Attentat de la rue Victor-Hugo Ă Lyon
L'attentat de la rue Victor-Hugo à Lyon est une attaque à la bombe survenue le . Un individu dépose un sac ou un colis explosif contenant des vis, des clous et des boulons devant un commerce de cette artère piétonne proche de la place Bellecour. L'explosion fait, selon les sources, 14 victimes toutes légèrement blessées.
Attentat de la rue Victor-Hugo Ă Lyon | ||||
Vue du lieu de l'attentat au lendemain de l'évènement. | ||||
Localisation | Rue Victor-Hugo, Lyon, RhĂ´ne ( France) | |||
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Cible | Civils | |||
Coordonnées | 45° 45′ 15″ nord, 4° 49′ 48″ est | |||
Date | 17h30 |
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Type | Attentat Ă la bombe | |||
Armes | Engin explosif improvisé | |||
Morts | 0 | |||
Blessés | 14 | |||
Auteurs présumés | Mohamed Hichem Medjoub | |||
Organisations | État islamique (allégeance) | |||
Mouvance | Terrorisme islamiste[1] | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Un suspect, auteur présumé de l'attentat, est arrêté le 27 mai 2019. Deux jours plus tard, celui-ci avoue son acte ainsi que son allégeance à l'État islamique[2].
Contexte
Entre janvier 2015 et l'attentat du marché de Noël de Strasbourg en décembre 2018, la France est confrontée à une vague d'attentats ayant causé la mort de 251 personnes[3].
DĂ©roulement
Le vendredi vers 17 h 30 dans la rue Victor-Hugo, située dans le 2e arrondissement de Lyon, un homme à vélo dépose un colis devant l'enseigne Brioche dorée. À 17 h 40, le colis explose et fait, selon un premier bilan, 13 blessés légers dont 8 femmes, 4 hommes et une enfant de 8 ans[4] (ou 10 ans selon d'autres sources[5]), et les sources font ultérieurement état d'un quatorzième blessé[6]. Le colis composé de boulons et de vis ne cause pas de dégâts considérables mais des petits projectiles sont projetés sur les vitrines des commerces aux alentours. 11 des 13 blessés seront évacués vers les hôpitaux pour subir des interventions chirurgicales afin de retirer les objets en fer ainsi que les éclats de verre incrustés dans leurs membres. Le quartier d'Ainay, où l'attentat a eu lieu, est bouclé par la suite ; devant l'absence de danger immédiat à la suite du passage des démineurs, la rue Victor-Hugo et les immeubles aux abords immédiats du lieu de l'explosion ne sont cependant pas évacués.
EnquĂŞte
Le jour même de l'attentat, à 21 h 41, un appel à témoins est lancé par la Police nationale et une enquête a été ouverte pour « association de malfaiteurs terroristes »[4].
Près de 300 fonctionnaires participent à l'enquête jour et nuit dès vendredi soir (DGSI, DCPJ et PTS)[7]. Ce sont les images prises par les caméras de la ville et un témoignage qui ont permis de retrouver la trace du suspect : alors que les enquêteurs ont pu le suivre jusqu'aux quais du Rhône avant de le perdre, l'appel à témoin a permis de situer son passage vers le musée des Confluences[7]. L'étude des vidéos du quartier a permis de le suivre à nouveau jusqu'à Oullins, où des images plus précises ont permis dimanche après-midi de l'identifier[7]. À partir du secteur d'habitation, les enquêteurs ont pu retracer les achats des composants de la bombe, et localiser le domicile du poseur[7].
Le 26 mai, le suspect est toujours recherché. Une trace ADN est identifiée sur le sac qui a servi à dissimuler la bombe mais elle n'est alors pas encore connue de la police. L'explosif utilisé est identifié comme du TATP, un puissant explosif artisanal.
Quatre[8] personnes de nationalité algérienne[9] (l'auteur présumé, son père[8], sa mère et un lycéen majeur[9]) sont appréhendées le 27 mai dans le cadre de l'enquête[9]. Une autre personne est également entendue en audition libre[8]. L'identité du principal suspect est révélée ultérieurement : Mohamed Hichem Medjoub[10].
Une perquisition a lieu le dans une résidence située dans un quartier populaire d'Oullins[11]. Le Parisien et Le Progrès révèlent l'identité partielle du principal suspect : Mohamed Hichem M.[12]. Il aurait été repéré grâce à ses commandes de produits chimiques nécessaires à la fabrication du TATP sur Internet[13]. En outre, le vélo avec lequel la bombe a été déposée est retrouvé à son domicile[14]. Le 28 mai 2019, le procureur de la République Rémy Heitz rappelle que « l’enquête ouverte à la suite des faits commis à Lyon vendredi soir est couverte par le secret et [...] qu’il est le seul à pouvoir rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure » après la communication à la presse par le ministre de l'intérieur Christophe Castaner et son prédécesseur Gérard Collomb qui ont annoncé des interpellations et gardes à vues avant qu'elles ne soient effectives[15]. Le 28 mai, les analyses ADN montrent que c'est celui du principal suspect qui avait été retrouvé sur le sac qui avait servi à dissimuler la bombe[14].
Le 29 mai 2019, Mohamed Hichem Medjoub avoue être l'auteur de l'attentat et avoir prêté allégeance à l'État islamique[16]. Son ordinateur a par ailleurs révélé des contacts avec le groupe terroriste[16]. L'agence Reuters indique également que selon une source proche de l'enquête, l'auteur a délibérément agi peu de temps avant les élections européennes afin de « faire monter le vote populiste et raciste [...] pour pousser les musulmans à la révolte »[17].
Le 30 mai, les gardes à vues des autres membres de sa famille sont levées, aucun élément n'étant retenu contre eux[18].
Le 31 mai, Mohamed Hichem Medjoub est mis en examen pour tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle, fabrication, détention et transport d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste, puis il est placé en détention provisoire[18].
RĂ©actions nationales
- Le Président de la République, Emmanuel Macron, déclare lors d'une interview : « Il y a eu une attaque à Lyon. Il ne m’appartient pas d’en faire le bilan, mais a priori, aujourd’hui, à ce stade, il n’y a pas de victime. Il y a des blessés, donc je veux avoir évidemment une pensée pour les blessés, leurs familles. »[19]
- Le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, se rend sur place avec le procureur de la République de Paris et annonce un renforcement de la sécurité des sites accueillant du public et des événements sur l'ensemble du territoire[19].
- Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, publie sur le réseau social Twitter : « Émotion après l'explosion au cœur de Lyon. Nous attendons des informations précises. De tout coeur avec les blessés. Merci aux secours et aux forces de l'ordre si rapidement mobilisées. »[19]
- Le maire de Lyon, Gérard Collomb, a adressé sa profonde sympathie aux victimes de l'attentat et se dit surpris et ému qu'un tel acte puisse être commis dans le centre-ville de Lyon[20].
L'attentat s'étant déroulé en pleine campagne pour les élections européennes, de nombreux candidats apporteront leur soutien aux lyonnais et aux victimes dans des allocutions télévisées ou des communiqués publiés sur les réseaux sociaux[19].
Mohamed Hichem Medjoub
Mohamed Hichem Medjoub | |
Terroriste islamiste | |
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Information | |
Naissance | (Algérie) |
Nationalité | Algérien |
Allégeance | État islamique |
Idéologie | Salafisme djihadiste |
Sexe | Masculin |
Actions criminelles | Attentat |
Attentats | Attentat de la rue Victor-Hugo Ă Lyon |
Victimes | 14 blessés |
Mohamed Hichem Medjoub est un citoyen algérien arrivé en France en août 2017 avec un visa touristique valable 90 jours[18]. Il se pré-inscrit à l'école d'informatique Epitech mais se voit refuser un titre de séjour le 22 du même mois : il se désinscrit aussitôt sans y avoir jamais mis les pieds[21]. Il continue alors à vivre sur le territoire français en situation irrégulière, restant inconnu des services de police[18].
Notes et références
- Jean-Michel Décugis et Jérémie Pham-Lê, « Explosion à Lyon : les déclarations ambigües du «terroriste à vélo» », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Colis piégé à Lyon : le suspect est passé aux aveux devant les enquêteurs », sur Franceinfo, (consulté le )
- « L'État islamique a fait 251 morts en France en 4 ans », sur Le Figaro, (consulté le )
- « Explosion dans une rue piétonne à Lyon, au moins 13 blessés », sur LeFigaro.fr, (consulté le )
- « Explosion à Lyon : ce que l'on sait de l'attaque au colis piégé », sur LExpress.fr, (consulté le )
- « Attentat de Lyon: Le suspect passé aux aveux a été inculpé et écroué », sur 20minutes.fr, .
- Richard Schittly et Simon Piel, « Colis piégé de Lyon : les pistes qui ont mené à l’interpellation du suspect », sur LeMonde.fr, .
- « Colis piégé à Lyon : quatre personnes placées en garde à vue », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- « Lyon : trois suspects interpellés après l'explosion du colis piégé », sur lexpress.fr (consulté le )
- « Attentat au colis piégé à Lyon: le suspect mis en examen et écroué », sur huffingtonpost.fr, .
- Perquisition au domicile du suspect
- principal suspect
- « Colis piégé à Lyon : le suspect avait réalisé des achats en ligne de produits permettant de fabriquer l'engin explosif », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- « Colis piégé à Lyon : le vélo vu sur les images de vidéosurveillance également retrouvé lors d'une perquisition chez le suspect », sur francetvinfo.fr, francetvinfo.fr, (consulté le )
- Simon Piel, Nicolas Chapuis et Richard Schittly, « Attentat de Lyon : le parquet de Paris recadre Christophe Castaner et Gérard Collomb », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
- Colis piégé à Lyon : le suspect est passé aux aveux devant les enquêteurs, Franceinfo, 30 mai 2019.
- Explosion à Lyon: le suspect a admis avoir fait allégeance à Daech, Le Figaro avec Reuters, 30 mai 2019.
- Simon Piel, « Attentat au colis piégé à Lyon : le suspect mis en examen », sur Le Monde, .
- BFMTV, « « Nous sommes à vos côtés »: Macron apporte son soutien aux blessés de « l'attaque » à Lyon », sur BFMTV (consulté le )
- Antoine Sillières, « "Vive émotion" pour Gérard Collomb après l'attentat à Lyon », sur Lyon Capitale, (consulté le )
- Non Ă©tudiant Ă l'Epitech