sur le travail des femmes et des enfants. En , elle dépose un projet de loi concernant la création d’une « Police Spéciale de la Jeunesse ». En , elle dépose un projet de loi pour la création du « Fonds National pour la protection de la jeunesse ». Le , elle rapporte le projet de loi relatif à l’adoption déposé par Pierre Harmel. Elle participe aux discussions concernant l’enfance délinquante (1957) et la protection de l’enfance (1958 & 1962). Elle est aussi présidente du centre de contact avec la jeunesse au CVP. Elle est également très active dans l’amélioration de la politique sociale. Elle est à la base d’une série d’amendements à la proposition de loi modifiant la loi du concernant le contrat de travail (1951), au projet de loi sur la gestion d’organismes d’intérêts publics, de sécurité sociale et de prévention sociale (1960), au projet de loi relatif à la pension de retraite et à la survie des ouvriers et des employés (1962). Elle prend part à une série de discussions concernant la prostitution (1947) et au régime de l’alcool (1957). Elle rapporte le projet de loi concernant les modifications et compléments à la loi du concernant le contrat d’employé, le projet de loi concernant la hausse du plafond salarial pour le calcul des allocations familiales, le projet de loi amendant la loi du concernant la pension de retraite et de survie des employés
Hormis son travail de parlementaire, elle est en même temps déléguée du gouvernement auprès de l’ONU (1951) et auprès de la Conférence internationale du Travail à Genève de 1951 à 1954.
Le , elle devient la première femme secrétaire de la Chambre[1], fonction qu’elle occupera jusqu’en 1958, lorsqu’elle devient alors la première femme belge à siéger au Parlement européen à Strasbourg, depuis sa création en 1958 jusqu’en . Pour des motifs familiaux elle quitte Strasbourg et redevient Secrétaire de la Chambre de 1961 à 1966. Le , elle devient la première femme ministre en Belgique. Elle fait passer un projet de loi, le , « en vue d’encourager l’initiative privée à la construction d’habitations sociales et à l’acquisition de petites propriétés terriennes », modifiant ainsi la loi De Taeye du .
De retour à la Chambre des Représentants en , elle rapporte, le , une proposition de loi modifiant la loi du relative à la protection de la jeunesse, rédigée conjointement avec M. Terwagne, traitant de la maternité. Le , elle rapporte une proposition de loi concernant « les conditions d’admissibilité du divorce par consentement mutuel ». Le , elle rapporte un projet de loi créant un « Fonds National pour la protection sociale de la jeunesse ». Le , elle rapporte une proposition de loi modifiant la loi du relative à la protection de la jeunesse en vue de faciliter les poursuites en matière de roulage. Elle participe à une série de discussions portant sur la protection de la jeunesse et le statut de la femme (), ainsi que sur le contrôle des naissances, l’avortement et l’emploi de contraceptifs ().
Lors des élections communales d’, elle est élue et devient conseillère communale de la ville de Bruxelles. À la suite de la démission de Mérinette Van den Heuvel le , elle est nommée échevine de l’État Civil et des Cultes de la ville de Bruxelles.
Par l’arrêté royal du , elle est nommée Ministre d’État, devenant ainsi la première femme à accéder à ce titre, qui consacrait en même temps ses 30 années de carrière politique[1].
Aux élections communales de , elle est réélue et commence un nouveau mandat : cette fois-ci comme Échevine des Travaux publics, de l’Architecture, des Plantations et Jardins. Elle ne finira pas ce mandat car, à la suite d'un cancer contre lequel elle luttera pendant six mois, elle meurt le .
Au cours de sa carrière politique elle a accumulé les « premières » :
- Première femme députée du CVP de l’arrondissement de Bruxelles à la Chambre des Représentants.
- Première femme députée du CVP à l’ONU.
- Première femme députée du CVP à la commission Internationale du travail.
- Première femme Secrétaire de la Chambre des Représentants.
- Première femme belge à siéger au Parlement Européen.
- Première femme Ministre en Belgique.
- Première femme Ministre d’État.
Elle repose au cimetière de Laeken.
Articles connexes
DĂ©corations
DĂ©corations belges
Elle est[1]:
- Grand Croix de l'ordre de LĂ©opold II
- Commandeur de l'ordre de LĂ©opold
- Officier de l'ordre de LĂ©opold
Décoration étrangère
- Grand Croix de l'ordre du MĂ©rite du Cameroun[1]
Commémoration
Une pièce commémorative belge en euros à son effigie est réalisée en 2015[2].
Notes et références
- (nl-BE) « DE RIEMAECKER-LEGOT », sur ars-moriendi.be (consulté le ).
- Laura, « Une pièce de 5 euros à l'effigie de la première femme ministre belge », .