Bogonam
Bogonam, parfois nommé Bogonam-Mossi, est un village situé dans le département de Kongoussi de la province du Bam dans la région Centre-Nord au Burkina Faso.
Bogonam | |||
Administration | |||
---|---|---|---|
Pays | Burkina Faso | ||
RĂ©gion | Centre-Nord | ||
Province | Bam | ||
DĂ©partement ou commune |
Kongoussi | ||
DĂ©mographie | |||
Population | 2 172 hab. (2006[1]) | ||
GĂ©ographie | |||
CoordonnĂ©es | 13° 22âČ 57âł nord, 1° 40âČ 48âł ouest | ||
Localisation | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Burkina Faso
GĂ©olocalisation sur la carte : Burkina Faso
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GĂ©ographie
Localisation
Bogonam est situé à 27 km du chef-lieu de la commune qui est Kongoussi.
Bogonam est limité :
- au nord par le village de Lourgou et le village de Dinguilga
- au sud par le village de Sakou et le village de Bogonam-Foulbé
- Ă lâest par le village le village de Rambo-Wottionma
- Ă lâouest par le village de Goanga et le village de Ritimyinga
Relief
Le relief de lâensemble du village est presque plat. Le terroir a une inclinaison gĂ©nĂ©rale Sud-Nord. On identifie des collines de part et dâautre dans le village. On note aussi lâexistence de ravin et de bas-fonds[2].
Sols
Ce sont des sols peu Ă©voluĂ©s et peu profonds (<45 cm) Ă valeur agricole trĂšs faible Ă nulle. Ils sont utilisĂ©s Ă des fins sylvo-pastorales. Les sols ferrugineux tropicaux sont localisĂ©s sur les pentes supĂ©rieures des collines. Ils sont peu profonds (<45 cm) et proviennent de l'altĂ©ration des cuirasses. Ce sont des sols Ă vocation agro-sylvo-pastorale. Les sols sablo-limoneux Ă argileux sont localisĂ©s le long des plans dâeau dans les vallĂ©es ou fonds de vallĂ©es. Ce sont des sols profonds (>40 cm) Ă valeur agro-sylvo-pastorale intĂ©ressante. Outre ces trois principales unitĂ©s de sols, on note de façon dispersĂ©e la prĂ©sence de lithosols des plateaux cuirassĂ©s. Ce sont des sols oĂč l'on note la quasi absence dâune couche de vĂ©gĂ©tation et de terre. Leur valeur agro-sylvo-pastorale est nĂ©gligeable.
De façon générale, on observe une dégradation progressive des différents types de sols. Cette situation rend pratiquement impossible leur exploitation sans des aménagements de protection et de conservation des eaux et des sols et l'apport de matiÚres minérales[2].
Climat
Le climat est de type sahĂ©lien caractĂ©risĂ© par une pluviomĂ©trie variant entre 500 et 800 mm dâeau de pluie par an. On note deux saisons, une saison sĂšche de novembre Ă mai et une saison des pluies de juin Ă octobre avec les maxima de prĂ©cipitations enregistrĂ©s en juillet et aoĂ»t. Ces prĂ©cipitations sont causĂ©es par la mousson, vent humide qui souffle de la mer vers les terres[3] - [4].
La saison sÚche comporte deux périodes :
Hydrographie
Le rĂ©seau hydrographique est constituĂ© de bas-fonds, de marigots et de boulis. Ces points dâeau saisonniers ont plusieurs affluents et servent dâabreuvement pour les animaux. Lâensemble de ces petits cours dâeau donnent naissance Ă de bas-fonds amĂ©nageables Ă des fins agricoles et maraĂźchĂšres.
Au nord-est du village se trouve un cours dâeau qui se situe entre des collines. Un bouli se situe sur ce cours dâeau [2] - [5].
Végétation
Le caractĂšre semi-dĂ©sertique du climat du village ne favorise pas l'existence d'une vĂ©gĂ©tation abondante. La vĂ©gĂ©tation originelle est de type savane arborĂ©e qui sâest fortement dĂ©gradĂ©e ces derniĂšres annĂ©es du fait de la sĂ©cheresse et de la forte pression fonciĂšre. Les formations vĂ©gĂ©tales naturelles encore prĂ©sentes sont les reliques de fortes galeries le long des cours dâeau, les savanes et les steppes[6] - [7].
Nom scientifique | Nom français | Nom en mooré |
---|---|---|
Adansonia digitata | Baobab africain | Toeega |
Acacia nilotica | Gommier rouge | Pengendga |
Balanites aegyptiaca | Dattier du désert | Kieglga |
Piliostigma reticulatum | Piliostigma, Bauhinia, Semelier | Bagandé |
Tamarindus indica | Tamarinier | Pusga |
Vitellaria paradoxa | Karité | Taùga |
Acacia seyal | Gomiiga | |
Anogeissus leiocarpus | Bouleau d'Afrique | Siiga |
Khaya senegalensis | Caïlcédrat | Kouka |
Acacia albida | Zaanga | |
Lannea microcarpa | Raisinier | Sabga |
Sclerocarya birrea | Marula | Noabga |
Guiera senegalensis | Wilenwiiga | |
Mitragyna inermis | Hiliga |
Selon les populations, la vĂ©gĂ©tation naturelle existante contribue significativement Ă la sĂ©curitĂ© alimentaire (apport de fruits comestibles), Ă lâapport en bois de chauffe, Ă la construction (bois de service) et Ă lâartisanat[2].
Faune
Au regard du climat semi dĂ©sertique, le village ne regorge que de petits gibiers tels que les liĂšvres, les singes, les perdrix, les pintades, le chat sauvage, les oiseaux, de reptiles. On y trouve des phacochĂšres, des hyĂšnes et des caĂŻmans. La rarĂ©faction des animaux sauvages dans la zone, selon les villageois est due en grande partie Ă la diminution du couvert vĂ©gĂ©tal, Ă la pression de lâhomme (braconnage)[2].
Politique et administration
Bogonam est un village administratif et relĂšve de la commune de Kongoussi. Le ComitĂ© villageois de dĂ©veloppement (CVD) est une entitĂ© faitiĂšre qui sâoccupe des activitĂ©s du dĂ©veloppement du village. Elle est aussi une structure consultative qui joue lâintermĂ©diation entre les habitants et les organisations intervenant dans le village. Les conseillers du village travaillent avec le conseil municipal de Kongoussi et veille Ă la mise en Ćuvre des activitĂ©s dĂ©veloppement planifiĂ©es par le conseil. CVD et conseillers travaillent avec le prĂ©fet. Les conseillers travaillent avec le maire[2].
Population et société
Données démographiques
Bogonam compte (2016) 235 ménages soit 1455 habitants repartis dans dix quartiers que sont[2] :
Quartiers | Nombre d'habitants | |
---|---|---|
Nakombgo | 207 | |
Tangzougou | 313 | |
Zapko | 183 | |
Wemtinga | 164 | |
Bouziendé | 88 | |
Toguin | 63 | |
Bissiguin | 51 | |
TangsĂšga | 73 | |
Kolkomin | 115 | |
Yarcé | 198 | |
Total | 1455 |
La population masculine est de 586, la population féminine est de 869.
Sexes | 0-5 ans | 6-18 ans | 18-50 ans | 50-100 ans | Total |
---|---|---|---|---|---|
Hommes | 115 | 111 | 310 | 50 | 586 |
Femmes | 230 | 171 | 318 | 150 | 869 |
Les derniers chiffres officiels ont enregistré une population de 2172 habitants pour Bogonam en 2006[1].
Organisation coutumiĂšre et sociale
Bogonam veut dire « diminuer, adoucir les exigences de la chefferie ». Leurs ancĂȘtres viennent de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Ayant quittĂ© la famille royale Ă Ouagadougou avec son grand frĂšre, le Patriarche sâinstalle Ă Rissiam et ordonne Ă son frĂšre de progresser. ArrivĂ© dans ces collines, il aperçoit un marigot qui lui semble gĂ©nĂ©reux et il sây installe. DĂšs lors, le fondateur de Bogonam fut Naaba KangrĂ© (frĂšre ainĂ©) et le fondateur de Rissiam fut Naaba Taansgo (frĂšre cadet). Le Chef de Rissiam qui est le frĂšre cadet du chef de Bogonam dit Ă ses fils que : « dĂšs quâils se dĂ©placeront vers lâouest du village arrivĂ©s Ă partir de Sakou, il faut diminuer votre pouvoir car il y a mon frĂšre ainĂ© qui rĂšgne Ă Bogonam ». Ainsi Bogonam signifie « diminuer la puissance en matiĂšre de pouvoir ». Le village a un chef de village qui assure la gestion de sa communautĂ© et un chef de terre qui est chargĂ© de la gestion des questions liĂ©es Ă la terre et la gestion des cĂ©rĂ©monies sacrificielles[2].
Les religions par ordre dâimportance sont : lâislam (70 %), le catholicisme (20 %), le protestantisme (5 %) et lâanimisme (5 %). La fĂȘte de fin de rĂ©coltes qui se situe en fin novembre et les autres fĂȘtes comme la NoĂ«l, le ramadan et la tabaski sont les grandes pĂ©riodes de rĂ©jouissance[2].
Ătablissements scolaires
Le village de Bogonam dispose dâune Ă©cole primaire[8] Ă 3 classes, de trois logements, des latrines, un forage et un bosquet scolaire. Lâeffectif de lâĂ©cole se repartit comme suit [2]:
Classe | Sexe | Nombre d'Ă©lĂšves |
---|---|---|
CP1 | Garçons | - |
Filles | - | |
CP2 | Garçons | 26 |
Filles | 33 | |
CE1 | Garçons | - |
Filles | - | |
CE2 | Garçons | 26 |
Filles | 30 | |
CM1 | Garçons | - |
Filles | - | |
CM2 | Garçons | 22 |
Filles | 16 | |
Total | 153 |
Alphabétisation
Le village dispose dâun centre dâalphabĂ©tisation. La capacitĂ© dâaccueil du centre est de 30 places[2].
Santé
Le village nâa pas de structure de santĂ©. Les habitants frĂ©quentent le dispensaire de Lourgou qui se trouve Ă 5 km de Bogonam. Pour les cas graves, les patients sont rĂ©fĂ©rĂ©s au CMA de Kongoussi[9]. Nâayant pas de maternitĂ©, il arrive que certaines femmes accouchent en cours de route. Concernant l'accĂšs aux formations sanitaires, la question des obstacles constituĂ©s par les bas-fonds doit Ă©galement ĂȘtre prise en considĂ©ration. Les dĂ©placements vers les CSPS sont difficiles en saison pluvieuse[2].
Eau et assainissement
Quartiers | Forages | Latrines familiales | Population |
---|---|---|---|
Nakombgo | 0 | 2 | 207 |
Tangzougou | 1 | 6 | 313 |
Zapko | 1 | 2 | 183 |
Wemtinga | 1 | 10 | 164 |
Bouziendé | 0 | 4 | 88 |
Toguin | 1 | 0 | 63 |
Bissiguin | 0 | 0 | 51 |
TangsĂšga | 0 | 4 | 73 |
Kolkomin | 0 | 2 | 115 |
Yarcé | 0 | 6 | 198 |
Total | 4 | 36 | 1455 |
Le forage du quartier de Toguin est un forage scolaire. En somme le village dispose de trois forages communautaires, ce qui donne un ratio dâun forage pour 485 habitants. Selon les normes nationales, un forage doit servir 300 personnes[10]. Il y a une pression humaine sur les forages.
Infrastructures religieuses
Un bĂątiment en banco couvert de paille constitue la chapelle catholique du village[2].
Autres infrastructures
En termes dâinfrastructures, le village a une banque de cĂ©rĂ©ales et un moulin Ă grains. Bogonam dispose dâun centre de loisirs qui permet aux jeunes de se rĂ©crĂ©er[2].
Ăconomie
Agriculture
Selon les habitants, la superficie moyenne pour chaque producteur est estimée à 1,5 hectare.
Cultures | Superficie occupée par rapport à la superficie totale du champ |
---|---|
Sorgho blanc | 50 % |
Petit-mil | 20 % |
Haricot | 15 % |
MaĂŻs | 10 % |
Autres (sésame, arachide, petits pois et légumes) | 5 % |
90 % des mĂ©nages pratiquent la culture attelĂ©e. MalgrĂ© lâutilisation des nouvelles techniques agricoles la production alimentaire ne parvient pas Ă couvrir les besoins des habitants. Des mĂ©nages sâachĂštent des vivres pour couvrir lâalimentation annuelle[2].
Ălevage
AprĂšs lâagriculture, lâĂ©levage constitue la deuxiĂšme activitĂ© productrice du village. Il se pratique de maniĂšre traditionnelle et extensive. Lâalimentation du bĂ©tail est assurĂ©e par le pĂąturage naturel et les rĂ©sidus des rĂ©coltes[2].
Commerce
Deux petites boutiques se trouvent au sein du village.
Orpaillage
Il nây a pas de sites dâorpaillage dans les villages. Cependant les jeunes migrent en saison sĂšche sur les sites de Zingguima, Lourgou et Alga[2].
Annexes
Notes et références
- MinistÚre de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité., Memorandum sur la détermination du nombre de siÚges des conseillers municipaux par villages et par secteurs dans le cardre des élections locales du 02 décembre 2012., Ouagadougou, MinistÚre de l'administration territorale, de la décentralisation et de la sécurité., , 459 p. (lire en ligne)
- Monographie de Bogonam Mossi, Ă©dition 2016, document disponible auprĂšs du siĂšge de l'ONG Le Soleil dans la Main (http://soleil.lu)
- Boubacar Ibrahim, CaractĂ©risation des saisons de pluies au Burkina Fasodans un contexte de changement climatique et Ă©valuationdes impacts hydrologiques sur le bassin du NakanbĂ©, Paris, Universit Ìe Pierre et Marie Curie, , 237 p. (lire en ligne)
- R. Bellefontaine, A. Gaston & Y. Petrucci, AmĂ©nagement des forĂȘts naturelles des zones tropicales sĂšches., Rome, Food and Agriculture Organization of the United Nations, , 316 p. (ISBN 92-5-203970-8)
- Anais Morin, Ablacé Compaoré et Marie Gabeloux, Evaluation de rendements de sorgho blanc, entre une pratique témoin et une pratique zaï avec compost, en milieu paysan., 41 p. (lire en ligne)
- (en) Colin Thor West, Carla Roncoli & Pascal Yaka, « Climate variability in West Africa: A case study in vulnerability and adaptation on the northern central Plateau, Burkina Faso. », The economics of ecology, exchange, and adaptation: anthropoligcal explorations.,â , p. 341 (ISSN 0190-1281)
- Yvon Régis Lazare Memeleyen Ada N'Gozon, Commerce formel et informel des motopompes pour la petite irrigation : fonctionnement réel, caractéristiques techniques des équipements, réalité du service aprÚs-vente proposé, , 49 p. (lire en ligne)
- (en) Gulemetova Michaela, Dessein Laurence et Kimberly Garask, Beoog Biiga Program. Final Evaluation Report, Columbia, MD, Ătats-Unis, IMPAQ International, , 74 p. (lire en ligne)
- MinistÚre de la santé, Burkina Faso, Carte sanitaire 2010, Ouagadougou, MinistÚre de la santé, Burkina Faso, , 133 p. (lire en ligne)
- Karine Fouin et le Programme SolidaritĂ© Eau, RĂ©alisation et gestion des forages Ă©quipĂ©s dâune pompe Ă motricitĂ© humaine en Afrique subsaharienne, , 86 p. (lire en ligne)