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Argo (film)

Argo est un thriller politique amĂ©ricain sorti en 2012 et rĂ©alisĂ© par Ben Affleck, qui en est Ă©galement l'acteur principal. Le film retrace de façon romancĂ©e un fait historique survenu Ă  TĂ©hĂ©ran en 1979, le sauvetage de six des otages de l’ambassade amĂ©ricaine durant la RĂ©volution iranienne.

Argo
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Faux poster créé en 1979 par la CIA pour la couverture de l'opération de sauvetage
RĂ©alisation Ben Affleck
Scénario Chris Terrio
Acteurs principaux
Sociétés de production GK Films
Smokehouse
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Biopic, drame, thriller, historique
DurĂ©e 120 minutes
Sortie 2012

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

TrÚs bien accueilli par les professionnels du cinéma, il est gratifié de trois Oscars, dont celui du meilleur film, et les critiques sont trÚs élogieuses, en France notamment[1]. Le public est également au rendez-vous : plus d'1,3 million de spectateurs vont le voir dans les salles de l'Hexagone[2].

Cependant, des voix se sont Ă©levĂ©es, au Canada notamment, sur les contre-vĂ©ritĂ©s sur lesquelles repose le film. En effet, celui-ci minimise le rĂŽle de l'ambassade du Canada dans l’exfiltration des otages pour en attribuer tous les mĂ©rites Ă  un improbable agent de la CIA hors de contrĂŽle de sa hiĂ©rarchie[3] - [4].

Synopsis

1979 : TĂ©hĂ©ran est plongĂ©e dans l'effervescence de la rĂ©volution islamique iranienne. L'ambassade amĂ©ricaine est envahie par des Ă©meutiers cautionnĂ©s par le rĂ©gime de Khomeyni, les employĂ©s sont retenus prisonniers par les Gardiens de la RĂ©volution qui tentent de s'en servir comme monnaie d'Ă©change pour rĂ©cupĂ©rer et juger le Chah rĂ©fugiĂ© aux États-Unis (cf. Crise iranienne des otages).

Six diplomates sont parvenus Ă  s'Ă©chapper lors de la prise de l'ambassade et se sont rĂ©fugiĂ©s chez l'ambassadeur du Canada. La CIA charge un de ses agents, Antonio Mendez (Ben Affleck), de les exfiltrer (cf. Subterfuge canadien). Il monte de toutes piĂšces un simulacre de projet de film de science-fiction, Argo, dans le but de les faire passer pour des membres de l’équipe de tournage venue faire quelques jours de repĂ©rages pour le film.

Cependant, la veille du dĂ©part du groupe pour les États-Unis, Mendez reçoit l'ordre d’abandonner cette mission car le prĂ©sident Carter a optĂ© pour une intervention armĂ©e.

Fiche technique

Distribution

Source et légende : version française (VF) sur RS Doublage[6] et AlloDoublage[7] ; version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[8]

Accueil

Public

En France Argo se classe 40e au box-office de l'annĂ©e 2012 avec prĂšs d'1,4 million d’entrĂ©es dans les salles. Cela reprĂ©sente un peu plus de 9 millions de dollars de recettes pour ses producteurs amĂ©ricains. Aux États-Unis ces derniers empochent 136 millions $ et au niveau mondial prĂšs de 283 millions $[2].

Box-office détaillé

Sorti le aux États-Unis dans 3 232 salles, Argo dĂ©marre Ă  la seconde place du box-office pour le week-end, se positionnant derriĂšre Taken 2[9], en totalisant 19 458 109 $ de recettes[9] - [10], pour une moyenne de 6,020 $ par salles[9] - [10]. En premiĂšre semaine, toujours en seconde position, Ă©galement derriĂšre Taken 2[11], Argo a rĂ©coltĂ© 26 566 489 $[11] - [12], pour une moyenne de 8,220 $ par salles[11] - [12]. Obtenant 15 salles supplĂ©mentaires en second week-end[10] et seconde semaine[12] Ă  l'affiche, Argo reste en seconde position du box-office, la premiĂšre place Ă©tant occupĂ© par Paranormal Activity 4[13] - [14], en engrangeant 48 425 288 $ de recettes en semaine (6 732 $ par salles)[12] - [14], dont 43 011 964 $ de recettes en week-end (5 065 $ par salles)[10] - [13]. Toutefois, il connait une petite baisse de frĂ©quentation de 15,5 % des recettes en week-end[10] - [13] et 17,7 % des recettes en semaine[12] - [14].

MalgrĂ© une baisse de frĂ©quentations assez stable et une perte de 392 salles[10] - [12], Argo prendra la premiĂšre place du box-office amĂ©ricain au cours du troisiĂšme week-end, avec 60 510 347 $, pour une moyenne de 4,233 $ par salles[10] - [15]. Il reste en tĂȘte pour sa troisiĂšme semaine, avec 65 651 137 $, pour une moyenne de 6,034 $ par salles[10] - [16]. Le film atteint le cap des 100 millions de $ de recettes en huitiĂšme week-end[10]. AprĂšs vingt-neuf semaines Ă  l'affiche, Argo termine son exploitation en salles avec 136 024 128 $[17].

Sorti en France le dans 343 salles, Argo dĂ©marre Ă  la quatriĂšme place du box-office avec 365 701 entrĂ©es, se positionnant derriĂšre Skyfall, AstĂ©rix et ObĂ©lix : Au service de Sa MajestĂ© et Nous York[18], toutefois, la semaine suivante, ayant obtenu trois salles supplĂ©mentaires, le film monte en troisiĂšme position avec 245 395 entrĂ©es, pour un cumul de 611 096 entrĂ©es[19]. Argo parvient Ă  se maintenir dans le top 20 des meilleures entrĂ©es au box-office français durant les huit semaines suivantes et ce, de maniĂšre consĂ©cutive, tout en ayant obtenu une combinaison maximale de 363 salles en cinquiĂšme semaine et ayant atteint le million d'entrĂ©es durant cette mĂȘme semaine[19] - [20]. RestĂ© vingt-quatre semaines en salles, le long-mĂ©trage a totalisĂ© 1 375 884 entrĂ©es[19].

Critique

Les acteurs Ben Affleck et Bryan Cranston Ă  la premiĂšre du film au Festival international du film de Toronto 2012.

États-Unis

Lors de sa présentation au Festival international du film de Toronto, le film recueille des critiques unanimement favorables[21] :

  • The Guardian : « Un compte rendu divertissant, bien qu'enjolivĂ© sans vergogne, de l’une des opĂ©rations les plus Ă©tranges menĂ©es par la CIA. »
  • The Hollywood Reporter : « Argo est un excellent thriller politique narrĂ© avec intelligence, un grand sens du dĂ©tail et une dose surprenante d'humour barrĂ©, pour un film portant un regard sĂ©rieux sur la crise des otages iraniens de 1979-1981. »
  • Variety : « Riche en adrĂ©naline et moins auto-satisfait qu'il en a l’air, le troisiĂšme long mĂ©trage Ă©tonnamment comique de Ben Affleck a tout ce qu’il faut pour ravir le public adulte. »
  • Film.com : « Gloire Ă  Ben Affleck, acteur et rĂ©alisateur, pour avoir proposĂ© un film d'action politique vivant et excitant. »

DĂšs sa sortie en salles, Argo est Ă©galement acclamĂ© par la critique, qui est trĂšs largement favorable, obtenant 96 % d'avis positifs sur le site Rotten Tomatoes, basĂ© sur 253 commentaires collectĂ©s et une note moyenne de 8.3⁄10[22] et un score de 86⁄100 sur le site Metacritic, basĂ© sur 45 commentaires collectĂ©s[23].

France

La critique hexagonale est Ă  l'unisson. AllocinĂ© calcule une moyenne de 3,7 sur 5 pour 27 articles recensĂ©s. Ceux-ci notent que Ben Affleck a tenu la gageure de rĂ©aliser Ă  la fois un film politique (genre souvent austĂšre) et un thriller palpitant. L’hebdomadaire Elle, par exemple, Ă©crit : « Outre l'aspect historique (...) "Argo" est un film qui se regarde comme un thriller avec un suspense qui vous noue l'estomac. » Et Paris Match renchĂ©rit : « ”Argo” vous colle au siĂšge. » Seul Pierre Murat de TĂ©lĂ©rama se dĂ©clare « ... navrĂ©, tout de mĂȘme, de voir Ben Affleck (...) rĂ©alisateur plutĂŽt douĂ© se faire le hĂ©raut de cet hĂ©roĂŻsme bĂȘta et surannĂ©. ». Il est le seul, avec le chroniqueur de LibĂ©ration, Ă  mettre le doigt sur la rĂšgle hollywoodienne qui met au centre de la plupart des productions un hĂ©ros sans peur et sans reproche... mĂȘme s’il n’existe pas dans la rĂ©alitĂ© qu’on est supposĂ© relater.

Distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Controverses et inexactitudes

Polémique en Iran

Le gouvernement iranien a fortement critiquĂ© le film. En plus de vouloir monter un projet cinĂ©matographique opposĂ©, le gouvernement a contactĂ© l'avocate française Isabelle Coutant-Peyre afin de « voir s'il existe des moyens pour que la production spĂ©cifiquement anti-iranienne s’arrĂȘte ». L'avocate Ă©voque notamment une « falsification historique » et « un cas de dĂ©nigrement, d’atteinte Ă  l’honneur et Ă  la considĂ©ration de l’Etat iranien et de sa population par les producteurs du film », tout en prĂ©cisant que les autoritĂ©s iraniennes n'exigent pas le retrait du film, simplement « la diffusion d'un bandeau disant que les faits racontĂ©s ne correspondent pas Ă  la rĂ©alitĂ© »[24].

Accusations de fabulation

Selon un reportage de Radio-Canada, des tĂ©moins de l'Ă©vĂšnement auraient affirmĂ© que le film ne relaterait pas la vraie histoire de cette crise[25] - [26]. Le film serait plutĂŽt une fiction qui placerait de cĂŽtĂ© la vĂ©ritĂ© pour raconter une histoire plus glorieuse pour les États-Unis[27].

« Le film de Ben Affleck est une pure fabulation ! C'est un travestissement de la réalité pour des fins commerciales. » - Guy Gendron[27].

Sur les rÎles comparés du Canada et de la CIA

AprĂšs l'avant-premiĂšre au festival du film international de Toronto 2012, de nombreux critiques dĂ©clarĂšrent qu’il glorifiait injustement les rĂŽles de la CIA et minimisait de mĂȘme celui du gouvernement du Canada (particuliĂšrement celui de son reprĂ©sentant, l’ambassadeur M. Taylor) dans l’opĂ©ration d’extraction[28]. L’hebdomadaire canadien Maclean's affirma que « le film rĂ©Ă©crit l’histoire aux dĂ©pens du Canada, faisant d’Hollywood et de la CIA les sauveurs hĂ©roĂŻques de la saga alors que Taylor est relĂ©guĂ© au rang d’un aimable gardien d’ambassade. »[29] Le texte qui passe Ă  l’écran Ă  la fin du film dit que la CIA a laissĂ© Taylor s’en attribuer le mĂ©rite car il avait un but politique ; certains critiques ont interprĂ©tĂ© que cela laissait entendre qu’il ne mĂ©ritait pas les louanges qu’il avait reçues[30]. En rĂ©ponse Ă  cette critique, Ben Affleck changea ce texte en : « L'implication de la CIA a complĂ©tĂ© les efforts de l’ambassade canadienne pour libĂ©rer les six rĂ©fugiĂ©s Ă  TĂ©hĂ©ran. À ce jour cette histoire se prĂ©sente comme un modĂšle durable de coopĂ©ration internationale entre gouvernements »[31]. Le Toronto Star estima « mĂȘme cela rend Ă  peine justice au Canada »[32].

Des AmĂ©ricains accueillant les six diplomates amĂ©ricains de retour aux États-Unis et manifestant leurs remerciements au Canada en 1980

Dans une interview à CNN, l'ancien président US Jimmy Carter a relancé la controverse :

« La contribution canadienne aux idĂ©es et Ă  la rĂ©alisation du plan est de 90 % alors que le film en accorde presque tout le crĂ©dit Ă  la CIA amĂ©ricaine ; mis Ă  part ceci, le film est trĂšs bon. Mais le personnage jouĂ© par Ben Affleck dans le film n'a Ă©tĂ© que... un jour et demi Ă  TĂ©hĂ©ran. Et le hĂ©ros principal pour moi a Ă©tĂ© Ken Taylor, l’ambassadeur canadien qui a orchestrĂ© l’ensemble[33]. »

Taylor fait remarquer, « En rĂ©alitĂ© le Canada eut la responsabilitĂ© des six otages et la CIA fut un partenaire subalterne. Mais je dois tenir compte que c'est un film et qu’il faut tenir les spectateurs accrochĂ©s Ă  leur siĂšge. »[31]. Dans le film, on montre Taylor menaçant de fermer l’ambassade canadienne. Ce ne fut pas le cas et les Canadiens n’ont jamais envisagĂ© d’abandonner les six AmĂ©ricains qui avaient trouvĂ© refuge sous leur protection[31].

Ben Affleck déclara :

« Du fait que nous disons que c'est basĂ© sur une histoire vraie, nous avons le droit d’enjoliver le drame. Il y a une atmosphĂšre de vĂ©rité  Les choses qui sont vraiment importantes pour la vĂ©ritĂ© y sont ; par exemple les relations entre les États-Unis et le Canada. Les États-Unis se sont dressĂ©s collectivement comme une seule nation et ont dit : “Nous vous aimons, nous vous apprĂ©cions, nous vous respectons, et nous avons une dette envers vous.”
 Il y a des gens qui n’ont pas voulu se mouiller mais les canadiens l’ont fait. Ils ont dit : “Nous allons risquer notre statut de diplomates, nos vies en hĂ©bergeant six amĂ©ricains parce que c’est la bonne chose Ă  faire.” En faisant cela, ils ont sauvĂ© la vie des otages[29]. »

Sur les rĂŽles du Royaume-Uni et de la Nouvelle-ZĂ©lande

DĂšs sa sortie en , le film fut critiquĂ© car il suggĂ©rait que les ambassades britanniques et nĂ©o-zĂ©landaises avaient tournĂ© le dos aux rĂ©fugiĂ©s amĂ©ricains de TĂ©hĂ©ran. Or ces ambassades les ont aidĂ©s tout comme l'ambassade canadienne. Les Britanniques ont d’abord hĂ©bergĂ© les rĂ©fugiĂ©s amĂ©ricains[34], mais on a considĂ©rĂ© que le lieu n’était pas sĂ»r, et tous les officiels impliquĂ©s ont pensĂ© que la rĂ©sidence de l’ambassadeur canadien Ă©tait plus indiquĂ©e. L’ambassade de Nouvelle-ZĂ©lande a pris d’énormes risques : elle s’est prĂ©parĂ©e Ă  les recevoir et Ă  les cacher pour le cas oĂč ils auraient Ă  changer de refuge[35], puis emmener les AmĂ©ricains en voiture Ă  l’aĂ©roport quand ils se sont enfuis de TĂ©hĂ©ran[36]. Des diplomates britanniques ont aussi aidĂ© d’autres otages amĂ©ricains en plus du groupe des six Ă©vadĂ©s[37]. L’agent consulaire Bob Anders, jouĂ© dans le film par Tate Donovan, dĂ©clara[38] : "Ils ont risquĂ© leur vie pour nous. C’était risquĂ© pour nous tous. J’espĂšre que personne en Grande-Bretagne ne sera offensĂ© par ce qui est dit dans le film. Les Britanniques ont Ă©tĂ© parfaits avec nous et nous leur en serons Ă©ternellement reconnaissants."[38]

Sir John Graham, alors ambassadeur britannique en Iran déclara[38] :

« Ma réaction immédiate en écoutant ceci fut de l'indignation. Depuis je me suis calmé, mais je suis toujours bouleversé par le fait que les réalisateurs se soient tellement trompés. Je suis préoccupé car ce récit inexact ne devait pas entrer dans la mythologie des évÚnements de Téhéran en novembre 1979[38]. »

Le chargĂ© d'affaires britanniques de l’époque Ă  TĂ©hĂ©ran dĂ©clara que si les AmĂ©ricains avaient Ă©tĂ© dĂ©couverts dans l’ambassade britannique, "je peux vous assurer que nous aurions tous Ă©tĂ© bons pour le grand saut."[39] Martin Williams, le secrĂ©taire de Sir John Graham en Iran Ă  l’époque est celui qui trouva les AmĂ©ricains, ceci aprĂšs les avoir cherchĂ©s dans sa propre voiture, et qui, le premier les abrita chez lui[40]. La sĂ©quence du film oĂč une gouvernante est confrontĂ©e Ă  un camion transportant des Gardiens de la RĂ©volution Ă  la rĂ©sidence de l’ambassadeur canadien ressemble de façon frappante Ă  l’histoire de William. Il raconta comment un courageux garde de l’ambassade britannique, Iskander Khan, se retrouva face Ă  des Gardiens de la RĂ©volution fortement armĂ©s et les convainquit qu’il n’y avait personne Ă  l’intĂ©rieur quand ils tentĂšrent de fouiller la maison de William pendant un black-out. William dĂ©clara ensuite : « Ils sont partis. Les AmĂ©ricains et nous avons eu beaucoup de chance dans notre fuite. » Plus tard, les fuyards ont rejoint la rĂ©sidence de l’ambassadeur du Canada[40].

On cite Ben Affleck dĂ©clarant au Sunday Telegraph : « J'ai consacrĂ© beaucoup de temps et d’efforts Ă  cette sĂ©quence car elle prĂ©sente la Grande Bretagne et la Nouvelle ZĂ©lande sous un angle qui n’est pas vraiment honnĂȘte. Mais je mettais au point une situation oĂč on devait sentir que ces six personnes n’avaient nulle part ailleurs oĂč aller. Ça ne signifie pas que le rĂŽle de quiconque est minorĂ©. »[38]

Le , la Chambre des représentants de Nouvelle-Zélande a condamné moralement Ben Affleck en votant à l'unanimité le texte suivant, proposé par Winston Peters le leader du parti politique Nouvelle-Zélande d'abord[41] - [42] :

« 
cette Chambre manifeste sa gratitude aux anciens diplomates de la Nouvelle ZĂ©lande Chris Beeby et Richard Sewell pour leur aide aux otages amĂ©ricains Ă  TĂ©hĂ©ran pendant la crise de 1979 et exprime des regrets que le rĂ©alisateur du film Argo ait fait des coupes qui ont trompĂ© le public Ă  propos de ce qui s'est rĂ©ellement passĂ© au cours de cette crise, alors qu’en fait, les actions inspirĂ©es de nos courageux diplomates ont apportĂ© une aide significative aux otages amĂ©ricains et mĂ©ritent une remise en place des faits rĂ©els et historiques. »

La réalité du danger pour le groupe

Dans le film, les diplomates sont confrontĂ©s Ă  des regards suspicieux de la part d'Iraniens Ă  chaque fois qu'ils sortent en public et paraissent prĂšs d'ĂȘtre attrapĂ©s Ă  plusieurs occasions au cours de leur escapade vers la libertĂ©. En rĂ©alitĂ©, les diplomates n'ont jamais paru ĂȘtre en situation de danger imminent. En fait le groupe devant supporter un examen approfondi pendant qu'ils achetaient leurs billets d'avions, la femme de Taylor a achetĂ© tranquillement sans aucun problĂšme, bien Ă  l'avance, trois sĂ©ries de billets de trois compagnies diffĂ©rentes[43].

  • Le film montre une dramatique annulation de la mission de derniĂšre minute par l'administration Carter et Mendez dĂ©clarant qu'il poursuivra cette mission. Carter a diffĂ©rĂ© son autorisation de seulement 30 minutes, et ce fut avant que Mendez ait quittĂ© l'Europe pour l'Iran.
  • Le film dĂ©peint une situation tendue quand le groupe essaie d'embarquer dans l’avion alors que leurs identitĂ©s sont presque dĂ©couvertes. Il n’y eut pas de confrontation de ce genre Ă  la porte d’embarquement avec les responsables de la sĂ©curitĂ©.
  • Le film montre une course poursuite au moment oĂč l'avion dĂ©colle ; cela n’a pas eu lieu. Mark Lijek en fit cette description : « Heureusement pour nous, il y avait trĂšs peu de Gardiens de la RĂ©volution dans cette zone. C’est pour cette raison que nous avions optĂ© pour un vol Ă  5 h 30 du matin ; mĂȘme eux n’avaient pas assez de zĂšle pour y ĂȘtre si tĂŽt. La vĂ©ritĂ© est que les officiers de l’immigration ne nous regardĂšrent Ă  peine et que nous avons Ă©tĂ© contrĂŽlĂ©s comme tout le monde. Nous sommes montĂ©s Ă  bord du vol pour Zurich puis nous avons Ă©tĂ© emmenĂ©s Ă  la rĂ©sidence de l’ambassadeur des États-Unis Ă  Berne. Ça a Ă©tĂ© aussi simple que ça. »

Autres inexactitudes ou controverses

Le film comporte d'autres inexactitudes historiques :

  • Le scĂ©nario montre les Ă©vadĂ©s – Mark et Cora Lijek, Bob Anders, Lee Schatz, et Joe Cathy Stafford – s'installant Ă  l’étroit dans une cohabitation forcĂ©e Ă  la rĂ©sidence de l’ambassadeur canadien Ken Taylor. En fait, aprĂšs quelques nuits, le groupe s’est sĂ©parĂ© entre la maison de Taylor et celle d’un autre officiel canadien, John Sheardown.
  • Mark Lijek dĂ©clara : « C'est faux d’avoir montrĂ© que nous ne pouvions jamais sortir. La maison de John Sheardown avait une cour intĂ©rieure avec un jardin et nous pouvions y marcher librement ».
  • Le rĂŽle important du producteur de cinĂ©ma Lester Siegel jouĂ© par Alan Arkin est totalement fictif.
  • En montrant l'effort frĂ©nĂ©tique du quartier gĂ©nĂ©ral de la CIA, Ă  Langley, pour obtenir du prĂ©sident Jimmy Carter qu’il rĂ©-autorise la mission de telle sorte que les billets d’avions dĂ©jĂ  achetĂ©s soient toujours valables, un cadre de la CIA est montrĂ© entrant en communication avec l’opĂ©rateur tĂ©lĂ©phonique de la Maison-Blanche pour pouvoir parler au chef du cabinet Hamilton Jordan et se faisant passer pour un reprĂ©sentant de l’école oĂč va le fils de Jordan. En fait, Jordan Ă©tait cĂ©libataire et n’avait pas d’enfants Ă  cette Ă©poque.
  • Le film montre Mendez dĂ©couvrant le script avec le titre Argo, en fait le script avait pour titre Lord of Light adaptĂ© du livre de Roger Zelazny. C'est la CIA qui en changea le titre en Argo.
  • Le dessinateur de bandes dessinĂ©es Jack Kirby n'a pas illustrĂ© le scĂ©nario pour le film proposĂ© par la CIA. Il l’a fait pour une tentative de production de Lord of Light quelques annĂ©es avant la prise d’otages en Iran.
  • On montre le panneau Hollywood en ruines comme il l'a Ă©tĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1970. Il a Ă©tĂ© rĂ©parĂ© en 1978, deux ans avant les Ă©vĂ©nements dĂ©crits dans le film.
  • On voit un drapeau de l'actuelle RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo de l’une des fenĂȘtres du quartier gĂ©nĂ©ral de la CIA. En 1979/1980 ce pays s'appelait le ZaĂŻre et avait un drapeau complĂštement diffĂ©rent.
  • Le groupe de Mendez et des otages a pris un vol de la Swissair pour quitter TĂ©hĂ©ran, on les voit prendre un Boeing 747, avec l'immatriculation fictive HB-ISO. Swissair avait un avion avec cette immatriculation mais qui en fait correspondait Ă  un McDonnell Douglas DC-9-51.

Controverse sur le casting

Des hispaniques et des critiques de cinĂ©ma ont reprochĂ© le choix de Ben Affleck pour le rĂŽle de Mendez qui a des ancĂȘtres mexicains du cĂŽtĂ© de son pĂšre. L'acteur et metteur en scĂšne mexicano-amĂ©ricain Edward James Olmos ajoute qu'Affleck jouant Mendez est une « erreur » et que l’acteur « n'avait pas le sens de la culture du personnage qu’il jouait ».

Cependant, Mendez dĂ©clara qu'il ne voyait pas de souci avec le casting et prĂ©cisa qu’il ne s’identifiait pas comme hispanique.

Notes et références

  1. « Argo : Critique presse », sur Allociné
  2. « Argo. 1,3 million d’entrĂ©es en France. 232 millions $ de recettes dans le monde pour un budget de 44,5 millions », sur JP's Box-Office
  3. « Argo, une pure fabulation, selon de nouvelles révélations », sur ici.radio-canada.ca
  4. « La CIA twitte la vraie histoire d'«Argo» », sur liberation.fr
  5. (en) Dates de sortie sur IMDB
  6. « Fiche de doublage VF du film » sur RS Doublage, consulté le 1er octobre 2012, m-à-j le 25 avril 2013
  7. « DeuxiÚme fiche de doublage VF du film » sur AlloDoublage, consulté le 7 novembre 2012
  8. « Fiche de doublage VQ du film » sur Doublage.qc.ca, consulté le 18 novembre 2012
  9. (en) « Box-office du week-end du 12 octobre 2012 », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  10. (en) « Box-office par week-end de « Argo » », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  11. (en) « Box-office de la semaine du 12 octobre 2012 », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  12. (en) « Box-office par semaine d'« Argo » », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  13. (en) « Box-office du week-end du 19 octobre 2012 », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  14. « Weekly Box Office Results for October 19-25, 2012 - Box Office Mojo », sur www.boxofficemojo.com
  15. « Weekend Box Office Results for October 26-28, 2012 - Box Office Mojo », sur www.boxofficemojo.com
  16. « Weekly Box Office Results for October 26-November 1, 2012 - Box Office Mojo », sur www.boxofficemojo.com
  17. (en) « Box-office d'« Argo » », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  18. JP, « BoxOffice France -DU 07 AU 13 Novembre 2012 », sur www.jpbox-office.com
  19. JP, « Argo (2012)- JPBox-Office », sur www.jpbox-office.com
  20. « Argo dépasse le million d'entrées en France »,
  21. Toronto 2012 : le phénomÚne Looper, Cloud Atlas et Argo ont-ils séduit la critique ? sur AlloCiné
  22. (en) « Argo », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
  23. (en) « Argo », sur Metacritic (consulté le )
  24. AlloCine, « "Argo" : l’Iran ne dĂ©colĂšre pas
 »
  25. CTV: Argo: Iran hostage crisis film fiddles with the factsRead, 22 février 2013
  26. BBC News: Argo: The true story behind Ben Affleck's Globe-winning film, 13 janvier 2013.
  27. « Argo: Iran hostage crisis film fiddles with the facts », sur CTV News Vancouver, - Radio-Canada, « Argo, une pure fabulation, selon de nouvelles révélations », sur www.radio-canada.ca (consulté le )
  28. (en) « Argo: Iran hostage crisis film fiddles with the facts | CTV British Columbia News », Bc.ctvnews.ca (consulté le )
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  31. (en) Martin Knelman, « Ken Taylor's Hollywood ending: Affleck alters postscript to 'Argo' », Toronto Star,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  32. (en) Jim Coyle, « 'Argo': Former ambassador Ken Taylor sets the record straight », Toronto Star,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  33. (en) Caitlin McDevitt, « Jimmy Carter: 'Argo' great but inaccurate », Politico,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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  35. "Opinion: Ben Affleck must apologise to NZ for Argo's deception". 3 News NZ. February 27, 2013.
  36. "NZ's role in Iran crisis tainted in Affleck's film 'Argo' – Story – Entertainment". 3 News. Retrieved October 29, 2012.
  37. Film. "Ben Affleck's new film 'Argo' upsets British diplomats who helped Americans in Iran". Telegraph. Retrieved October 29, 2012.
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  39. Barrett and Jacqui Goddard, David (October 20, 2012). "Ben Affleck's new film 'Argo' upsets British diplomats who helped Americans in Iran". The Telegraph. Retrieved October 21, 2012.
  40. Martin Williams (March 2, 2013). "I rescued Argo hostages in my orange Austin Maxi... it had a GB sticker on! Hit film lauds American heroes and claims Brits refused to help, but our man in Iran reveals the real story". Daily Mail.
  41. "Motions—Iran Hostage Crisis—Fictional Representation of Role of New Zealand Diplomats". Hansard Office, New Zealand Parliament. March 12, 2013. Retrieved March 13, 2012.
  42. "Movie Argo 'misled the world'". Herald Sun. March 12, 2013. Retrieved March 12, 2013.
  43. "Argo : La véritable histoire" documentaire canadien de Jean-Claude Le Floch (2013)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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