Camembert (Orne)
Camembert est une commune française, située dans le département de l’Orne en région Normandie, peuplée de 170 habitants[Note 1].
Camembert | |
L'entrée du bourg. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Vallées d'Auge et du Merlerault |
Maire Mandat |
Michel Cousin 2020-2026 |
Code postal | 61120 |
Code commune | 61071 |
Démographie | |
Gentilé | Camembertois |
Population municipale |
170 hab. (2020 ) |
Densité | 17 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 53′ 35″ nord, 0° 10′ 39″ est |
Altitude | Min. 111 m Max. 237 m |
Superficie | 10,30 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Vimoutiers |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.camembert.eu |
Le village est célèbre en tant que berceau du fromage dont il est l'éponyme : le camembert de Normandie.
Géographie
Le village de Camembert se situe dans le pays d'Auge, dans l’Orne en Normandie. Il se trouve donc dans une région bocagère, à 4 km au sud-est de Vimoutiers, à 22 km au nord-est d’Argentan, à 50 km au sud-est de Caen et à 160 km à l’ouest de Paris[1].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Champeaux -les- », sur la commune des Champeaux, mise en service en 1978[10] et qui se trouve à 3 km à vol d'oiseau[11] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,3 °C et la hauteur de précipitations de 825,1 mm pour la période 1981-2010[12]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Alençon - Valframbert », sur la commune d'Alençon, mise en service en 1946 et à 52 km[13], la température moyenne annuelle évolue de 10,8 °C pour la période 1971-2000[14] à 10,9 °C pour 1981-2010[15], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[16].
Urbanisme
Typologie
Camembert est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [17] - [18] - [19]. La commune est en outre hors attraction des villes[20] - [21].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (88,2 %), terres arables (6,7 %), forêts (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (1,7 %)[22].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[23].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Campo Maimberti fin XIIe siècle et Campum Manberti vers 1350[24].
En réalité, de « Camp-Maimbert » ou « Camp-Mambert », la première solution est préférable, étant donné l'antériorité de la forme du XIIe siècle et le fait que le nom de personne Maimbert (devenu patronymique) semble avoir été plus répandu.
Maimbert est issu du nom de personne germanique Mainbertus, autre forme de Maginbertus. On trouve aussi une variante féminine du patronyme, essentiellement dans la Seine-Maritime : Maimberte. Camp signifie « champ » en normand septentrional et en picard. La ligne Joret qui délimite ce phénomène phonétique passe au nord de Camembert, mais selon la toponymie, elle a fluctué au cours des siècles, au gré probable de déplacement de familles. Ainsi trouve-t-on à côté Les Champeaux et un peu plus au sud Champosoult, solution phonétique typique du normand méridional (et du français).
La graphie alternative Camenbert, si elle ne correspond pas à la norme orthographique du français, est conforme à l'étymologie Maginbertus.
On retrouve cet anthroponyme dans l'Essart-Maimbert, écart de Septmoncel dans le Jura.
Le gentilé est Camembertois.
Histoire
En 1791, Marie Harel y aurait inventé le camembert.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et un adjoint[27].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[29].
En 2020, la commune comptait 170 habitants[Note 8], en diminution de 10,53 % par rapport à 2014 (Orne : −3,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Au premier recensement républicain, en 1793, Camembert comptait 702 habitants, population ayant été égalée en 1806.
Économie
La fromagerie Durand est la dernière fromagerie encore présente à Camembert. Depuis 2016, l'entreprise a trouvé un repreneur.
Gastronomie
Le village est connu pour avoir donné son nom au très célèbre fromage.
La Normandie produit plusieurs sortes de camemberts, dont le camembert de Normandie qui est une Appellation d’origine contrôlée (AOC) :
- Camembert de Normandie, Normandie, AOC depuis 1986,
- Camembert fermier, Normandie,
- Camembert au calvados, Normandie.
Lieux et monuments
- L’église Notre-Dame ou Notre-Dame-et-Sainte-Anne, du XVIe siècle. Elle abrite une bannière de procession du XVIIIe siècle classée à titre d'objet aux Monuments historiques[32].
- Le manoir de Beaumoncel-Camembert (visitable).
- La ferme Président.
- Le Musée du camembert.
- La chapelle des Dornois dans le cimetière paroissial[33].
- La stèle de 1927 en l'honneur de Marie Harel.
Activité culturelle, labels et manifestations
Distinctions et labels
En 1991, la commune de Camembert a reçu la Marianne d'Or à Lyon grâce au maire Jean Gaubert[34].
Personnalités liées à la commune
- Marie Harel (1761-1844) est considérée comme l'inventrice du camembert.
- Michel Pelchat (1938 Ã Camembert - 1975), coureur cycliste.
- « Personnalité » équine : Lutteur B (1955 à Camembert - 1968), médaillé d'or en saut d'obstacles en 1964, avec son cavalier Pierre Jonquères d'Oriola.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[6].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[7].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Toutes les distances sont à vol d’oiseau.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Champeaux -les- - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Camembert et Les Champeaux », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Champeaux -les- - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Camembert et Alençon », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Alençon - Valframbert - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 3 : Formations dialectales (suite) et françaises, Genève, (lire en ligne), p. 1658.
- « Le maire, Jean Gaubert, ne se représente pas aux municipales », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Michel Cousin est réélu (sic) maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Camembert (61120) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Bannière de procession : Procession des habitants de Camembert au Mont-Saint-Michel », notice no PM61000242, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Ouest-france.fr - À Camembert, elle repose dans du calva » (consulté le ).
- « Le maire de Camembert mis en boîte à fromage », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).