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Carcharhinus fitzroyensis

Requin baleinier

Le Requin baleinier (Carcharhinus fitzroyensis) est une espèce commune de requin de la famille des Carcharhinidae, endĂ©mique du nord de l'Australie. Il frĂ©quente les eaux peu profondes Ă  proximitĂ© du rivage, y compris les estuaires. Ce petit requin trapu peut gĂ©nĂ©ralement atteindre une taille de 1 Ă  1,3 m de long et est de couleur brunâtre sans marques visibles sur les ailerons. Il peut ĂŞtre identifiĂ© par son long museau, ses grandes nageoires pectorales triangulaires, et sa grande première nageoire dorsale positionnĂ©e bien en avant du corps.

Le régime du Requin baleinier se compose principalement de petits poissons téléostéens et de crustacés. Il est vivipare, l'embryon étant nourri via une connexion au placenta. Il y a une saison d'accouplement définie qui dure de mai à juillet. Les femelles donnent naissance à entre un et sept petits par an, après une période de gestation de sept à neuf mois. Un petit nombre de Requins baleiniers sont capturés accidentellement dans les filets maillants côtiers et utilisés pour l'alimentation humaine, mais l'effet de la pêche sur la population semble être peu conséquent. C'est pourquoi l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé cette espèce comme étant de préoccupation mineure.

Description

Le Requin baleinier a un corps fuselé et plutôt trapu. Son long museau a une forme étroitement parabolique et de grandes narines précédées par de petits volets de peau en forme de tétons. Les yeux sont circulaires et de taille moyenne, et sont équipés de membranes nictitantes. La gueule arquée a des sillons très courts au niveau de ses extrémités. Il y a 30 rangées de dents sur la mâchoire supérieure et 28 à 30 rangées de dents sur la mâchoire inférieure. Les dents de la mâchoire supérieure sont longues et triangulaires avec des bords fortement dentelés, et deviennent de plus en plus inclinées vers les côtés de la mâchoire. Les dents de la mâchoire inférieure sont minces et verticales avec des bords plus finement dentelés. Les cinq paires de fentes branchiales sont courtes[1] - [2] - [3].

Les nageoires pectorales sont grandes et triangulaires, avec des extrĂ©mitĂ©s plus ou moins arrondies. La première nageoire dorsale est de grande taille, et est implantĂ©e au-dessus de l'arrière de la base des nageoires pectorales. La deuxième nageoire dorsale est relativement longue, et prend naissance au-dessus ou lĂ©gèrement derrière l'origine de la nageoire anale. Il n'y a pas de crĂŞte entre les nageoires dorsales. La nageoire anale est plus grande que la deuxième nageoire dorsale. Il y a une encoche en forme de croissant sur la queue, juste avant l'origine du lobe supĂ©rieure de la nageoire caudale. Cette dernière est asymĂ©trique et a un lobe infĂ©rieur bien dĂ©veloppĂ© et un lobe supĂ©rieur plus grand et prĂ©sentant une encoche près de son extrĂ©mitĂ©. La peau est densĂ©ment couverte par des denticules cutanĂ©es qui se chevauchent, et prĂ©sentant chacune trois Ă  cinq arĂŞtes horizontales se terminant par des dents marginales. Cette espèce est de couleur bronze Ă  brun gris dessus et pâle dessous, avec une bande plus claire sur les flancs. Dans quelques rares cas, les individus peuvent ĂŞtre gris bleuâtre clair sur le dessus. Ce requin peut atteindre 1,5 m de long, la plupart des animaux mesurant entre 1,0 et 1,3 m[1] - [2] - [3].

Biologie et Ă©cologie

Les Nemipteridae font partie des proies chassées par le Requin baleinier.

Le Requin baleinier se nourrit principalement de petits poissons téléostéens (comme les Nemipteridae et les poissons-lézards) et les crustacés (comme les Penaeidae et les squilles). Des céphalopodes sont aussi quelquefois consommés[4] - [5]. Parmi les parasites connus de cette espèce on peut citer le cestode Callitetrarhynchus gracilis[6] et les nématodes du genre Pulchrascaris[7].

Comme les autres requins de la famille des Carcharhinidae, le Requin gris de rĂ©cif est vivipare ; après que les embryons en dĂ©veloppement aient Ă©puisĂ©s leur rĂ©serve en vitellus, le sac vitellin vide se dĂ©veloppe en une connexion avec le placenta qui permet Ă  l'embryon d'ĂŞtre nourri par sa mère. Les femelles produisent des portĂ©es d'un Ă  sept jeunes chaque annĂ©e. L'accouplement a lieu entre mai et juillet, et les femelles peuvent stocker le sperme jusqu'au moment de l'ovulation qui a lieu entre juillet et septembre. Après une pĂ©riode de gestation de sept Ă  neuf mois, la mise bas a lieu entre fĂ©vrier et mai de l'annĂ©e suivante[5]. Les nouveau-nĂ©s mesurent de 35 Ă  50 cm de long et passent les premiers mois de leur vie dans des zones de nurserie en eaux peu profondes[8], dans les eaux cĂ´tières des zones de reproduction comme la baie de Cleveland au nord du Queensland[3] - [4]. Les mâles et les femelles parviennent Ă  la maturitĂ© sexuelle lorsque leur taille atteint une longueur de l'ordre de respectivement 83 Ă  88 cm et 90 Ă  100 cm[5].

Distribution et habitat

L'aire de rĂ©partition du Requin baleinier se limite au nord de l'Australie, entre Gladstone dans le centre du Queensland et Cape Cuvier en Australie-Occidentale. C'est une espèce commune qui vit dans les estuaires et les eaux cĂ´tières, de la zone intertidale Ă  une profondeur de 40 m[1].

Taxonomie et phylogénie

Le Requin baleinier a Ă©tĂ© dĂ©crit par l'ichtyologiste australien Gilbert Percy Whitley dans un volume datant de 1943 des Proceedings of the Linnean Society of New South Wales. Whitley a alors placĂ© cette nouvelle espèce parmi les Uranganops, sous-genre du genre Galeolamna, et il lui a donnĂ© l'Ă©pithète spĂ©cifique fitzroyensis en rĂ©fĂ©rence Ă  la rivière Fitzroy, car le spĂ©cimen type, une femelle de 1,2 m de long, a Ă©tĂ© recueillie dans l'estuaire de cette rivière[9]. Des auteurs ultĂ©rieurs ont classĂ© Galeolamna comme un synonyme de Carcharhinus[2].

Les relations évolutives du Requin baleinier n'ont pas encore été entièrement élucidées. Dans les études morphologiques comparatives publiées par Jack Garrick en 1982 et Leonard Compagno en 1988, il a été provisoirement placé dans un groupe comprenant le Requin à joues blanches (C. dussumieri) et le Requin à taches noires (C. sealei)[10] - [11]. Shane Lavery, dans une étude phylogénétique réalisée en 1992 sur la base des allozymes, a indiqué que cette espèce était proche du Requin nerveux (C. cautus) et du Requin à pointes noires (C. melanopterus)[12]. Ximena Vélez-Zuazoa et Ingi Agnarsson, dans une étude de 2011 basée sur des gènes des ADN nucléaires et mitochondriaux, ont montré qu'il s'agissait de l'élément de base d'un clade comprenant également le Requin gracile (C. amblyrhynchoides), le Requin bordé (C. limbatus) et Carcharhinus tilstoni[13].

Relations avec l'Homme

Le Requin baleinier est une prise accessoire mineure de la pêche au filet maillant le long des côtes du nord de l'Australie. Sa viande est vendue pour la consommation humaine. Compte tenu de son taux de reproduction relativement élevé, sa population semble capable de supporter les niveaux actuels de pêche. Par conséquent, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé cette espèce comme étant de préoccupation mineure[14].

Références

  1. (en) P.R. Last et J.D. Stevens, Sharks and Rays of Australia, Harvard University Press, , seconde éd., 644 p. (ISBN 978-0-674-03411-2 et 0-674-03411-2), p. 260–261
  2. (en) L.J.V. Compagno, Sharks of the World : An Annotated and Illustrated Catalogue of Shark Species Known to Date, Food and Agricultural Organization of the United Nations, (ISBN 92-5-101384-5), p. 472–473
  3. (en) M. Voigt et D. Weber, Field Guide for Sharks of the Genus Carcharhinus, Verlag Dr. Friedrich Pfeil, , 151 p. (ISBN 978-3-89937-132-1), p. 62–63
  4. (en) C.A. Simpfendorfer et N.E. Milward, « Utilisation of a tropical bay as a nursery area by sharks of the families Carcharhinidae and Sphyrnidae », Environmental Biology of Fishes, vol. 37, no 4,‎ , p. 337–345 (DOI 10.1007/BF00005200, lire en ligne)
  5. (en) J.M. Lyle, « Observations on the biology of Carcharhinus cautus (Whitley), C. melanopterus (Quoy & Gaimard) and C. fitzroyensis (Whitley) from Northern Australia », Australian Journal of Marine and Freshwater Research, vol. 38, no 6,‎ , p. 701–710 (lire en ligne)
  6. (en) I. Beveridge et R.A. Campbell, « New records and description of trypanorhynch cestodes from Australian fishes », Records of the South Australian Museum, vol. 29, no 1,‎ , p. 1–22
  7. (en) N.L. Bruce et L.R.G. Cannon, « Ascaridoid nematodes from sharks from Australia and the Solomon Islands, Southwestern Pacific Ocean », Invertebrate Taxonomy, vol. 4,‎ , p. 763–783 (lire en ligne)
  8. Jeffrey C. Carrier, John A. Musick et Michael R. Heithau, Sharks and Their Relatives II : Biodiversity, Adaptive Physiology, and Conservation, CRC Press, , 746 p. (ISBN 978-1-4200-8048-3 et 1-4200-8048-2, lire en ligne)
  9. (en) G.P. Whitley, « Ichthyological descriptions and notes », Proceedings of the Linnean Society of New South Wales, vol. 68, nos 3–4,‎ , p. 114–144
  10. (en) J.A.F. Garrick, Sharks of the genus Carcharhinus, NOAA Technical Report,
  11. (en) L.J.V. Compagno, Sharks of the Order Carcharhiniformes, Princeton University Press, (ISBN 0-691-08453-X), p. 319–320
  12. (en) S. Lavery, « Electrophoretic analysis of phylogenetic relationships among Australian carcharhinid sharks », Australian Journal of Marine and Freshwater Research, vol. 43, no 1,‎ , p. 97–108 (DOI 10.1071/MF9920097, lire en ligne)
  13. (en) X. Vélez-Zuazoa et I. Agnarsson, « Shark tales: A molecular species-level phylogeny of sharks (Selachimorpha, Chondrichthyes) », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 58, no 2,‎ , p. 207–217 (DOI 10.1016/j.ympev.2010.11.018, lire en ligne)
  14. (en) M.B. Bennett et P.M. Kyne, « "Carcharhinus fitzroyensis" », IUCN Red List of Threatened Species. Version 2011.2. International Union for Conservation of Nature, (consulté le )

Liens externes

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