Aviation des troupes impériales et royales austro-hongroises
L'armĂ©e de l'air impĂ©riale et royale (KuK Luftfahrtruppen en allemand ; CsĂĄszĂĄri Ă©s KirĂĄlyi LĂ©gierĆen en hongrois) Ă©tait la force aĂ©rienne de l'empire d'Autriche-Hongrie de 1893 Ă la chute de l'empire en novembre 1918.
Armée de l'air impériale et royale | |
Albatros D.III de l'as Godwin Brumowski en | |
Création | 1893 |
---|---|
Dissolution | 1918 |
Pays | Autriche-Hongrie |
Allégeance | Monarchie de Habsbourg |
Couleurs | |
Guerres | PremiĂšre Guerre mondiale |
Commandant | Franz Conrad von Hötzendorf |
On la vit combattre sur le front italien ainsi que sur le front de l'Est.
Histoire
L'armée de l'air impériale et royale fut créé en 1893. Elle fut dissoute en 1918.
Naissance
L'armĂ©e de l'air en Autriche-Hongrie naĂźt sous le nom de la k.u.k. MilitĂ€r-Aeronautischen Anstalt en 1892 sur la place Arsenalexerzierplatzes Ă Vienne. Celle-ci s'occupe de l'utilisation militaire de dirigeables dont plusieurs divisions sont installĂ©es par l'armĂ©e commune dans le siĂšcle et demi suivant. En octobre 1909, lors d'une rĂ©organisation, la MilitĂ€r-Aeronautische Anstalt change son nom en k.u.k. Luftschifferabteilung et est dĂ©placĂ©e dans une nouvelle brigade du transport Ă Fischamend. Ce choix se justifie par le domaine dâactivitĂ© Ă©largi par lâachat des ballons dirigeables et la perte dâimportance de ces derniers pour des objectifs militaires. Cependant, le dirigeable n'est pas approuvĂ© par lâadministration de lâarmĂ©e austro-hongroise. AprĂšs deux acquisitions du territoire national et des pays Ă©trangers, lâadministration de lâarmĂ©e renonce aux dirigeables, qui deviennent une troupe dâaviation jusquâau dĂ©but de la PremiĂšre Guerre mondiale et utilise le budget pour le dĂ©veloppement des avions de combat.
Plus tard, sur le terrain dâaviation de Wiener Neustadt est crĂ©Ă©e une MilitĂ€raviatische Station pour les forces aĂ©ronautiques oĂč les premiers vols dâentraĂźnements militaires non officiels ont lieu dans la mĂȘme annĂ©e. Ă partir de la moitiĂ© de 1910, les premiers avions sont dĂ©ployĂ©s et commencent officiellement les exercices militaires. AprĂšs la visite de lâempereur François-Joseph Ier dâAutriche, du chef du cabinet Franz Conrad von Hötzendorf et du ministre de la guerre Alexander von Krobatin, lâadministration de lâarmĂ©e fait la premiĂšre offre pour des avions militaires.
Avec la suivante rĂ©organisation en octobre 1911, la direction du k.u.k. Luftschifferabteilung est dĂ©lĂ©guĂ©e au lieutenant-colonel Milan (Emil) Uzelac. LâarmĂ©e achĂšte dans la pĂ©riode suivante deux types dâavions : lâEtrich Taube et le Lohner Pfeilflieger. En outre, les forces aĂ©ronautiques sont impliquĂ©es dans les rĂ©flexions tactiques, ce qui se note Ă©galement dans lâintervention des manĆuvres.
Drapeau austro-hongrois
En 1913, l'affichage du drapeau rouge, blanc et rouge (Hoheitzeichen) sur le gouvernail a Ă©tĂ© Ă©tabli comme l'emblĂšme pour les troupes de l'aviation. Ainsi, les ailes supĂ©rieures sont aussi ornĂ©es du drapeau rouge blanc rouge. Au dĂ©but de la premiĂšre guerre mondiale, des troupes de lâaviation allemandes avec le signe du Eisenernen Kreuzes, devenu dĂ©sormais leur emblĂšme, apparaissent. Le symbole autrichien et les couleurs rouge-blanc-rouge sont assemblĂ©s pour crĂ©er leur nouveau drapeau.
Les marquages rouge-blanc-rouge fournissent une bonne cible pour les dĂ©fenses aĂ©riennes ennemies. Des confusions de lâĂ©tiquette autrichienne rouge-blanc-rouge avec lâĂ©tiquette rouge-blanc-vert italienne conduisent Ă Friendly Fire. Pour cette raison, les marquages rouge-blanc-rouge ne sont plus utilisĂ©s et sont remplacĂ©s par le Tatzenkreuz. Cette Croix, en tant que croix de lâarmĂ©e autrichienne, aussi appelĂ©e Kannonenkreuz, a fait jusquâĂ prĂ©sent partie du patrimoine autrichien. Ă partir de 1917, seule la Tatzenkreuz est utilisĂ©e; dĂšs 1918, elle est modifiĂ©e une troisiĂšme fois pour donner naissance au Balkenkreuz.
Organisation
Au front, lâarmĂ©e aĂ©ronautique est divisĂ©e en unitĂ©s dâaviation appelĂ©es Flik (abrĂ©viation allemande pour Fliegerkompanien). Les dĂ©pĂŽts, appelĂ©s Flep (abrĂ©viation allemande pour Fliegeretappenparks) servent pour lâapprovisionnement des unitĂ©s dâaviation en avions, moteurs, armes et autres objets indispensables pour lâĂ©quipement. Chaque dĂ©pĂŽt est responsable dâune partie spĂ©cifique du front et doit approvisionner les Fliks qui y sont stationnĂ©s. Ici sont Ă©galement effectuĂ©s des rĂ©parations trop coĂ»teuses pour les unitĂ©s dâaviation. Les unitĂ©s de remplacement des avions, appelĂ©es Flek (abrĂ©viation allemande pour Fliegerersatzkompanien) sont responsables des formations et de la mise Ă disposition des pilotes, des mĂ©caniciens et du personnel auxiliaire. Les Fleks sont rĂ©unies en deux bataillons de remplacement des avions et sont soumises Ă la direction de la troupe du replacement des avions. Lâarsenal, appelĂ© Flars (abrĂ©viation allemande pour Fliegerarsenal), qui sâoccupe de lâacquisition de lâĂ©quipement ainsi que des tests des nouveaux avions, est directement soumis au ministĂšre de la guerre de lâempire austro-hongrois.
Aux fabricants dâavions est attribuĂ©e une supervision, la plupart du temps composĂ©e dâun seul officier, qui vĂ©rifie un avion terminĂ© avant quâil ne soit envoyĂ© aux Fleps. Lâarsenal distribue le matĂ©riel aux unitĂ©s de remplacement des avions et aux dĂ©pĂŽts.
Compagnies aériennes
Les compagnies aĂ©riennes sont numĂ©rotĂ©es en chiffres arabes. La rĂ©serve des avions de compagnies aĂ©riennes comporte six avions et deux avions de rĂ©serve. LâunitĂ© se regroupe en un Commando, deux trains et un avion de rĂ©serve ainsi quâun Train. Elle compte environ dix officiers dont quatre officiers dâobservation puis cent Unteroffiziere (sous-officiers) et une division. Ainsi, comme « couverture » (personnelle de sĂ©curitĂ©) leur est affectĂ©e une demi-compagnie dâenviron soixante hommes. Les compagnies aĂ©riennes sont trĂšs mobiles et peuvent Ă©tablir leur camp de base trĂšs rapidement. NĂ©anmoins, la communication avec les avions nâest pas au point.
DĂšs 1917 la compagnie aĂ©rienne dĂ©cide de se spĂ©cialiser. De plus, pour identifier la mission quâils accomplissent, le Commando dĂ©cide de mettre une lettre majuscule aprĂšs leur immatriculation. Les diffĂ©rents types de compagnies se diffĂ©rencient par leur nombre et leurs types dâavions. Les immatriculations sont les suivantes :
D â compagnie de vol de division, pour la reconnaissance et la gestion d'artillerie : soutien d'infanterie pour connaĂźtre le front voisin et attaquer avec plus de facilitĂ©
K â compagnie des corps volants (Ă partir de 1918) : unitĂ© de reconnaissance, dirigĂ©e par les compagnies des corps volants
F â compagnie de reconnaissance Ă distance : recueil des informations dans l'arriĂšre-pays ennemi, soutenu par un commando de l'armĂ©e
G â grande compagnie d'aĂ©ronefs : destinĂ©e Ă l'utilisation de gros aĂ©ronefs (bombardiers), par manque de tels moyens dâaviation, des avions de type C ont Ă©tĂ© utilisĂ©s plus tard
J â compagnie dâavions de chasse : combattre toutes sortes d'objets volants ennemis, frĂ©quemment 18 avions de chasse sont utilisĂ©s pour entreprendre cette opĂ©ration
S - compagnie dâavions dâassaut, (Ă partir de 1918) : pour le soutien de l'infanterie
P - compagnie de photo-reconnaissance (à partir de 1918) équipée de siÚges photos monoplaces
RB - compagnie de reconnaissance d'images (à partir de 1917) : aéronefs de type C avec des dispositifs de capture d'images alignés
LâunitĂ© de remplacement des avions
Avant la guerre, la division de lâinstruction des avions (Flugmaschinen-Instruktionsabteilung en allemand) servait pour la formation du personnel de lâarmĂ©e de lâair, mais, pour compenser les pertes personnelles au dĂ©but de la guerre, elle est transformĂ©e et transfĂ©rĂ©e au front. Pour la formation des pilotes, les unitĂ©s de remplacement des avions sont crĂ©Ă©es Ă partir de novembre 1914. Ă cause du nombre montant dâunitĂ©s, en mars, tous les Flecks sont rassemblĂ©s dans le bataillon du remplacement des avions I (Fliegerersatzbataillon I en allemand). JusquâĂ la fin de la guerre, 22 unitĂ©s de remplacement des avions naissent, rĂ©unies en deux bataillons de remplacement et soumises au commandement de la troupe du remplacement des avions.
Force des troupes
Au dĂ©but de la guerre en 1914, il existe neuf unitĂ©s dâaviation avec 106 hommes chacune. Au printemps 1916, lâarmĂ©e de l'air impĂ©riale et royale possĂšde plus de 24 unitĂ©s dâavions. Plus tard, un certain essor sâamorce, quand, jusquâen aoĂ»t 1917, le nombre total dâunitĂ©s peut ĂȘtre augmentĂ© jusquâĂ 57. 1000 avions et 500 moteurs de remplacement peuvent ĂȘtre ajoutĂ©s. Les 66 unitĂ©s dâaviation existantes jusquâĂ la fin de lâannĂ©e 1917 souffrent encore une fois du manque de ressources, de sorte que seulement deux tiers peuvent ĂȘtre Ă la manĆuvre en mĂȘme temps. Ă la fin de la guerre, le nombre dâunitĂ©s dâavions est augmentĂ© Ă 79.
Complément d'éléments
Sâils ont douze ans dâactivitĂ© parmi les troupes, les officiers sont dĂ©mis de leurs commandements pour entreprendre une carriĂšre de pilote et de viseur. Ils acceptent donc un mandat de deux ans au sein des compagnies ariennes austro-hongroises. LâĂ©quipage est frĂ©quemment dĂ©fini par un quota de personnes par division. De plus, des dĂ©tachements militaires sont trĂšs rares. En temps de guerre, les compagnies sont confiĂ©es aux commandos dâĂ©lite. Pour sâadresser Ă eux, la formule officielle est « officier de lâarmĂ©e de lâair » ou « officier dâobservation ». Ainsi aux « officiers dâobservation » sont attribuĂ©s « des officiers de troupes », qui, avant dâintĂ©grer le commando, doivent suivre une formation dâobservateur. Les observateurs peuvent passer officiers ; lâĂ©quipage et notamment les sous-officiers peuvent suivre une formation de pilotage.
Emploi pendant la PremiĂšre Guerre mondiale
Front de l'Est
Jusqu'Ă l'entrĂ©e en guerre de l'Italie, l'Empire russe des tsars est le principal adversaire des troupes de l'aviation austro-hongroise. L'armĂ©e dâaviation russe possĂšde en environ 16 dirigeables et 360 avions diffĂ©rents, la majoritĂ© d'entre eux Ă©tant usĂ©s et vieux. En outre, les unitĂ©s s'Ă©talent sur une longueur frontale colossale.
Contrairement Ă d'autres secteurs, la production d'aĂ©ronefs est trĂšs lente. La Russie produit un nombre identique Ă l'Autriche-Hongrie, mais du retard a Ă©tĂ© pris par les Russes, quant Ă la qualitĂ© du matĂ©riel et de la formation du personnel, malgrĂ© le soutien des AlliĂ©s, en particulier de la France. Avec l'entrĂ©e de la Roumanie dans la guerre du cĂŽtĂ© alliĂ©, Ă l'Ă©tĂ© 1916 une nouvelle menace pour lâaviation austro-hongroise se prĂ©sente : contre les avions russes dĂ©sormais basĂ©s en Roumanie, les troupes d'aviation austro-hongroises crĂ©ent les K.u.k. fliks. La rĂ©volution d'Octobre se traduit par le cessez-le-feu de Brest-Litovsk sur le front de l'est Ă la fin de 1917 : lâaviation austro-hongroise peut alors partir pour le front Italien.
Front des Balkans
Le front des Balkans a peu d'activitĂ© aĂ©rienne. Bien que les forces aĂ©riennes aient commencĂ© Ă s'Ă©toffer juste avant la guerre contre la Serbie, ce Royaume n'a que trois avions opĂ©rationnels au dĂ©but de la guerre et l'armĂ©e de MontĂ©nĂ©gro n'a pas de forces aĂ©riennes. Les forces de l'aviation austro-hongroise ont donc la maĂźtrise du ciel dans les Balkans durant les premiers mois de la guerre. Cela change avec lâapparition soudaine des Squadriglias italiennes dans le sud de l'Albanie. Lorsque la Triple Entente, dont notamment la France, dĂ©barque Ă Salonique en automne 1915 avec de nombreuses unitĂ©s aĂ©riennes, l'initiative passe aux AlliĂ©s. Le groupe austro-hongrois lutte seul contre la prĂ©sence italienne toujours croissante dans le sud de l'Albanie. Les aviateurs allemands de l'armĂ©e Mackensen stationnĂ©s en Bulgarie collaborent d'abord avec le K.u.k. fliks contre la Roumanie, avec quelques Ă©quipages bulgares. Mais avec l'offensive alliĂ©e au dĂ©part de Salonique, ils doivent lutter contre les nombreux aviateurs Français qui opĂšrent Ă partir de la GrĂšce et ils se retrouvent en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique.
Front italien
LâItalie a, depuis sa fondation, des buts irrĂ©dentistes. Avec le pacte de Londres (26 avril 1915), lâItalie entre dans lâalliance de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie. Le pays entre en guerre contre les Empires centraux en Ă©change de gains territoriaux Ă la fin de la guerre (elle revendique le Tyrol du Sud et la cĂŽte austro-hongroise de l'Adriatique). Le 23 mai, lâItalie dĂ©clare la guerre Ă lâAutriche-Hongrie et par la suite, en 1916, Ă©galement Ă son alliĂ©, lâempire allemand.
LâAutriche-Hongrie fait face au plus fort ennemi aĂ©rien sur le plan matĂ©riel : la Regia Aeronautica (armĂ©e de lâair du royaume dâItalie). Cependant, câest seulement Ă partir de 1916 que la Regia Aeronautica acquiert la suprĂ©matie aĂ©rienne, grĂące Ă lâaugmentation de la productivitĂ© et de lâadjonction de quatre unitĂ©s du Royal Flying Corps (corps aĂ©rien de lâarmĂ©e britannique qui arrive aprĂšs la douziĂšme bataille dâIsonzo) et de forces aĂ©riennes françaises basĂ©es Ă Venise et en Albanie.
Au dĂ©but de la guerre avec lâItalie en 1915, lâAutriche a une unitĂ© dâaviation avec quatre avions en Carinthie ainsi que quatre unitĂ©s dâaviation avec seize avions Ă lâIsonzo. Au front du Tyrol il y a deux unitĂ©s dâaviation et au front de haute montagne, ce sont presque uniquement les avions de reconnaissance Ă deux places qui sont utilisĂ©s. Des avions de chasse et des bombardiers sont employĂ©s autour de lâIsonzo, de Piave et du Monte Grappa.
LâarmĂ©e de lâair austro-hongroise se concentre de plus en plus sur le front italien. AprĂšs le retrait de la Russie soviĂ©tique de la guerre, presque toutes les unitĂ©s dâaviation austro-hongroises sont consacrĂ©es au front italien. En 1917 et 1918, le nombre moyen de pilotes comprend entre 500 et 600 hommes, avec une probabilitĂ© de 100% de morts considĂ©rĂ©e comme rĂ©aliste. La durĂ©e de survie dâun pilote austro-hongrois en 1917 est de quatre mois. Ainsi, pendant la derniĂšre annĂ©e de guerre, seulement 200 avions sont prĂȘts Ă ĂȘtre utilisĂ©s sur ce front (6500 avions du cĂŽtĂ© italien leur font face).
Terrains dâaviation :
Front de lâIsonzo :
- Görz (Gorizia) 1911â1914
- Base d'hydravions de Trieste
- Aquilinia/Ćœavlje
- Base d'hydravions de Pola
- Base d'hydravions de l'archipel de Brioni
- Aisovizza/Aischowitz/AjĆĄevica 1915â1916
- Marburg/Maribor 1915â1918
- Haidenschaft/Aidussina/AjdovĆĄÄina 1916â1918
- Podnanos 1915â1917
- Beljak 1915â1918
- Prosek 1916â1917
- Vipava/Podraga 1916â1917
- Waatsche/Divaccia/DivaÄa 1916â1917
- Zizan/Sesana/SeĆŸana 1917
- Log 1917
- Trata 1917
- Logatec 1917
- Bled 1917
- Lesce 1917
- Krainisch Straschische/StraĆŸiĆĄÄe pri Kranju 1917
- Laibach/Ljubljana (ville) 1915
- Laibach/Ljubljana (Ć entvid, BeĆŸigrad) 1917
- Brezovica 1917
- Reka 1917â1918
- Laibach/Ljubljana (Ć iĆĄka) 1918â1924
Front de Carniole :
Front du Tyrol :
- CirĂš
- Romagnano
- Gardolo
- Campo Maggiore (Lomaso)
- Croviana
- Neumarkt
- Bozen/Bolzano
- Varna
- Bruneck/Brunico
Front du Piave :
- Feltre
- Roveredo
- Pordenone
Types dâavions utilisĂ©s
Au dĂ©but, ce sont surtout les avions Ă deux places de types B des sociĂ©tĂ©s Lohner, Albatros, Aviatik et Lloyd Ă ĂȘtre utilisĂ©s. Au cours de lâannĂ©e 1916, lâarmĂ©e de lâair se sert pour la premiĂšre fois de lâavion Brandenburg-C-I. Ce modĂšle est employĂ© pour tous les types de mission. Dans le domaine de lâobservation et du bombardement, le Brandenburg-C-I reste la colonne vertĂ©brale de lâarmĂ©e de lâair. Les modĂšles de type C-I de la sociĂ©tĂ© Aviatik, et plus tard de Phönix et Ufag, sont la derniĂšre gĂ©nĂ©ration des avions polyvalents Ă deux places. Ces-derniers sont aussi forts que les avions de lâennemi.
Lorsque le concept de lâavion de chasse Ă une place pour le combat contre les avions ennemis sâimpose, en raison du manque dâavions de leurs propres types en 1915, des monoplans de Fokker de lâEmpire allemand sont achetĂ©s. Vers la fin de 1916, le biplan Hansa-Brandenburg D.I, appelĂ© KD, Ă©galement importĂ©, prend leur place. Par la suite, les avions de chasse standards utilisĂ©s sont les Albatros (Oeffag) D.III, qui sont construits et amĂ©liorĂ©s en licence par Oeffag, les avions de chasses Ă une place austro-hongrois Aviatik D.I Berg et les Phönix D.I, D.II et D.IIa.
La plupart des fabricants dâavions nationaux essayent de construire des avions de grandes tailles. Cependant, les modĂšles nâont jamais passĂ©s la phase de prototype. Ils ont Ă©tĂ© soit rejetĂ©s par lâadministration de lâarmĂ©e, soit le projet a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© per la sociĂ©tĂ© mĂȘme. Ainsi, les importations de lâEmpire allemand doivent recommencer. Cependant, seulement le Gotha G.IV a Ă©tĂ© employĂ© en quantitĂ© considĂ©rable. La plupart des bombardements est toujours exĂ©cutĂ©e par les avions Hansa-Brandenburg C-I, adaptĂ©s pour cette fonction.
- Albatros B.I, D.II, D.III
- Aviatik autrichien B.I, B.II, B.III, C.I, D.I, D.II
- Etrich Taube A.I, A.II
- FEtrich Taube A.I, A.IIokker A.III, B.I, B.II, B.III, D.I, D.II, D.VI, D.VIIEtrich Taube A.I, A.II
- Gotha G.IV
- Hansa-Brandenburg B.I, C.I, D.I, G.I
- Knoller B.I, C.I, C.II
- Lloyd C.I, C.II, C.III, C.IV, C.V
- LKnoller B.I, C.I, C.IIohner B.I, B.II, B.III, B.IV, B.V, B.VI, B.VII, C.I
- Oeffag C.I, C.II
- Phönix C.I, D.I, D.II, D.IIa
- Ufag C.I
Immatriculations
Dans les compagnies k.u.k, des immatriculations sont mises en place Ă partir du 8 fĂ©vrier 1915. Ceci permet dâidentifier exactement les appareils. Tous les appareils sont construits en petite quantitĂ© pour ĂȘtre identifiĂ©s facilement. La sociĂ©tĂ© construisant ces avions y appose un chiffre suivi dâun nombre qui indique le type et la provenance de lâappareil. Alors, le chiffre 0 est rĂ©servĂ© aux prototypes et essais. Plusieurs modĂšles sont crĂ©Ă©s par exemple avec un moteur plus performant, celui-ci est dotĂ© dâun chiffre diffĂ©rent ajoutĂ© au chiffre prĂ©cĂ©dent, dont le chiffre de production, pour identifier le fabricant.
Par exemple, le nombre 153.07 correspond au septiĂšme avion fabriquĂ© par Oesterreichischen Flugzeugfabrik AG (chiffre 5), nommĂ© Albatros D.III. En outre, ce prototype est le premier Ă ĂȘtre construit par une sociĂ©tĂ© dâaviation. Cependant ce prototype de la SĂ©rie (53) a Ă©tĂ© modifiĂ© autant en construction quâen motorisation. Ceci conduit Ă une modification des immatriculations et Ă la suppression du chiffre 1.
Industrie de lâarmĂ©e de lâair
Constructeurs aĂ©ronautiques pour les troupes dâaviation | ||||
Usine dâarsenal aĂ©rien | Fischamend | 1913 | FD | 7 |
Constructions de Fokker | Görriesse von Schwerin | Fok | 01) | |
Jacob Lohner & co. | Vienne-Floridsdorf | 1910 | Lo | 1 |
Usine de moteurs et de fabrication aeronautique hongrois Lloyd | AszĂłd Budapest | 1914 | LL | 4 |
Magyar ĂltalĂĄnos GĂ©pgyĂĄr (Usines de constructions de machines hongroises) | Budapest | 1916 | Mag | 9 |
Usine autrichienne de fabrication dâavions | Vienne Neustadt | 1915 | OEF | 5 |
Usines de fabrication dâavions Phönix | Vienne Stadlau | 1914 | PH | 2 |
Thöne & Fiala | Brigittenau et Vienne Alsergrund | 1916 | Th | 10 |
Usine aéronautique hongroise (UFAG) (Camillo Castiglioni)) | Budapest Albertfalva | 1912 | U | 6 |
Usine de fabrication de fuselages dâavion Dr W. c. Gutmann | Vienne-Favoriten | 1915 | WKF | 8 |
Taux dâemploi et de production de lâindustrie aĂ©rienne
en Autriche-Hongrie 1914-1918
Année | Avions | Moteurs | Travailleurs | |||
Autriche | Hongrie | Autriche | Hongrie | Autriche | Hongrie | |
1914 | 40 | 30 | 50 | 22 | 849 | 577 |
1915 | 195 | 143 | 300 | 140 | 2338 | 1717 |
1916 | 517 | 414 | 650 | 204 | 3824 | 1717 |
1917 | 1050 | 664 | 900 | 330 | 5285 | 4100 |
1918 | 1600 | 778 | 1300 | 450 | 7650 | 4300 |
Total | 3402 | 2029 | 3200 | 1156 | ||
5431 | 4356 |
Ă cĂŽtĂ© des produits nationaux et des licences de fabrications, des avions et des moteurs sont Ă©galement importĂ©s. Le pays dâorigine des importations a toujours Ă©tĂ© lâEmpire allemand. Surtout au dĂ©but de la guerre le besoin dâimporter est fort, car les produits nationaux ne suffisent pas. Environ Ă la fin de 1916, lâimportation des avions sâarrĂȘte, Ă©tant donnĂ© que lâempire allemand, Ă cause de lâintensitĂ© croissante de la guerre aĂ©rienne au front ouest, a lui-mĂȘme besoin de tous les avions produits. Lâimportation de moteurs la plus importante pour lâAutriche-Hongrie dure jusquâĂ la fin de la guerre et compense la production infĂ©rieure de moteurs par rapport aux avions.
Réception du musée
Lâhistoire de lâarmĂ©e de lâair impĂ©riale et royale (k.u.k. Luftfahrttruppen) est aussi abordĂ©e dans le MusĂ©e dâhistoire militaire de Vienne. Les objets de lâexposition permanente du musĂ©e couvrent la pĂ©riode temporelle de la naissance de lâarmĂ©e aĂ©ronautique jusquâĂ la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale. Ainsi, sont exposĂ©s, entre autres, des modĂšles des avions Etrich-Taube et Lohner Pfeilflieger et des moteurs dâavions de toutes sortes. Dans la salle dâexposition de la PremiĂšre Guerre mondiale se trouvent un avion dâentraĂźnement et de reconnaissance Albatros B.II complet ainsi que des bombes, des flĂ©chettes, des uniformes des pilotes et des canons antiaĂ©riens.
AĂ©ronefs
L'armée de l'air impériale et royale utilisa principalement des aéronefs d'origine allemande ou produits sous licence en Autriche-Hongrie, dont quelques dirigeables comme le PL-4 de 1909, acheté à la société allemande Motor-Luftfahrzeug Gesellschaft et renommé M-1 (6 hommes, 50 mÚtres de long et 2 450 m3), qui permit la construction du M-II (10 hommes, 70 m et 4 800 m3) ; ces deux premiers exemplaires furent démantelés en 1913 mais en 1911, la société viennoise Koerting Maschinenbau AG avait construit à Fischamend (prÚs de Vienne) le M-III (10 hommes, 68 m et 3 600 m3, qui fut détruit par accident le 20 juin 1914. Un hangar à dirigeables fut aménagé à Trieste pour les opérations navales au-dessus de l'Adriatique[1].
Références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « k.u.k. Luftfahrtruppen » (voir la liste des auteurs).
- Peter Kleinheins, (de) Die groĂen Zeppeline. Die Geschichte des Luftschiffbaus, 3-e Ă©dition, Springer, Berlin, Heidelberg et New York 2005, (ISBN 3-540-21170-5).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Vittorio-Veneto : la victoire alliée en Italie », sur Acier et tranchées : Blog de l'Histoire militaire de la Grande Guerre, (consulté le )
- « L'armée autrichienne », sur Tribune Histoire: Forum généraliste sur l'histoire, (consulté le )
- « Sur la PremiÚre Guerre mondiale », sur cairn.info, (consulté le )
- « Hansa-Brandenbourg C.I », sur AviationsMilitaires.net, (consulté le )