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Butte de Saint-Cassien


La butte de Saint-Cassien est un parc public de Cannes.

Butte de Saint-Cassien
Image illustrative de l’article Butte de Saint-Cassien
La Chapelle Saint-Cassien à Cannes (1922), Maurice Denis, musée d'art et d'histoire de Provence (Grasse)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Alpes-Maritimes
Commune Cannes
Quartier La Bocca
Altitude 25 m
Superficie 3 hectares
Cours d'eau La Siagne
Histoire
Création Protohistoire
Dénomination XVIIe siècle
Ancien(s) nom(s) Castrum Arluc
Caractéristiques
Type Parc public
Essences Chêne vert, cyprès, pin
Gestion
Propriétaire Commune
Ouverture au public Accès libre
Protection Logo des sites naturels français Site classé (1936)
Localisation
CoordonnĂ©es 43° 32′ 59″ nord, 6° 57′ 18″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Cannes
(Voir situation sur carte : Cannes)
Butte de Saint-Cassien
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
(Voir situation sur carte : Alpes-Maritimes)
Butte de Saint-Cassien
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur)
Butte de Saint-Cassien
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Butte de Saint-Cassien

Localisation

La butte de Saint-Cassien est située dans la plaine de Laval à l'extrême ouest de la ville de Cannes, dans le quartier de La Bocca[1].

Historique

De nombreuses traces démontrent une occupation protohistorique du site[2]. Dès l'antiquité, la butte est occupée par les tribus ligures des Oxybiens et des Déciates qui élèvent en son sommet un temple païen[1], dédié ensuite à Aphrodite par les Phocéens de Massilia puis à Vénus[3] après la défaite des Ligures par Quintus Opimius en . Le site, lieu de pèlerinages gigantesques[3], au pied duquel passe la via Aurelia[1], est nommé Ara lucis (autel de la lumière)[4] ou Aureus lucus (bois doré), dont la contraction a donné Arluc[5]. Le mobilier archéologique trouvé dans le fond d'une grande construction carrée dégagée sur le versant sud lors de fouilles à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, déposé au musée des Explorations du monde du Suquet, témoigne de l'occupation romaine entre Auguste et Gratien : débris de tegulae, céramique de Lezoux, monnaies carthaginoises et impériales, statuettes d'argile, vases de bronze, urnes de verres et amphores. Une « Vénus casquée », une tête d'Isis et des inscriptions funéraires de l'époque de Dioclétien, également déposées au musée, sont découvertes à proximité d'une nécropole romaine sur le versant est[1].

La fondation Ă  Arluc du premier monastère de femmes[3] construit en 630-640 par saint Nazaire ou Nazarius est ensuite attestĂ©e, associĂ©ee Ă  celle de l'Hospital Saint-Étienne consacrĂ© aux soins et Ă  l'assistance des pèlerins se rendant Ă  l'abbaye de LĂ©rins[1]. Les moines y trouvent refuge pendant l'occupation de l'Ă®le Saint-Honorat par les Sarrasins au VIIIe siècle. Ils y construisent une Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă  saint Honorat[3]. Le monastère est placĂ© en 978 sous la juridiction de l'abbaye de Cluny. Ă€ la fin du Xe siècle le site est donnĂ© avec d'autres terres par le comte de Provence Ă  Rodoard de la maison de Grasse, seigneur d'Antibes. En , Arluc est Ă©rigĂ© en castrum. Il n'est plus fait mention des bâtiments conventuels mais d'un château sur le flanc est du site, d'une villa, de moulins et du port d'Arluc, important dĂ©bouchĂ© maritime pour la ville de Grasse qui nĂ©gociait avec GĂŞnes et Pise. Avec une centaine de feux, Arluc connaĂ®t son apogĂ©e Ă  la fin du XIe siècle grâce Ă  l'installation de familles toscanes et l'Ă©tablissement de consuls issus des familles grassoises. L'envasement du port et l'avancĂ©e de la cĂ´te Ă  1,5 km de la butte entraĂ®nent le dĂ©clin d'Arluc et l'Ă©mergence de son concurrent le plus proche, le port de Cannes. En , le pagus d'Arluc est mentionnĂ© comme inhabitĂ©[1] et finalement dĂ©truit par Raimond de Turenne lors de sa guerre en Provence[3].

Au XVe siècle un ermitage est installé sur la butte arrasée et plantée d'un bosquet[1]. Une chapelle y est construite en l'honneur de saint Cassien, patron de la ville de Cannes, en par la Confrérie de Saint-Cassien. Elle est un important centre de romérage[6] puis de fêtes populaires[3].

Le castrum Arluc devient la butte de Saint-Cassien.

La chapelle Saint-Cassien est acquise lors de sa vente aux enchères en 1793 comme bien national par une communauté de familles Cannoises regroupées sous l'appellation de « Rectorat de Saint-Cassien » qui en fait don à la ville en 1970[7]. Le 23 juillet de chaque année se déroulent les fêtes de Saint-Cassien, la plus ancienne fête votive de la ville de Cannes[8] : défilés de costumes provençaux dans les rues de Cannes, messe provençale célébrée en plein air devant la chapelle Saint-Cassien, aubades et danses folkloriques données sur la butte[3]. La butte est aussi un lieu de réunions publiques. David Lisnard y tient ses réunions de rentrée comme ses meetings de campagne[9].

GĂ©ologie

« Poudingue tertiaire Ă  ciment tuffeux[10] », c'est un promontoire d'une hauteur de 25 mètres et d'une superficie de 3 hectares, constituĂ© par les dĂ©pĂ´ts alluviaux de la Siagne[1].

Botanique

Arrasée lors de l'implantation de l'ermitage au XVe siècle, la butte est plantée d'un bosquet dont survivent plusieurs essences pluri-centenaires dont des cyprès, des pins et des chênes verts dont l'un est millénaire[1].

Protection du site

« La butte Saint-Cassien, avec ses arbres centenaires, la chapelle et l'ancien ermitage », est un site classé parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque du département des Alpes-Maritimes par arrêté du [11].

Notes et références

  1. Michel et André Compan, « De l'Empire au XIIe siècle, une cité disparue : Arluc à Cannes », sur archeam.fr
  2. Emmanuel Pellegrino, « Le mobilier de Saint-Andrieu (Villeneuve-Loubet) et de Saint-Cassien (Cannes), deux sites protohistoriques côtiers des Alpes-Maritimes », Bulletin archéologique de Provence, nos 31-32,‎ 2002-2003
  3. Association des Amis des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle et de Rome PACA-CORSE, « Patrimoine non-jacquaire des Alpes-Maritimes (06) », sur compostelle-paca-corse.info,
  4. J.-M. Castes, A. Dagorne, J.-Y. Ottavi, « Les inondations dans la vallée de la Siagne, un phénomène contemporain ? », Recherches régionales Alpes-Maritimes et contrées limitrophes, Archives départementales des Alpes-Maritimes, no 144,‎ avril - juin 1998, p. 21 (lire en ligne)
  5. Pierre Vouland, Étude de toponymie régionale : origine, signification et histoire des noms de lieux de Cannes et du bassin cannois, Cannes, Archives Ville de Cannes, , 304 p. (ISBN 978-2-9162-6117-1, BNF 42231608), p. 79-82
  6. Marie-Hélène Froeschlé-Chopard, Jean-Claude Poteur, « Les « romérages » en Provence Orientale au XVIIIe siècle : expression d'une culture populaire », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d'ethnologie, no 1,‎ , p. 163-193 lire en ligne sur Persée
  7. « Donation à la ville de Cannes », sur stcassien.cannes.free.fr
  8. « Traditions : Saint Cassien, patron de Cannes honoré par les siens », sur davidlisnard.fr,
  9. Quentin Hoster, David Lisnard, le réveil de la droite, Paris, Telemaque, , 240 p. (ISBN 9782753304635, lire en ligne)
  10. Louis Alliez, Les ĂŽles de LĂ©rins, Cannes et les rivages environnants, Paris, Didier, (BNF 30012126, lire en ligne), p. 286
  11. « Cannes : butte de Saint-Cassien »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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