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Carpocapse des pommes et des poires

Cydia pomonella

Cydia pomonella
Description de cette image, également commentée ci-après
Imago de Cydia pomonella.

Espèce

Cydia pomonella
(Linnaeus, 1758)
Description de cette image, également commentée ci-après
Larve de carpocapse dans une pomme

Le carpocapse des pommes et des poires (Cydia pomonella) est un insecte de l'ordre des lépidoptères, de la famille des tortricidés, dont la larve se développe à l'intérieur des fruits. Le carpocapse s'attaque aussi aux coings.

Synonymes

Selon Catalogue of Life (27 mai 2014)[1] :

  • Carpocapsa putaminana Staudinger, 1859 ;
  • Carpocapsa simpsoni Busck, 1903 ;
  • Phalaena aeneana Villers, 1789 ;
  • Pyralis pomana Fabricius, 1775.

Description

L'insecte adulte est un papillon de 18 mm environ d'envergure dont les ailes antĂ©rieures sont grisâtres, avec aux extrĂ©mitĂ©s une large tache brune bordĂ©e de lignes dorĂ©es. Les ailes postĂ©rieures, uniformĂ©ment brunes, ont les bords ciliĂ©s. La tĂŞte porte deux antennes filiformes Ă©talĂ©es.

La larve est une chenille de 1,8 mm de long (jeune) Ă  15 mm environ avant diapause, au corps rose pâle et Ă  tĂŞte brun foncĂ©.

Biologie

  • Femelle
    Femelle
  • Mâle
    Mâle
  • Adulte
    Adulte
  • Chenille
    Chenille
  • Chrysalide
    Chrysalide

Le carpocapse des pommes est un papillon de la famille des tordeuses. D'assez petite taille, 15 Ă  22 mm. Il dĂ©colle au crĂ©puscule quand la tempĂ©rature atteint 16 °C (mai Ă  septembre) et pond sur les feuilles, les tiges ou l'Ĺ“il des fleurs fĂ©condĂ©es. La larve pĂ©nètre souvent dans le fruit par l'Ĺ“il mais pas toujours. La première gĂ©nĂ©ration n'est pas la plus dangereuse. La deuxième gĂ©nĂ©ration apparaĂ®t en aoĂ»t. Les femelles pondent sur les fruits sains et la chenille pĂ©nètre par un point quelconque. Elle affectionne particulièrement les pĂ©pins. Le trou de sortie de la larve se remarque par l'accumulation de dĂ©jections.

À maturité, elle quitte sa plante hôte. Soit elle rejoint le sol et se cache dans quelque trou, soit elle reste sur l'arbre et se réfugie dans une anfractuosité de l'écorce, et dans les deux cas, elle se nymphose dans un cocon blanchâtre pour attendre le printemps suivant.

Plantes-hĂ´tes

Les plantes-hôtes sont le plus souvent des rosacées : (pommier, poirier, abricotier, cognassier, parfois pêcher et prunier), mais aussi le noyer (famille des juglandacées).

Certaines variétés, comme le pommier Bouscasse de Bres ou Anis basque précoce-Anixa sont réputées pour leur résistance au carpocapse.

Moyens de lutte

Il existe plusieurs moyens de lutte contre ce ravageur. Parmi ceux-ci, voici les méthodes les plus efficaces :

Note : Ne pas perdre de vue que l'application continue d'un même moyen de lutte, sur plusieurs années de suite, peut entrainer une sélection artificielle des sujets les plus résistants. Celle-ci mènerait à une insensibilité et donc à l'inefficacité de ce moyen de lutte. Ne pas hésiter à alterner les moyens à disposition pour contrer une potentielle habituation de l’espèce.

Lutte contre les larves

La lutte contre le Carpsocarpse se fait aussi à l'automne et durant l'hiver : il est important de nettoyer le sol autour des arbres. Il est très utile de brûler au chalumeau le sol sur 1,5 à 2 mètres. Il est aussi très utile de chauler les arbres ce qui détruit les larves. Il convient aussi de ramasser tous les fruits tombés et de les retirer du pied de l'arbre. En pratique, les brûler.

Les insecticides

L'utilisation d'insecticide biologique comme la Carpovirusine ou le Madex (préparation à base de virus de la granulose) permet de protéger efficacement les vergers s'ils sont pulvérisés au bon moment. Lorsque la larve ingère le virus, elle arrête de s'alimenter et meurt rapidement, liquéfiée. C'est l'un des seuls traitements disponibles en agriculture biologique, mais entre 10 et 15% des vergers en conventionnel utilisent également des traitements à base de Carpovirusine.

Il existe également des préparations à base de bactéries dites « bactéries Bt » (de l'espèce Bacillus thuringiensis), dont la protéine Cry est mortelle par ingestion pour de nombreux insectes.

Il existe un insecticide dit CALYPSO qui, bien que non recommandé en agriculture biologique, est très efficace avec deux passages annuels.

Les bandes

Il est possible d'installer des bandes pièges (carton ondulé) d'une vingtaine de centimètres de large sur les troncs et les branches (grosses branches charpentières) des pommiers. Ces bandes capturent les larves de carpocapses qui cherchent un abri pour se métamorphoser. Il faut installer les bandes dès le mois de mai et les ouvrir régulièrement pendant l'été (juin, juillet, août) pour tuer les larves qui s'y sont cachées. Attention, ces bandes cartonnées servent également d'abris pour des insectes (perce-oreille, punaise de la famille des Miridae) et des araignées auxiliaires utiles qui consomment les œufs et larves de carpocapse dans le feuillage. Il ne faut donc pas brûler les bandes cartonnées, mais faire tomber les auxiliaires et larves en secouant la bande au-dessus d'un saladier afin de laisser les auxiliaires recoloniser le pommier et tuer les larves de carpocapse[2].

Phéromones

Piège à phéromones

Les pièges à phéromones disponibles dans le commerce attirent les carpocapses mâles sur des plaques engluées. Ces pièges peuvent être utilisés pour limiter la population de papillons présente dans le verger. Il est conseillé de coupler l'installation de ces pièges avec un autre moyen de lutte, comme les bandes pièges par exemple. Les phéromones peuvent également agir par confusion sexuelle, et être pulvérisées comme un insecticide classique (mais sans les inconvénients pour l'environnement de ces insecticides), comme le permet par exemple les produits de M2i Life Sciences[3].

Dans le mĂŞme genre de lutte, il existe des diffuseurs d'hormones (ECOPOM, Isomate OFM ou Ginko). C'est un moyen de lutte biologique destinĂ© aux professionnels puisque son efficacitĂ© repose sur le nombre de diffuseurs posĂ©s par rapport Ă  une surface (on parle de 400 Ă  1 000 diffuseurs/hectare). Les diffuseurs ressemblent Ă  des fils de fer de petite taille recouverts de plastique imprĂ©gnĂ© d'hormone sexuelle femelle des carpocapses. PlacĂ©e dans les arbres, la phĂ©romone se diffuse dans l'air, dĂ©sorientant les mâles qui s'Ă©puisent Ă  trouver les femelles. En grande majoritĂ©, les mâles meurent avant d'avoir pu s'accoupler et fĂ©conder les femelles.

Diffusion d'insectes stériles

Le « Programme de la libération intentionnelle d'insectes stériles » (Sterile Insect Release (SIR) Program) a encouragé l'expansion de la production de pommes biologiques en contrôlant avec succès les populations du carpocapse de la pomme dans les principales régions de culture de la pomme en Colombie-Britannique[4].

Installation de prédateurs

Enfin, la pose de nichoirs pour favoriser la présence d'oiseaux insectivores dans le verger permet de réduire les populations de carpocapses. Parmi les espèces à favoriser, on trouve la mésange bleue et la mésange charbonnière, mais également la plupart des chauves-souris telles que pipistrelle ou oreillard qui consomment de grandes quantités de larves ou de papillons.

Bon à savoir : le forficule (ou perce-oreille) et de nombreuses araignées chasseuses sont des prédateurs des œufs et larves du carpocapse[2].

Les nématodes

Des nématodes Steinernema feltiae prédateurs des stades hivernants du carpocapse au sol, peuvent être achetés et pulvérisés sur le tronc et au pied de votre pommier. Si les conditions d'humidité et de température sont favorables, ces nématodes peuvent normalement élire résidence dans votre jardin et réaliser un contrôle sur le long terme des populations de carpocapse.

Le sucre

La pulvĂ©risation de sucres (fructose et saccharose) Ă  très faibles doses (1 Ă  10 g pour 100 litres d'eau) protège les arbres et lĂ©gumes contre bien des agressions. C’est ce que montrent les travaux de Sylvie Derridj (Inra de Versailles) exposĂ©s les 8 et Ă  Paris, lors des journĂ©es techniques nationales consacrĂ©es aux fruits et lĂ©gumes bio.

Le saccharose peut réduire jusqu’à 40 % les dégâts dus au carpocapse en verger[5].

Informatique

L'App Store alternatif non officiel développé par Jay “Saurik” Freeman sur iOS porte le nom de genre du Carpocapse : Cydia. Il s'agit d'une référence au nom de la maison-mère de l'iPhone, Apple, dont le nom veut dire pomme en anglais[6].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Catalogue of Life Checklist, consulté le 27 mai 2014
    2. Manon Lefebvre, 2016, Régulation des ravageurs par les araignées en verger, thèse de doctorat, INRA/CTIFL.
    3. Céline Deluzarche, « M2i : la startup française qui nous débarrasse des insectes avec ses phéromones », Futura-Sciences,‎ (lire en ligne)
    4. (en) Sterile Insect Release Program Website
    5. « Du sucre, de l’argile ou des champignons au service des plantes », Agra Press, 11 janvier 2010.
    6. "Pourquoi Cydia s'appelle Cydia ?", iPhoneAddict.fr, 21 décembre 2010

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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