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Château de Saint-Priest

Le château de Saint-Priest, situé à Saint-Priest dans la métropole de Lyon, en France, est une maison forte construite pour la famille Richard au XIVe siècle[2].

Château de Saint-Priest
Image illustrative de l’article Château de Saint-Priest
Vue générale du château.
Période ou style Médiéval
Renaissance
Contemporain
Type Maison forte
Début construction XIVe siècle
Propriétaire initial Famille Richard
Destination initiale RĂ©sidence
Propriétaire actuel Ville de Saint-Priest
Destination actuelle Centre culturel
Protection Logo monument historique Inscrit MH
(1984, partiellement)[1]
CoordonnĂ©es 45° 41′ 48″ nord, 4° 56′ 38″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
MĂ©tropole MĂ©tropole de Lyon
Commune Saint-Priest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Saint-Priest
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes)
Château de Saint-Priest
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
(Voir situation sur carte : métropole de Lyon)
Château de Saint-Priest

Propriété de la famille Richard, puis de la famille Guignard, le château a été rénové de nombreuses fois, affichant ainsi plusieurs styles architecturaux différents allant de l'architecture médiévale à l'architecture contemporaine. Le château est classé partiellement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire

Les premières occupations

Le site actuel du château n'a jamais été occupé jusqu'au milieu du Moyen Âge, période à laquelle il était utilisé comme aire d'ensilage. Le lieu abritait alors des silos permettant de conserver différentes sortes de denrées, à l'abri des intempéries et des espèces animales sauvages. Ces aménagements furent abandonnés par la suite, entre le milieu du Xe siècle et le XIe siècle[3].

C'est à cette période que le site, alors propriété de l'abbaye d'Ainay, fut utilisé comme cimetière paroissial, regroupant plus de soixante-dix sépultures. L'édification d'une église en pierre par les moines de l'abbaye suivit peu de temps après. Alors que l'édifice religieux et ses annexes étaient en fonction jusqu'au XIVe siècle, l'ensemble funéraire a, quant à lui continué de se développer inégalement jusqu'au XVe siècle[3].

La famille Richard

Le , le comte Édouard de Savoie cède ses droits seigneuriaux sur Saint-Priest à Guy Richard, issu d'une famille noble de Saint-Symphorien d'Ozon. Après sa mort, son fils Humbert Richard prête l'hommage féodal à son suzerain l'abbé d'Ainay en 1336 pour « la maison forte de Saint-Priest en Velin avec sa place près de l'église et du cimetière ». À cette époque, le château n'est qu'une modeste maison forte occupant uniquement l'actuelle aile ouest[4] - [5].

Le roi de France, Charles VII, a séjourné au château de Saint-Priest de 1455 à 1457.

En 1438, la rĂ©sidence seigneuriale est agrandie voire peut-ĂŞtre mĂŞme reconstruite avec l'Ă©dification d'une tour de 8,30 mètres de hauteur s'Ă©levant sur quatre niveaux Ă  l'angle nord-ouest du bâtiment par Gillet Richard[3].

C'est en 1450, au temps de Louis Richard, filleul de Louis XI, qu'est bâtie l'aile nord du bâtiment[6]. Cette aile appelĂ©e aussi « bâtiment mĂ©diĂ©val » comporte un sous-sol et trois niveaux de 162 m2 chacun. Alors que le caveau et le rez-de-chaussĂ©e Ă©taient destinĂ©s Ă  la cuisine et au stockage des denrĂ©es, le premier Ă©tage Ă©tait destinĂ© Ă  la rĂ©ception et le second Ă  la vie privĂ©e. C'est Ă  cette mĂŞme pĂ©riode qu'a Ă©tĂ© bâti le grand escalier, qui occupe le bâtiment mĂ©diĂ©val sur toute sa hauteur[3].

Au XVe siècle, furent également construits le donjon médiéval, à l'extrémité sud-ouest du bâtiment, et l'aile sud, .édifiée sur l'ancien fossé qui entourait alors la résidence du seigneur de Saint-Priest[7].

En , deux ans après la fin de la Guerre de Cent Ans, alors que le Dauphiné, contrôlé par l'héritier du trône de France, Louis XI, parrain de Louis Richard, est en froid avec le roi Charles VII, celui-ci se rend au château de Saint-Priest afin de rencontrer son fils et de soumettre les Dauphinois à son ordre. Le différend est réglé le , trois mois avant le départ du roi, en juillet, dans la grande salle du bâtiment médiéval, rebaptisée salon Charles VII[7].

En 1645, la famille Richard vend la seigneurie et le château de Saint-Priest pour 94 000 livres Ă  Jacques Guignard, riche notable lyonnais[4].

La famille Guignard

François-Emmanuel Guignard, comte de Saint-Priest. Il a fait rénover le château à partir de 1815.

La seigneurie de Saint-Priest est acquise en 1645 par Jacques Guignard, chevalier, seigneur de Bellevue, président au Parlement de Metz, puis conseiller du roi et président en la cour des aides du Dauphiné, bourgeois et prévôt des marchands de Lyon (1654-1658). Elle est érigée en vicomté par Lettres patentes du roi Louis XIV, prises en sa faveur en 1653. Vers 1660, il réaménage tout l'intérieur du bâtiment et rénove le grand escalier à balustres du bâtiment médiéval.

Un jardin Ă  la française est amĂ©nagĂ© Ă  partir du XVIIe siècle sur 2,5 hectares de terrain. Une allĂ©e bordĂ©e d’ifs et de massifs de fleurs est tracĂ©e d’est en ouest[8].

De nombreux travaux de réhabilitation du château ont été menés par la famille Guignard, améliorant le confort du lieu. En 1764, sous l'impulsion de Jean-Emmanuel Guignard de Saint-Priest, la rénovation de la façade ouest dans un style Renaissance est confiée à un architecte montpelliérain du nom de Nogaret, qui meurt au château en 1767 au cours des travaux[7].

Au cours de la RĂ©volution française, le château devient propriĂ©tĂ© de la commune mais est dĂ©pouillĂ© et dĂ©tĂ©riorĂ© au fil des mois. Il est restituĂ© aux Guignard en 1795, mais ce n'est qu'en 1815, après 20 ans d'exil que le comte François-Emmanuel Guignard de Saint-Priest rentre en France. C'est lui qui rĂ©novera de nouveau le château, faisant du lieu un endroit confortable et luxueux. En 1820 il crĂ©e un jardin Ă  l'anglaise dans le parc, et après sa mort en 1821, ses fils continuent son travail et modernisent l'agencement et le mobilier du château. Les meubles sont pour la plupart recouverts de marbre et de marqueterie, et les diffĂ©rentes pièces Ă©quipĂ©es d'un piano moderne et de miroirs mesurant jusqu'Ă  2,80 mètres de hauteur. En 1828, la façade ouest est de nouveau rĂ©novĂ©e par un architecte lyonnais, Chenavard, dans un style Ă  la fois Renaissance, gothique et mĂ©diĂ©val[9].

Afin de rembourser leurs créanciers, Armand Emmanuel Charles Guignard et son fils Alexis Guignard vendirent le château en 1838[9]. Ils furent les derniers seigneurs et comtes de Saint-Priest,

Le château du XIXe siècle à nos jours

Pendant plus de 50 ans, le château passe de propriĂ©taire en propriĂ©taire avant son achat en 1887 par Augustin Planque, missionnaire français et dirigeant de la SociĂ©tĂ© des missions africaines (SMA). Il fait du château une rĂ©sidence pour ses sĂ©minaristes. Il y fait construire l'Ă©chauguette surplombant le bâtiment central en son extrĂ©mitĂ© nord-ouest, ainsi que la tourelle au-dessus du donjon en son extrĂ©mitĂ© sud-ouest[9].

Malgré cette dernière rénovation de la bâtisse, le château est de nouveau abandonné et délabré au début du XXe siècle avant son acquisition par la ville de Saint-Priest le , sous l'impulsion du maire socialiste Théophile Argence[5] - [10]. Le château est alors dans un état médiocre, l'intérieur est dépourvu de mobilier, la plupart des vitres sont brisées et la toiture surchargée de gouttières[9].

L'arrivée de la Seconde Guerre mondiale ne fait que retarder les travaux de réhabilitation nécessaires. Après , le château est réquisitionné par les autorités militaires et abrite des soldats français. En 1942, les Allemands prennent possession des lieux, construisent un radar dans le parc et détruisent une plaque décorative ornant la façade ouest. Après la Libération en 1944, le château est occupé par les troupes alliées et héberge des prisonniers de guerre[5] - [9].

Faute de moyens, les travaux autour du château ne reprennent qu'au cours des années 1960 avec l'aménagement d'espaces fleuris, la construction de résidences et d'une piscine. Cependant, le bâtiment, classé partiellement au titre des monuments historiques le , continue de se délabrer jusqu'en 1991, abritant néanmoins diverses associations et services municipaux au cours de cette période. Ce n'est qu'en 1995, sous le mandat du maire socialiste Bruno Polga qu'est engagée la rénovation totale du château qui voit entre autres la construction de deux tours monumentales et d'une verrière à l'est du bâtiment jusqu'en 1998[6]. Les travaux de construction des parties du lieu à l'architecture contemporaine ont également pu mettre au jour les fondations de l'église médiévale en pierre édifiée par les moines de l'abbaye d'Ainay, ainsi que soixante-dix sépultures et une stèle funéraire en calcaire du Bugey datant du IIe siècle ou du IIIe siècle, commémorant le décès d'un enfant baptisé Iulius Victor[11]. La stèle était utilisée comme fondation pour l'église médiévale.

Après avoir vu ses espaces commercialisés pour diverses manifestations par le groupe GL Events de 1999 à 2016[12], le château est redevenu propriété de la ville de Saint-Priest le , qui s'en sert aujourd'hui de centre culturel accueillant divers évènements locaux, manifestations et concerts[13]. Le château sera de nouveau la cible de travaux de réhabilitation visant notamment la verrière au cours des prochaines années[6] - [14] - [15].

Architecture

Bâtiment médiéval

Bâtiment central

Aile Sud

Verrière

Parc

Description

Au dĂ©but du XIVe siècle, une première maison forte est Ă©difiĂ©e. Vers 1438, une tour de 8,31 mètres de cĂ´tĂ© est construite Ă  l’angle nord-est ; en 1450, apparaĂ®t l’aile nord, dans laquelle un escalier monumental sera Ă©difiĂ© au XVIIe siècle ; au XVIIIe siècle, les deux façades du logis principal sont reconstruites ; entre 1995 et 1998, une grande rĂ©novation a lieu sous l’impulsion du maire Bruno Polga, avec notamment la dĂ©molition et la reconstruction des murs intĂ©rieurs.

Le château actuel comprend un logis principal orienté est-ouest et deux corps de logis, l’un au nord, l’autre au sud, l’ensemble occupant trois côtés d’un quadrilatère, le quatrième côté étant fermé par une construction moderne (deux tours rondes et une grande structure en verre et métal). Une tour carrée fait saillie dans l’angle sud ouest et une échauguette datant du début du XXe siècle couronne l’angle nord-ouest.

La façade occidentale s’étage sur quatre niveaux ; un avant-corps ouvragé occupe la travée centrale ; les trois premiers niveaux se composent de cinq travées au total ; le niveau supérieur est percé de six petites fenêtres et orné d’une arcade reposant sur des colonnettes. La façade nord, en briques, est percée de deux fenêtres et de six petites ouvertures. La façade sud comporte six fenêtres et cinq petites ouvertures. À l’ouest, une terrasse et un escalier monumental à double volée donnent accès aux jardins.

Le château de Saint-Priest regroupe :

  • 760 m2 de salons modulables sur deux niveaux ;
  • 215 m2 de verrière ;
  • des espaces extĂ©rieurs amĂ©nagĂ©s ;
  • 6 salons pouvant accueillir entre 20 et 500 personnes.

Le jardin Ă  la française, amĂ©nagĂ© Ă  partir du XVIIe siècle s’étend sur 2,5 hectares. Une allĂ©e bordĂ©e d’ifs et de massifs de fleurs est tracĂ©e d’est en ouest, de part et d’autre de grands parterres.

Accès

Depuis les transports en commun, le château de Saint-Priest est accessible par :

  • tramway, ligne T2 : direction St Priest "Bel Air", arrĂŞt Jules Ferry Ă  300 mètres du site ;
  • bus, C25 : depuis la Gare de La Part Dieu Vivier Merle, arrĂŞt Jules Ferry Ă  300 mètres du site.

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Château », notice no PA00118053, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    2. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 1081.
    3. « Histoire du château », sur cercle.free.fr (consulté le ).
    4. « Les seigneurs de Saint-Priest », sur cercle.free.fr (consulté le ).
    5. « Article geneawiki de Saint-Priest », sur fr.geneawiki.com, (consulté le ).
    6. « Fiche monument historique : Château de Saint-Priest », sur www.lyon-france.com (consulté le ).
    7. « Couleurs n°281 (décembre 2016) - page 30 », sur www.ville-saint-priest.fr, (consulté le ).
    8. « Parc du Château de Saint-Priest », sur www.monweekendalyon.com (consulté le ).
    9. « Couleurs n°282 (janvier 2017) - page 46 », sur www.ville-saint-priest.fr, (consulté le ).
    10. « L'histoire du château », sur www.ville-saint-priest.fr (consulté le ).
    11. « Fouilles archéologiques au Château de Saint-Priest », sur cercle.free.fr (consulté le ).
    12. « La location des espaces », sur www.ville-saint-priest.fr (consulté le ).
    13. « Page facebook du Château de Saint-Priest », sur www.facebook.com (consulté le ).
    14. « GL Events perd la gestion du Château de Saint-Priest », sur Le Progrès, .
    15. « GL Events perd le château de Saint-Priest mais récupère un petit pactole », sur mLyon, .

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Gustave de Rivoire de la Bâtie - Armorial du DauphinĂ© (Imprimerie Louis Perrin, Lyon, 1867).
    • Charles Talon - Les seigneurs de Saint-Priest (Ed. Poyet, 1980).
    • Cercle Iulius Victor - Histoire du château de Saint-Priest (2003).

    Articles connexes

    Lien externe

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