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Art hafside, zianide et mérinide

L’expression art hafside, zianide et mĂ©rinide dĂ©signe la production artistique qui a lieu au Maghreb sous ces trois dynasties, c’est-Ă -dire du XIIIe au XVIe siècle. Elle tient principalement en une importante architecture.

Il succède Ă  l'art almohade (1140-1220), art d'une rĂ©forme religieuse, qui est aussi l'union des courants architecturaux de la MĂ©diterranĂ©e occidentale et dans une certaine mesure, des inspirations sahĂ©liennes de la « Civilisation de Ghana Â». Le classicisme kufique de l'Ifriqiya rencontre la richesse du dĂ©cor andalou, et les programmes monumentaux sont Ă  la gloire de l'empire sacrĂ© des « Unicitaires Â». DĂ©jĂ  l'art almoravide des dĂ©cennies 1080-1130 avait tentĂ© la fusion et l'appropriation dans la construction d'Ă©difices d'une rare harmonie, d'une grande clartĂ© et garnis de riches dĂ©cors. Le programme almohade met l'accent sur les attributs de la souverainetĂ© Ă©mirale : grandes mosquĂ©es de rassemblement dans un des Ribât de Sala, sur les ruines du complexe militaire Lemtuna Ă  Marrakech, dans la mĂ©tropole andalouse d'Isbalya (Giralda de SĂ©ville); mais aussi sur les fortifications de citĂ©s, des portes monumentales voient le jour, et l'entrelac polylobĂ©, parfois coiffĂ© d'un serpent protecteur turkmène apparaissent ainsi que des proto-types de Muqarnas gĂ©ants, directement inspirĂ©s de la mode ayyubide. Dernier Ă©lĂ©ment, mais non des moindres, l'apparition de l'arc outrepassĂ© brisĂ©.

Historique

Au cours du second tiers du XIIIe siècle, les États asturo-galiciens (Castille, Leon) et arago-catalans s'emparent des royaumes musulmans d'Espagne et inversent la règle romano-islamique, musulmans et juifs paient un impĂ´t supplĂ©mentaire, ils se dĂ©nomment « Mudajjan Â» (Mudejar) : les soumis ; cependant, la sociĂ©tĂ© hispano-andalouse ne change que très lentement, l'art mudejar est un art Ă  destination des chrĂ©tiens mais rĂ©alisĂ© par des andalous chrĂ©tiens et musulmans. Il constitue une des faces de l'art maghrĂ©bin des XIVe et XVe siècles.

Seul dans la Sierra Nevada et les pâtures avoisinantes, un Sahib maintient un émirat face à la côte marocaine, il concentre à Gharnata (Grenada).

Au Maghreb, les Zénètes prennent le contrôle des grandes cités et délogent finalement les Almohades de Marrakech en 1268. Ils se fractionnent en deux groupes, les Zianides, depuis Tlemcen (1235) et les Mérinides, depuis Taza (1235) puis Fez (1258). Le client Ifriqien hafside prend également son indépendance de fait au cours de cette décennie.

L'art maghrĂ©bin Ă©volue dĂ©sormais, il se manifeste en ouvrages militaires, dĂ©fensifs et majestueux (fortifications, portes) sur commande de la dynastie rĂ©gnante, mais Ă©galement dans un effort permanent d'enrichissement des Ă©difices liĂ©s au waqf ou habous ou chez des particuliers: mausolĂ©es, hospices gĂ©nĂ©raux ou Zawiya, marchĂ©s voĂ»tĂ©s ou Qaysariya-kissaria, salles de prières, mosquĂ©es, collèges universitaires ou Madrasa, hĂ´pitaux psychiatriques ou MarĂ®stân, demeures Ă  patio ou dâr, comme Ă  jardin central ou Ryad atteignent leur forme dĂ©finitive, thermes ou Hammam. Cette explosion d'Ă©tablissements socio-religieux et militaro-prestigieux suit une Ă©volution globale de la sociĂ©tĂ© islamique, qui s'empare du cĹ“ur des citĂ©s et façonne l'idĂ©e de l’État Providence afin de justifier sa pĂ©rennitĂ©. Nul objectif militant, nul intĂ©rĂŞt supĂ©rieur ne guide Nasrides, Hafsides, Zyanides et MĂ©rinides en dĂ©pit de conflits très sĂ©rieux, notamment entre Castillans, Portugais, Grenadins et Fassis sur la question des dĂ©troits jusqu'au milieu du XIVe siècle.

L'art maghrébin acquiert le goût gothique du vitrail et de l'exubérance géométrique et figurative, il utilise pour ce faire le parement de stuc, qui reprend les motifs de fils sans fins d'arcs outrepassés, polylobés, de lambrequins et de muqarnas. Les motifs végétaux résident dans un jeu habile entre rinceaux de vigne stylisés, du plus pur style oriental, la palme (un palmier dattier stylisé) et la pomme de pin.

Les linteaux de cèdres, déjà présents à l'époque almohade sont désormais généralisés sur le registre supérieur des grands intérieurs, l'art de la majolique monochrome culmine dans le raffinement des décors de zellige. La calligraphie décorative s'orientalise également, le Naskh y occupe une place dominante, et finit par acquérir une identité et des variantes purement occidentales, il occupe en particulier des frises de panneaux de céramique polychrome, le stuc et le cèdre y remplaçant le sobre kufique almohade. La tuile complète l'édifice, colorée de vert ou de bleu.

La pĂ©riode de ces arts peut se distinguer entre pĂ©riode primitive (1240-1280), pĂ©riode classique (1280-1335), pĂ©riode « flamboyante Â» (1335-1430), pĂ©riode tardive, corrompue (1430-1530) avant que l'art maghrĂ©bin ne se replie manifestement derrière la frontière « marocaine Â» et y crĂ©e l'art « saadien Â» (1530-1630), rĂ©calcitrant, en particulier, Ă  la coupole.

Architecture

Hafside

Article dĂ©taillĂ© : Tunis.

Tunis est la ville principale oĂą construisent les Hafsides. La mosquĂ©e de la kasbah est Ă©difiĂ©e plusieurs annĂ©es avant l’indĂ©pendance de la dynastie vis-Ă -vis des Almohades et prĂ©sente des points caractĂ©ristiques de la tradition architecturale de la rĂ©gion : construction en pierre et voĂ»tes en berceau sur des colonnes. Des nouveautĂ©s provenant des Zianides ou d’al-Andalus sont dĂ©celables dans les muqarnas et le dĂ©cor de stuc taillĂ©.

Cependant, l’apport majeur des Hafsides tient dans l’implantation de médersas en Occident. Celle de Shamaiyya, édifiée par Abû Zakariyâ' Yahyâ en 1249, est une structure simple, plus ou moins à quatre iwans. Construite en pierre, elle présente une élévation sur colonnes, qui supportent des chapiteaux à fleurons caractéristiques des Hafsides, et des rappels de l’architecture andalouse.

Zianide

Minaret de la Grande Mosquée d'Alger, construit par le sultan Zianide Abû Tâshfîn
Article dĂ©taillĂ© : Tlemcen.

La ville de Tlemcen est située dans une zone facile à défendre, et comporte plusieurs centres urbains, beaucoup de tombeaux et de lieux de prière. La ville est tenue par les Abdalwadides, mais deux fois prise par les Mérinides (de 1337 à 1348 et de 1352 à 1359). Le minaret est situé dans l’angle nord-est de la cour est une particularité des édifices Zianides.

La mosquĂ©e Abou Madyane, ou Sidi Belhasan, est Ă©rigĂ©e en 1296. De petite taille, elle possède un plan très simple, sans cour, la salle de prière Ă©tant rĂ©duite Ă  trois nefs perpendiculaires Ă  la qibla. Le minaret Ă  fut carrĂ© rappelle celui de la mosquĂ©e d’Agadir, mais l’élĂ©ment le plus remarquable est le mihrab, qui porte Ă  lui seul la plus grande partie du dĂ©cor. Faisant saillie sur le mur, cet Ă©lĂ©ment porte un dĂ©cor de stuc couvrant, dont le rĂ©pertoire est limitĂ© mais le travail très dĂ©licat, et donne un effet de dentelle plutĂ´t que de relief. Les Ă©pigraphies cursive et kufique s’y mĂŞlent, au milieu de palmettes et de demi-palmettes. Les arcs outrepassĂ©s Ă  claveaux rayonnants Ă©voquent la grande mosquĂ©e de Cordoue, mais la coupole au-dessus du mirhab impressionne par sa modernitĂ© : elle est emplie de muqarnas, un siècle dĂ©jĂ  avant l’Alhambra.

SĂ©parĂ© de cette mosquĂ©e par une cour se trouve celle d’Al-Eubad, qui date de 1339 et sert d’annexe Ă  Abou Madyane et de tombeau. Si la salle de prière, petite et sobre, est bâtie sur un plan en T classique et surmontĂ©e d’une voĂ»te barlongue, le dĂ©cor de grande qualitĂ© surprend : mosaĂŻque de cĂ©ramique, travail de stuc très dĂ©veloppĂ©, voĂ»tes de muqarnas, coupole au-dessus du mihrab ajourĂ©e, etc.

Le MĂ©chouar

Le Sultan Abou Hammou Ier fait construire un palais et une mosquée dans le méchouar de Tlemcen en 1317[1].

  • Salle intĂ©rieure du palais El Mechouar.

  • Vue extĂ©rieure de l'enceinte du Mechouar et du minaret de sa mosquĂ©e.

MĂ©rinide

Toit en tuiles vernissées et minaret carré à la madrasa Bu 'Inaniyya de Meknès (Maroc)

Les MĂ©rinides succĂ©dèrent aux Almohades au Maroc et dans le Maghreb central au dĂ©but du XIIIe siècle. Appartenant Ă  la tribu berbère des BanĂ» MarĂ®n, ils ne confessaient pas le mĂŞme zèle religieux que leurs prĂ©dĂ©cesseurs et disposaient d’effectifs assez rĂ©duits, d’oĂą une conquĂŞte assez longue (conquĂŞte du Maroc Ă  partir de 1216, mais prise de Marrakech en 1269 seulement, et Sijilmasa en 1273).

Les Mérinides établirent leur capitale à Fès, qu’ils embellirent et développèrent. Ils se considéraient comme les héritiers des Almohades, et tentèrent de reconquérir al-Andalus sans succès. L’idée de jihad se développa, et des courants de ferveur populaire comme le maraboutisme prirent de l’ampleur.

En sus des chrĂ©tiens en Espagne, les MĂ©rinides eurent Ă  combattre deux dynasties islamiques : les Abdalwadides, maĂ®tres de la ville de Tlemcen, qui virent leur citĂ© occupĂ©e plusieurs fois Ă  partir de 1337 ; et les Hafsides, rĂ©gnant en Tunisie, que jamais les MĂ©rinides ne parvinrent Ă  dĂ©loger.

La dynastie pĂ©riclita au XVe siècle, avec l’attaque portugaise sur Ceuta, qui dĂ©clencha une forte rĂ©action jihadiste dans le Maghreb et mit aux premières loges la tribu berbère des BanĂ» Watâs, cousine des MĂ©rinides. Avec l’assassinat de 'Abd al-Haqq II en 1465 s’éteignit la lignĂ©e principale, et se mit en place une Ă©phĂ©mère dynastie wattassides, elle-mĂŞme vaincue en 1549 par les Sharif Sadiens, qui occupèrent Fès.

Ă€ l’installation de la nouvelle dynastie, le Maroc n’était pas vierge de toute architecture, tant s’en faut, et avait dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© des traits propres que conservent et dĂ©veloppent les MĂ©rinides. Dans les mosquĂ©es, ceux-ci sont :

  • un plan arabe en T, avec sept nefs perpendiculaires au mur qibli, dont celle du centre est plus large ;
  • un minaret de plan carrĂ© ;
  • un mihrab faisant saillie et traitĂ© comme une pièce Ă  part entière.

Les décors de stuc sont généralement moins importants que chez les Nasrides, mais on retrouve les mêmes toits en fort encorbellement avec des tuiles vernissées. La céramique esgarffiée est une caractéristique des décors mérinides.

Le concept de madrasa est importĂ© en occident musulman par les Hafsides, qui bâtissent la première en 1249 Ă  Tunis. Cette apparition assez tardive, par rapport Ă  la partie orientale du monde islamique, est due au faible taux de Chiisme dans la rĂ©gion ; les madrasa sont donc dĂ©volues moins Ă  diffuser le sunnisme que le savoir et la doctrine officielle. Elles permettent aussi l’enseignement et la diffusion de l’islam dans les lieux ruraux, dont certains resteront non-islamisĂ©s jusqu’au XIXe siècle.

La ville de Fès

Article dĂ©taillĂ© : Fès.

Le choix de la localitĂ© de Fès comme capitale n’est pas un hasard : en effet, cette citĂ© servait dĂ©jĂ  de capitale sous la Dynastie Idrisside, une dynastie descendant d’un membre de la famille de Mahomet. Elle permet donc aux nouveaux maĂ®tres du Maroc de se dĂ©marquer par rapport aux Almohades, auparavant Ă©tablis Ă  Marrakech, et met en Ă©vidence la recherche de lĂ©gitimation que mènent les MĂ©rinides en recensant les descendants de la famille de Mahomet.

Si plusieurs mosquĂ©es sont Ă©tablies Ă  Fès par les MĂ©rinides, ce sont surtout les madrasas qui marquent l’architecture de cette pĂ©riode dans la ville. La madrasa 'Attarin, Ă©difiĂ©e entre 1323 et 1326 dans le souk des parfumeurs, apparaĂ®t quasiment comme une Ĺ“uvre expiatoire, après une famine due Ă  la sĂ©cheresse (1323), l’incendie du souk (1324) et une inondation (1325). Il s’agit de la deuxième madrasa Ă©levĂ©e par Abu Said dans la ville, un petit Ă©difice prestigieux et colorĂ©. Le plan s’articule autour d’une cour de 11 sur 6,50 m entourĂ©e de cellules sur un Ă©tage. Un portique rĂ©duit crĂ©Ă© une zone d’ombre qui agrandit l’espace en donnant l’illusion d’un promenoir. Le dĂ©cor articule les diffĂ©rentes parties du bâtiment ; il est constituĂ© de mosaĂŻque de cĂ©ramique, de stuc en faible relief, de moucharabiehs en bois de cèdre et de cĂ©ramique esgraffiĂ©e.

Madrasa Bu 'Inaniyya, cour, 1357, Fès (Maroc)

Un second exemple est la madrasa Bu 'Inaniyya, datĂ©e de 1357, Ă  savoir sous le règne de Abu 'Inan. Il s’agit de la plus vaste madrasa mĂ©rinide connue, qui s’appelait Ă  l’origine Mutawakilia. Elle est constituĂ©e d’une cour carrĂ©e de 20 m de cĂ´tĂ©, entourĂ© de deux pièces carrĂ©e ressemblant Ă  des embryons d’iwans et de deux ouvertures, l’une menant Ă  la salle de prière, l’autre Ă  une zone de boutique constituant les biens habous, c’est-Ă -dire les biens de waqf. Le plan est très symĂ©trique, et le premier Ă©tage comprend des cellules pour les Ă©tudiants, avec des fenĂŞtres closes par des moucharabiehs. On remarque l’importance du bois dans cette architecture : moucharabiehs, placages de cèdre sculptĂ©, corbeaux de bois sculptĂ© (spĂ©cialitĂ© mĂ©rinide), coupole en bois au-dessus du mihrab, etc. Le minbar s’inscrit dans la tradition des grands minbars occidentaux, avec un dĂ©cor soulignant l’emmarchement sur les cĂ´tĂ©s, un assemblement par des baguettes de mois et des motifs crĂ©Ă©s par l’utilisation d’os et de bois clair.

La ville de Taza

Un monument particulièrement important est Ă©levĂ© Ă  Taza : la grande mosquĂ©e de la ville est en effet le premier Ă©difice mĂ©rinide conservĂ© (1291). Sa disposition fut largement copiĂ©e ensuite, mais elle connut elle-mĂŞme des modifications (agrandissement du haram) sous Abu Yakub. Son plan est un plan arabe en T, classique, avec des nefs perpendiculaires Ă  la qibla, mais on remarque surtout sa coupole entièrement ajourĂ©e, avec un rĂ©seau de niches polylobĂ©es et de muqarnas dans les trompes. Les nervures, qui froment au centre un motif Ă©toilĂ© n’ont aucun rĂ´le porteur. Le dĂ©cor, rĂ©alisĂ© grâce Ă  du stuc taillĂ© en très bas relief, prĂ©sente des palmettes bifides effilĂ©es, de petites pommes de pin, des coquilles, des mĂ©daillons polylobĂ©s, des feuilles, etc. Le rĂ©pertoire se rĂ©duit un peu Ă  cette pĂ©riode, mais la maestria de l’exĂ©cution et la finesse du dĂ©tail compensent le changement. L’épigraphie cursive suit la mode andalouse.


La Mansourah

Porte du minaret de la Mansourah de Tlemcen.

Située à cinq kilomètres de Tlemcen la Mansourah était une énorme ville fortifiée, enclose de murs renforcés par pas moins de quatre-vingt tours. Elle fut édifiée pour réduire le pouvoir des Abdalwalides de Tlemcen, et mener un siège qui dura huit ans et se solda par l’assassinat du mérinide Abu Yakub. Dès lors, la mansura se ruina et devint une grande ville commerçante, aux dires de Yahya ibn Khldun, le frère de l’historien Ibn Khaldun. En 1337, la prise de Tlemcen par Abu'l Hasan conduit à une restauration de la mansura, mais celle-ci est délaissée par son fils, qui y récupère des matériaux de construction.

Le palais de la Mansourah est constitué de cours carrées ou oblongues et comporte un bassin oblong et des éléments d’alimentation en eau. Des chapiteaux utilisés dans la mosquée Sidi Bumedien en proviennent. En albâtre jaune, ils sont assez curieux de par leur corbeille en forte saillie, qui se fond dans le fût de la colonne.

La grande mosquĂ©e, qui s’étale sur près de 500 m2, possède un plan un peu spĂ©cial : au lieu de possĂ©der une travĂ©e plus large devant le mur de qibla, comme le veut le plan en T, ce sont trois travĂ©es qui entourent la maqsura, comme Ă  Tinmel, d’ailleurs. La grande cour carrĂ©e est assez caractĂ©ristique du Maghreb aux XIIIe et XIVe siècles, mais la ziyada qui entoure le bâtiment est plus rare. Quant au minaret, haut de 38 m, son fĂ»t carrĂ© entièrement en pierre est dĂ©corĂ© de manière diffĂ©rente Ă  chaque Ă©tage. Outre les portes Ă  arcs outrepassĂ©s et les balcons, on note la prĂ©sence de nombreux muqarnas, de motifs de palmettes bifides et de coquilles et un goĂ»t prononcĂ© pour la polychromie.

Chellah

Chellah (Shillah en arabe) est une nĂ©cropole romaine, construite non loin de Rabat entre 1331 et 1348 et dominant un ouadi (fleuve) navigable. Dès 1260, l’aqueduc fut fortifiĂ© et un rempart Ă©levĂ© par Abu Al Hassan en 1339, dont l'inscription qui surmonte la porte monumental d'entrĂ©e tĂ©moigne prĂ©cise la date de l'achèvement de ce programme de fortification.On assiste en 1284 premier enterrement de la princesse mĂ©rinide Umm Al Izz (ŘŁŮ… العز). D’autres ensevelissements suivirent celui-ci, bien qu’une autre nĂ©cropole dynastique ait existĂ© Ă  qui porte le nom de la nĂ©cropole d'Al qolla(القلة). Chellah comprend un grand complexe. On y trouve la mosquĂ©e d'Abu Al Hassan, une madrasa Ă©difiĂ©e sous Abu 'Inan (vers 1348), une sĂ©rie de mausolĂ©es sous coupole et des jardins funĂ©raires. Dans les mausolĂ©es, dĂ©corĂ©s de pierre Ă  l’extĂ©rieur, se trouvent des cĂ©notaphes prismatiques, une forme typique du Maghreb. Les Ă©pigraphies qui le recouvrent, et constituent en partie le dĂ©cor du bâtiment, sont en cursif un peu « mou Â», un autre trait rĂ©current de l’occident musulman, que l’on retrouve dans l’Alhambra.


Références

  1. Lawless Richard L. Tlemcen, capitale du Maghreb central. Analyse des fonctions d'une ville islamique médiévale. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°20, 1975. pp. 49-66. en ligne.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes