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Chapelle Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom

La chapelle Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom est une chapelle situĂ©e Ă  Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom, commune de Plomodiern en Bretagne, France.

Chapelle Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom
Image illustrative de l’article Chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom
Présentation
Culte catholique
Type Chapelle
Rattachement diocèse de Quimper
Fin des travaux XVIIIe siècle
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1916, chapelle, arc de triomphe, calvaire)
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Bretagne
Département Finistère
Ville Plomodiern
CoordonnĂ©es 48° 12′ 10″ nord, 4° 14′ 05″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chapelle Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Chapelle Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom

La chapelle et l'enclos

La chapelle de Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom et son enclos vers 1910 (carte postale, auteur inconnu).

La chapelle de Sainte-Marie-du-Ménez-Hom est une ancienne chapelle des Templiers ; sa sacristie porte l'étrange nom de « Chambre des moines rouges », allusion à la couleur de la croix des Templiers. Elle servait de lieu de réunion et de recueillement aux Templiers qui séjournaient dans la région. La légende dit qu'entre la chapelle, les calvaires et la fontaine se trouverait un trésor[1].

Vers la fin de l'Ancien Régime, la chapelle Sainte-Marie-du-Ménez-Hom était, avec 1 700 livres de revenus annuels estimés, la seconde de l'évêché de Cornouaille pour le montant de ses revenus constitués essentiellement par les offrandes des pélerins, donc probablement le second pèlerinage[Note 1] le plus fréquenté de l'évêché[2].

En , lors d'une violente tempĂŞte, le clocher de la chapelle fut frappĂ© par la foudre et la toiture s'effondra partiellement[3] La chapelle de Sainte-Marie-du-MĂ©nez-Hom[4] est classĂ©e au titre des monuments historiques depuis le [5]. En breton on l'appelle Ti ar Werc'hez (la Maison de la Vierge) comme le langage populaire dĂ©nommait les chapelles ayant la Vierge Marie pour patronne[6]. La chapelle et son placĂ®tre sont situĂ©s au pied des deux sommets du MĂ©nez-Hom Ă  une altitude de 193 mètres, au bord de la D 887, ancienne route nationale, important axe est-ouest qui fut longtemps l'axe principal d'accès Ă  la presqu'Ă®le de Crozon.

  • Cupules sur une dalle de schiste Ă  l'entrĂ©e de l'enclos paroissial, traces probables d'un culte prĂ©chrĂ©tien
    Cupules sur une dalle de schiste à l'entrée de l'enclos paroissial, traces probables d'un culte préchrétien
  • Le clocher-porche
    Le clocher-porche
  • Le clocher avec ses trois galeries superposĂ©es et sa rotonde sommitale
    Le clocher avec ses trois galeries superposées et sa rotonde sommitale
  • Inscription avec date d'achèvement de la chapelle (1766)
    Inscription avec date d'achèvement de la chapelle (1766)

L'existence jusqu'au début du XXe siècle de foires importantes à cet endroit explique les importantes collectes d'argent qui ont permis d'édifier la chapelle construite entre 1570 (une pierre du pignon ouest porte cette date) et 1773. Cette chapelle qui fut précédée d'une chapelle romane totalement disparue. Les dons affluaient, ce qui explique la beauté de l'édifice et la richesse du mobilier. En 1780 par exemple, au rôle des décimes, Sainte-Marie-du-Ménez-Hom figurait pour 26 livres, bien avant d'autres chapelles de la région pourtant fort bien pourvues.

  • l'enclos paroissial : on y pĂ©nètre par un arc de triomphe datĂ© de 1739 qui porte une statue de saint HervĂ© aveugle reprĂ©sentĂ© avec son petit compagnon-guide Guic'haran (saint HervĂ© est localement assimilĂ© Ă  saint Mahouarn, patron de la paroisse de Plomodiern). Une autre entrĂ©e de l'enclos montre des dalles de schiste ardoisier creusĂ©es de cupules qui sont probablement un rĂ©emploi d'un temple prĂ©chrĂ©tien, servant sans doute Ă  recueillir de l'eau considĂ©rĂ©e alors comme sacrĂ©e.
  • le calvaire date de 1544 et est Ă  trois fĂ»ts. Ă€ son sommet est reprĂ©sentĂ© le Christ crucifiĂ©, l'Ă©tage en dessous porte deux cavaliers puis le second croisillon porte une pietĂ  et deux statues gĂ©minĂ©es, l'une de saint Pierre et saint Jean, l'autre de sainte Marie-Madeleine et de saint Yves. Une autre statue au pied du calvaire reprĂ©sente Marie-Madeleine agenouillĂ©e et regardant le Christ crucifiĂ©. De part et d'autre du Christ sont aussi reprĂ©sentĂ©s le bon larron et le mauvais larron.
  • le clocher-porche avec ses trois Ă©tages de balustrades superposĂ©es, construites Ă  des dates diffĂ©rentes Ă©chelonnĂ©es de 1668 Ă  1773, est surmontĂ© d'un dĂ´me Ă  lanternon imitĂ© de ceux de Rome.
  • la chapelle : la façade est de la chapelle donnant sur l'enclos illustre bien les Ă©tapes successives de sa construction : un granit de Logonna pour la partie sud, la plus proche du clocher, un granit plus sombre d'une autre provenance pour la partie mĂ©diane (elle porte une inscription la datant : « Missire M. Cravec Recteur de Plomodiern, Guil Le DoarĂ© PrĂŞtre Vicaire C. Roignant. F. 1766 »), un simple appareillage de grès armoricain avec du granit uniquement en entourage des portes et vitres pour la dernière extension construite entre 1570 et 1591 et dĂ©nommĂ©e « la chambre des moines ».
  • L'intĂ©rieur de la chapelle : les trois retables baroques du maĂ®tre-autel et des deux autels latĂ©raux sud et nord, avec leurs boiseries, le tout datant du dĂ©but du XVIIIe siècle (1703 et 1710), ont Ă©tĂ© classĂ©s monuments historiques dès le , avant la chapelle elle-mĂŞme et viennent d'ĂŞtre restaurĂ©s (achèvement des travaux en 2010). Le retable central a Ă©tĂ© fait par Jean Le SĂ©ven, maĂ®tre menuisier et Jean CĂ©vaĂ«r, maĂ®tre sculpteur[7]. Des colonnes torses, une abondante statuaire, de nombreux bas-reliefs encadrent la maĂ®tresse-vitre. La partie centrale illustre la Sainte Famille et porte des statues de la Vierge Marie, de saint Joseph, de sainte Anne et de saint Joachim[8]. Le retable sud est consacrĂ© aux saints fondateurs de l'Église : saint Pierre, saint Jacques, saint AndrĂ©, saint Paul. Le retable nord illustre saint Jean-Baptiste, saint Louis, saint Laurent et sainte Marie-Madeleine[9].

Le Christ en croix, en bois, datant lui aussi du début du XVIIIe siècle, a été classé monument historique le . Une statue en pierre de Kersanton datée du XVe siècle se trouve dans la nef et représente saint Laurent avec le gril de son martyre. Des sablières remarquables sont encore en place dont celle évoquant la légende du riche laboureur écrasé par son attelage parce qu'il s'était moqué de la Sainte Famille juchée sur un âne lors de la fuite en Égypte.

  • Autel central, retable
    Autel central, retable
  • Autel nord, retable Le martyre de saint Laurent brĂ»lĂ© sur un gril
    Autel nord, retable Le martyre de saint Laurent brûlé sur un gril
  • Autel nord, retable (dĂ©tail), Saint Louis Ă  gauche et les femmes au tombeau Ă  droite
    Autel nord, retable (détail), Saint Louis à gauche et les femmes au tombeau à droite
  • Le Christ marchant sur les eaux et saint Pierre tentant de le faire
    Le Christ marchant sur les eaux et saint Pierre tentant de le faire
  • Autel sud, retable (vue d'ensemble)
    Autel sud, retable (vue d'ensemble)
  • Autel sud, retable, saint Pierre et son reniement (coq)
    Autel sud, retable, saint Pierre et son reniement (coq)
  • Statue de saint HervĂ© avec son bâton d'aveugle
    Statue de saint Hervé avec son bâton d'aveugle
  • Statue de saint HervĂ© aveugle avec son loup apprivoisĂ© et son guide
    Statue de saint Hervé aveugle avec son loup apprivoisé et son guide
  • Statue de saint Laurent (XVe siècle)
    Statue de saint Laurent (XVe siècle)
  • Sablière du riche laboureur (dĂ©tail)
    Sablière du riche laboureur (détail)
  • Plaque commĂ©morative de la RĂ©sistance
    Plaque commémorative de la Résistance
  • En dehors de l'enclos, Ă  quelques centaines de mètres de la chapelle sur la route de Plomodiern, la croix de Park ar Groaz Ru (“Champ de la Croix Rouge”) Ă©voque les Templiers, moines-soldats du Moyen Ă‚ge surnommĂ©s « moines rouges » en Bretagne.

Classement

La chapelle, ainsi que l'arc de triomphe et le calvaire font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [5].

Notes et références

Notes

  1. Derrière la chapelle Notre-Dame de Bulat à Pestivien (2 100 livres) et devant, par ordre d'importance, la chapelle Notre-Dame de Kerdévot à Ergué-Gabéric (1 450 livres), la chapelle Notre-Dame de Kergoat à Quéménéven (1 350 livres), la chapelle Sainte-Barbe au Faouët (1 140 livres) et la chapelle Notre-Dame de Confort à Confort-Meilars (1 000 livres de revenus).

Références

  1. Le calvaire de Croas-Rhu porte la marque des Templiers, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, numéro du 19 mai 2004
  2. Jean Savina, Le clergé de Cornouaille à la fin de l'Ancien Régime et sa convocation aux États généraux de 1789, Quimper, Impr. Mme J. Bargain, (lire en ligne), page 113.
  3. Journal des débats politiques et littéraires numéro du 7 mars 1903, Gallica
  4. Linternaute
  5. Notice no PA00090196, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Anatole Le Braz, Vieilles histoires du pays breton, tome 2, conte « La Noël de Jean Rumengol », année 1905, Gallica
  7. Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, éditions Kerangal, Quimper, 1924, Gallica
  8. Topic Topos
  9. InfoBretagne

Annexes

Article connexe

Liens externes

Bibliographie

  • A. H. Dizerbo, La chapelle de Sainte-Marie du MĂ©nez-Hom , Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Finistère, tome CXVI, 1987 (première partie) et tome CXVIII, 1989 (2e partie).
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