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Augustins de l'Assomption

Les Augustins de l'Assomption (AA) constituent une congrégation de religieux catholiques (prêtres et frères) fondée à Nîmes par le père Emmanuel d'Alzon en 1845, approuvée par le pape en 1857 (décret de louange), en 1864 (décret d'approbation) et 1923 (décret d'approbation définitive des constitutions). La règle de la congrégation reprend celle de saint Augustin d'Hippone qu'elle complète par ses propres constitutions.

Augustins de l'Assomption
(Assomptionnistes)
Ordre de droit pontifical
Approbation diocésaine
Approbation pontificale 26 novembre 1864
par Pie IX
Type congrégation cléricale
Spiritualité augustinienne
Structure et histoire
Fondation 1845
Fondateur Emmanuel d'Alzon
Abréviation A.A.
Liste des ordres religieux

Les assomptionnistes sont présents sur presque tous les continents et se repartissent en provinces et en vicariats. La Province d'Europe des assomptionnistes est une des plus anciennes et des plus importantes.

Historique

La congrégation des Augustins de l’Assomption est fondée par le père Emmanuel d'Alzon, vicaire général de Nîmes, dans la nuit de Noël 1845. Elle obtient le bref de louange en 1857, le décret d'approbation en 1864 et l'approbation des constitutions en 1923 seulement. En revanche, elle n'a jamais obtenu, ni demandé, aucune forme de reconnaissance par les pouvoirs publics en France. Elle est au contraire dissoute en pendant les années d'anticléricalisme d'État et frappée d'exil sous le gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau menant une politique contre les congrégations.

En 1925, les AA absorbent la branche anglaise des Pères de Saint-Edme ou Oblats du Sacré Cœur de Jésus et du Saint Cœur Immaculé de Marie fondés en 1843 par le Père Jean-Baptiste Muard.

Trente-trois chapitres généraux ont eu lieu[N 1] - [1].

Fondateur

Le père Emmanuel d'Alzon, fondateur.

Le père Emmanuel d'Alzon, né au Vigan le , a été formé au séminaire de Montpellier (1832-1833), puis a complété sa formation en autodidacte à Rome. Lié à La Mennais, il se démarque de son ancien maître mais en retient quelques leçons de vie.

Apôtre généreux et fécond, il lance de nombreuses initiatives pastorales dans le diocèse de Nîmes sous ses évêques successifs : Claude de Chaffoy, Jean-François-Marie Cart[2], Henri Plantier et Louis Besson. Il démissionne de sa charge de vicaire général en 1878.

Il fonde deux congrégations sœurs, les Augustins de l'Assomption et les Oblates de l'Assomption en leur assignant des buts apostoliques ambitieux : missions lointaines (Australie, mission d'Orient), éducation, presse et pèlerinages avec la collaboration fervente de ses premiers disciples.

Il meurt à Nîmes le et est déclaré vénérable par le pape Jean-Paul II en .

Supérieurs généraux

Le supérieur général des Augustins de l'Assomption est élu par le chapitre général de l'ordre.

Ont été successivement supérieurs généraux :

  • 1845-1880 : Emmanuel d'Alzon
  • 1880-1903 : François Picard
  • 1903-1917 : Emmanuel Bailly
  • 1917-1923 : Joseph Maubon, vicaire gĂ©nĂ©ral
  • 1923-1952 : Gervais Quenard
  • 1952-1969 : Wilfrid Dufault
  • 1969-1975 : Paul Charpentier
  • 1975-1987 : HervĂ© StĂ©phan
  • 1987-1999 : Claude MarĂ©chal
  • 1999-2011 : Richard Lamoureux
  • 2011-2023 : BenoĂ®t Grière
  • depuis 2023 : Ngoa Ya Tshiemba

Au chapitre général de 2005, le Père Richard Lamoureux est réélu et obtient trois assistants : André Brombart, Emmanuel Kahindo Kihugho et Julio Navarro Roman. Jean-Daniel Gullung et Lucas Chuffart sont élus officiers (respectivement économe et secrétaire général), sans toutefois être assistants.

Au chapitre général de 2011, le Père Benoît Grière est élu supérieur général. Il est entouré de quatre assistants généraux : Emmanuel Kahindo Kihugo, vicaire général, John Franck et Marcelo Marciel ainsi que Didier Remiot, économe général. Bernard Le Léannec est élu secrétaire général. Lors du 33e chapitre général en à Lyon, le Père Benoît Grière est réélu pour un mandat de 6 ans[1]. Le le père Ngoa Ya Tshiemba est élu supérieur général[3].

D'après l'annuaire pontifical de 2005, les Augustins de l'Assomption comptent 921 religieux dont 600 prêtres et 123 communautés.

Spiritualité assomptionniste

La spiritualité des Augustins de l'Assomption est centrée autour du royaume de Dieu, elle se traduit par la devise que lui a donné le Père d’Alzon, Adveniat Regnum Tuum. En y ajoutant ensuite le triple amour — amour du Christ, amour de la Vierge Marie et amour de l’Église — le fondateur y voyait l’expression la plus abrégée de l’esprit de l’Assomption[4]. Ce triple amour implique donc une spiritualité christocentrique, une place faite à Marie, un service de l’Église.

Champ sans frontière, l’amour du royaume de Dieu est décliné autour de trois axes : l’unité, la vérité et la charité. Il ne se restreint donc pas à une activité précise mais a vocation à orienter l’existence de ceux qui vivent de ce charisme.

Se voulant hommes de foi et hommes de leur temps, les Assomptionnistes sont appelés à se porter « là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé comme image de Dieu »[5]. Le Père d’Alzon dit qu’« un bon assomptionniste doit être hardi, généreux et désintéressé ».

La congrégation est également marquée par l’esprit de saint Augustin dont elle suit la règle. À la source de celle-ci, l’unité de la communauté orientée vers Dieu :

« Avant tout, vivez unanimes, ayant une seule âme tournée vers Dieu. »

Activités de la congrégation

Immeuble d'Adveniat, Ă  Paris (VIIIe).

Cette congrégation internationale est propriétaire du groupe de presse Bayard, basé en France mais aussi présent à l'international dont les titres les plus anciens sont le quotidien La Croix et l'hebdomadaire Le Pèlerin. Spécialisée dans l'organisation de pèlerinages depuis sa fondation, elle est en particulier impliquée dans l'organisation du pèlerinage à Lourdes le .

Le but de la congrégation est d’œuvrer à l’avènement du « règne de Dieu, en nous et autour de nous »[6]. Très large, il ne peut donc se réduire à une œuvre précise. Le chapitre général de 2005 propose une reformulation du charisme apostolique : « Être des hommes de communion, qui proposent la foi, solidaires des pauvres. » C’est une ré-expression des trois dimensions d’unité, de vérité et de charité. Souvent, ce sont les circonstances historiques qui ont amené à lancer ou à prendre une activité précise. Citons notamment :

  • la pastorale des jeunes avec plusieurs communautĂ©s d’accueil de jeunes et des foyers d’étudiants ;
  • une auberge de jeunesse chrĂ©tienne nommĂ©e Adveniat situĂ©e Ă  Paris, rue François-Ier (Paris VIIIe) ;
  • des collèges (Espagne, États-Unis, Belgique, Congo, Madagascar) ;
  • le groupe de presse Bayard, connu pour ses titres La Croix, Le Pèlerin, Prions en Église mais aussi pour sa presse jeunes (Pomme d'Api, Astrapi, Okapi, J'aime lire) ;
  • le pèlerinage Ă  Lourdes, organisĂ© tous les ans le (fĂŞte de l'Assomption), depuis 1873 ;
  • le Forum104, espace de rencontre culturel et interspirituel situĂ© Ă  Paris ;
  • l’animation de sanctuaires (Chili, Argentine, Canada) ;
  • des centres d’accueil pour entreprises (ValprĂ© Ă  Lyon et le Centre Port-Royal Ă  Saint-Lambert-des-Bois près de Saint-Quentin-en-Yvelines) ;
  • prĂ©sence dans les pays d’Europe Orientale Ă  majoritĂ© orthodoxe (Russie, Roumanie, Bulgarie, Grèce) ;
  • des paroisses (Europe, Afrique, AmĂ©rique, OcĂ©anie) ;
  • une pĂ©niche accueillant des exclus, sans-papiers, migrants (Conflans-Sainte-Honorine) ;
  • des aumĂ´neries (scolaires, hospitalières, pĂ©nitentiaires, de mouvements).

Famille assomptionniste

Un de leurs slogans est :

« Aux quatre coins du monde, au souffle large de l'Esprit. »

Les treize familles religieuses qui, à un titre ou à un autre, sont nées soit directement de l'inspiration des trois figures fondatrices tutélaires de l'Assomption (l'abbé Théodore Combalot, sœur Marie-Eugénie de Jésus et le père Emmanuel d'Alzon) soit indirectement de celle de leurs disciples, sont aujourd'hui à l’œuvre dans une soixantaine de pays[7]. Cette réalité est encore modeste si l'on compare ces implantations par rapport aux quelque 210 pays ou entités nationales recensées par l'Organisation des Nations unies (ONU) en 2005.

Cette dispersion mondialiste correspond à l'ambition spirituelle et apostolique du Père d'Alzon, resté pourtant sinon très français, du moins très nîmois : « Il faut élargir les intelligences et les cœurs dans la grande question de la cause de Dieu, il faut ouvrir des horizons pour les myopes, il faut allumer des brasiers pour des gens qui ne réclament que leur chauffe-pieds et ont peur qu’on leur donne un rhume en leur donnant trop de chaleur. Heureux les supérieurs qui embrassent le monde entier dans leur ambition, parce qu'ils sont ambitieux de faire régner Jésus-Christ partout. »

Les six premières familles historiques de l'Assomption

Les six premières congrégations de l'Assomption, dont cinq sont issues de la France et dont une seule forme le rameau masculin (proportion habituelle dans les familles religieuses), présentent à l'évidence des traits de famille, de caractère, d'apostolat communs fortement marqués. Toutes d'ailleurs portent dans leur nom et leurs gênes le dénominateur officiel d'Assomption, même s'il existe en leur temps et même avant elles d'autres familles religieuses de l'Assomption tout à fait indépendantes de leur esprit et de leur fondation. Nous les donnons dans l'ordre chronologique de leurs origines.

Religieuses de l'Assomption

Les religieuses de l'Assomption (RA), sont fondées à Paris, rue Férou, en 1839. La maison mère est au château d'Auteuil, la Tuilerie depuis 1857, transférée au Val Notre-Dame en Belgique en 1900 puis revenue à Auteuil en 1953. La fondatrice, sœur Marie-Eugénie de Jésus, est sous la direction spirituelle du Père d'Alzon à partir de 1841 (élue supérieure).

SĹ“urs missionnaires de l'Assomption

Les Sœurs missionnaires de l'Assomption, sont fondées en 1852 au Cap (Afrique du Sud) par mère Marie-Gertrude Henningsen (1822-1904), par scission d'avec les RA. La maison mère est à Grahamstown puis transfert de la maison généralice à Johannesbourg.

En 2018, sœur Rekha est élue supérieure générale[8].

Oblates de l'Assomption

Les Oblates de l'Assomption (OA), religieuses missionnaires, fondées au Vigan en . La maison généralice est d'abord à Nîmes rue Séguier en 1873 puis à Paris, rue Lecourbe en 1926. Les fondateurs sont le Père d'Alzon et Marie Correnson, en religion Mère Emmanuel-Marie de la Compassion (1842-1900), jeune fille de la bourgeoisie nîmoise, née à Paris le . Elle est choisie par le Père d'Alzon et établie comme supérieure générale.

Petites SĹ“urs de l'Assomption

Les Petites Sœurs de l'Assomption (PSA), sont fondées à Paris en , rue Vanneau puis rue Saint-Dominique. La maison mère et généralice est implantée à Paris rue Violet en 1870. Les PSA sont fondées conjointement par le Père Étienne Pernet[9] et sœur Antoinette Fage, en religion mère Marie de Jésus (1824-1883). Le Père d'Alzon a éprouvé une grande admiration pour la cofondatrice des PSA dont la rencontre avec Étienne Pernet fut déterminante. La congrégation se consacre depuis ses origines aux soins gratuits des malades pauvres à domicile. Reconnue en 1875 par l'archevêque de Paris, le cardinal Guibert, elle obtient les approbations de Rome en 1897 et 1901. En 1946 la congrégation centralisée est divisée en provinces ; en 1949, elle absorbe les Servas dos Pobres du Portugal ; en 1962 elle absorbe les Petites Sœurs des Champs fondées en 1844 à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) par l'abbé Jean-Baptiste Marie Delpech (1807-1887). En 1993 est officialisée la scission d'avec une partie de la province italienne qui devient la congrégation des Sœurs de la charité de l'Assomption (SCA).

Orantes de l'Assomption

Les Orantes de l'Assomption (ORA) sont fondées à Paris le au 14 rue Berton chez les Oblates de l'Assomption. Les Orantes y habitent presque 5 ans. Après plusieurs déménagements (dont rue Desbordes-Valmore), elles habitent à Sceaux (Hauts-de-Seine) en 1920, à Bonnelles (Yvelines) en 1970, la maison généralice s'installe à Cachan puis à Créteil (Val-de-Marne) en 2009.

Aux origines des Orantes, on trouve le Père François Picard, AA (1831-1903) et mère Isabelle Marie de Gethsémani (1849-1921), née Isabelle de Clermont-Tonnerre, épouse Henri d'Ursel en 1873. Branche contemplative de l'Assomption — institut religieux de droit diocésain international — restée de taille modeste, elle a absorbé en 1941 la congrégation des Sacramentines de Marseille, fondées en 1639 par le Père Antoine Le Quien.

Fondations du XXe siècle

Les autres fondations de la famille sont du XXe siècle et ne portent pas toutes le nom « Assomption » même si elles doivent leur origine à un religieux assomptionniste :

  • les SĹ“urs de Sainte Jeanne d'Arc, (SJA), fondĂ©es en 1914 Ă  Worcester (USA), maison gĂ©nĂ©ralice en 1917 et sanctuaire du Montmartre canadien en 1925[10] Ă  Sillery, QuĂ©bec. Cette congrĂ©gation canadienne et amĂ©ricaine due au Père Marie-ClĂ©ment Staub et sĹ“ur Jeanne du SacrĂ©-CĹ“ur (nĂ©e CĂ©lina BenoĂ®t) se consacre essentiellement Ă  l'apostolat au service des prĂŞtres et des paroisses ;
  • les Siervas Obreras Catequistas, fondĂ©es en Argentine par le Père Moreau, en 1934. Maison gĂ©nĂ©ralice Ă  Perito Oreno 449, 5501 Godoy Cruz, Mendoza (Argentine). La supĂ©rieure gĂ©nĂ©rale est Hermana Leticia Ballhorost. Ces religieuses sont fondĂ©es par un assomptionniste, le Père JosĂ© Maria Moreau (1897-1947) ;
  • les SĹ“urs de la Croix, fondĂ©es en 1939 Ă  Athènes, maison gĂ©nĂ©ralice rue Ipirou, Agia Paraskevi[11] ;
  • les Frères de l'Assomption, fondĂ©s en 1951 Ă  BĂ©ni au Congo R.D. ; maison gĂ©nĂ©ralice Ă  Butembo. Les Frères de l'Assomption sont un institut religieux diocĂ©sain laĂŻc (frères) dĂ» Ă  l'initiative de Mgr Pierard, forment aujourd'hui une petite congrĂ©gation diocĂ©saine au service de BĂ©ni-Butembo ;
  • les Petites SĹ“urs de la PrĂ©sentation de Notre-Dame, fondĂ©es en 1948 ou 1952 Ă  BĂ©ni[12] au Congo R.D. ; maison gĂ©nĂ©ralice actuelle Ă  Butembo. Autre CongrĂ©gation diocĂ©saine fondĂ©e par le mĂŞme Mgr PiĂ©rard, s'est dĂ©veloppĂ©e dans la province du Kivu (Congo RD) ;
  • les Petites missionnaires de la Croix, fondĂ©es en 1955 en Colombie, sont devenues un institut sĂ©culier, sans lien particulier avec l'Assomption) ;
  • les SĹ“urs de la charitĂ© de l'Assomption, (SCA), fondĂ©es en 1993 Ă  Rome dans la mouvance de Comunione e liberazione.

Notes et références

Notes

  1. En 1850, 1852, 1855, 1858, 1862, 1868, 1873, 1876, 1879, 1880, 1886, 1892, 1898, 1903, 1906, 1912, 1918, 1921-1922, 1929, 1935, 1946, 1952, 1958, 1964, 1969, 1975, 1981, 1987, 1993, 1999, 2005, 2011 et 2017.

Références

  1. « Le Père Benoît Grière réélu supérieur général des assomptionnistes », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
  2. « Jean-François-Marie Cart (1799-1855) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  3. Loup Besmond de Senneville, « Ngoa Ya Tshiemba devient le nouveau supérieur des assomptionnistes », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le )
  4. Emmanuel d'Alzon 1956, p. 130-146.
  5. Règle de vie de la Congrégation des Augustins de l’Assomption, n° 3
  6. Règle de vie de la Congrégation des Augustins de l’Assomption, n° 1.
  7. « Devenir Assomptionnistes : Qui sommes-nous ? », sur assumptio.org (consulté le ).
  8. « Chapitre général 2018 », sur assomption-france.org (consulté le ).
  9. « Étienne Pernet (1824–1899) : (Jacques Couvreur/bulletin n° 10) », sur paris15histoire.com (consulté le ).
  10. « Montmartre canadien », sur Corporation du patrimoine et du tourisme religieux de Québec (consulté le ).
  11. « Elpide (Iannis) STEPHANOU », sur assomption.org (consulté le ).
  12. (Ă  confirmer)

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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