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Christianisme celtique

Le christianisme celtique (ou « chrĂ©tientĂ©s celtiques ») est un mode d’organisation de la vie religieuse, au sein du christianisme d’Occident. À l'inverse du systĂšme romain, il est fondamentalement dĂ©centralisĂ©. Il apparaĂźt au ve siĂšcle, connaĂźt son apogĂ©e au vIIe siĂšcle, et s’éteint au xIIe siĂšcle. On peut y distinguer deux cultures : la culture brittonique (de langue brittonique) et la culture scottique, ou gaĂ©lique (de langue gaĂ©lique), ou christianisme irlandais.

Saint Colomban, vĂȘtu d'une tunique blanche recouverte de la coule ou d'une melote[1], et portant la tonsure celtique (partie antĂ©rieure du crĂąne rasĂ©e, tandis que les cheveux sont gardĂ©s trĂšs longs sur la nuque) (VallĂ©e des Saints).

Le christianisme celtique, d’une orthodoxie reconnue[2], est d’abord circonscrit aux terres peu ou pas du tout romanisĂ©es, et vierges d'invasions germaniques (Ouest de la Bretagne insulaire, Ouest de la Bretagne armoricaine, Irlande). Au vIIe siĂšcle, grĂące aux missionnaires irlandais (Gaels), il connaĂźt un fulgurant essor en Occident, jusqu’en Italie et en Germanie.

Contexte

Dans l’empire romain, depuis ThĂ©odose (347-395), le christianisme est la religion officielle et exclusive. L’empereur est le protecteur du christianisme tandis que le pape est le grand pontife des chrĂ©tiens, le chef des Ă©vĂȘques. C’est lui qui prĂ©side les conciles ƓcumĂ©niques. À la mort de ThĂ©odose, l’empire est scindĂ© en empire d'Orient et empire d'Occident.

En 476, l’empire romain d’Occident disparaĂźt[3]. Le christianisme lui survit dans bon nombre des royaumes barbares qui se constituent (l’üle de Bretagne, quant Ă  elle, revient au paganisme). Mais les Ă©vĂȘques de ces royaumes cessent de prĂȘter serment Ă  l’empereur (l’empereur d’Orient a virtuellement l’Occident sous sa coupe). Et de nombreux Ă©vĂȘques barbares marquent encore plus leur diffĂ©rence[4] en restant fidĂšles Ă  la doctrine arienne, dĂ©finitivement condamnĂ©e par le concile de Constantinople en 381. Les « Églises » (communautĂ©s citadines, ancĂȘtres des diocĂšses) des royaumes barbares sont nationales[5]. Leurs Ă©vĂȘques prĂȘtent serment au souverain de leur royaume.

Dans les royaumes celtiques comme dans tous les nouveaux royaumes, le christianisme est national. Il aide les peuples Ă  affirmer leur identitĂ©, face aux tentatives de colonisation (guerriĂšre ou culturelle). Si les peuples de la façade atlantique adoptent contre toute attente la religion de l’ennemi romain, c’est parce que l’empire d’Occident n’est plus lĂ  pour les menacer et c’est parce que Constantinople, au ve siĂšcle, leur paraĂźt trop Ă©loignĂ©e pour reprĂ©senter un danger (l’empereur d’Orient n’engage une reconquĂȘte de l’Occident qu’au vIe siĂšcle). L’éloignement gĂ©ographique permet d’évacuer toute rĂ©fĂ©rence Ă  l’empereur. Il permet d’éviter les querelles dogmatiques, chĂšres aux Ă©vĂȘques. Enfin, il permet au christianisme de s’adapter Ă  la sensibilitĂ© locale (chose permise et courante, dans les premiers temps du christianisme, pourvu que le dogme soit respectĂ©).

Toute l’histoire du christianisme celtique, comme celle du christianisme, est bien entendu marquĂ©e par ses rapports avec le bras sĂ©culier[6].

Organisation

DĂ©pourvus de villes[7], l'Hibernie et la CalĂ©donie ne peuvent imiter le mode d'organisation rĂ©pandu dans les pays romanisĂ©s (une communautĂ© urbaine, groupĂ©e autour d’un Ă©vĂȘque[8]). Le christianisme irlandais est rural et n’a pas d’évĂȘques, pas de clergĂ© sĂ©culier, mais des moines et des ermites. Chaque abbĂ© (ou chaque ermite) est totalement indĂ©pendant. On ne peut donc parler d’« Églises » comme dans les pays romanisĂ©s[9]. La dĂ©nomination de « chrĂ©tientĂ©s celtiques » a Ă©tĂ© proposĂ©e par dom Gougaud[10]. Elle a Ă©tĂ© reprise par Olivier Loyer[11]. Bien que tardant Ă  s’imposer, l’expression semble plus appropriĂ©e que « christianisme celtique ». Car il s’agit ici de communautĂ©s indĂ©pendantes, non d’un appareil centralisĂ©, non plus d’une communion hĂ©rĂ©tique ou schismatique.

Moines

MonastĂšre celtique de Skellig Michael et ses cellules en forme de ruches dotĂ©es d'une seule ouverture qui sert Ă  la fois de porte et de fenĂȘtre, voire de cheminĂ©e.
Abbaye de Bangor fondée en 558, avec son enclos et ses huttes.

Les premiers monastĂšre celtiques, entre le Ve VIIIe siĂšcle, s'Ă©tablissent le plus souvent sur des Ăźles, dans des vallĂ©es ou sur les zones frontiĂšres qui offrent des lieux de retraite recherchĂ©s, comme le montrent les ruines de ces architectures, alors que les sources littĂ©raires sur ces Ă©tablissements cĂ©nobitiques sont rares : ils s'implantent principalement sur l'Ăźle de Bretagne (sud du Pays de Galles et basse vallĂ©e de la Severn), en Irlande (Ulster et voisinage du Shannon) et en Armorique (vallĂ©e du Trieux et archipel de BrĂ©hat). Leur importance varie selon la rĂ©putation de celui qui en est le fondateur. Ils n'ont rien en commun avec les abbayes mĂ©diĂ©vales, formĂ©es de bĂątiments Ă  usage collectif (rĂ©fectoire, dortoir
) articulĂ©s autour d'un cloĂźtre central bordĂ© au nord ou au sud par une Ă©glise. Les cellules (en) rondes des moines, dispersĂ©es dans l'enclos monastique ou disposĂ©es en cercle autour de celle de l'abbĂ©, sont des huttes de branchages, ou des constructions plus solides en pierres sĂšches lorsque le matĂ©riau ligneux manque. Il n'y a ni cloĂźtre, ni rĂ©fectoire. Les offices sont cĂ©lĂ©brĂ©s en plein air oĂč les moines se rassemblent autour d'un autel portatif pour cĂ©lĂ©brer de lieux en lieux. L'Ă©tablissement monastique renferme, selon la surface disponible, un ou plusieurs oratoires qui constituent les seuls Ă©difices Ă  usage collectif[12].

En Irlande et en Bretagne insulaire, de grands monastĂšres peuvent compter jusqu’à 3 000 moines[13]. Le maĂźtre absolu du monastĂšre est l’abbĂ©[14]. En tant que chef de missionnaires, il est le descendant de saint Pierre (le chef des apĂŽtres), et n’a de comptes Ă  rendre qu’à ce mĂȘme saint Pierre[15]. Les abbĂ©s sont Ă©gaux entre eux et chaque monastĂšre est indĂ©pendant. Les monastĂšres jouent un rĂŽle important dans l’organisation de la vie Ă©conomique[16]. Certains abbĂ©s, proches d’un souverain, jouent un rĂŽle-clĂ© dans la vie politique.

Vers 620, apparaissent les monastÚres doubles, qui renouent avec la tradition originelle du cénobitisme chrétien, celle de saint PacÎme (292-348).

Ermites

La Bretagne armoricaine[17] prĂ©sente une figure originale[7], au sein du christianisme celtique. Elle n’a, Ă  l'Ă©poque de l'Ă©migration bretonne en Armorique, pratiquement pas de monastĂšres. Des ermites s’isolent, chacun en un site privilĂ©giĂ©. Chacun a la charge d’un certain nombre de familles, elles-mĂȘmes dispersĂ©es. Ainsi se forme la paroisse rurale (le plou[7], du latin plebs, le peuple). Les historiens ont longtemps privilĂ©giĂ© l'hypothĂšse selon laquelle cette Ă©migration Ă©talĂ©e dans le temps Ă  partir du Ve siĂšcle, Ă©tait liĂ©e uniquement Ă  la colonisation de la Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons. Il s'agit en fait Ă  l'origine d'un mouvement diffus de moines d'origine aristocratique formĂ©s au pays de Galles ou d'Irlande, qui Ă©migrent par vagues successives pour des raisons encore mal connues, et qui parcourent l'Armorique en y diffusent un christianisme celtique. Pour ce qui concerne le clergĂ©, on a parlĂ© de "saints organisateurs" et Pol AurĂ©lien apparaĂźt ĂȘtre l'un d'eux. Ce christianisme insulaire rencontre en Armorique non un christianisme organisĂ© autour du rĂŽle des Ă©vĂȘques comme dans le reste de la Gaule, mais des communautĂ©s paysannes rassemblĂ©es en hameaux, ce qui fractionne les communautĂ©s religieuses et explique la multiplication des lieux de cultes liĂ©s Ă  ces ermitages puis Ă  des monastĂšres et des paroisses (d'oĂč les appellatifs toponymiques en Plou- ou Lan). Les guerres de religion du XVIe siĂšcle relancent la littĂ©rature hagiographique bretonne, les catholiques ouvrant des enquĂȘtes sur la vie des saints, et n'hĂ©sitant pas Ă  Ă©liminer un certain nombre de personnages sur le territoire, en les assimilant Ă  des saints plus connus[18].

Origine

L’origine de ces chrĂ©tientĂ©s celtiques sans Ă©vĂȘques n’est pas Ă©lucidĂ©e. Une vieille lĂ©gende, attribuant Ă  saint Martin (Ă  la fois moine, ermite et Ă©vĂȘque) la conversion, l'ordination et la consĂ©cration du druide armoricain Corentin, ne trouve plus d’écho de nos jours[19]. Deux hypothĂšses sont soulevĂ©es, sans que l’une puisse prendre le pas sur l’autre : 

  • Des druides celtes voyageant en Orient, berceau du christianisme, auraient Ă©tĂ© en contact avec le monachisme oriental.
  • Les idĂ©es de monachisme et d’ascĂ©tisme seraient venues de Gaule, via l’Armorique, jusque dans la Bretagne insulaire.

Illtud

La mission de saint Patrick (situĂ©e approximativement de 432 Ă  461) est antĂ©rieure Ă  celle d’Illtud (situĂ©e approximativement de 447 Ă  522). Mais Patrick, Britton romanisĂ©[20], est rattachĂ© — tout comme PĂ©lage[21] ou Palladius — Ă  l’histoire de l’Église romaine et de ses Ă©vĂȘques citadins, non Ă  celle du christianisme celtique et de ses monastĂšres ruraux. Les abbĂ©s irlandais ne se rĂ©clament jamais de Patrick.

Dans le courant proprement « chrĂ©tientĂ©s celtiques », la figure la plus ancienne que l’on connaisse est celle de saint Illtud[13]. Pour Illtud comme pour d'autres personnages de ces temps anciens, il est bien entendu hasardeux de prĂ©tendre dĂ©mĂȘler ce qui est lĂ©gendaire de ce qui est authentique. Illtud serait nĂ© vers 425, peut-ĂȘtre en Bretagne armoricaine[22] (« dans le LĂ©on », prĂ©cisent certains, tel Alain Croix). Il serait mort vers 522, au pays de Galles[23]. Illtud est formĂ© dans la vieille Ă©cole d’Enez Lavre[24] (Ăźle Lavrec, ou Ăźle de Lavret), au nord de la Bretagne armoricaine. Cette Ă©cole est alors dirigĂ©e par Budog. Au-delĂ , la filiation se perd. On ignore si Budog est rĂ©ellement chrĂ©tien. On ignore par consĂ©quent si son Ă©cole d’Enez Lavre est dĂ©jĂ  chrĂ©tienne. On ignore mĂȘme si, dans la premiĂšre moitiĂ© du ve siĂšcle, le christianisme a dĂ©jĂ  touchĂ© l’ouest de la Bretagne armoricaine. Illtud a trĂšs bien pu ĂȘtre converti durant un voyage (on sait par exemple qu’il a rencontrĂ© saint Germain d'Auxerre). En l’état actuel des connaissances, Illtud peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le pĂšre des chrĂ©tientĂ©s celtiques.

Expansion dans les royaumes celtiques

Ynis Byr

Homme de vastes connaissances religieuses, mathĂ©matiques, littĂ©raires et philosophiques, Illtud est le fondateur, au milieu du ve siĂšcle, du monastĂšre de Llanilltud et de l’école monastique d’Ynis Byr[25], tous deux au sud de l’actuel pays de Galles.

On attribue Ă  Illtud la formation de nombreux missionnaires, qui vont accomplir la pĂ©rĂ©grination, voyage par-delĂ  les mers[26], dans la tradition celtique. Depuis Ynis Byr, ils s’égaillent dans tout le pays de Galles, vers le Kernow et la Bretagne armoricaine, pays qui depuis toujours pratiquent de nombreux Ă©changes par voie de mer. Seule l’Irlande, oĂč le druidisme reste vivace, se montre rĂ©tive Ă  toute approche par le sud-est. Eanna (Enda), disciple d’Illtud, dĂ©cide alors d’essayer par l’ouest.

Killeany

Eanna et ses onze compagnons prennent la mer pour aller fonder[27] dans les üles d’Aran, à l’ouest de l’Irlande, le monastùre de Killeany (490).

Les moines de Killeany rĂ©ussissent enfin Ă  pĂ©nĂ©trer dans l’üle d’Irlande. Ils entreprennent de l’évangĂ©liser, ne trouvant pas trace[28] de structures laissĂ©es par les deux tentatives antĂ©rieures (ni par celle de Palladius[29], en 431, ni par celle de Patrick[30]). L’Irlande va rapidement se couvrir de monastĂšres, comme Clonard (520) Ă  l’est, Clonmacnoise (545) au centre, et Bangor (559) au nord-est.

Iona

En 563, l’Irlandais Colum Cille (ou Columkill, ou Colomba), formĂ© Ă  Clonard[13], fonde[31] un monastĂšre Ă  Iona, une Ăźle trĂšs septentrionale, dans le royaume de Dal Riada. Ce royaume est situĂ© Ă  l’ouest de la CalĂ©donie. Il se distingue par la langue. Ses habitants parlent le gaĂ©lique, tout comme les Irlandais. Tandis que leurs voisins de l’est (que l’on regroupe par commoditĂ© sous le nom de CalĂ©doniens[32]) ont leur langue Ă  eux, fort mal connue. Et que leurs voisins du sud, Brittons, parlent le brittonique.

Le monastĂšre d’Iona va jouer un rĂŽle important dans l’évangĂ©lisation de l’üle de Bretagne[33].

Deux cultures celtiques

On distingue dĂ©sormais deux cultures, dans le christianisme celtique[34]. Elles couvrent respectivement les zones oĂč se parlent les deux langues cousines : le brittonique et le gaĂ©lique. Mais la diffĂ©rence n’est pas seulement d’ordre linguistique[35]. Elle concerne surtout l’attitude Ă  tenir face aux envahisseurs germaniques.

Culture brittonique

Sous la poussĂ©e germanique il n’y a bientĂŽt plus, en fait de royaumes brittoniques, que celui de Bretagne armoricaine et ceux de l’ouest de la Bretagne insulaire (Strathclyde, Cumbria, actuel pays de Galles, Kernow). Dans l’üle de Bretagne, aprĂšs la dĂ©faite de Caer Legion (615), Brittons du nord et Brittons du sud se trouvent sĂ©parĂ©s. Le christianisme des Brittons du sud (Bretagne armoricaine, pays de Galles et Kernow[36]) est celui que nous connaissons le mieux.

Les royaumes brittoniques de l’ouest de la Bretagne insulaire (zones montagneuses[37]) ont rĂ©sistĂ© aux Romains. Ils rĂ©sistent maintenant[38] aux paĂŻens angles et saxons, installĂ©s dans les plaines romanisĂ©es de l’est[39]. Les religieux chrĂ©tiens de ces royaumes brittoniques dĂ©veloppent un patriotisme farouche, qui interdit toute compromission avec les souverains ennemis. Les saints brittons sont des missionnaires, mais ils se refusent Ă  sortir de la sphĂšre brittonique[40]. Deux Ă©vĂ©nements illustrent cette attitude : l’entrevue du chĂȘne et le massacre de Bangor-is-y-coed.

L’entrevue du chĂȘne

Au vIe siĂšcle, Aethelbert, roi du Kent, Ă©pouse Berthe[41], une princesse chrĂ©tienne, une franque. Ce qui permet au « moine noir » Augustin, venu de Rome en 597, de pĂ©nĂ©trer dans le Kent, terre paĂŻenne[42]. Le bĂ©nĂ©dictin Augustin prend contact, lors de l’entrevue du chĂȘne[43] (603), avec Dinoot[44], abbĂ© de Bangor-is-y-coed[45]. Dinoot, ne voyant dans cette approche qu’une tentative de colonisation de Brittons par des Anglo-Saxons[46], saisit le premier prĂ©texte pour claquer la porte[47].

Le massacre de Bangor-is-y-coed

La bataille de Caer Legion (Chester) oppose, en 615, une coalition de Brittons Ă  Æthelfrith, roi de Northumbrie. Les 1 200 moines du proche monastĂšre de Bangor-is-y-coed prient, sur une colline dominant le combat, pour le succĂšs de leurs compatriotes. Ayant remportĂ© la victoire, Æthelfrith les fait tous massacrer[48].

Culture gaélique (ou scottique)

On appelle Gaels, ou Scots, les peuples de langue gaĂ©lique, c’est-Ă -dire ceux d’Irlande et du Dal Riada. SĂ©parĂ©s des Anglo-Saxons par la mer et par les royaumes brittoniques, les religieux irlandais ont une perception radicalement diffĂ©rente de celle des moines brittons[49] : on ne saurait mieux, selon eux, protĂ©ger l’Irlande chrĂ©tienne d’une invasion paĂŻenne qu’en allant nouer des contacts privilĂ©giĂ©s avec les souverains d’origine germanique. Infatigables voyageurs, ils vont conquĂ©rir l’Occident, selon trois axes d’évangĂ©lisation.

ÉvangĂ©lisation des CalĂ©doniens

L’évangĂ©lisation de la CalĂ©donie est entreprise par les moines du monastĂšre d’Iona (Colomba d'Iona).

ÉvangĂ©lisation des Continentaux

En Occident, selon les historiens spĂ©cialistes de cette Ă©poque, le christianisme se trouve dans un bien triste Ă©tat de dĂ©solation. Seules les villes sont rĂ©ellement christianisĂ©es[50]. L’évangĂ©lisation n’est pas la prĂ©occupation majeure de l’épiscopat[51]. Le monachisme existe, mais anecdotique et dĂ©cadent. Les moines noirs (moines observant la rĂšgle de BenoĂźt de Nursie, et que l’on appellera au xIIe siĂšcle les BĂ©nĂ©dictins) ont vu leur monastĂšre de Monte Cassino dĂ©truit par les Lombards. Ils sont rĂ©fugiĂ©s dans le palais du Latran[52], auprĂšs de l’évĂȘque de Rome.

L’impulsion dĂ©cisive est donnĂ©e par Colomban[53] (540-615, Ă  ne pas confondre avec Colum Cille, parfois appelĂ© Colomba), formĂ© au monastĂšre de Bangor, au nord-est de l’Irlande. DĂ©barquant sur le continent Ă  la fin du VIe siĂšcle[54], il entreprend un impressionnant pĂ©riple[55]. Colomban, selon Olivier Loyer, « Ă©tait l’homme nĂ©cessaire pour secouer cette terre mĂ©rovingienne de sa torpeur religieuse, lui rĂ©vĂ©ler sa turpitude, lui apprendre les voies de la perfection monastique. Il fallait ce levain[56]. » Colomban fonde, entre autres, le monastĂšre de Luxeuil (590), dont le puissant rayonnement s’étend sur les trois royaumes des Francs. Et celui de Bobbio[57] (614), dans le royaume des Lombards, autrement dit en terre arienne. Ses disciples s’attachent Ă  Ă©vangĂ©liser les Alamans. Colomban est bientĂŽt suivi d’une multitude de missionnaires irlandais. CriblĂ©es de monastĂšres irlandais[58] tout au long du vIIe siĂšcle, les campagnes d’Occident sont enfin christianisĂ©es[59], six siĂšcles aprĂšs l’Orient. « Tandis qu’à l’époque palĂ©ochrĂ©tienne, dit Gabriel Fournier, et encore pendant une partie du vIe siĂšcle, le saint par excellence avait Ă©tĂ© l’évĂȘque, dĂ©sormais le moine le remplaça dans ce rĂŽle auprĂšs de l’opinion chrĂ©tienne[60]. » Le dernier monastĂšre irlandais fondĂ© sur le continent est celui de Ratisbonne[61], en 1090.

Pays par pays, on peut aujourd'hui juger de l’importance relative des missions irlandaises, par le nombre de saints d’origine irlandaise : 115 en Allemagne, 45 en France, 36 en Belgique et 13 en Italie[61].

ÉvangĂ©lisation des Angles

L’üle de Bretagne, aprĂšs le dĂ©part des Romains en 407[62], est retournĂ©e au paganisme, malgrĂ© les efforts sporadiques de religieux continentaux pour y reprendre pied.

Les moines d’Iona, en 616, avaient accordĂ© asile aux enfants royaux de Northumbrie fuyant un usurpateur. En remerciement, dix-neuf ans plus tard, Aidan, moine d’Iona, peut aller dans ce pays fonder le monastĂšre de Lindisfarne[63]. Lequel a tĂŽt fait d’essaimer[64], non seulement en Northumbrie, mais dans les deux autres royaumes angles.

Le royaume jute et les trois royaumes saxons, au sud-est de l’üle, restent quant Ă  eux hostiles Ă  toute pĂ©nĂ©tration du christianisme, n’y voyant qu’une tentative d’hĂ©gĂ©monie, tantĂŽt des Francs ou de l’empire romain (quand ce sont des religieux continentaux qui essaient d’entrer), tantĂŽt des Angles (quand ce sont des moines irlandais qui essaient d’entrer).

Synode de Whitby

L’évĂȘque de Rome

L’évĂȘque de Rome, cernĂ© de Lombards ariens, mĂ©tropolitain d’une Italie suburbicaire partie en peau de chagrin et dĂ©chirĂ©e par un schisme[65], est dans une trĂšs inconfortable situation. L’empereur d’Orient a reconquis l’Italie[66], dont il rĂ©ussit Ă  conserver une partie. L’évĂȘque de Rome est soumis Ă  l’autoritĂ© de l’exarque de Ravenne et Ă  celle d’un empereur qui se dĂ©fie de lui. L’évĂ©nement le plus dramatique de cette pĂ©riode est l’arrestation en 653 de Martin Ier[67], Ă©vĂȘque de Rome. Il est jugĂ© Ă  Constantinople, puis exilĂ© Ă  Cherson, en CrimĂ©e. On l’y laisse mourir de privations et de mauvais traitements[68].

MĂ©prisĂ©s, malmenĂ©s, mais forts de leur Ă©loignement de Constantinople[66], les Ă©vĂȘques de Rome commencent Ă  envisager la carte barbare[69] (Lombards, Francs ou Anglo-Saxons), qui pourrait leur offrir une place prĂ©pondĂ©rante au sein de la chrĂ©tientĂ©.

Les abbés irlandais

Au faĂźte de leur puissance et de leur rayonnement, les abbĂ©s irlandais dominent l’Occident. Ils rendent vie aux campagnes, rĂ©inventant des circuits qui Ă©vitent les villes (administrĂ©es par les Ă©vĂȘques) et les voies romaines. Les richesses considĂ©rables de leurs monastĂšres commencent Ă  susciter des convoitises. Venus d’une terre jamais conquise, issus d’un peuple jamais soumis, Ă©gaux entre eux, les abbĂ©s irlandais ne font allĂ©geance Ă  personne. Surtout pas Ă  l’empereur. Ils ne mettent jamais les pieds dans un concile.

Ils sont des ascĂštes, qui se posent en modĂšles. Se dĂ©sintĂ©ressant des querelles dogmatiques, ils ne prĂȘtent pas le flanc aux attaques des Ă©vĂȘques continentaux. Et le fait est que, dans les plus intenses moments de la lutte qui les oppose aux Ă©vĂȘques continentaux, ils ne sont jamais taxĂ©s d’hĂ©rĂ©sie[70].

Lorsqu’une offensive des Continentaux est menĂ©e par Wilfrid pour prendre pied dans l’üle de Bretagne, les griefs soulevĂ©s sont la forme de la tonsure et le mode de calcul de la date de PĂąques[71].

Le synode

Pour dĂ©battre de ces deux points, un synode aurait Ă©tĂ© rĂ©uni[72] en 664, Ă  Streanaesharch (Whitby), sous la prĂ©sidence[73] d’Oswy, roi de Northumbrie. Le dĂ©bat aurait opposĂ© les abbĂ©s irlandais (reprĂ©sentĂ©s par Colman, abbĂ© de Lindisfarne) au parti des Ă©vĂȘques continentaux (reprĂ©sentĂ©s par Wilfrid).

Wilfrid, transfuge de Lindisfarne[40], arrive du continent, aprĂšs bien des aventures, sans qu’il soit possible de dĂ©mĂȘler s’il est, Ă  ce moment-lĂ , dĂ©pĂȘchĂ© par ÉbroĂŻn, maire du palais de Neustrie, par les Ă©vĂȘques gaulois ou par Vitalien, Ă©vĂȘque de Rome.

Le roi Oswy est fort de la terreur qu’il inspire sur le plan militaire, et fort du soutien de Colman qui lui garantit l'appui des abbĂ©s irlandais et une relative neutralitĂ© des religieux brittons. Oswy est alors en position de devenir bretwalda[74], c’est-Ă -dire haut roi de toute l’üle. Il veut profiter de ce synode pour affirmer son autoritĂ©[75], en affirmant celle de son alliĂ© Colman[76]. Mais — tout comme fit Constantin, au concile de NicĂ©e[77] — il finit par dĂ©savouer son favori.

MĂȘme s’il paraĂźt de portĂ©e locale, le synode de Whitby est une date importante, car il marque la premiĂšre dĂ©faite des moines irlandais, alors Ă  leur apogĂ©e[78].

Pas décisif des Continentaux

Les abbĂ©s irlandais n’ont toujours pas investi de façon significative le rĂ©duit paĂŻen du sud-est de la Bretagne insulaire. Les Continentaux y parviennent, cinq ans aprĂšs Whitby. La premiĂšre tentative, en 597, initiĂ©e par GrĂ©goire le Grand et menĂ©e par Augustin, n’avait pas connu de vrais lendemains. Celle de Vitalien a le mĂ©rite de s’inscrire dans la durĂ©e.

En 669, débarque dans le Kent une délégation de bénédictins. Trois hommes la conduisent.

  • Moine oriental (l’empereur a refusĂ© tout Italien Ă  la tĂȘte de cette mission), ThĂ©odore est consacrĂ© Ă  Rome, le , par Vitalien[79]. Il est installĂ© Ă©vĂȘque de CantorbĂ©ry en mai 669. Son Église n’est pas nationale, mais apostolique, c’est-Ă -dire soumise Ă  Rome. Il s’agit d’un pas dĂ©cisif pour l’évĂȘque de Rome. Les abbĂ©s irlandais ne peuvent plus lui contester le titre d’apĂŽtre.
  • Africain, Hadrien est imposĂ© par l’empereur. Il a, lors de sa traversĂ©e de la Gaule, des dĂ©mĂȘlĂ©s avec ÉbroĂŻn. Il fonde une communautĂ© de bĂ©nĂ©dictins Ă  CantorbĂ©ry[80].
  • Angle, transfuge de Lindisfarne, ancien compagnon d’escapade de Wilfrid, BenoĂźt Biscop vient de passer de longues annĂ©es au palais du Latran. Il fonde une communautĂ© de bĂ©nĂ©dictins (Wearmouth, 674) en Northumbrie, Ă  la mi-chemin des monastĂšres gaĂ©liques de Lindisfarne et de Whitby.

Chute

Non seulement, les abbĂ©s irlandais doivent reculer sur les points dĂ©battus au synode de Whitby, mais la rĂšgle de saint BenoĂźt (beaucoup moins dure que les rĂšgles irlandaises) est peu Ă  peu adoptĂ©e dans les monastĂšres[81], aussi bien sur le continent qu’en Bretagne insulaire et qu'en Irlande.

EntamĂ©e au dĂ©but du vIIIe siĂšcle[82], la descente est longue, mais inĂ©luctable. Les moines irlandais (ils rĂ©sistent jusqu’en 704) entraĂźnent dans leur chute les religieux brittons. Les Brittons insulaires rĂ©sistent jusqu’au milieu du vIIIe siĂšcle[83]. Aux VIIIe et IXe siĂšcles, les moines celtes gardent leur prestige de savants et de lettrĂ©s, mais ils ne dominent plus la sociĂ©tĂ©[84]. Les peuples celtes accueillent au fil des siĂšcles des vagues de religieux venus de royaumes ennemis, et finissent dominĂ©s par ces royaumes.

Les villes reprennent la prĂ©dominance qu’elles avaient au temps de l’empire d’Occident[85]. Leurs Ă©vĂȘques font de mĂȘme. Et notamment l’évĂȘque de Rome, qui a pris une nouvelle dimension en Ă©tablissant un Ă©vĂȘque apostolique par-delĂ  les mers, et se trouve ainsi mieux armĂ© pour songer Ă  un prestigieux destin. AprĂšs le grand schisme de 1054, l'Église d'Occident se dote d'une organisation interne centralisĂ©e qui va gommer la diversitĂ© des traditions locales : le centralisme Ă  la romaine marque son retour[86].

En 1153, le synode de Kells donne Ă  l’Irlande son organisation ecclĂ©siastique quasi dĂ©finitive. Il marque la fin des chrĂ©tientĂ©s celtiques[87].

Les cisterciens remplacent les moines celtes. Les terres sont redistribuĂ©es. De fausses chartes sont dressĂ©es pour fonder des titres de propriĂ©tĂ©. Et de fausses biographies sont rĂ©digĂ©es, de fausses annales sont compilĂ©es, afin de rattacher une fondation religieuse rĂ©cente Ă  l’antique tradition celtique. « On peut difficilement imaginer spoliation plus complĂšte, dit Olivier Loyer. L’ancienne Église est dĂ©membrĂ©e, ses terres sont confisquĂ©es, sa tradition est volĂ©e, cependant que la nouvelle Église se crĂ©e des lettres de naturalisation, un brevet d’anciennetĂ©[88]. »

RĂ©surrection de l'Église celtique

L'Église orthodoxe celtique est une Église non canonique, fondĂ©e en 1874, qui se considĂšre de foi orthodoxe. Elle revendique l'hĂ©ritage spirituel de l'antique Église celtique. Elle a des communautĂ©s et des monastĂšres en Grande-Bretagne, en France (en Bretagne), en Suisse, en Australie et aux Etats-Unis. En Bretagne le monastĂšre de la Sainte PrĂ©sence Ă  Saint-Dolay dans le Morbihan est affiliĂ© Ă  Église orthodoxe celtique et s'efforce de retrouver les rites et la liturgie de l'ancienne Ă©glise celtique[89].

Notes et références

  1. Manteau en peau de chĂšvre, poils en dehors.
  2. Olivier Loyer, Les Chrétientés celtiques, p. 76.
  3. Jacques Brosse, Histoire de la chrĂ©tientĂ© d’Orient et d’Occident, p. 67-70.
  4. « L’arianisme Ă©tait devenu le garant de l’identitĂ© gothique et, en dĂ©finitive, des Barbares eux-mĂȘmes face Ă  Rome. » Jacques Brosse, op. cit., p. 27. Voir aussi Jean ChĂ©lini, Histoire religieuse de l’Occident mĂ©diĂ©val, p. 39 : le succĂšs de l’arianisme tint « au caractĂšre national qui le colora trĂšs vite, puisqu’il Ă©tait Ă  la fois combattu par le pape de Rome et l’empereur de Byzance. » Et p. 42 : « Le caractĂšre Ă©troitement national de l’arianisme contribuait, entre les mains des princes, Ă  sauvegarder la cohĂ©sion de l’ethnie et s’opposait ainsi Ă  la fusion entre les envahisseurs et les populations romanisĂ©es catholiques.».
  5. Pierre RichĂ©, L’Europe barbare de 476 Ă  774, p. 168.
  6. « Et l’on sait comme l’autoritĂ© temporelle affermissait son pouvoir par le jeu de l’autoritĂ© spirituelle. » Olivier Loyer, op. cit., p. 28. Voir aussi Gabriel Fournier, Les MĂ©rovingiens, p. 92-93.
  7. Olivier Loyer, op. cit., p. 64.
  8. Jean Chélini, op. cit., p. 16.
  9. Jean Chélini, op. cit., p. 64.
  10. Dom Louis Gougaud, Les Chrétientés celtiques..
  11. Olivier Loyer, op. cit..
  12. Louis Gougaud, Les chrétientés celtiques, J. Gabalda, , p. 91.
  13. Olivier Loyer, op. cit., p. 36.
  14. Gabriel Fournier, op. cit., p. 91.
  15. De Saint-Pierre d’Iona Ă  Saint-Pierre de Bobbio, de Saint-Pierre de Killeany Ă  Saint-Pierre de Salzbourg, presque tous les monastĂšres irlandais portent le nom du premier des missionnaires. Dans la correspondance entre Colomban et Boniface IV, Ă©vĂȘque de Rome, c’est le missionnaire Colomban qui se rĂ©clame de Pierre, non Boniface.
  16. Pierre Riché, op. cit., p. 155.
  17. La Bretagne du haut Moyen Âge est ce qu’il reste de la vaste confĂ©dĂ©ration armoricaine de l’AntiquitĂ©, qui s’étendait de Dieppe Ă  Pornic, et que Jules CĂ©sar distinguait de la Gaule.
  18. Bernard Merdrignac, « Des origines insulaires de saint Paul Aurélien » dans Tanguy B., Daniel T., Sur les pas de Paul Aurélien, Colloque international Saint-Pol-de-Léon, 1991, Brest-Quimper, CRBCSAF, p. 67-77
  19. Dom Louis Gougaud, op. cit., p. 162.
  20. Olivier Loyer, op. cit., p. 23.
  21. PĂ©lage (360-422) est antĂ©rieur Ă  l’histoire des chrĂ©tientĂ©s celtiques. Il ne lui est en rien attachĂ©. Sa vie religieuse s’est dĂ©roulĂ©e Ă  Rome, en Afrique, en Palestine et Ă  Constantinople.
  22. Jacques Brosse, op. cit., p. 167.
  23. Gallois et Armoricains se disputent le lieu de sa mort, comme celui de sa naissance. Jacques Brosse, op. cit., p. 167.
  24. Pierre Riché, op. cit., p. 179.
  25. Jacques Brosse, op. cit., p. 167. Olivier Loyer, op. cit., p. 36.
  26. Olivier Loyer, op. cit., p. 70. Pierre Riché, op. cit., p. 181.
  27. Jacques Brosse, op. cit., p. 155.
  28. Jacques Brosse, op. cit., p. 153.
  29. Jacques Brosse, op. cit., p. 144.
  30. Jacques Brosse, op. cit., p. 125-127 et 145-146.
  31. Jacques Brosse, op. cit., p. 157-158.
  32. Ou Cruithnes. Ou Pictes (hommes peints). Mais tous ces noms servent, le plus souvent, Ă  recouvrir une mosaĂŻque de peuples mal connus, aux noms trĂšs divers.
  33. Jean Markale, Le christianisme celtique et ses survivances populaires, Paris, Image, , 260 p. (ISBN 978-2902702176)
  34. Olivier Loyer, op. cit., p. 21. On trouve la rĂ©partition entre « rite scotique » et « rite breton » sur la carte « ChrĂ©tientĂ©s celtiques », dans Roger HervĂ©, Yann Poupinot, Atlas historique de Bretagne, Éditions historiques de Bretagne, 1986, pl. V.
  35. Certains parlent d’une diffĂ©rence de costume (longue robe de laine blanche pour les Gaels, peau de bique pour les Brittons), mais le dĂ©tail est de moindre importance.
  36. Olivier Loyer, op. cit., p. 75.
  37. Roland Marx, Histoire de la Grande-Bretagne, p. 12.
  38. Roland Marx, op. cit., p. 13 et 18.
  39. Roland Marx, op. cit., p. 17.
  40. Olivier Loyer, op. cit., p. 29.
  41. BÚde le Vénérable, Histoire ecclésiastique du peuple anglais, p. 31.
  42. BÚde le Vénérable, op. cit., 96 et 121. Jacques Brosse, op. cit., p. 16. Roland Marx, op. cit., p. 31.
  43. BÚde le Vénérable, op. cit., 131.
  44. BÚde le Vénérable, op. cit., 132.
  45. Ne pas confondre avec d’autres Bangor, notamment le cĂ©lĂšbre monastĂšre irlandais, Ă  l’entrĂ©e du Canal du Nord.
  46. Olivier Loyer, op. cit., p. 92.
  47. Jean Chélini, op. cit., p. 108. Olivier Loyer, op. cit., p. 28-29.
  48. BÚde le Vénérable, op. cit., II, 2.
  49. Olivier Loyer, op. cit., p. 39.
  50. Gabriel Fournier, op. cit., p. 73-74.
  51. Gabriel Fournier, op. cit., p. 86.
  52. Pierre Riché, op. cit., p. 113.
  53. Jacques Brosse, op. cit., p. 189. Gabriel Fournier, op. cit., p. 90.
  54. La date exacte n’est pas connue.
  55. Olivier Loyer, op. cit., p. 40.
  56. Olivier Loyer, op. cit., p. 41.
  57. Jean Chélini, op. cit., p. 110.
  58. Jacques Brosse, op. cit., p. 198-199.
  59. Jacques Brosse, op. cit., p. 192. Olivier Loyer, op. cit., p. 83.
  60. Gabriel Fournier, op. cit., p. 92.
  61. Jacques Brosse, op. cit., p. 216.
  62. Jean Chélini, op. cit., p. 53. Roland Marx, op. cit., p. 12 et 17.
  63. BÚde le Vénérable, op. cit., 174. Jean Chélini, op. cit., p. 111. Olivier Loyer, op. cit., p. 29.
  64. BÚde le Vénérable, op. cit., 31.
  65. Le schisme des Trois Chapitres.
  66. Gabriel Fournier, op. cit., p. 15.
  67. Bruno Lagrange, Histoire des Papes, Tallandier, 2000, p. 35.
  68. Jacques Brosse, op. cit., p. 238.
  69. Pierre Riché, op. cit., p. 130.
  70. Olivier Loyer, op. cit., p. 76.
  71. BĂšde le VĂ©nĂ©rable, op. cit., 166 et 215. Olivier Loyer, op. cit., p. 27-28 et 77-79. Deux autres griefs nous sont moins connus : nombre d’immersions lors du baptĂȘme et consĂ©cration par un seul Ă©vĂȘque, au lieu de trois (Olivier Loyer, op. cit., p. 79).
  72. Jean Chélini, op. cit., p. 111. Olivier Loyer, op. cit., p. 29.
  73. Olivier Loyer, op. cit., p. 29. On n’est pas certain que le synode ait eu lieu. Comme trop souvent, on dispose ici d’une source unique : le rĂ©cit de BĂšde le VĂ©nĂ©rable, qui Ă©crit plus de 70 ans aprĂšs des faits qu’il n’a pas vĂ©cus et qui, en tant que moine noir, a un point de vue rĂ©solument partisan.
  74. Pierre Riché, op. cit., p. 187.
  75. « Et l’on sait comme l’autoritĂ© temporelle affermissait son pouvoir par le jeu de l’autoritĂ© spirituelle. » Olivier Loyer, op. cit., p. 28.
  76. Pierre RichĂ© va jusqu’à dire : « Le prestige de la Northumbrie ne vient pas de ses princes, mais de ses monastĂšres. » (op. cit., p. 217).
  77. Constantin, favorable aux ariens, finit par trancher en faveur de leurs rivaux.
  78. Olivier Loyer, op. cit., p. 27 et 29.
  79. BÚde le Vénérable, op. cit., 236.
  80. BÚde le Vénérable, op. cit., 237.
  81. Gabriel Fournier, op. cit., p. 91.
  82. Jacques Brosse, op. cit., p. 219.
  83. Jean Chélini, op. cit., p. 111.
  84. Olivier Loyer, op. cit., p. 52.
  85. Olivier Loyer, op. cit., p. 117.
  86. Cristina Álvares, « Mariage, littérature courtoise et structure du désir au XIIe siÚcle », sur mondesfrancophones.com.
  87. Olivier Loyer, op. cit., p. 94.
  88. Olivier Loyer, op. cit., p. 95.
  89. voir l'interview de Mg Marc, Ă©vĂȘque de Saint-Dolay

Voir aussi

Christianisme celtique

  • Dom Louis Gougaud, Les ChrĂ©tientĂ©s celtiques, Crozon, Armeline, 1995.
  • L. Gougaud, « L'art celtique chrĂ©tien », dans Revue de l'art chrĂ©tien, 1911, 2e livraison, p. 89-108 (lire en ligne)
  • Olivier Loyer, Les ChrĂ©tientĂ©s celtiques, Rennes, Terre de Brume, 1993.
  • M. Dillon, N.K. Chadwick, C.J. Guyonvarc’h, F. Le Roux, Les Royaumes celtiques, Crozon, Armeline, 2001 (chapitre sur le christianisme celtique et sa littĂ©rature, p. 187-237).
  • Jean Markale, Le christianisme celtique et ses survivances populaires, Éditions Imago, , 260 p.

Bibliographie générale

Articles connexes

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