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Bataille de Baugé

Le , la bataille de BaugĂ© voit la dĂ©faite de l’armĂ©e anglaise du duc de Clarence (environ 3 000 hommes) face Ă  l’armĂ©e franco-Ă©cossaise de Motier de la Fayette et du comte Ă©cossais John Stuart de Buchan. Cette bataille est la première dĂ©faite anglaise en bataille rangĂ©e depuis 1415.

Bataille de Baugé
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille du Vieil Baugé. Miniature issue du manuscrit de Martial d'Auvergne, Les Vigiles de Charles VII, vers 1484, BNF.
Informations générales
Date
Lieu à proximité de Baugé
Issue Victoire franco-écossaise décisive
Forces en présence
5 000 hommes3 000 hommes (dont 1 500 inutilisĂ©s)
Pertes
faibles1 000 morts,
500 prisonniers

Guerre de Cent Ans

Batailles

CoordonnĂ©es 47° 32′ 31″ nord, 0° 06′ 11″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Baugé
GĂ©olocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Bataille de Baugé
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille de Baugé

Prémices

Le 21 mai 1420, le traité de Troyes déshérite pour ses "horribles crimes" le dauphin Charles, futur Charles VII, toutefois ce traité n'eut jamais cours que dans les régions occupées par le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne.

Le , Henri V fait une entrée triomphale dans Paris, en compagnie du duc de Bourgogne et de Charles VI. Il réunit le 6 décembre les États qui approuvent le traité de Troyes et fait bannir le dauphin par arrêt du parlement (3 janvier 1421). Plus rien ne s’oppose à l’alliance des deux royaumes. Le roi d'Angleterre prend le chemin du retour auprès de ses sujets anglais, laissant son jeune frère Thomas, duc de Clarence, à la tête de l'armée d'occupation, avec pour mission de récupérer les territoires encore occupés par les Armagnacs et le dauphin déshérité.

De son cĂ´tĂ© le dauphin Charles scelle une alliance avec les Écossais ; il obtient des renforts importants et les emploie Ă  tenter de reconquĂ©rir son royaume. En 1421, 5 000 Ă  6 000 Écossais dĂ©barquent Ă  La Rochelle pour prĂŞter main-forte aux Français.

DĂ©roulement de la bataille

portrait en noir et blanc d'un homme en armure
Portrait imaginaire de John Stuart, comte de Buchan (gravure, fin du XVIIIe siècle).

Le , veille de Pâques, l'armĂ©e anglaise du duc de Clarence, forte de 3 000 hommes, se repose près de la ville de BaugĂ© ; après avoir Ă©chouĂ© devant Angers, elle se dirige vers Tours en suivant l'antique voie romaine. Ses forces sont en partie dispersĂ©es, les archers s'Ă©tant ainsi Ă©loignĂ©s pour piller les alentours. Un chevalier Ă©cossais est capturĂ© et amenĂ© au duc de Clarence qui apprend ainsi qu’une force de 5 000 Franco-Écossais se trouve non loin de lĂ . Environ une heure avant le coucher du soleil, il dĂ©cide de profiter de l’effet de surprise et d’attaquer avec sa seule cavalerie sans attendre le reste de son armĂ©e, principalement les archers.

Ses troupes se composent seulement de 1 500 hommes et se retrouvent opposĂ©es aux 5 000 hommes de l’armĂ©e franco-Ă©cossaise. Celle-ci est menĂ©e, pour les Écossais, par John Stuart, comte de Buchan, et pour les Français, par le chambellan du dauphin, Motier de Lafayette. Le premier affrontement a lieu sur le pont au-dessous de Vieil-BaugĂ©, solidement dĂ©fendu par Jean de Fontaine, capitaine du Mans (son frère GuĂ©rin de Fontaine, Ă©cuyer, sera une des seules victimes de la bataille cĂ´tĂ© franco-angevin), ce qui oblige le duc de Clarence Ă  faire demi-tour pour tenter de dĂ©border l’ennemi par la vallĂ©e. Trop impulsif, le duc de Clarence lance son attaque sur les troupes franco-Ă©cossaises massĂ©es sur les hauteurs. Cette attaque, qui ressemble Ă  celle de la chevalerie française Ă  Azincourt, est un Ă©chec. Le combat tourne au carnage pour les troupes anglaises, le duc, le baron de Ros et le comte de Tancarville sont tuĂ©s, les comtes d'Exeter, de Somerset et de Huntingdon sont capturĂ©s. Les Anglais ont perdu 1 000 hommes et 500 sont faits prisonniers. Les pertes franco-Ă©cossaises sont, elles, minimes. Dans la nuit, le comte de Salisbury effectue la retraite vers la Normandie avec le reste de l’armĂ©e.

Jean Stuart de Darnley, connétable d'Écosse, est récompensé de sa participation à la bataille de Baugé par la seigneurie de Concressault, près de Sancerre. Il deviendra aussi seigneur d'Aubigny-sur-Nère en mars 1423.

Quant au comte écossais John Stuart de Buchan, il reçoit du dauphin Charles l'épée de Connétable de France en avril 1424[1].

Bilan

Les conséquences de cette bataille sont de deux ordres : elle redonne espoir au Dauphin, et elle amène le duc de Bretagne Jean V à se rapprocher de lui. Le Dauphin peut alors prendre Le Mans, faire le siège d’Alençon et avancer vers Chartres, où il est arrêté par les Anglais.

Anecdote

Certains historiens[2] affirment que les Écossais présents à la bataille de Baugé auraient assisté à une partie de chôle et auraient ensuite importé ce jeu en Écosse.

Peinture

  • Le peintre Alfred de Dreux a peint une Ĺ“uvre intitulĂ©e La bataille de BaugĂ© en 1839[3].

Bibliographie

  • Jean Renard, " Et nos Lys triomphants brisent les LĂ©opards ", d'Azincourt Ă  Castillon, la lente reconquĂŞte du royaume, 1993
  • Olivier Bouzy, « Français et Anglais sur le champ de bataille », Connaissance de Jeanne d'Arc, Chinon, no 23,‎ , p. 25-36 (lire en ligne).
  • (en) John D. Milner, « The Battle of BaugĂ©, March 1421 : Impact and Memory », History, vol. 91, no 304,‎ , p. 484-507 (lire en ligne).
  • RenĂ© Planchenault, « La bataille de BaugĂ© (22 mars 1421) », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 5e sĂ©rie, t. 28,‎ , p. 5-30 (lire en ligne).
  • RenĂ© Planchenault, « Les suites de la bataille de BaugĂ© (1421) », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 6e sĂ©rie, t. 5,‎ , p. 5-30 (lire en ligne).

Notes et références

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