Accueil🇫🇷Chercher

Caféiculture en Inde

La cafĂ©iculture en Inde est localisĂ©e sur les collines des États de l'Inde du Sud, celui de Karnataka comptant pour 53 % suivi du Kerala avec 28 % et du Tamil Nadu avec 11 % d'une production de 8 200 tonnes. La cafĂ© indien est rĂ©putĂ© ĂŞtre le cafĂ© cultivĂ© Ă  l'ombre le plus fin du monde[1]. Il y a environ 250 000 cafĂ©iculteurs en Inde, 98 % Ă©tant de petits cultivateurs[2]. En 2009, l'Inde comptait pour 4,5 % de la production mondiale de cafĂ©. 80 % de la production du pays est exportĂ©e[3]. Parmi ces exportations, 70 % est envoyĂ© en Allemagne, en Russie, en Espagne, en Belgique, en SlovĂ©nie, aux États-Unis, au Japon, en Grèce, aux Pays-Bas et en France, l'Italie achetant quant Ă  elle 29 % du reste. La plupart des exportations transitent en bateau par le canal de Suez[1].

Les principales régions caféières de l'Inde.
Plantation de café au Karnataka.

Histoire

Le café indien, cultivé principalement au sud du pays sous des conditions de mousson, est également désigné comme « Indian monsooned coffee ». Sa saveur est décrite comme « The best Indian coffee reaches the flavour characteristics of Pacific coffees, but at its worst it is simply bland and uninspiring »[4].

Les deux espèces de café cultivées sont l'arabica et le robusta. La première fut introduite sur les pentes du Baba Budan Giri (en), montagne du Karnataka, au XVIIe siècle[5] et vendue au fil des ans sous les labels Kent et S.795.

Les débuts de la culture de café dans la région avait pris place en 1670, par des Indiens de souche et la première plantation fut établie en 1840 aux alentours de Baba Budan Giri et les collines de Karnataka.

Le café est ensuite cultivé dans deux autres régions caféières traditionnelles de l'Inde, Kerala et Tamil Nadu, de l'Inde du Sud, ainsi que dans de nouvelles zones de Andhra Pradesh et Odisha, sur la côte orientale du pays, et dans les États d'Assam, Manipur, Meghalaya, Mizoram, Tripura, Nagaland et Arunachal Pradesh, au Nord-Est de l'Inde, connues populairement comme les « Seven Sister States of India » (littéralement depuis l'anglais les « sept états sœurs »)[6].

La cafĂ©iculture en Inde croĂ®t Ă  partir des annĂ©es 1845-1850, dans le sud, notamment dans les collines de Hassan et Kuder de l'État de Mysore, avec des domaines assez semblables Ă  ceux de Ceylan[7], et environ 150 000 travailleurs recrutĂ©s annuellement dans les rĂ©gions voisines, sur la pĂ©riode 1870-1875[7]. De forts moyens financiers, largement europĂ©ens, profitent aux grandes propriĂ©tĂ©s, avec des rendements presque forts qu'Ă  Ceylan mais des rĂ©sultats bien moindres, 355 tonnes en 1866 alors que Inde culminera Ă  500 000 tonnes en 1879. Dans les annĂ©es 1870, les ventes de cafĂ© sont au dixième rang des exportations de l'Inde[7].

Un "India Coffee Board" est créé en 1907 pour relancer la qualité et la diffusion de la caféiculture, via des mesures d'éducation paysanne. Dans les années 1920, la variété d'arabica "Kent", adaptée au climat local très humide, se développe grâce à résistance à la rouille du caféier, mais celle-ci mute, s'adaptant à la nouvelle variété, ce qui fait de l'Inde le pays dans le monde où la rouille du caféier a le plus grand nombre de souches biologiques différentes.

Le S795, autre variété résistante est lancée en 1945, avec des notes de Mokka dans sa saveur et résiste mieux mais les coûts de production sont renchéris par la nécessité d'utiliser la mixture de Bordeaux, du coup ces cultivars sont réservés au tiers des plantations indiennes, celles qui sont situées le plus en altitude.

De plus, les règles encadrant la filière sont durcies en 1942. RĂ©sultat, en 1960, la production indienne ne dĂ©passe pas 60 000 tonnes, dans un cadre strictement organisĂ© par l'Etat.

En 1991, la mise en place de mesures de libĂ©ralisation Ă©conomique permet Ă  l'activitĂ© cafĂ©ière de bĂ©nĂ©ficier de coĂ»ts de production plus bas qu'ailleurs. Près de 250 000 personnes cultivent le cafĂ© dans la rĂ©gion de Karnataka, et 98 % le font sur des petites plantations familiales. En 1993, l' Internal Sales Quota (ISQ), nouvelle rĂ©glementation permet aux cafĂ©iculteurs de vendre 30 % leur production Ă  l'intĂ©rieur de l'India.[2] Puis elle est amendĂ©e en 1994, devenant le Free Sale Quota (FSQ), qui autorise les plus modestes d'entre eux Ă  cĂ©der 70 % Ă  100 % de leur rĂ©colte Ă  qui ils souhaitent, exportateurs ou grossistes sur le marchĂ© intĂ©rieur. Le dispositif est parachevĂ© en , ces libertĂ©s Ă©tant accordĂ©es Ă  toute la filière, sans distinction de taille.

Accompagnant cette politique, la production de cafĂ© indienne double entre 1984 et 1994, passant de 105 000 Ă  208 000 tonnes, pour s'inscrire au 5ème rang des principaux producteurs de cafĂ© dans le monde, Ă  Ă©galitĂ© avec le Guatemala, un rang que le pays va ensuite conserver dans les dĂ©cennies qui suivent. Les petits planteurs travaillant sur moins de dix hectares cultivent 75 % des 347 000 hectares consacrĂ©s au cafĂ©, tandis que la rĂ©colte nationale se rĂ©partit entre 30 % d'arabica et 70 % de robusta.

Pour s'adapter à la Mousson, les planteurs indiens ont utilisé les dérivés de l'"Hibrido de Timor", un arabusta, ou hybride naturel d'arabica et de robusta qui ressemble à l'arabica. Ils ont planté du Cauvery, variété de Catimor un croisement de Caturra (Brésil, Colombie) et d'Hibrido de Timor, résistant à la rouille des feuilles (Hemileia vastatrix).

Articles connexes

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Coffee production in India » (voir la liste des auteurs).
  1. Salomey Yeboah, « Value Addition to Coffee in India », Cornell Education:Intag 602, (consulté le )
  2. Hau Leung Lee et Chung-Yee Lee, Building supply chain excellence in emerging economies, , 468 p. (ISBN 978-0-387-38428-3 et 0-387-38428-6, lire en ligne)
  3. (en) Andrea Illy et Rinantonio Viani, Espresso coffee : the science of quality, Amsterdam, Academic Press, , 398 p. (ISBN 0-12-370371-9, lire en ligne), p. 47
  4. « Indian Coffee », Coffee Research Organization (consulté le )
  5. Carol Robertson, The Little Book of Coffee Law, American Bar Association, , 272 p. (ISBN 978-1-60442-985-5 et 1-60442-985-2, lire en ligne)
  6. « Coffee Regions – India », Indian Coffee Organization (consulté le )
  7. "Le café de l'Océan Indien au XIXe siècle et la Méditerranée", par Jean-Louis Miege, de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, associant CNRS et Université Aix Marseille, ; date=1980.

Liens externes


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.