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At-Taghabun

At-Taghabun (arabe : Ű§Ù„ŰȘŰșŰ§ŰšÙ†, français : La Grande Perte) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 64e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 18 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mĂ©dinoise.

64e sourate du Coran
La Grande Perte
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„ŰȘŰșŰ§ŰšÙ†, At-Taghabun
Titre français La Grande Perte
Ordre traditionnel 64e sourate
Ordre chronologique 108e sourate
Période de proclamation Période médinoise
Année de proclamation 622
Nombre de versets (ayat) 18
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donnĂ© comme nom Ă  cette sourate La Grande Perte[2], en rĂ©fĂ©rence au verset 9 : « Le Jour oĂč il vous rassemblera, le Jour du Rassemblement, sera le Jour de l’Imposture. ».

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 108e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mĂ©dinoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la seconde partie de la vie de Mahomet, aprĂšs avoir quittĂ© La Mecque[5]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 93e.

Nöldeke[Note 1] et Schwally considĂšrent cette sourate comme une entitĂ© unique mĂȘme s’ils considĂšrent comme possible sa composition Ă  partir d’un Ă©lĂ©ment ancien et d’un autre plus rĂ©cent[9].

Interprétations

Versets 7-10 : eschatologie

Ces versets ne forment probablement pas une unitĂ© puisqu’ils ne sont pas reliĂ©s aux prĂ©cĂ©dents[9].

Le refus des mécréants de croire en la Résurrection est évoqué au verset 7. Le Coran y articule un lien entre la mécréance et la non-croyance en la Résurrection de maniÚre similaire à la Didascalia Apostolorum[9].

Le verset 9 semble ĂȘtre une interpolation. Il Ă©voque le rassemblement des Hommes en vue du Jugement dernier et a probablement comme sous-texte les Évangiles de Marc et de Matthieu[9].

Le terme de la « mutuelle duperie » n’est pas certain, le terme taghabun Ă©tant un hapax dont la racine n’a pas d’équivalent dans les langues sĂ©mitiques. Un poĂšme prĂ©islamique, ayant pu servir de source Ă  certains passages du Coran, Ă©voque une « dĂ©ception mutuelle »[9].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 64", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1739 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 978-2-221-06964-6, BNF 36204897)
  3. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. P. Neuenkirchen, "Sourate 64", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1739 et suiv.
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