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Chiatra

Chiatra [kjatʁa] est une commune française situĂ©e dans la circonscription dĂ©partementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivitĂ© de Corse. Elle appartient Ă  l'ancienne piĂšve de Verde.

Chiatra
Chiatra
Vue de Chiatra.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes de l'Oriente
Maire
Mandat
Pancrace Maurizi
2020-2026
Code postal 20230
Code commune 2B088
DĂ©mographie
Gentilé Chiatrais
Population
municipale
214 hab. (2020 en augmentation de 0,94 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 26 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 42° 17â€Č 34″ nord, 9° 28â€Č 34″ est
Altitude 408 m
Min. 37 m
Max. 743 m
Superficie 8,22 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Castagniccia
Localisation
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Chiatra

    GĂ©ographie

    La commune de Chiatra se situe sur le rebord sud-est du massif de la Castagniccia, à environ 5 kilomÚtres au sud de Cervione à vol d'oiseau, et 20 kilomÚtres au nord d'Aléria.

    Le village est installĂ© sur une arĂȘte sĂ©parant l'Alesani (en corse Alisgiani), au nord, de son affluent le Picchio (Picchju) au sud. Cette arĂȘte, d'orientation sud-ouest - nord-est, descend du Monte Sant'Appiano (alt. 1093 Ă  la Punta di a Campana) et se termine Ă  l'est du village par le Monte Oppido, colline arrondie culminant Ă  495 mĂštres. Le village actuel est lĂ©gĂšrement en retrait sur un col, Ă  400 mĂštres d'altitude, Ă  environ 7 kilomĂštres Ă  vol d'oiseau de la cĂŽte tyrrhĂ©nienne. À l’air pur, sans hivers rigoureux, le village est largement ouvert sur la plaine littorale, la vallĂ©e de l'Alesani, et les premiĂšres montagnes de la Castagniccia.

    Le Picchio coule d'ouest en est au sud du village, dans un vallon bien abrité et propice aux cultures et à l'élevage. C'est par ce vallon que passe la seule route reliant le village à la plaine. Ruisseau capable de devenir torrentiel lors des crues d'automne ou de printemps, mais à sec l'été, le Picchio fut un des derniers cours d'eau à abriter des tortues d'eau douce au niveau de son confluent avec l'Alesani au pont de l'Onéo.

    Toute la partie orientale de la commune, soit plus de la moitié de sa surface, est située dans les basses collines proches du littoral, entre 100 et 200 mÚtres d'altitude. L'activité agricole s'y est développée et l'habitat y est dispersé, avec cependant quelques petits hameaux (Casani, Costa Dura...).

    La vallée de l'Alesani, dont seule la rive droite fait partie de Chiatra, est ici sauvage, et son fond est inondé par la retenue du barrage d'Alesani, situé à la limite nord de la commune. Aucun franchissement de la riviÚre n'existe sur 10 kilomÚtres en amont du barrage.

    Chiatra se trouve dans la pieve de Verde, entouré par Canale-di-Verde, Pietra-di-Verde, Sant'Andréa-di-Cotone et San-Giuliano. Chiatra est à environ une heure de voiture de Bastia, la préfecture. Pour joindre Corte, sous-préfecture dont la commune relÚve, il faut soit descendre jusqu'à Aléria pour emprunter la route nationale 200, soit traverser tout le sud du massif par des routes au profil difficile (bocca di San Gavino, Moïta, etc.), soit plus d'une heure quel que soit l'itinéraire.

    Urbanisme

    Typologie

    Chiatra est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4] - [5].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (82,4 % en 2018), nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă  1990 (86,5 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (75,9 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (10 %), cultures permanentes (5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de vĂ©gĂ©tation (4,1 %), eaux continentales[Note 2] (2,5 %), milieux Ă  vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (2,4 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[7].

    Histoire

    Village ancien et pittoresque, Chiatra est un des plus vieux villages de Corse.

    Le mont Oppido, d'oĂč la vue sur la plaine littorale est exceptionnelle, Ă©tait jadis un point stratĂ©gique car on voyait jusqu'Ă  l'Ă©tang de Diane proche d'AlĂ©ria. C’est pourquoi les Romains, dans le souci de protĂ©ger Aleria, y avaient Ă©tabli un oppidum. Il est mentionnĂ© par PtolĂ©mĂ©e dans sa carte de Corse sous le nom de « castrum d’Opinum ».

    C'est dans la vallĂ©e du Picchio et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  San Cervone (ou Scervone) que les premiers habitants se sont sĂ©dentarisĂ©s. Puis ils ont quittĂ© cet endroit trop vulnĂ©rable pour s’établir sur la crĂȘte, encouragĂ©s par l’existence de plusieurs sources aux abords du village (fontana Vecchia, di Vitti, u Salge).

    Les Chiatrais ont Ă©difiĂ©, au dĂ©but du XVe siĂšcle, des « torre » pour rĂ©sister aux assaillants. Les autres maisons, de taille plus modeste, sont venues s’agglomĂ©rer contre ces points stratĂ©giques. Les hautes façades de ses maisons de pierre et les trois tours gĂ©noises du dĂ©but du XVIe siĂšcle, encore en bon Ă©tat, l'Ă©glise paroissiale actuelle de l’Annonciade ainsi que trois chapelles sont l’hĂ©ritage d’une histoire riche en rebondissements. Chiatra s’est toujours opposĂ© aux GĂ©nois. En 1511, lorsque Renuccio Della Rocca fut dĂ©fait, il fut pillĂ© et brĂ»lĂ©. RangĂ© derriĂšre la banniĂšre de Sampiero Corso, il connut la mĂȘme tragĂ©die en 1564.

    Mieux protĂ©gĂ©s des attaques et des invasions Ă©ventuelles des barbaresques, les Chiatrais se sont Ă©tablis dĂ©finitivement et ont organisĂ© leur vie Ă©conomique. PrĂšs du torrent de l’AlĂ©sani, aux XVIe et XVIIe siĂšcles, ils travaillaient le fer (lieu-dit a Ferrera) grĂące au minerai importĂ© de l’üle d’Elbe. Les incendies ont ravagĂ© les vignes des coteaux, la chĂątaigneraie, l’oliveraie et les nombreux potagers. Mais les ruines des maisonnettes de vigne, les moulins Ă  huile, les sĂ©choirs Ă  chĂątaignes et les vieilles clĂŽtures des jardins tĂ©moignent de cette activitĂ© agricole intense, qui leur permettait de vivre quasiment en autarcie. Ils semaient le blĂ© jusqu’à Bravone, et les troupeaux fournissaient lait, fromage et viande. Ils avaient la pierre abondante, ainsi que le bois (chĂątaignier, chĂȘnes, chĂȘnes-liĂšges, chĂȘnes verts, aulnes, etc.)[8].

    En 1880, Chiatra Ă©tait peuplĂ© de 444 habitants, au dĂ©but du XXe siĂšcle il en comptait 507. À cette Ă©poque on pouvait encore remarquer la ferme fortifiĂ©e de Giustiniana et la tour de Caseli. AprĂšs la guerre de 1939-1945, sa population a fortement dĂ©cru, pour ne compter que 163 habitants. En ce dĂ©but de XXIe siĂšcle, grĂące en particulier Ă  sa plaine, la population augmente et semble se stabiliser autour de 190 habitants, pour passer le cap des 500 en Ă©tĂ©.

    Économie

    La commune a hébergé une des fermes pionniÚres en matiÚre d'agriculture biologique, la ferme Rossignol, située à Bogli, prÚs du pont de l'Onéo. Cette exploitation a fédéré un certain nombre d'agriculteurs dans différents secteurs (maraßchers, clémentines, noisettes, fromages...). Produisant un certain nombre de produits dérivés, axant ses productions et ses ventes sur d'autres produits tels des confitures, la ferme a contribué à la revitalisation de l'agriculture et à l'introduction de la méthode biologique dans la Castagniccia et dans la plaine d'Aleria[9].

    La commune dispose d'un bar-tabac, un restaurant, des tables d'hĂŽtes, une ferme Ă©questre, etc.[10].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    maire en 1911 ? Godefroy VALLEANI
    mars 2008 En cours Pancrace LASTRAJOLI-MAURIZI DVD Retraitée
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2006[12].

    En 2020, la commune comptait 214 habitants[Note 3], en augmentation de 0,94 % par rapport Ă  2014 (Haute-Corse : +5,98 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
    332359372433434400380421440
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    441480410444406435453424507
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    504508385505507503315206229
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2020
    229206194162190210209225214
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee Ă  partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • De l’église San Nicolao, construite au Xe siĂšcle et ayant subi diverses restaurations, ne restent aujourd’hui que trois arches. Un cimetiĂšre l’entourait, ensemble de fosses communes destinĂ©es respectivement aux hommes, aux femmes et aux enfants.
    • L'Ă©glise paroissiale de l’Annonciade : les six chapelles, l’autel, le frontispice et le clocher sont de style baroque italien. Au centre de l’autel un magnifique tabernacle Ă  Ă©tage montĂ© sur colonnettes, le tout en bois sculptĂ©, proviendrait du couvent des Capucins de Linguizzetta ; il est surmontĂ© d'une Vierge orante en marbre datant du XVIIe siĂšcle. Dans la chapelle latĂ©rale gauche, une Vierge Ă  l’Enfant. Des magnifiques stalles en bois, qui ont pĂ©ri lors de l’effondrement de la sacristie, ne restent plus que quatre fauteuils. Un ciboire en vermeil a Ă©tĂ© offert par NapolĂ©on III, lors du passage de l’impĂ©ratrice EugĂ©nie en Corse. À l’extĂ©rieur, au-dessus de l’entrĂ©e principale, le bas-relief sculptĂ© viendrait de l’ancienne chapelle de Santa-Maria de Bercaghio, dont les vestiges au lieu-dit Bravone permettent de situer ce monument antĂ©rieurement au Xe siĂšcle[15].
    • La chapelle Saint-Pancrace, chapelle de style baroque datant de 1835, situĂ©e sur la place du village.
    • La place de la mairie forme un tout avec la place du village (a Calina), les abords de la chapelle et la fontaine publique.
    • Chiatra landana (le haut village) est la partie la plus ancienne du village (maisons du XVIe siĂšcle), offrant un point de vue sur les premiĂšres montagnes de la Castagniccia (Alesani, Orezza), la plaine de Prunete et de Bravone, le phare d’Alistro, la mer et les Ăźles tyrrhĂ©niennes.
    • Les trois tours gĂ©noises du dĂ©but du XVIe siĂšcle.
    • Le Monte Oppido.
    • Le lac et le barrage d'Alesani.
    • Chiatra depuis l'oppidum.
      Chiatra depuis l'oppidum.
    • Les vieilles maisons du haut du village.
      Les vieilles maisons du haut du village.
    • Chiatra vu de l'ouest ; Ă  gauche le haut village, Ă  droite le monte Oppido.
      Chiatra vu de l'ouest ; Ă  gauche le haut village, Ă  droite le monte Oppido.
    • Le clocher de l'Ă©glise paroissiale.
      Le clocher de l'Ă©glise paroissiale.
    • Vue sur la retenue du barrage d'Alesani. Au fond, la plaine et la mer.
      Vue sur la retenue du barrage d'Alesani. Au fond, la plaine et la mer.
    • Maisons du vieux village.
      Maisons du vieux village.

    Personnalités liées à la commune

    • Bondiuccio, qui fut un des chefs les plus influents de la terre des communes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    8. Histoire de Chiatra, sur le site de la mairie
    9. SARL Nucciole Corse
    10. Commerces, sur le site de la mairie de Chiatra
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    15. Église de l'Annonciade, sur le site de la Mairie de Chiatra

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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