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Blastocystis

Blastocystis est un genre de protozoaires unicellulaires du groupe des straménopiles (ou Heterokonta) qui inclut des algues, les diatomées et les oomycètes.

Blastocystis
Description de cette image, également commentée ci-après
Blastocystis sp.
Les quatre formes de Blastocystis hominis

Genre

Blastocystis
Alexieff, 1911

Les nombreuses espèces du genre Blastocystis se rencontrent dans le système tractus gastro-intestinal d'espèces aussi diverses que l'Homme, les animaux de ferme, les oiseaux, les rongeurs, les reptiles, les amphibiens, les poissons et les cafards[1]. La maladie hydrique qu'ils peuvent provoquer est appelée blastocystose.

Morphologie

Les espèces du genre Blastocystis ont des morphologies variées. Quatre formes sont souvent décrites : vacuolaire, granulaire, amiboïde et kyste. La morphologie de l'organisme dépend largement des conditions environnementales notamment de l'oxygène. La présence de toutes ces formes dans l'intestin de l'hôte n'est pas claire.

  • Forme vacuolaire - c'est la forme typique de la cellule de Blastocystis vue en culture et est souvent utilisĂ©e pour l'identification de l'organisme. Ces formes vacuolaires varient considĂ©rablement en taille, avec un diamètre allant de µm Ă  200 Âµm. La forme vacuolaire dispose d'une grande vacuole entourĂ©e d'une mince bande de cytoplasme contenant d'autres organites. La fonction de la vacuole n'est pas encore claire, cependant, il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que, comme pour de nombreuses cellules eucaryotes, cette vacuole serve Ă  des fins de stockage.
  • Forme granulaire - cette forme, relativement semblable aux formes vacuolaires, Ă  l'exception du fait que des granules sont observĂ©es dans la vacuole centrale et/ou dans le cytoplasme. Dans la vacuole centrale, ces granules apparaissent Ă©galement sous des formes diffĂ©rentes. Trois types ont Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©s - mĂ©taboliques, lipidique, et des granules de reproduction. Les granules mĂ©taboliques jouent un rĂ´le dans les processus chimiques nĂ©cessaires pour la vie de l'organisme. Il a Ă©galement Ă©tĂ© avancĂ© que les granules de reproduction sont impliquĂ©es dans le dĂ©veloppement des cellules filles. Ces hypothèses sont uniquement fondĂ©es sur la microscopie, et doivent donc loin d'ĂŞtre confirmĂ©es. Il a Ă©galement Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que les granules soient une consĂ©quence de l'apoptose.
  • Forme amiboĂŻde - cette forme n'est pas mobile et fortement adhĂ©sive. Une Ă©tude a rapportĂ© que les formes amiboĂŻdes ne sont produites que dans les cultures provenant des patients symptomatiques, alors que les isolats de patients asymptomatiques produisent exclusivement des formes vacuolaires. L'Ă©tude a suggĂ©rĂ© que cette mĂ©thode pourrait ĂŞtre utilisĂ©e pour diagnostiquer une infection symptomatique. En outre, elle a suggĂ©rĂ© que les symptĂ´mes peuvent ĂŞtre dus Ă  l'accumulation des formes amiboĂŻdes fortement adhĂ©sives sur la paroi intestinale de l'hĂ´te. Une Ă©tude dĂ©taillĂ©e ultra-structurale des formes amiboĂŻdes a Ă©tĂ© publiĂ©e en 2007[2].
  • Forme de kyste - cette forme a Ă©tĂ© dĂ©couverte plus rĂ©cemment et a contribuĂ© Ă  l'avancement de la comprĂ©hension de la transmission. ComparĂ© aux autres formes, il est gĂ©nĂ©ralement de plus petite taille et a une paroi Ă©paisse. Il est dĂ©pourvu de grande vacuole centrale mais quelques noyaux, des vacuoles multiples et des dĂ©pĂ´ts de stockage de nutriments y ont Ă©tĂ© observĂ©s. Le kyste est la forme la plus rĂ©sistante de ce parasite et est capable de survivre dans des conditions difficiles grâce Ă  son Ă©paisse paroi. Des expĂ©riences ont Ă©tĂ© menĂ©es pour dĂ©montrer sa capacitĂ© Ă  rĂ©sister aux suc gastriques. En outre, les kystes ne sont pas lysĂ©s dans l'eau distillĂ©e et pourraient bien survivre Ă  tempĂ©rature ambiante pendant près de 19 jours[3] - [4]. Il a de plus Ă©tĂ© montrĂ© que les kystes pouvaient survivre sur un milieu contenant des antibiotiques antiparasitaires.

Cycle de vie

Le cycle de vie présumé commence avec l'ingestion de kystes. Après ingestion, le kyste se transforme vers les autres formes qui peuvent à leur tour se transformer de nouveau en kystes. Ces kystes sont relâchés dans l'environnement extérieur par les excréments et sont transmis à l'Homme et à d'autres animaux par la voie fécale-orale pour répéter l'ensemble du cycle.

Cycle de vie de Blastocystis; Tan et al[5].
Obtention et culture de Blastocystis

L'ATCC conserve une collection d'isolats de Blastocystis. Des milieux de cultures solides ou liquides pour Blastocystis ont été définis[6] - [7].

Organites

Les organites de Blastocystis ressemblant Ă  des mitochondries sont une Ă©nigme dans la mesure oĂą l'organisme a un mĂ©tabolisme anaĂ©robie strict. Des analyses rĂ©centes des sĂ©quences du gĂ©nome de l'organite et plus de 12 000 EST ont rĂ©vĂ©lĂ© de nombreuses fonctions jouĂ©es par cet organite dans le mĂ©tabolisme de la cellule. Le gĂ©nome code plusieurs sous-unitĂ©s de la NADH dĂ©shydrogĂ©nase (complexe I), mais est dĂ©pourvu de toute trace de gènes codants le cytochrome et la sous-unitĂ© ATPase (Complexe III-V) (voir chaĂ®ne respiratoire). Les EST ont confirmĂ© la prĂ©sence des complexes I et II, et indiquent que cette chaĂ®ne respiratoire partielle peut conduire Ă  une oxydase alternative. Les EST suggèrent Ă©galement que de nombreuses autres voies mĂ©taboliques caractĂ©ristiques des mitochondries sont encore prĂ©sents dans les organites de Blastocystis. Toutefois, d'autres constatations montrent que l'organite a Ă©galement des caractĂ©ristiques communes avec les hydrogĂ©nosomes.

Notes et références

  1. (en) Yoshikawa H, Wu Z, Howe J, Hashimoto T, Geok-Choo N, Tan KS, « Ultrastructural and phylogenetic studies on Blastocystis isolates from cockroaches », The Journal of Eukaryotic Microbiology, vol. 54, no 1,‎ , p. 33–7 (PMID 17300516, DOI 10.1111/j.1550-7408.2006.00141.x)
  2. (en) Tan TC, Suresh KG, « Amoeboid form of Blastocystis hominis - a detailed ultrastructural insight », Parasitology Research, vol. 99, no 6,‎ , p. 737–42 (PMID 16816959, DOI 10.1007/s00436-006-0214-z)
  3. (en) Zaman V, Howe J, Ng M, « Ultrastructure of Blastocystis hominis cysts », Parasitology Research, vol. 81, no 6,‎ , p. 465–9 (PMID 7567903, DOI 10.1007/BF00931787)
  4. (en) Moe KT, Singh M, Howe J, et al., « Observations on the ultrastructure and viability of the cystic stage of Blastocystis hominis from human feces », Parasitology Research, vol. 82, no 5,‎ , p. 439–44 (PMID 8738284, DOI 10.1007/s004360050142)
  5. (en) Tan KS, « Blastocystis in humans and animals: new insights using modern methodologies », Veterinary Parasitology, vol. 126, nos 1-2,‎ , p. 121–44 (PMID 15567582, DOI 10.1016/j.vetpar.2004.09.017)
  6. (en) Tan SW, Singh M, Yap EH, et al., « Colony formation of Blastocystis hominis in soft agar », Parasitology Research, vol. 82, no 4,‎ , p. 375–7 (PMID 8740557, DOI 10.1007/s004360050130)
  7. (en) Tan SW, Singh M, Thong KT, et al., « Clonal growth of Blastocystis hominis in soft agar with sodium thioglycollate », Parasitology Research, vol. 82, no 8,‎ , p. 737–9 (PMID 8897510, DOI 10.1007/s004360050194)

Liens externes

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