Mansourah (Tlemcen)
Mansourah (signifiant « victorieuse » en arabe), est une commune de la wilaya de Tlemcen en Algérie. Construite par le sultan mérinide Abu Yaqub Yusuf, elle est surtout connue pour ses vestiges datant du XIVe siècle, témoins des affrontements fratricides entre les zianides et les mérinides.
Mansourah | ||||
Les remparts | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe | المنصورة | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Région | Oranie | |||
Wilaya | Tlemcen | |||
Daïra | Mansourah | |||
Code ONS | 1351 | |||
Démographie | ||||
Population | 49 150 hab. (2008[1]) | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 34° 52′ 16″ nord, 1° 20′ 21″ ouest | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Tlemcen | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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Géographie
Situation
Le territoire de la commune de Mansourah est situé au centre de la wilaya de Tlemcen. La ville est le faubourg ouest de Tlemcen.
Histoire
Située à environ cinq kilomètres à l'ouest de Tlemcen, Mansourah fut créée par le Mérinide Abu Yaqub Yusuf an-Nasr quand il assiégeait le roi 'Uthman d'où le nom de « Victorieuse ».
Le siège de la ville de Tlemcen par Abu Yaqub Yusuf an-Nasr débute en 1299. Au début, le roi n'avait installé qu'un simple camp ordinaire dans la plaine. Mais, étant donné que le blocus perdurait, il avait fait construire des demeures pour lui et les chefs de son armée ainsi qu'une mosquée. Pendant le siège, le sultan de Fès éleva autour de Tlemcen un mur tel que, selon Ibn Khaldoun : « un esprit, un être invisible aurait eu de la peine à pénétrer dans la cité »[3]. En 1303, il éleva même un rempart autour de cet ensemble. Le camp s'était transformé, peu à peu, en une grande ville avec ses murailles et ses tours, ses bains et ses caravansérails, une grande mosquée et des palais[4].
Le , l'assassinat du sultan mérinide par l'un de ses esclaves met fin au siège, avec pour conséquence le retour des mérinides à Fès et l'abandon de Mansourah, érigée à leur gloire. La Mansourah est détruite par les Zianides dont seules les ruines du minaret de la mosquée demeurent jusqu'à nos jours[5].
C'est vraisemblablement au cours de ce siège que disparaîtra à jamais un des quatre exemplaires du Coran envoyé par le calife Uthman ibn Affan. Cet exemplaire était conservé à Tlemcen depuis [6].
Démographie
Mansourah est la troisième commune la plus peuplée de la wilaya de Tlemcen après Tlemcen et Maghnia[7], selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Mansourah est évaluée à 49 150 habitants contre 1 564 en 1977, c'est la commune de la wilaya de Tlemcen qui enregistre le plus fort taux de croissance annuel (3,3 % contre 1,2 % pour l’ensemble de la wilaya), sur la période 2008-1998[1].
Patrimoine
De Mansourah, il ne subsiste que les parties nord et ouest des remparts et la mosquée. Les murailles, d'un développement de quatre mètres environ, délimitaient une superficie de 100 ha. En pisé, épaisses de 1,50 m et hautes de 12 m, flanquées de 80 tours, elles ont à peu-près disparu à l'est et au sud.
Selon Ibn Khaldoun, la mosquée de Mansourah aurait été construite vers 1303 par le sultan Abou Yacoub, mort avant l'achèvement de son œuvre. La mort du souverain ayant été suivie immédiatement de l'évacuation de Mansourah par les mérinides, les travaux n'auraient repris qu'en 1336 à l'époque de leur retour lorsque Abou Hassan (Abu al-Hasan ben Uthman) rebâtit la ville[9]. Selon le Musnad d'Ibn Marzouq, la mosquée, telle celle de Hassan à Rabat, ne fut jamais complètement achevée. Ne demeurent debout que le périmètre de ses murs et la moitié antérieure de son minaret.
La mosquée occupe un rectangle de 60 m de large sur 85 m de long. La porte principale s'ouvre à la base du minaret qui fait saillie au milieu de la face nord-ouest. La cour, carrée, élément propre aux mosquées maghrébines des XIIIe et XIVe siècles[10], de 30 m de côté, était encadrée de galeries prolongeant les nefs de la salle de prière. Cette dernière était occupée par treize nefs divisées en six travées par des colonnes d'onyx de 0,44 m de diamètre. Le mihrab, niche à pans coupés, était enveloppé d'une salle des morts analogue à celle rencontrée à la Quaraouiyine de Fès. Outre l'entrée principale, douze portes construites en pierres, décrochant en saillie sur les quatre faces, donnaient accès à la mosquée.
Le minaret, bien que découronné de son lanternon, se dresse à 38 m. Une petite porte s'ouvrant dans la mosquée, sous la galerie antérieure de la cour, donnait accès à la rampe qui, par sept révolutions autour du noyau central, montait jusqu'au niveau de la galerie supérieure. Cette rampe était éclairée par de larges ouvertures percées au milieu des quatre faces et par des jours plus petits dans l'axe des rampes. Les murs de 1,50 m d'épaisseur sont faits de pierre siliceuse rose.
- Paysage de Mansourah
- Le minaret
- La porte du minaret
- Le minaret et l'olivier (vue angle sud-est)
- Mosquée de Mansourah, face sud
Références
- [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya de Tlemcen, sur le site de l'ONS.
- [PDF] Décret no 84-365 fixant la composition, la consistance et les limites territoriales des communes (wilaya de Tlemcen), Journal officiel de la République algérienne, 19 décembre 1984, p. 1498
- Richard L. Lawless, « Tlemcen, Capitale du Maghreb central. Analyse des fonctions d'une ville islamique médiévale », Revue des mondes musulmans et de la méditerranée, , pp. 49-66
- Atallah Dhina, Le royaume abdelouadide à l'époque d'Abou Hammou Moussa Ier et d'Abou Tachfin Ier, Alger, Office des publications universitaires, 277 p., p. 37
- « Une résistance de plus de huit ans », sur El Watan,
- Algérie-dz.com
- (en) the People's Democratic Republic of Algeria - Tlemcen(Geohive)
- (en) Population de Mansourah (World Gazetteer)
- Georges Marçais, L'architecture musulmane d'Occident, Pub. du Gouvernorat Général de l'Algérie, Arts et Métiers graphiques, Paris, 1954
- Georges Marçais, opus cité
Voir aussi
Bibliographie
- Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord : de la conquête arabe à 1830, Payot, Paris, 1952.|
- Sid-Ahmed Bouali, Les deux grands sièges de Tlemcen, éd. ENAL, Alger, 1984.
- Georges Marçais, L'architecture musulmane d'Occident, Pub. du Gouvernorat Général de l'Algérie, Arts et Métiers graphiques, ¨Paris, 1954