Château de la Source du Rollin
Le château de la Source du Rollin ou le château du Rollin est un château français situé à La Chapelle-Saint-Mesmin dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire.
Château de la Source du Rollin | ||||
Façade du château | ||||
Nom local | Château du Rollin | |||
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PĂ©riode ou style | Renaissance | |||
Début construction | XVe siècle | |||
Fin construction | XIXe siècle | |||
Destination actuelle | hôtel, réceptions | |||
Protection | non | |||
Coordonnées | 47° 52′ 36″ nord, 1° 48′ 40″ est[1] | |||
Pays | France | |||
Ancienne province de France | Orléanais | |||
RĂ©gion | Centre-Val de Loire | |||
DĂ©partement | Loiret | |||
Commune | La Chapelle-Saint-Mesmin | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Loiret
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Site web | www.chateaudurollin.com | |||
L'édifice tient son nom du Rollin[2], petit cours d'eau qui prend sa source en contrebas du château pour se jeter dans la Loire à l'extrémité du val de la Chapelle (à Saint-Ay) trois kilomètres plus loin.
GĂ©ographie
Le château de la Source du Rollin se situe sur le territoire de la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire, dans la région naturelle du Val de Loire, à l'Ouest d'Orléans.
L'édifice s'élève au sud-ouest du centre-ville, à environ 400 mètres de la rive nord de la Loire, au 284 de la route de Blois.
Histoire
À partir du haut Moyen Âge, le Rollin est une dépendance de l'abbaye Saint-Mesmin de Micy[3].
La construction du château débute au XVe siècle. L'édifice est agrandi au XIXe siècle[4].
En 1827, une annonce judiciaire décrit la propriété comme une maison de campagne[5]. A cette époque, selon cette annonce, le domaine occupe une superficie totale de 16 hectares qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres à l'Est du château et est adjugé pour la somme de 73 205 francs[6].
En 1828, le château fait l'objet d'une vente par adjudication. Il est indiqué dans l'une des annonces que celui-ci dispose de deux moulins de blé à farine : un moulin de pierre à vent et un moulin à eau situé sur la petite rivière du Rollin[7].
Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, le château est occupé par l'état-major allemand[8].
Le , Maxime Genteur, ancien secrétaire général de la préfecture du Loiret, résidant au château, découvre dans la cheminée d'une des chambres occupée par le comte Stolberg, commandant de cavalerie, les restes d'un message manuscrit indiquant les positions des troupes allemandes avant la bataille de Coulmiers. Maxime Genteur transmet aussitôt le contenu de ce message au gouvernement stationné à Tours[9] - [10] - [11]
La presse, et notamment le journal Le Temps dans son édition du , relate « un vol considérable », survenu au château de la Source du Rollin, où une somme de 100 000 francs a été dérobée « en valeurs, bijoux et couverts d'argent »[12].
À partir de 1880, le propriétaire, Maximilien Simon Genteur, rachète les terres libérées de la vigne (arrachée à cause de la crise du phylloxera) autour de son domaine (près de 80 parcelles notamment au lieu-dit Vaussoudun) et replante de nombreuses espèces d’arbres (peupliers, ormes...), qui constitueront une partie de ce qu’on dénomme aujourd’hui les bois de La Chapelle ou parc municipal. La coupe et la vente de ces arbres, 30 ans plus tard, contribueront à la création d’une scierie (scieurs de long en 1908 puis un banc de scie en 1924). Entre 1941 et 1943, les héritiers de la famille Genteur revendront à des Chapellois et des Orléanais, toutes ces parcelles boisées pour contribuer à la production de bois de chauffage[13].
En 1889, le château fait l'objet de travaux de restaurations décidés par son propriétaire Gaston Cottreau[14].
Pendant l'occupation de 1940-1944, le commandement militaire allemand stationne au château[15].
Le château héberge des colonies de vacances dans les années 1950[4].
De 1964 à 2009, le Ministère de la Justice installe dans le château une unité éducative d'activités de jour.
L’État français met le château en vente par adjudication le au prix de 495 000 €[16]. Le château du Rollin est aménagé depuis en hôtellerie.
Deux sites archéologiques : un gallo-romain (lieu de culte potentiel) et un enclos circulaire sont répertoriés au lieu-dit La Source du Rollin dans le plan local d'urbanisme de la commune (approuvé en 2019) parmi 19 autres sites de vestiges[17].
Liste des propriétaires successifs
- Famille Rime (avant 1827)[7] - [18] ;
- Famille Genteur[13] , après 1841 et jusqu’en 1873[19],
- Maximilien Simon Genteur (1815-1882) et Marguerite Genteur-LĂ©gier[20], (1820-1899[21]) jusqu'en 1856,
- Maxime Genteur (1841-1871[22]) et Marguerite Genteur-Lefevre (1848-1929), jusqu'en 1873 ;
- Maximilien Marcel Genteur[23] (1869-1947) et André Marie Mesmin Genteur (1871-?), enfants des précédents ;
- Famille Cottreau, après 1873 et au moins jusqu'en 1929[4],
- Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires[4] ;
- Ministère de la Justice (unité éducative d'activités de jour) de 1964 à 2014[16] ;
- Marjorie Mothiron (M & F Event)[26].
Résidents célèbres
- Maximilien Simon Genteur[27] (1815-1882[28]), avocat, bâtonnier[29] du barreau d'Orléans, maire d'Orléans[30] (1854-1856), Conseiller général du Loiret (1852-1857), Préfet de l'Allier (1856-1863[31]), officier de l'instruction publique (1859), secrétaire général du Ministère de l'Instruction Publique (1863-1864[32]), chevalier[33] (1856) puis commandeur (1864) de la légion d'honneur, conseiller d'état (1864), membre du Conseil du sceau des titres (1869), président de la section de l'intérieur au Conseil d'État (1870[34]), Commissaire du gouvernement (1870), puis conseiller général des Ardennes (1871-1876[35]).
Description
Allée et entrée du château Façade nord du château Façade sud du château Le Rollin au bas du château Vue aérienne du château
Le domaine est composé du château (environ 4350 m²), de locaux communs et d'un parc boisé d’environ 5 hectares. À partir de la route départementale 2152, on y arrive par une allée d'ormes. Le château est composé d'un corps de logis à deux étages et grenier, prolongé de deux pavillons plus bas (un étage) possédant des toits pourvus de lucarnes. Le vestibule est agrémenté d'un vaste foyer de cheminée d'époque renaissance, dont les jambages et la plate-bande sont composés de nombreux motifs sculptés. Le manteau de la cheminée est orné d'une salamandre, corps de la devise de François Ier[4].
Plusieurs bâtiments communs se situent au Nord-Est du château et s'organisent autour d'une cour fermée : côté nord, un bâtiment élevé d'un rez-de-chaussée et un étage ; derrière ce bâtiment, garage et chaufferie ; côté sud, autre bâtiment élevé d'un rez-de-chaussée et un étage, grenier sur partie ; à la suite, préau, derrière préau serre ; côté est, mur de clôture et petit bâtiment ; côté ouest, mur bahut surmonté d'une grille. Autour du bâtiment : terrain d'agrément, jardin, terrain de sports, bois, taillis[36].
Notes et références
Notes
Références
- GĂ©oportail
- « Fiche cours d'eau "le Rollin" (K4404000) du Sandre », sur http://www.sandre.eaufrance.fr/, (consulté le )
- Abbé Eugène Jarossay, Histoire de l'Abbaye de Micy-Saint-Mesmin Lez-Orléans (502-1790), son influence religieuse et sociale : d'après les archives et les documents originaux, pièces justificatives et gravures, avec une lettre de Mgr Touchet, Orléans, M. Marron, , 543 p.
- Yvan de Verneuil, Le Loiret - Châteaux, manoirs et logis, Orléans, Patrimoines & Médias, , 399 p. (ISBN 978-2-916757-38-4)
- « Maison de campagne d'une construction moderne, appelée la Source-Rollin, bâtie sur le coteau de la petite rivière du Rollin, située commune de la Chapelle-Saint-Mesmin, a une lieue et demie d'Orléans. Le bâtiment de maître, couverte en ardoises, est construit en forme de pavillon; on y arrive par une avenue plantée d'arbres, donnant sur la grande route d'Orléans à Tours. Trois autres corps de batimens, renfermant un cellier, un pressoir à roue garni de ses ustensiles, et quatre cuves, l'habitation du jardinier, le logement du vigneron, une grange, plusieurs écuries, toits a vaches et a porcs, etc., etc. Caves pouvant contenir 180 pièces de vin, basse-cour, puits à eau avec pompe. Jardins français et anglais, bois et quinconces, contenant, y compris l'emplacement des batimens, ainsi que celui de l'avenue, de la rivière du Rollin, et du coteau, 3 hectares 24 ares 58 centiares environ, ou 7 arpents 69 perches de terrain. Trois hectares 75 ares 66 centiares, ou 8 arpens 90 perches environ de vignes; trois hectares 31 ares 76 arpens, ou 7 arpens 86 perches environ de terre destinée à être replantée en vignes; quatre hectares 9 ares 84 centiares, ou 9 arpens 71 perches de terres labourables, et deux hectares 41 ares 43 centiares, ou 5 arpens 72 perches de prés; Le tout formant un seul clos traversé par la petite rivière du Rollin, et entouré de murs et de haies. A l'extrémité de ce clos, autre maison appelée La Petite-Source, composée de deux corps de bâtimens séparés par une cour, et ouvrant sur la rue qui conduit au bourg de La Chapelle. Au couchant de ce même clos sont deux moulins construits en grosse maçonnerie, l'un à eau, sur la rivière du Rollin , et l'autre a vent; ces deux moulins renferment les cénacles nécessaires au logement au meunier. Une pièce de terre labourable située de l'autre côté de la grande route, de la contenance de 84 ares 42 centiares, ou 2 arpens, et une autre pièce de terre labourable sise au terroir des Hauts, contenant environ 1 hectare 68 ares 83 centiares, ou 4 arpens.» In « Annonces judiciaires », Le Journal du Loiret,‎ , p.2 (lire en ligne).
- Conversion francs 1830 en Euros 2021 selon l'INSEE = 192 000 Euros environ.
- « A affermer », Le Journal du Loiret,‎ , p.4 (lire en ligne).
- Le Journal du Loiret, « Un souvenir patriotique », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, « Le Lycée d'Orléans pendant la guerre de 1870 », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ), p. 2.
- Le Journal du Loiret, « Un souvenir patriotique », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ), p. 2.
- Le Journal du Loiret, « Un souvenir de l'année terrible (reconstitution du contenu du message allemand) », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ), p. 3.
- Anonyme, « Faits divers », Le Temps, no 7433,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Bulletin annuel du GHL de La Chapelle Saint-Mesmin n° 10 (1993), page 20.
- Anonyme, « Chaingy », Le Journal du Loiret, no 191,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
- Bulletin annuel du GHL de La Chapelle-Saint-Mesmin N° 35 (2018), pages 26,27.
- Laetitia Roussel, « [infographie] Des biens de l’État en vente dans le Loiret », sur www.larep.fr (consulté le ).
- Plan local d'urbanisme, pièce 6.8: Liste des sites archéologiques. www.altereo.fr
- « Annonces judiciaires », Le Journal du Loiret,‎ , p.2 (lire en ligne).
- Philippe Delambily, « Maximilien Simon Genteur », sur https://www.geneanet.org (consulté le ).
- AD45, « Acte de mariage », sur Archives départementales du Loiret, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, « Carnet de deuil », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ), p. 3.
- Le Journal du Loiret, « Chronique locale », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ), p. 2. Maxime Genteur décédera de la typhoïde au château le 2 novembre 1871.
- Philippe Delambily, « Maximilien Marcel Genteur », sur https://www.geneanet.org (consulté le ).
- Maire de Chaingy de 1881 Ă 1925.
- Philippe Delambily, « Marguerite Lefevre », sur https://www.geneanet.org (consulté le ).
- Alexandra Lagarde, France Bleu Orléans, « Coronavirus : près d'Orléans, la propriétaire d'un château prête ses logements pour le personnel soignant », sur www.francebleu.fr, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 2, « Les maîtres du barreau au milieu de ce siècle », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 3, « Nécrologie », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 2, « Chronique locale », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 3, « Chronique Locale », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 2, « Chronique Locale », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 3, « Indication du montant de la pension de retraite de M. Genteur », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 1, « Chronique Locale », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- BNF, « Simon Maximilien Genteur », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
- Le Journal du Loiret, page 3, « Election de M. Genteur dans le canton d'Asfeld », sur Médiathèque d'Orléans, (consulté le ).
- Acte administratif de 1965 in Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007,2016, 93 p.
Voir aussi
Bibliographie
- Catherine Thion, La Chapelle-Saint-Mesmin, des siècles d'histoire, La Chapelle-Saint-Mesmin, Edité par la Ville de La Chapelle-Saint-Mesmin, 2007,2016, 93 p. (ISBN 978-2-9529017-0-3).
- Yvan de Verneuil, Le Loiret - Châteaux, manoirs et logis, Orléans, Patrimoines & Médias, , 399 p. (ISBN 978-2-916757-38-4).
- Collectif, Bulletins annuels du Groupe d'Histoire Locale, La Chapelle Saint-Mesmin, GHL, depuis 1984 (ISSN 0981-0706).
- Auguste Boucher, Bataille de Coulmiers : 9 novembre 1870, Orléans, H. Herluison, libraire-éditeur, , 87 p. (BNF 8-LH5-649, lire en ligne).