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Athéisme en Espagne

L'irréligion en Espagne (ou athéisme en Espagne) est un phénomène qui existe depuis au moins le XVIIe siècle[1].

La religion en Espagne (Baromètre CIS de septembre 2021)

  • Catholique (57,4 %)
  • Sans religion (38,9 %)
  • Autres religions (2,5 %)
  • Sans réponse (1,3 %)

L'athéisme, l'agnosticisme et le déisme ont acquis une certaine popularité (bien que la majorité de la société soit encore très religieuse) au tournant du XXe siècle, souvent associés à l'anticléricalisme et aux mouvements progressistes, républicains, anarchistes ou socialistes[2]. Au cours de la deuxième République espagnole (1931–1936), l'Espagne devint un État laïc, imposant des limites à l'activité de l'Église catholique et expulsant l'Église de l'éducation. Pendant la guerre civile espagnole, les personnes irréligieuses furent réprimées par le franquisme, tandis que la pratique religieuse se trouva réprimée parmi les républicains. Pendant la période franquiste (1939–1975), l'irréligion n'était pas tolérée, suivant l'idéologie national-catholique du régime; les citoyens espagnols devaient être catholiques par force de loi, bien que cela ait changé après le Concile Vatican II. Les personnes non religieuses ne pouvaient alors pas être fonctionnaires ni exprimer leurs pensées ouvertement.

Après la transition démocratique espagnole (1975-1982), les restrictions légales envers l'irréligion furent levées pour la plupart[3]. Au cours des dernières décennies, la pratique religieuse chuta de façon spectaculaire et l'athéisme et l'agnosticisme ont largement gagné en popularité[4].

Démographie

Selon une étude réalisée en 2018 par la Fondation Ferrer i Guàrdia, 27% des Espagnols sont athées, agnostiques ou non-croyants, avec 49% des 18-24 ans appartenant à l'une de ces catégories[5].

Une enquête menée par le Centro de Investigaciones Sociológicas (« Centre d'investigation sociologique ») en octobre 2014 a montré que, dans l'ensemble, 67% des Espagnols se qualifieraient aujourd'hui de catholiques, bien que seulement 16,9% des Espagnols assistent à la messe au moins une fois par mois. D'après cette étude, 10,8% des espagnols se définissent comme athées et 16,7% comme non-croyants[6] - [7]. En 2008, plusieurs rapports indiquent que pas moins de 60% de la population de Madrid et de sa région métropolitaine identifiée comme non religieuse. Selon une étude de 2009, 46% des Espagnols âgés de 18 à 24 ans se déclaraient athées ou agnostiques[8].

En 2019, une étude réalisée par la CEI a révélé que 48,9% des Espagnols âgés de 18 à 24 ans se déclaraient athées ou agnostiques, devenant ainsi une majorité par rapport à ceux qui se déclaraient religieux[9].

Gouvernement

L'étroite alliance de l'Espagne franquiste et de l'Église catholique aurait eu une influence considérable sur le déclin de la religion en Espagne. La prédominance de l'Église sur le peuple et la fin ultérieure de l'État espagnol ont amené les Espagnols à se détacher du catholicisme alors que la coercition politique se relâchait[10]. Au cours des 16 années qui ont suivi la transition d'une dictature à une forme plus démocratique de gouvernement, il y a eu une baisse significative du niveau de pratique religieuse. Selon Miguel et Stanek, il y eut une diminution de 14% de la pratique religieuse en Espagne au cours de ces 16 années de transition, avec un taux annuel de -2,1%.

En 1966, l'Espagne franquiste a adopté une loi qui a libéré les autres religions de bon nombre de leurs restrictions antérieures, tout en réaffirmant également les privilèges de l'Église catholique. En 1978, la nouvelle Constitution a confirmé le droit des Espagnols à la liberté de religion et commença d'affaiblir le catholicisme en tant que religion d'État[11].

Le processus de sécularisation était déjà clairement entamé à la fin du XVIIIe siècle. La profondeur, l'influence et la continuité des traditions libérales et démocratiques espagnoles sont particulièrement importantes pour tenter de comprendre les valeurs liées aux idéaux de tolérance et de liberté religieuse en Espagne. Vu sous cet angle, il est plus clair de saisir pourquoi l'Espagne fut l'un des premiers pays au monde à introduire les droits des femmes à l'époque moderne et pourquoi la loi sur le divorce de la Seconde République (1931–1936) a été l'une des plus progressistes jamais adoptées. C'est le fondement de la loi actuelle sur le mariage homosexuel, qui conduit plus récemment à des conflits[7].

Bien que plus de 19 Espagnols sur 20 aient été baptisés dans le catholicisme, le processus de sécularisation s'est intensifié tant au niveau institutionnel que dans la vie quotidienne de la population. On soutient qu'en échange de la subvention que l'Église reçoit, la société reçoit les services sociaux, sanitaires et éducatifs de dizaines de milliers de prêtres et de religieuses. Au lieu de cela, un système a été mis en place pour permettre aux citoyens de déléguer jusqu'à 10% de leur chèque de paie à l'église afin qu'elle ne soit plus financée par le gouvernement.

Dans l'éducation

Il existe une relation inverse entre le niveau d'éducation et la signification sociale de la religion[10]. En 1980, une étude a été menée qui montrait que plus une personne était éduquée, plus elle était susceptible d'être irréligieuse[11]. Ceci est en partie attribué au niveau relativement nouveau de retenue politique de l'Église. Des signes montrent qu'en Espagne, l'institution commence à prendre la séparation des pouvoirs comme un fait social inévitable.

Organisations

L'UAL est une nouvelle organisation basée à Barcelone qui promeut l'athéisme et veut unir les athées espagnols[12]. Le premier message de son site Web est daté du 11 janvier 2008, mais il ne communique pas d'informations précises sur sa fondation. Le but du groupe est d'informer les hispanophones qui veulent en savoir plus sur l'athéisme et unir ceux qui ont déjà opté pour l'athéisme. Leur site Web contient des liens vers des livres, des groupes et des articles. Le groupe se réunit tous les jeudis et organise des événements mensuels avec des conférenciers et des écrivains athées. Des groupes locaux similaires existent également au sein de chaque communauté autonome d'Espagne.

Personnages publics sans religion

Agnostiques
Athées

Voir également

Liens externes

Références

  1. Andreu Navarra Ordoño, El ateísmo. La aventura de pensar libremente en España, Editorial Cátedra, Madrid, 2016.
  2. Alfonso Pérez-Agote, Sociología histórica del nacional-catolicismo español, Universidad Complutense de Madrid.
  3. España aconfesional y católica.
  4. España ha dejado de ser católica practicante.
  5. "El Pais English", « Losing their religion? New report shows Spaniards are turning their backs on faith », (consulté le )
  6. Centro de Investigaciones Sociológicas (Centre for Sociological Research), « Barómetro octubre 2014 », (consulté le ), p. 27
  7. Costa, « Spain between tradition and the modern » [archive du ], euro|topics (consulté le )
  8. Los jóvenes españoles se declaran abiertamente ateos o agnósticos. El Correo Gallego, 29 July 2009.
  9. (es) País, « 5 gráficos sobre la religiosidad en los jóvenes españoles », Verne, (consulté le )
  10. Requena, Stanek, « International Sociology », International Sociological Association, Sage Publications (consulté le )
  11. Scofield, « Spain: Religion », Library of Congress Country Studies (consulté le )
  12. admin, « Unión de ateos y librepensadores » (consulté le )
  13. http://elpais.com/diario/2008/06/29/domingo/1214711554_850215.html El diccionario de Zapatero], El País, 2009
  14. VIDA Y TIEMPO DE MANUEL AZAÑA, 1880–1940.
  15. Manuela Carmena: "Soy agnóstica pero me gusta mucho el Papa".
  16. Esta semana: Carod-Rovira. El Mundo, 2006.
  17. [Cifuentes pide al PP que mantenga los derechos de los homosexuales.] Cadena SER, 14 February 2012.
  18. Fallece el escritor argentino Horacio Vázquez-Rial. El País, Barcelona 6 September 2012
  19. "Para un agnóstico la ciencia es algo a lo que agarrarse" Faro de Vigo, 2012.
  20. ALEJANDRO AMENÁBAR: "FUI CATÓLICO, DESPUÉS AGNÓSTICO Y AHORA SOY ATEO". Fotogramas, 6 October 2009.
  21. Ateo por la gracia de Dios: Buñuel y la religión.
  22. Javier Bardem: "Siempre he dicho que no creo en Dios, creo en Al Pacino". 20 Minutos, 24 September 2010.
  23. Antonia San Juan: "Las religiones son el auténtico cáncer de todas las culturas". AmbienteG, 5 November 2009.
  24. Pío Baroja, "el hombre malo de Itzea".
  25. Javier Cercas: "Quien no asuma riesgos, que no sea escritor".
  26. Najat El Hachmi: "Em sembla molt negatiu que per mostrar dubtes sobre el procés sobiranista siguis llençat a la foguera". El Crític, 4 July 2015.
  27. Picasso bajo la lupa del Psicoanálisis.
  28. Carta de un ateo a Zapatero. escolar.net, 2011.
  29. Ignacio Fernández Toxo, el hombre que durante 4 años fue Ángel Luna González. 20 Minutos, 2010.
  30. Pedro Sánchez, primer aspirante a La Moncloa que se declara abiertamente "ateo". El Plural, 2014.
  31. El monaguillo Pablo Iglesias. El Mundo, 1 June 2014.
  32. Albert Rivera: "El PP y el PSOE son partidos tóxicos". La Vanguardia, 1 July 2015.
  33. Xosé Manuel Beiras: "Continuamos a estar sometidos ao colonialismo lingüístico"
  34. Javier Nart: «Se puede ser rojo y ateo en Ciudadanos; yo lo soy y no lo he ocultado». ABC, 2016.
  35. [Andreu Navarra Ordoño. El ateísmo. La aventura de pensar libremente en España. Editorial Cátedra, Madrid, 2016. Pages 53 and 54.]
  36. Abel Paz: Durruti en la revolución española. 1978
  37. FRANCISCO FERRER GUARDIA Y LA PEDAGOGÍA LIBERTARIA.
  38. Andreu Navarra Ordoño. El ateísmo. La aventura de pensar libremente en España. Editorial Cátedra, Madrid, 2016. Page 97.
  39. El legado invisible de Ortega y Gasset. El Periódico de Catalunya, 28 May 2014.
  40. La Biblia del ateo. El País, 14 May 2008.
  41. Gustavo Bueno, Cuestiones cuodlibetales sobre Dios y la religión. Madrid: Mondadori, 1989.
  42. Crítica a las religiones – Fernando Savater.
  43. Muere el escritor y activista Shangay Lily Muere el escritor y activista Shangay Lily. El Periódico de Catalunya, 12 April 2016.
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