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Carsosaurus

Carsosaurus marchesetti

Carsosaurus
Description de cette image, également commentée ci-après
Squelette fossile de Carsosaurus marchesetti.

Genre

† Carsosaurus
Kornhuber, 1893

Espèce

† Carsosaurus marchesetti
Kornhuber, 1893

Carsosaurus est un genre éteint de reptiles semi-aquatiques appartenant à la super-famille des mosasaures, ayant vécu durant le Crétacé supérieur dans ce qui est aujourd'hui l'Europe. Une seule espèce est connue, Carsosaurus marchesetti, décrite en 1893 à partir d'un unique spécimen presque complet découvert en Slovénie. L'unique fossile attribué à ce taxon contient de nombreux os différents ainsi que des empreintes cutanées et du cartilage au niveau du sternum. Bien qu'il faut plus de restes pour confirmer formellement sa classification, les chercheurs pensent généralement qu'il appartient aux Aigialosauridae. C'est un animal amphibie qui passait la plupart de son temps sur la terre ferme, bien que ses parents ultérieurs deviendront entièrement aquatiques.

DĂ©couverte et nommage

Carsosaurus fut initialement décrit en 1893 par le naturaliste et paléontologue autrichien Andreas Kornhuber à partir d'un squelette unique et presque complet du Civico Museo di Storia Naturale di Trieste (en), découvert dans le plateau du Karst, près de Komen en actuelle Slovénie. Dans son ouvrage, il le compare à Acteosaurus (en), car les deux animaux ont été découverts dans la même zone. Les deux taxons ayant de nombreuses différences notables, Kornhuber en conclu qu'ils ne sont pas étroitement liés : Acteosaurus serait un Dolichosauridae (en), tandis que Carsosaurus ressemble plus à un varan. Pour le « beau et mémorable lézard du Karst », selon ses propres termes, il choisit le nom générique Carsosaurus, attribuant le titre Carsosaurus marchesetti au spécimen holotype. L'épithète spécifique est nommé en l'honneur du directeur du musée, le Dr. Carlo de Marchesetti[1].

Description

Carsosaurus n'est connu que d'un seul spĂ©cimen, actuellement conservĂ© au Civico Museo di Storia Naturale di Trieste, en Italie[2]. Sur ce fossile, il manque le crâne, les vertèbres cervicales antĂ©rieures et une grande partie de la queue, mais il reste nĂ©anmoins très complet en termes de prĂ©servation[3]. La longueur totale des pièces conservĂ©es est de 97,5 cm. Kornhuber Ă©met l'hypothèse que la partie absente de la queue pouvait avoir Ă©tĂ© deux fois plus longue que le corps, de 67 cm Ă  130 Ă  140 cm. Au niveau du tronc, le squelette mesure 14,5 cm de large. Il n'y a que 3 vertèbres cervicales prĂ©sentes (Ă©tants les 3 les plus Ă©loignĂ©es de la tĂŞte), mais il y en avait probablement 7 Ă  9 au total. De mĂŞme, seules 12 vertèbres caudales sont prĂ©sentes dans le fossile, mais il peut y en avoir eu plus de 100. Il y a 5 paires de vraies cĂ´tes et 3 Ă  4 paires prĂ©sumĂ©es supplĂ©mentaires de fausses cĂ´tes. Les empreintes de l'Ă©piderme sont Ă©galement conservĂ©es, qui montrent des Ă©cailles en forme de losange, Ă©paissies sur les marges[1]. Il y a aussi du cartilage sternal minĂ©ralisĂ©, qui est gros et en forme de bouclier[3].

Classification

Vue d'artiste d'Aigialosaurus, un animal très proche de Carsosaurus.
Reconstitution d'Aigialosaurus, un proche parent de Carsosaurus.

Kornhuber classe initialement Carsosaurus parmi les Aigialosauridae, en raison de ses caractéristiques postcrâniens. Près d'un siècle plus tard, en 1992, Robert L. Carroll et Michael Debraga proposent que Carsosaurus pourrait ne pas appartenir à cette famille en raison de ses ratios inhabituels d'os des membres, bien qu'ils notent également qu'il est tout à fait possible qu'il le fasse encore[4]. Une étude ultérieure publié en 1995 par Michael W. Caldwell, Carroll et Hinrich Kaiser soutient la possibilité que Carsosaurus serait un Aigialosauridae, suggérant en outre que C. marchesetti pourrait appartenir au genre Aigialosaurus, ce qui invaliderait par conséquent le premier taxon nommé. Jusqu'à ce que d'autres éléments soient récupérés, rien ne peut être définitivement établi[3]. Carsosaurus est donc considéré comme un nomen dubium depuis sa description[5].

Paléobiologie

Kornhuber considère Carsosaurus comme semi-aquatique, bien que principalement terrestre. Sa longue queue peut avoir servi comme gouvernail de secours, ainsi qu'un outil de dĂ©fense, de prĂ©hension, d'escalade et de propulsion. Le squelette fossile contient ce que Kornhuber interprète comme les restes de nombreux petits poissons, lĂ©zards et peut-ĂŞtre des amphibiens, indiquant que Carsosaurus Ă©tait un chasseur qui consommait des proies vivantes entières[1]. Cependant, en 2001, Caldwell et Michael S. Y. Lee propose qu'il ne s'agit pas de contenu intestinal, mais plutĂ´t de restes d'embryons. Leur positionnement indique qu'ils seraient nĂ©s la queue en premier, pour rĂ©duire le risque de noyade, car de cette façon leurs narines sortiraient en dernier. Comme l'un est situĂ© dans le bassin, il est possible que le spĂ©cimen soit mort en donnant naissance. La capacitĂ© de Carsosaurus et d'autres proches parents semi-aquatiques prĂ©coces Ă  donner naissance de cette manière aurait rĂ©duit leur dĂ©pendance Ă  la terre ferme, permettant leur Ă©volution en mosasaures massifs entièrement aquatiques[6], qui ont vĂ©cu d'il y a 98 millions d'annĂ©es jusqu'Ă  la fin du CrĂ©tacĂ©, il y a 65,5 millions d'annĂ©es[7].

Paléoécologie

Le seul spécimen actuellement connu de Carsosaurus a vécu entre le Cénomanien et le Turonien, durant le Crétacé supérieur[3]. Au Cénomanien, une grande partie de la région de Komen aurait été recouverte d'eau, avec un climat tropical ou subtropical. Les niveaux supérieurs étaient probablement bien oxygénés, en raison du grand nombre de poissons récupérés, tandis que le fond aurait été anoxique en raison de la rareté des fossiles d'invertébrés benthiques. Les terres exposées n'auraient pas été éloignées, étant donné les habitudes partiellement terrestres de nombreuses espèces de cette zone, incluant les aigialosaures[8]. D'autres taxons qui vivaient ou étaient susceptibles d'avoir vécu dans la région de Komen pendant le Crétacé supérieur comprennent Komensaurus (en) (un autre genre d'aigialosauridés)[5], des myctophidés, (une famille de poissons dont les représentants modernes peuvent être trouvés en eau profonde à travers le monde entier), des mollusques à carapace dure, des crustacés, des conifères et des ammonites[8].

Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Carsosaurus » (voir la liste des auteurs).

    Références

    1. (en) A. Kornhuber, Carsosaurus Marchesettii, a new fossil lacertilian from the Cretaceous formation of Karst near Komen, (lire en ligne [PDF])
    2. (it) « Collezione di Paleontologia – Museo di Storia Naturale » (consulté le )
    3. (en) Michael W. Caldwell, Robert L. Carroll et Hinrich Kaiser, « The Pectoral Girdle and Forelimb of Carsosaurus marchesetti (Aigialosauridae), with a Preliminary Phylogenetic Analysis of Mosasauroids and Varanoids », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 15, no 3,‎ , p. 516-531 (ISSN 0272-4634, DOI 10.1080/02724634.1995.10011245, JSTOR 4523648, S2CID 84000028, lire en ligne)
    4. (en) R. L. Carroll et M. Debraga, « Aigialosaurs: mid-Cretaceous varanoid lizards », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 12, no 1,‎ , p. 66-86 (DOI 10.1080/02724634.1992.10011432, JSTOR 4523421, S2CID 83589779)
    5. (en) Michael W. Caldwell et Alessandro Palci, « A new basal mosasauroid from the Cenomanian (U. Cretaceous) of Slovenia with a review of mosasauroid phylogeny and evolution », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 27, no 4,‎ , p. 863-880 (DOI 10.1671/0272-4634(2007)27[863:ANBMFT]2.0.CO;2, JSTOR 30117455, S2CID 86256110)
    6. (en) Michael W. Caldwell et Michael S. Y. Lee, « Live Birth in Cretaceous Marine Lizards (Mosasauroids) », Proceedings: Biological Sciences, vol. 268, no 1484,‎ , p. 2397-2401 (ISSN 0962-8452, PMID 11747556, PMCID 1088892, DOI 10.1098/rspb.2001.1796, JSTOR 3067743, lire en ligne [PDF])
    7. (en) Michael J. Polcyn, Louis L. Jacobs, Ricardo Araújo, Anne S. Schulp et Octávio Mateus, « Physical drivers of mosasaur evolution », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 400,‎ , p. 17-27 (ISSN 0031-0182, DOI 10.1016/j.palaeo.2013.05.018, Bibcode 2014PPP...400...17P, S2CID 67782300, lire en ligne [PDF])
    8. (en) Alessandro Palci, Bogdan Jurkovšek, Tea Kolar-Jurkovšek et Michael W. Caldwell, « New palaeoenvironmental model for the Komen (Slovenia) Cenomanian (Upper Cretaceous) fossil lagerstätte », Cretaceous Research, vol. 29, no 2,‎ , p. 316-328 (DOI 10.1016/j.cretres.2007.05.003, S2CID 128892878, lire en ligne [PDF])

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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