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Bataillon d'intervention rapide

Le bataillon d'intervention rapide ou BIR (en anglais : Rapid Intervention Battalion), nommĂ© bataillon lĂ©ger d’intervention (BLI) de sa crĂ©ation en 1999 jusqu'en 2001[1], est une unitĂ© d'Ă©lite, comptant actuellement environ 5 000 hommes[2], considĂ©rĂ©e comme la force la mieux Ă©quipĂ©e et entraĂźnĂ©e du Cameroun.

Bataillon d'intervention rapide
(en) Rapid Intervention Battalion
Création
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
Branche Armée de Terre
Type Bataillon d'infanterie commando
RĂŽle Troupe d'assaut rapide
Effectif 5 000
Composée de 1er bataillon, 2e bataillon, 3e bataillon, 4e bataillon, 5e bataillon
Garnison Man O War Bay, Limbé
Ancienne dénomination Bataillon Léger d'Intervention
Surnom Black Ninja
Devise Pouvoir jusqu'au bout, bouclier de la citadelle
Équipement IMI Tavor TAR-21
Guerres Insurrection de Boko Haram
Crise anglophone au Cameroun
Batailles Opération Delta,
Opération Sambisa,
Bataille de N'Djaména
Opération Free Bafut
Opération Bamenda Clean

Histoire

Soldats du 3e bataillon en 2013

Le BIR est entraßné et contrÎlé depuis sa création par d'anciens officiers israéliens.

AprĂšs la tentative de coup d’État de 1984, le prĂ©sident camerounais, Paul Biya recrute Abraham Avi Sirvan, un colonel retraitĂ© de l’armĂ©e israĂ©lienne et ancien attachĂ© de dĂ©fense Ă  l’ambassade d’IsraĂ«l Ă  YaoundĂ© pour former les soldats de la garde prĂ©sidentielle (GP), crĂ©Ă©e aprĂšs la dissolution de la garde rĂ©publicaine. Puis, aprĂšs la mise en place rĂ©ussie de la GP, le colonel Sivan, qui a statut de conseiller contractuel Ă  la prĂ©sidence camerounaise, forme le bataillon lĂ©ger d’infanterie (BLI) en 1999, chargĂ© de combattre le grand banditisme et de surveiller les frontiĂšres[1] - [3]. AprĂšs la mort d'Abraham Avi Sirvan dans un accident d’hĂ©licoptĂšre le 22 novembre 2010[1], Mayer Herez, un gĂ©nĂ©ral Ă  la retraite de l’armĂ©e israĂ©lienne, lui succĂšde[2].

Le recrutement du BIR est centralisé à la présidence de la république, contrairement à celui au reste de l'armée, y compris les forces spéciales[4]. Le niveau d'équipement du BIR est trÚs élevé par rapport à celui de l'armée réguliÚre[5].

Polémique autour du train de vie des instructeurs israéliens

Eran Moas est accusĂ© par une enquĂȘte kenyanne[6] - [7] et reprise par la presse de mener grand train[8] par un investissement immobilier en Californie et d'ĂȘtre derriĂšre une entreprise qui a gagnĂ© le contrat de sĂ©curisation du Port Autonome de Douala[9] - [10]. Le mode de rĂšglement direct Ă  partir des recettes pĂ©troliĂšres est aussi indexĂ©.

Structure

Leur budget ne figurerait pas dans le budget du ministÚre de la défense et son montant est inconnu. Il serait financé par la société nationale des hydrocarbures (SNH)[1].

Le BIR a son propre drapeau, marqué du sceau du lion.

Le quartier gĂ©nĂ©ral du BIR Ă  YaoundĂ© est surnommĂ© Bastos, du nom du quartier oĂč il se trouve[11].

En 2001 et 2008, il y a trois bataillons d'intervention rapide, un par région militaire interarmes. Chaque bataillon serait alors constitué d'une unité d'intervention de 145 hommes, d'une section de commandement et de soutien spéciaux de 37 hommes, d'une unité spéciale d'intervention de 37 hommes, d'un groupe de commandement et de soutien de 97 hommes et d'un groupe d'intervention léger de hommes[5].

DĂ©ploiement et missions

Le BIR se déploie sur 4 plans :

  1. la sĂ©curisation de la presqu’üle de Bakassi
  2. la lutte contre les coupeurs de route et Boko Haram
  3. une présence de chaque région militaire
  4. la sécurité présidentielle
  5. la lutte contre les groupes spearasistes Ambazonie

Les missions du BIR se sont largement étendues depuis sa création. Forts de plusieurs milliers d'hommes, d'un matériel de guerre polyvalent (terre, mer et air) et d'un entrainement adéquat, les éléments du BIR occupent à ce jour un rÎle de premier plan dans la défense du territoire.

Bakassi

À Bakassi, depuis 2009[12], c'est le BIR dit Delta (pour opĂ©ration delta), un groupement du BIR, qui assure la sĂ©curitĂ© et la protection maritime du territoire contre les actes de piraterie, rançonnage et sabotage de tous ordres sur le long des cĂŽtes camerounaises. Le BIR Delta dispose des chaloupes et embarcations rapides, des systĂšmes radars, des hĂ©licoptĂšres et d'un bateau-hĂŽtel (Rio Del Rey). Il bĂ©nĂ©ficie Ă©galement du soutien de l'armĂ©e de l'air qui surveille la zone avec deux avions. Les Forces Marines Commando, les nageurs de Combat de la Marine Nationale et le Bataillon SpĂ©cial Amphibie assistent le BIR dans cette tĂąche. Le BIR Delta suscite Ă  la fois crainte et fascination des populations.

Boko Haram

Des combattants du BIR Ă  Maroua.

En mai 2014, en rĂ©action Ă  une situation catastrophique face Ă  Boko Haram, un nouvel Ă©tat-major qui met en place le commandement opĂ©rationnel pour le nord du pays est nommĂ© et le BIR est envoyĂ© en renfort aux cĂŽtĂ©s des unitĂ©s classiques[13]. Aujourd’hui, c'est avant tout le BIR qui est en premiĂšre ligne dans l'extrĂȘme-nord contre Boko Haram. Il est appuyĂ© par 300 militaires amĂ©ricains qui dĂ©signent avec leurs drones les objectifs Ă  neutraliser[14].

L’armĂ©e camerounaise a divisĂ© la ligne de feu en deux zones. La zone sud est tenue par les hommes du BIR : c’est le thĂ©Ăątre de l’opĂ©ration Alpha, commandĂ©e en 2017 par Joseph Nouma. La zone nord, thĂ©Ăątre de l’opĂ©ration Emergence 4, rassemble, outre le BIR, divers corps de l’armĂ©e, bataillons d’infanterie mobile, bataillons de fusiliers, bataillons d’artillerie. Le commandement est unique[13]. En juillet 2017, le colonel Dourai, membre du BLI/BIR depuis 1999, est nommĂ© Ă  la tĂȘte des 2 500 soldats de l'opĂ©ration Alpha[11].

Le quartier gĂ©nĂ©ral du Bataillon d’intervention rapide (BIR) dans cette rĂ©gion est Ă  Salak[15]. Le BIR a Ă©galement une base importante Ă  Kolofata.

Des unités du BIR sont réguliÚrement accusées de violer les droits de l'homme dans le cadre de la lutte contre le groupe jihadiste[15].

Crise anglophone au Cameroun

Soldats du BIR déployés à Bamenda contre les groupes séparatistes lors de la crise anglophone au Cameroun, le 21 juillet 2019. Les fusils sont des Galil ACE (en) israéliens.

Le 24 septembre 2019, au moins 10 militaires du BIR ont attaquĂ© le palais de la chefferie de Bafut pendant une cĂ©rĂ©monie, Ă  la recherche peut⁻ĂȘtre de sĂ©paratistes, et se sont livrĂ©s au pillage du musĂ©e de la chefferie[16]. La chefferie, qui est Ă  l’épicentre du conflit qui rĂšgne dans les rĂ©gions anglophones du pays (en septembre 2018, des militaires du BIR avaient dĂ©jĂ  dĂ©truit des parties du toit de la chefferie), est inscrite depuis 2006 sur la liste indicative de sites du patrimoine mondial[16].

Références

  1. Georges Dougueli, « Cameroun : la politique du BIR », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. Georges Dougueli, « Cameroun : Paul Biya sous protection israĂ©lienne », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Georges Dougueli, « L’IsraĂ©lien qui protĂ©geait Biya », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Otric Ngon, « Cameroon-Info.Net:: Cameroun - ExtrĂȘme-Nord: Un militaire du BIR tabassĂ© par des policiers Ă  Maroua », sur www.cameroon-info.net,
  5. (en) Niagale Bagayoko-Penone, Cameroon’s Security Apparatus : actors and structures, (lire en ligne [archive du ] [PDF]), p. 19
  6. https://www.youtube.com/watch?v=Zylpoi5fO3E
  7. (en) « How Israeli mercenaries trained the Cameroonian army », sur Journalismfund (consulté le )
  8. « LES MAFIEUX ISRAÉLIENS DU BIR QUI SE GAVENT AU CAMEROUN | | Coups Francs », (consultĂ© le )
  9. « Cameroun : espionnage, troupes d’élite
 quand IsraĂ«l veille sur Paul Biya – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consultĂ© le )
  10. Toumaï Web Médias, « Cameroun: La guerre des »cercles de contrÎle du pouvoir » autour du Président Paul Biya », sur Toumaï Web Médias (consulté le )
  11. Josiane Rose Ndangue, « Cameroun - Lutte contre Boko Haram : le colonel Dourai nommĂ© par intĂ©rim Ă  la tĂȘte de l'opĂ©ration Alpha », sur cameroon-info.net, (consultĂ© le )
  12. « Le bataillon d’intervention rapide remplace le dispositif Delta Ă  Bakassi », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. Olivier Rogez, « Sur les traces de Boko Haram : Cameroun , la terreur aux frontiĂšres », RFI,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Patrick Forestier, « Avec les troupes d’élite camerounaises face Ă  Boko Haram », Paris Match,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  15. Cyril Bensimon, « Cameroun : Amnesty International dĂ©nonce la banalisation de la torture dans la lutte contre Boko Haram », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Ilaria Allegrozzir, « Un site du Patrimoine mondial attaqué au Cameroun », sur hrw.org, (consulté le )
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