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Château de Valrose

Situés dans le quartier Valrose, les châteaux de Valrose et leur parc constituent un domaine de dix hectares entre l’avenue de Brancolar et la colline de Cimiez, au nord de Nice. C’est une des rares grandes propriétés de Nice à conserver ses dimensions d’origine[2]. Elle abrite aujourd'hui le campus de l'unité de formation et de recherche sciences de l'université Nice-Sophia-Antipolis ainsi que le siège de cette dernière.

Château de Valrose
Image illustrative de l’article Château de Valrose
Façade sud du château.
PĂ©riode ou style NĂ©ogothique
Architecte David Grimm
MikhaĂŻl Makaroff
Antoine BĂ©ranger
SĂ©bastien-Marcel Biasini
DĂ©but construction 1867
Fin construction 1870
Propriétaire initial Baron Paul Von Derwies
Destination actuelle Université de Nice Sophia Antipolis
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1991)[1]
CoordonnĂ©es 43° 43′ 01″ nord, 7° 16′ 00″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Alpes-Maritimes
Commune Nice
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Valrose
GĂ©olocalisation sur la carte : Nice
(Voir situation sur carte : Nice)
Château de Valrose
Un ginkgo biloba dans le parc.

Histoire

Le , le baron[3] Paul von Derwies, entrepreneur et financier russe, conseiller du tsar Alexandre II, acquiert de grandes parcelles dans ce vallon, et crée sur ce terrain, un domaine des plus fastueux et extravagants de la Riviera de cette fin de XIXe siècle. Il s’attache les services de plusieurs architectes : ses architectes David Grimm et Antonio Crocci aidés par le jeune architecte Constantin Scala, auxquels il confie la construction du château, et à Antoine Béranger celle du petit château. L’ajout d'un théâtre transformé en salle de concert est l’œuvre de Mikhaïl Makaroff en 1869, tandis que l’horticulteur Joseph Carlès, auteur des jardins de Monte-Carlo, réalise l’aménagement du parc. Le chantier fournit du travail à plus de 800 ouvriers durant trois ans pour un coût de plusieurs millions de francs or[4].

Le château est de style gothique et son intérieur multiplie les luxes avec plafonds à fresque, lustres de cristal et toiles de maître. Le plus spectaculaire est une salle de concert qui peut accueillir jusqu’à 400 spectateurs munie d'une imposante machinerie en bois visible dans le fond de scène. Dans le parc, Carlès introduit des végétaux provenant principalement d'Italie, les palmiers de Bordighera et autres espèces de Gênes et de Florence[2]. Des serres et une roseraie y sont installées. En 1873, le jardin est aménagé de kiosques, d'une isba ukrainienne, de fausses ruines, de grottes et de statuaire ainsi que de nombreux pièces d’eau comme des fontaines, des cascades et un étang sur lequel on peut naviguer en barque. Le renouvellement annuel des pelouses nécessite pas moins de sept tonnes de graines[5]. Une centaine de personnes, jardiniers compris, assure l'entretien du domaine. En 1881, Sébastien-Marcel Biasini édifie un monumental portail d’entrée flanqué de tours jumelles, situé à l'est du domaine, avenue prince de Galles à Cimiez. Lorsqu’elle séjourne à l'Excelsior Régina Palace, la reine Victoria possédant la clé de ce portail, aime venir en voisine, se promener dans l’oliveraie du haut du parc[2].

De 1870 à 1881, Valrose devient un haut lieu de la vie musicale et mondaine. Le baron loue les services quotidiens d’un orchestre symphonique de 70 musiciens dirigés par les plus grands chefs de l’époque. Il accueille de grands virtuoses parmi lesquels le violoniste Joseph Joachim, le pianiste Francis Planté et la diva Adelina Patti. Le , les mondanités atteignent leur apogée lors d'une réception en l’honneur du grand duc Nicolas. Le baron succombe à une apoplexie le de la même année.

En 1899, la banque Von Derwies est dĂ©clarĂ©e en faillite. La propriĂ©tĂ© est vendue en 1912 Ă  un certain Poutiloff, qui la revend en 1920, au roi de l’étain bolivien, SimĂłn Iturri Patiño. Celui-ci change l'inscription « Van Derwies Â» Ă  l'entrĂ©e du parc cĂ´tĂ© avenue Valrose pour y mettre Ă  la place son propre nom « S. Patino Â» que l'on voit encore de nos jours.

En 1950, la ville de Nice rachète l’ensemble du domaine et le rétrocède à l’Éducation nationale pour y installer le campus Valrose, siège de la présidence de l’université Nice-Sophia-Antipolis et de la faculté des sciences depuis 1965.

Le grand château, le petit château et le parc, sa fabrique de jardin et ses statues, sont classés monuments historiques par arrêté du [1].

Notes et références

  1. Notice no PA00080785, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Projet Communautaire Interreg II, La Route des Jardins de la Riviera, 2003, p.36-37
  3. Si la noblesse des Derwies est bien authentique, rien n'atteste l'octroi de ce titre, jusqu'à maintenant : voir à ce sujet la notice familiale dans l'Armorial général de la noblesse de l'Empire russe.
  4. Dominique Laredo, « La Côte d'Azur, d'Hyères à Menton ; Valrose, un château de conte de fées », Vieilles maisons françaises, Éditions de L’Esplanade, no 236,‎ , p. 48 à 52 (ISSN 0049-6316).
  5. Jean Bernard Lacroix, Du Mélèze au Palmier, Catalogue d'exposition, Conseil Général des Alpes Maritimes, 2006, p.130

Annexes

Bibliographie

  • Dominique Laredo, Valrose, UniversitĂ© Nice Sophia-Antipolis, Nice, 2005, 336 p., ill. n.b. et coul., couv. ill. en coul., 30 cm (ISBN 2-9524953-0-0) [prĂ©sentation en ligne]
  • Didier Gayraud, Belles demeures en Riviera 1835-1930, p. 157-159, Éditions Giletta, Nice, 2005 (ISBN 978-2-915606-20-1) ; p. 304
  • Dominique Laredo, « D'une villĂ©giature aristocratique Ă  un campus scientifique : Valrose, siège de l'universitĂ© Nice Sophia Antipolis et de la facultĂ© des sciences Â», In Situ, revue du patrimoine, annĂ©e 2011, no 17 [lire en ligne]

Articles connexes

Liens externes

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