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Aylmer (Québec)

Aylmer est un secteur de l'ouest de la ville de Gatineau au Québec.

Aylmer
Aylmer (Québec)
Rue Principale.
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Gatineau
Statut Secteur
Date de fondation 1847 (incorporation)
Constitution
Démographie
Gentilé Aylmerois,
Aylmeroise
Population 64 642 hab. (2016)
Densité 727 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 29′ 00″ nord, 75° 39′ 00″ ouest
Superficie 8 886 ha = 88,86 km2

    Incorporé en tant que municipalité en 1847[1], celle-ci est fusionnée le 1er janvier 1975 avec la municipalité de Lucerne (créée en 1878)[2] et anciennement appelée Hull-Ouest[3]) et le village de Deschênes[4] (municipalité créée en 1920[5] lorsqu'elle se détache de Hull-Partie-Sud[6])[2]. Le nom de la nouvelle municipalité a été choisi par référendum. Les noms Portage-du-Lac ainsi que ceux des trois anciennes municipalités étaient en lice[7]. Le dernier maire, élu pour une seconde fois le 13 octobre 1999, est Marc Croteau[8] - [9]. Elle est fusionnée à Gatineau en 2002.

    Elle est nommée en l'honneur de Matthew Whitworth-Aylmer (1775–1850), gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique et lieutenant-gouverneur du Bas-Canada, de 1830 à 1835. Le premier maire, John Egan (en) (1811–1857), est élu le 21 septembre 1847[10].

    Géographie

    Elle est riveraine de la rivière des Outaouais et est traversée par la route 148, qui relie Laval à L'Isle-aux-Allumettes.

    En raison de sa proximité avec la capitale nationale canadienne Ottawa, la ville d’Aylmer est surtout un emplacement résidentiel[11]. Bien pourvue en terrains de golf, espaces verts, espaces pour embarcations fluviales[12] et pistes cyclables, cette ville subit néanmoins peu de développement industriel[13]. Pratiquement tous les grands magasins, les boutiques communautaires, les centres de services, la piscine intérieure[14], l'aire de planche à roulettes et les restaurants sont situés le long du chemin d'Aylmer[15].

    Municipalités limitrophes

    Histoire

    Reproduction de la peinture de l'auberge Symmes par W. H. Bartelett de 1841.
    Presbytère de la paroisse Saint-Paul d'Aylmer
    Presbytère de la paroisse Saint-Paul d'Aylmer.

    Avant sa fondation, certaines parties d'Aylmer, comme la plupart des régions avoisinantes de la région d'Ottawa, sont occupées par les Algonquins comme camps d'été. Les premiers explorateurs européens connus à atteindre l'emplacement actuel d'Aylmer sont Nicolas de Vignau et Samuel de Champlain au début du XVIIe siècle dans leurs explorations à l'ouest de Québec. Ce n'est qu'au début du XIXe siècle que la colonisation de la région a commencé ; à la même époque, les fondations des communautés de Hull et de Bytown étaient établies. En 1800, l'objectif était de coloniser la terre en accordant la responsabilité à des groupes de « leaders et d'associés » dirigés par un individu qui recevrait une grande parcelle de terre personnelle pour ses efforts [16]. Près de 40 000 acres de terres dans le canton de Hull ont été attribuées à Philemon Wright, un Américain de Woburn, Massachusetts qui a été le premier pionnier et fondateur du premier établissement permanent de la vallée de l'Outaouais. De nombreux colons sont arrivés au cours des premières années et ont acheté de grands lots de 100 et 200 acres pour les cultiver juste à l'ouest de la nouvelle colonie. Une route s'est bientôt étendue de Wright's Town, d'abord jusqu'au débarcadère de Deschênes en 1802, puis en 1805, elle a été prolongée vers l'ouest jusqu'au lac Deschênes (alors appelé lac Chaudière). La route a été améliorée et élargie en 1818 et est devenue connue sous le nom de Britannia Turnpike[17]. Le débarcadère à son extrémité ouest était Turnpike End, éventuellement rebaptisé Symmes Landing et finalement connu sous le nom d'Aylmer.

    Cette même année, en 1818, le fils aîné de Philemon, Philemon Junior, a défriché la ferme du lac-Chaudière (une ferme d'approvisionnement pour l'industrie du bois) à Turnpike End et a construit un hôtel, une taverne et un magasin[18]. Le débarcadère de Turnpike End était devenu un point d'arrêt très fréquenté, de sorte que cet hôtel, la taverne et le magasin ont été construits pour accueillir tous les voyageurs qui se rendaient en amont des trois-portages de la rivière des Outaouais et en revenaient[19]. En novembre 1821, Philemon Junior est mort subitement dans un tragique accident de diligence. Par conséquent, Philemon père avait besoin d'un nouveau gérant pour la ferme du lac-Chaudière. Ses autres fils étaient occupés à gérer l'entreprise familiale de bois, alors Philémon père choisit Charles Symmes, son neveu qui était à l'emploi de son oncle depuis deux ans, pour être le nouveau directeur. L'hôtel a été préparé pour son occupation en 1822[20]. En octobre 1823, l'arrangement a été officialisé et plus équitable avec Charles nommé partenaire de la ferme et du débarcadère avec P. Wright & Sons dans un contrat de bail. Charles devait gérer la ferme et également gérer la taverne/le magasin au bord de l'eau, mais un conflit surgit entre Charles et son oncle Philemon concernant les termes de leur accord. Charles quitta P. Wright & Sons pour se mettre à son compte à Turnpike End, il acquit une propriété et, en 1831, fit arpenter sa propriété et la divisa en lots de construction à vendre. Il développe le débarcadère, crée un quai et s'associe à la construction et à l'exploitation du bateau à vapeur Lady Colborne, le premier à opérer dans cette zone. En 1831, il remplace la taverne et magasin Wright par un plus grand bâtiment en pierre qu'il nomme l'hôtel Aylmer, mais qui devient rapidement connu sous le nom de Symmes Inn (l'Auberge Symmes)[21].

    En 1852, ce village obtient son palais de justice et sa prison. Les établissements scolaires et religieux reflétaient à cette époque la dualité entre les Anglais et les Français dans ce village, soit les protestants et les catholiques.

    De nombreux personnages, dans diverses sphères culturelles, ont pu procurer une identité à la ville elle-même. On y compte, entre autres Emma Lajeunesse (devenue Albani) qui passait souvent à Aylmer dans sa jeunesse (elle habitait principalement à Ottawa[22]) pour venir accompagner son père qui avait plusieurs élèves à qui il enseignait la musique. Madame Albani atteignit une renommée internationale[23] et devint un emblème de réussite.

    Au vingtième siècle, le caractère résidentiel de la ville s'est davantage défini et en janvier 1975, les municipalités de Lucerne (anciennement Hull-Sud) et de Deschênes deviennent des constituantes de la ville. Le nom d'origine de cette nouvelle ville fusionnée est Lucerne mais le toponyme Aylmer est finalement adopté à la suite d'un référendum l'année suivante qui mettait en compétition ces trois noms ainsi que Portage-du-Lac[24].

    L'appartenance d'Aylmer dans la vie régionale est intégrale. En effet, malgré son origine du langage et sa culture bilingue[25] (relative à Ottawa et à Hull), Aylmer est reconnue comme étant une pièce à ne pas négliger dans la région outaouaise et ses environs. Aujourd'hui, à la suite de la fusion municipale de 2002[26], Aylmer est maintenant un secteur de la ville de Gatineau et continue d'être reconnue sous son nom original[26]. Le secteur est connu pour sa forte concentration de résidents anglophones, particulièrement à cause de sa proximité avec les villes de Pontiac et Shawville.

    Politique

    En 2002, la ville d'Aylmer s'est amalgamée à la ville de Gatineau[26].

    Liste des maires d'Aylmer (1847 à 2001)

    Les maires d'Aylmer de 1847 à 2001[27]
    • John Egan (1847–1855)
    • Charles Symmes (1855–1858, 1860–1862)
    • Robert Conroy (1858–1860, 1866–1868)
    • Harvey Parker (1862–1866)
    • William McLean (1868–1872)
    • Alexandre Bourgeau (1872–1873, 1880–1881)
    • Charles Devlin (1873–1876, 1877-1878, 1890–1891)
    • DR Coller Munsell Church (1876–1877)
    • Thomas Prentiss (1878–1879)
    • John Gordon (1879–1880)
    • James Henry Mulligan (1881–1882)
    • William Jackson Conroy (1882–1884, 1891–1892)
    • Narcisse-Édouard Cormier (1884–1890)
    • Thomas Ritchie (1892–1898)
    • Jean Joseph Emond Woods (1898–1900)
    • George C. Rainboth Jr. (1900–1902)
    • Thomas John Symmes (1902–1904)
    • Thomas D. Sayer (1904–1907)
    • Robert Howard Wright (1907–1911)
    • Leon Chartier (1911–1913)
    • William George Mulligan (1913–1914, 1929–1935)
    • James Baillie (1914–1916)
    • Armand de Bruyne (1916–1919, 1927–1928)
    • Hercule Therien (1919–1921)
    • George R. Nash (1921–1925)
    • Kenny Edey (1925–1927)
    • Amable Elie Beaudry (1928–1929)
    • Wilfrid J. Lavigne (1935–1941)
    • F. Lloyd Pilgrim (1941–1947)
    • Jean-Rene Therien (1947–1948, 1949–1953, 1959–1960)
    • Oscar E. Guertin (1949)
    • Telesphore G. Lortie (1953–1959)
    • J. Neil O'Donnell (1960–1965)
    • Eric Acland (1965–1967)
    • Edgar Whelan (1967–1970)
    • Ernest Lattion (1970–1975)
    • Neil O'Donnell (1975–1979)
    • Patrick T. Asselin (1979–1983)
    • Constance Provost (1983–1995)
    • Marc Croteau (1995–2001)

    Démographie

    Évolution démographique
    1991 1996 2001 2006 2011 2016
    32 24434 90136 08541 53256 54264 642

    Éducation

    Les services d'éducation publics francophones à Aylmer sont dispensés par le centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais.

    Depuis décembre 2021, deux écoles secondaires francophones, soit l'école secondaire Grande Rivière et l'école secondaire de la Nouvelle-Ère, se partagent la clientèle étudiante du secteur Aylmer. En outre, dix écoles primaires desservent l'entièreté du territoire d'Aylmer[28].

    Culture

    Patrimoine

    Hôtel Symmes (1935 Aylmer Aquatic Club) P.Q.12.
    Auberge Symmes (Secteur Aylmer).

    Déjà connue sous le nom de Symme Inns (Symmes Hôtel)[29], l'auberge devenue aujourd'hui le Musée de l'auberge Symmes[30] a connu plusieurs rôles qui ont changé l'image de la ville. En 1831, Charles Symmes (en) fit construire cette bâtisse en pierre au bord de l'eau.

    Ceci était dans le but de pouvoir accueillir les bateaux à vapeur. Vers 1880, quand le bateau à vapeur perdit de sa popularité, l'auberge perdit une partie de sa clientèle[31].

    Elle fut la première auberge à Aylmer[29]. À ses débuts, elle servait idéalement d'auberge, puis elle se transforma, dans les années 1900-1930, en appartements[29]. À la suite du feu d'Aylmer en 1921, elle servit de refuge pour les sinistrés[29]. Les familles qui n'avaient plus de logement pouvaient y vivre le temps de retrouver un foyer. Dans l'intervalle de la Première Guerre mondiale et de la Deuxième Guerre mondiale, elle servit de logement à Aylmer Aquatic Club (visible dans l'image portant ce nom)[31].

    Plusieurs danses ont eu lieu dans les années à suivre, des orchestres ont également servi de divertissement dans l'auberge. Cependant les décennies passèrent et l'immeuble (comme plusieurs autres), fut pratiquement mené à l'abandon. En 1973, elle devint monument historique[32]. À la suite de ce nouveau titre, les touristes et même la population d'Aylmer se sont mis à venir visiter les lieux. Il s'agit à ce jour à la fois d'un monument historique et d'un Musée[32].

    D'autres immeubles et logements ont su venir s'ajouter au patrimoine d'Aylmer. C'est le cas de la Paroisse Saint-Paul[33] et du Presbytère Saint-Paul (visible dans la photographie portant ce nom prise par Champlain Marcil). Le terrain offert pour la construction de l'église et de son presbytère fut offert par Charles Symmes. En 1840, on acheva la construction de cette première église dans la ville d'Aylmer[34]. L'édifice fut construit en pierre et comprenait un clocher et un toit voûté[34]. Du moins, ce fut le cas jusqu'à ce qu'un incendie[35] vienne détruire le lieu[36].

    Médias

    • Le Bulletin d'Aylmer dessert la région bilingue[25] qu’est le secteur Aylmer. Il s'agit d'un hebdomadaire et d'un site Web qui présente les nouvelles locales[37].

    Tourisme

    Parc des Cèdres

    Le parc des Cèdres constitue un important pôle récréatif du secteur d'Aylmer et de la ville de Gatineau, plusieurs infrastructures régionales y sont installées, dont[38] :

    • un pavillon (Le pavillon du parc des Cèdres) regroupant lui-même :
      • une école de voile,
      • un restaurant-bar avec terrasse,
      • des salles communautaires ;
    • une capitainerie ;
    • une marina ;
    • une rampe de mise à l'eau ;
    • une plage surveillée ;
    • trois zones de stationnement ;
    • une zone de jeux / parc pour les enfants ;
    • deux zones de tables de pique-nique ;
    • un bâtiment avec douches et toilettes.

    Rue Principale

    La rue Principale est un point névralgique du Vieux-Aylmer. Il s'agit d'un lieu de culture, de gastronomie et propice aux échanges. Il s'y trouve des galeries d'art, des bibliothèques, une salle de spectacle (La Basoche), des bâtiments historiques, des restaurants gastronomiques, des bistros, des brasseurs et des boutiques artisanales.

    Personnalités liées

    Notes et références

    1. Mondoux, M. (2001). Profils biographiques des maires d’Aylmer. St-Joseph Ottawa/Hull : auteur, p.VIII
    2. grandquebec.com
    3. « Hull » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. (consulté le ).
    4. ville.gatineau.qc.ca
    5. memoireduquebec.com
    6. |http://www.gatineau.ca/page.asp?p=histoire_cartes_statistiques/dates_importantes gatineau.ca]
    7. « L'histoire d'Aylmer », L'Association du patrimoine d'Aylmer, sur http://www.associationpatrimoineaylmer.com/#!page3/cee5
    8. premier-ministre.gouv.qc.ca
    9. [PDF] gatineau.ca
    10. [PDF] gatineau.ca
    11. Brault, L. (1981). Aylmer d’Hier / of Yesterday. Aylmer. Institut d’Histoire de l’Outaouais, p. 5
    12. gatineau.ca
    13. Aldred, D. (1977). Aylmer, Québec : it’s Heritage/ Son patrimoine (J. Bouchard, trad.). Ottawa. Sous l’égide de l’Association Patrimoine d’Aylmer, p. 2
    14. gatineau.ca
    15. tourismeoutaouais.com
    16. « History Chapter One », sur ottawaeast.ca (consulté le ).
    17. Diane Aldred, Le chemin d'Aylmer : une histoire illustrée, Aylmer, Qc., L'Association du petrimoine d'Aylmer, , 256 p. (ISBN 978-0-929114-12-5 et 0-929114-12-4), p 18-19
    18. Le chemin d'Aylmer, Diane Aldred, l'Association du patrimoine d'Aylmer, 1994, p. 18-19
    19. Aylmer Québec, Son Patrimoine-Its Heritage, Diane Aldred, Aylmer Heritage Association, 2016, pg. 6
    20. Aylmer Québec, Son Patrimoine-Its Heritage, Diane Aldred, Aylmer Heritage Association, 2016, pg. 8
    21. « Charles Symmes » [archive du ], Auberge Symmes
    22. Brault, L. (1981). Aylmer d’Hier / of Yesterday. Aylmer. Institut d’Histoire de l’Outaouais, p. 244
    23. Brault, L. (1981). Aylmer d’Hier / of Yesterday. Aylmer. Institut d’Histoire de l’Outaouais, p. 243
    24. « imperatif-francais.org/histori… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
    25. Brault, L. (1981). Aylmer d’Hier / of Yesterday. Aylmer. Institut d’Histoire de l’Outaouais, p. 6
    26. Mondoux, M. (2001). Profils biographiques des maires d’Aylmer. St-Joseph Ottawa/Hull : auteur, p. 87
    27. Mondoux, M. (2001). Profils biographiques des maires d’Aylmer. St-Joseph Ottawa/Hull : auteur, p. 1-68
    28. Centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais, « Écoles primaires », sur csspo.gouv.qc.ca (consulté le )
    29. Dorion, R. (1997). Aylmer Québec ses légendes et ses contes : auteur, p. 30
    30. symmes.ca
    31. Aldred, D. (1977). Aylmer, Québec : it’s Heritage/ Son patrimoine (J. Bouchard, trad.). Ottawa. Sous l’égide de l’Association Patrimoine d’Aylmer, p. 26
    32. Dorion, R. (1997). Aylmer Québec ses légendes et ses contes : auteur, p. 31
    33. paroissestpaul.ca
    34. Aldred, D. (1977). Aylmer, Québec : it’s Heritage/ Son patrimoine (J. Bouchard, trad.). Ottawa. Sous l’égide de l’Association Patrimoine d’Aylmer, p. 140
    35. lapresse.ca
    36. Ebacher, L.D., « L'incendie de l'église Saint-Paul est d'origine criminelle», sur http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/ville-de-gatineau/200906/11/01-874927-lincendie-de-leglise-saint-paul-est-dorigine-criminelle, consulté le 4 novembre 2015)
    37. Bulletin d'Aylmer « À propos », sur http://www.bulletinaylmer.com/propos, (consulté le 4 novembre 2015)
    38. Tourisme Outaouais, « Parc des Cèdres », sur tourismeoutaouais.com, (consulté le )

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

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