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Cherif Guellal

Cherif Guellal (en arabe : ŰŽŰ±ÙŠÙ ÚšÙ„Ű§Ù„), nĂ© le Ă  Constantine et mort le Ă  Alger, est un homme d'affaires et diplomate algĂ©rien et citoyen des États-Unis.

Cherif Guellal
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  76 ans)
Djasr Kasentina
Nationalités
Formation
Activités
Conjoint
signature de Cherif Guellal
Signature

Il est le premier ambassadeur d'AlgĂ©rie aux États-Unis de 1963 Ă  1967, et Ă©galement le premier ambassadeur d'AlgĂ©rie au Canada de 1964 Ă  1967.

Biographie

Famille

Sa famille originaire de Sidi Okba commune de la wilaya de Biskra[1] et est natif de Constantine[2]. Son pĂšre, Ali, travaillant dans le service de santĂ© et exerce dans cette mĂȘme ville[2], il avait Ă©tĂ© nommĂ© par dĂ©cret pour le poste d’adjoint technique de la santĂ©[Note 1]. Sa mĂšre, Fatima Bougoffa, partisane d'un groupe militant pour l'indĂ©pendance, a Ă©tĂ© emprisonnĂ©e et torturĂ©e par les forces françaises pendant deux annĂ©es ainsi que plusieurs membres de sa famille[2].

DĂ©buts

AprĂšs ses Ă©tudes pour obtention d’un baccalaurĂ©at et sa graduation Ă  l'universitĂ© d'Aix-Marseille en 1956 [2] - [1], ainsi qu'un long parcours au sein du mouvement national algĂ©rien, Cherif Guellal est nommĂ© reprĂ©sentant du FLN Ă  New Delhi [3] et en Égypte[1] et Ă©tait Ă©galement un des cadres de l'Union des Étudiants musulmans algĂ©riens (UGÉMA)[4]. Puis, il occupe le poste d' ambassadeur au sein du Gouvernement provisoire de la RĂ©publique algĂ©rienne [1], il est ensuite ambassadeur auprĂšs de l'Organisation des Nations unies[5] et dĂ©signĂ© en Ă©tant le premier ambassadeur envoyĂ© aux États-Unis par l'AlgĂ©rie indĂ©pendante lors du mandat du prĂ©sident John Fitzgerald Kennedy[2].

Ambassade d'AlgĂ©rie aux États-Unis

Ambassade d'AlgĂ©rie aux États-Unis

Le , Cherif Guellal est nommĂ© officiellement ambassadeur d’AlgĂ©rie aux États-Unis[6]. AprĂšs son arrivĂ©e et durant une annĂ©e, ChĂ©rif Guellal a cherchĂ© Ă  avoir un Ă©difice pour l'Ambassade d'AlgĂ©rie aux États-Unis et une rĂ©sidence, ce qui a provoquĂ© d'abord une compagne de dĂ©nigrements[7] Ă  l'Ă©gard des AlgĂ©riens Ă  la suite des nouvelles lois de zonage pour les Ă©difices consulaires et les zones rĂ©sidentielles, ce qui a fait un Ă©cho mĂ©diatique et certains mĂ©dias dont The New York Times ont rapportĂ© les faits en 1964[7]. Enfin, il a pu rĂ©gler et trouver des endroits valables pour Ă©tablir le lieu de l'ambassade d'AlgĂ©rie aux États-Unis ainsi que la rĂ©sidence[7]. Lors de la guerre du ViĂȘt Nam et du mandat du prĂ©sident des États-Unis Lyndon B. Johnson, Cherif Guellal fait le lien consulaire entre Robert Francis Kennedy et le FLN vietnamien[8]. Il fut un des hommes clĂ©s dans la nĂ©gociation pour la libĂ©ration du mari de Nellie Herz , Gustav Hertz, un civil captif durant la Guerre du ViĂȘt Nam[9]. Le , Ă  la suite des positions des États-Unis dans la guerre des Six Jours, l'AlgĂ©rie ferme ses bureaux diplomatiques Ă  Washington, mettant un terme Ă  son mandat d'ambassadeur[10].

Représentation diplomatique au Canada

Le Canada a reconnu l'indépendance de l'Algérie en 1962, leurs relations diplomatiques ont été établies en 1964[11]. Un des premiers représentants diplomatiques cÎté algérien à établir un pont entre le Canada et l'Algérie fut Cherif Guellal[12].

Consultant

AprĂšs la fermeture de l'ambassade, Cherif Guellal dĂ©cide de faire une carriĂšre comme consultant pour plusieurs compagnies et pays aux États-Unis[2], il reprĂ©sente la compagnie Sonatrach, lors de l'embargo français des produits Ă©nergĂ©tique algĂ©rien dĂ» Ă  la nationalisation des ressources pĂ©troliĂšres et gaziĂšres par l'AlgĂ©rie[1]. Il joua un rĂŽle Ă  partir de l'annĂ©e 1971 afin de trouver de nouveaux partenaires jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 70, il Ă©tait ami Ă  la fois au prĂ©sident John Fitzgerald Kennedy[13] et aux frĂšres Kennedy [13] et avait des contacts avec le prĂ©sident Lyndon B. Johnson et la Maison-Blanche[13], Cherif Guellal a gardĂ© un contact permanent Ă  la fois avec l'administration amĂ©ricaine et aussi au niveau politique avec l'AlgĂ©rie[1] - [13]. Sa compagne Yolande Betbeze est une des hĂ©ritiĂšres de la Twentieth Century-Fox Film Corporation[13], Cherif Guellal Ă©tait Ă©galement une figure du Showbiz aux États-Unis [13], il avait disposĂ© d'un carnet d'adresses constituant un important rĂ©seau, dont il a fait profiter son pays[13] et Sonatrach avait deux bureaux aux États-Unis, le premier Ă  Washington et le deuxiĂšme Ă  Dallas[13]. Il engage l'Ă©crivaine et journaliste Sally Quinn aux affaires sociales [2] et publie des travaux sur l'Ă©conomie et le dĂ©veloppement Ă©nergĂ©tique liĂ©s aux pays d'Afrique entre 1965 et 1976, dont l'AlgĂ©rie[14]. ChĂ©rif Guellal fait Ă©galement un travail biographique et une recherche approfondie sur la vie de Frantz Fanon[2]. Il a Ă©galement Ă©laborĂ© un projet pour ensemencer le Sahara algĂ©rien[5].

DĂ©cĂšs

Il meurt à l'hÎpital militaire d'Aïn Naadja le [15], des suites d'une longue maladie due à une leucémie[2] et inhumé au Carré des martyrs à El Alia à Alger[15].

Citation

En 1964, Adam Bernstein rappelle une dĂ©claration de Cherif Guellal dans son discours sur l'avenir de l’AlgĂ©rie indĂ©pendante, devant plusieurs personnes politiques, scientifiques et acteurs sociaux amĂ©ricains Ă  l’UniversitĂ© de Georgetown sur les relations entre les deux pays : « Nous souhaitons ĂȘtre maĂźtres dans notre pays et non pas de petits partenaires des grandes puissances »[15]. Sally Quinn, reporter et journaliste au Washington Post, dit dans son livre que Cherif Guellal Ă©tait une des plus importantes cĂ©lĂ©britĂ©s de la ville de Washington dans les annĂ©es 1960[16].

Vie privée

Lors de son mandat aux États-Unis, sa compagne est Miss America de 1951, Yolande Fox, basque d'origine[17] - [18] et Ă©galement membre du Mouvement fĂ©ministe, puis ambassadrice Ă  Paris de l'Association nationale pour la Promotion des Gens de Couleur en Alabama (NAACP v. Alabama), composĂ©e des Afro-AmĂ©ricains en Alabama (proche de l'Association nationale pour la Promotion des Gens de Couleur), du CORE (CongrĂšs racial et inĂ©galitĂ©) et du SANE Nuclear Policy (organisme de paix (en)) [19]. Cherif Guellal s'investit dans l'Ă©ducation de Dolly Fox ainsi que sa petite fille Paris Campbell[2]. Yoland Fox considĂ©rait Cherif Guellal comme Ă©poux jusqu'Ă  sa mort en 2009 [20] - et qu'elle dĂ©sirait Ă©crire ses mĂ©moires, elle meurt le Ă  l'Ăąge de 87 ans [20].

Notes et références

Notes

  1. Journal officiel de la République française, 7391, 25 août 1946

Références

  1. N.K, « ChĂ©rif Guellal, Rachid Tabti, Serge Michel et bien d'autres », La Tribune (AlgĂ©rie),‎ (lire en ligne).
  2. (en) Adam Bernstein, « Cherif Guellal dies at 76; Algerian resistance fighter and diplomat », sur Latimes.com, .
  3. L'Afrique et l'Asie, , 30 p. (lire en ligne), chap. 41-44.
  4. Chafik Mesba, « C'est la RĂ©volution algĂ©rienne qui a portĂ© les diplomates algĂ©riens, ce ne sont pas les diplomates algĂ©riens qui ont portĂ© la RĂ©volution algĂ©rienne » (Entretien avec Lakhdar BRahimi, menĂ© par Mohamed Chafik Mesba », Le Soir d'AlgĂ©rie,‎ (lire en ligne).
  5. Marc Marc Boureau d'Argonne, Irak: guerre ou assassinat programmĂ©? : la France pouvait-elle empĂȘcher la guerre du Golfe?, Paris, François-Xavier de Guibert, , 192 p. (ISBN 2-86839-817-0, lire en ligne).
  6. (en) DĂ©partement des États-Unis, « Diplomatic Representation for the People's Democratic Republic of Algeria », sur state Gov, (consultĂ© le ).
  7. (en) « New Zoning Law Bars Foreign Chanceries From Better Areas of Capital », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  8. (en) Arthur M. Schlesinger, Robert Kennedy and His Times, Houghton Mifflin Harcourt, , 1088 p. (ISBN 978-0-544-08007-2, lire en ligne), p.731.
  9. (en) Richard B Stolley, « Hertz’s unfinished bike ride », Life, vol. 63, no 3,‎ , p. 26 (lire en ligne).
  10. (en) Adam Bernstein, « Algerian Resistance Fighter, Businessman and Diplomat Cherif Guellal Dies at 76 », sur Washingtonpost.com, .
  11. canadainternational.gc.ca, « Relations Canada - Algérie », sur canadainternational.gc.ca, (consulté le ).
  12. (en) The Statesman's Year-Book 1965-66 : The One-Volume ENCYCLOPAEDIA of all nations, Springer, , 1644 p. (lire en ligne), p. 214.
  13. M.-C. L, « Des hommes de l’ombre Ă  l’origine du dĂ©fi », LibertĂ© (AlgĂ©rie),‎ (lire en ligne).
  14. (en) Africa since 1914 : a historical bibliography, vol. 17, Santa Barbara ; Denver ; Oxford, ABC-Clio Information Services, , 420 p. (ISBN 0-87436-395-0), p. 68.
  15. Hassan Moali, « Un brillant diplomate algĂ©rien meurt dans l'anonymat », El Watan,‎ , p. 8.
  16. (en) Sally Quinn, The Party A Guide to Adventurous Entertaining, Simon et Schuster, (lire en ligne), p. 11.
  17. (en) Meeghan Kane, « Yolande Betbeze Fox: “The Most Unconventional Miss America Ever” », Auntie bellum,‎ (lire en ligne).
  18. (en) « True Life Romance Becomes Human Interest Drama », sur The Tuscaloosa News,
  19. (en) Kelsey Scouten Bates, Yolande Betbeze, Alabama, Encyclopedia of Alabama, (lire en ligne).
  20. (en) Adam Bernstein, « Yolande Betbeze Fox, a Miss America who rebelled, dies at 87 », The Washington Post,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

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