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Archidiocèse d'Embrun

L'archidiocèse d'Embrun (en latin : Archidioecesis Ebredunensis) est un ancien archidiocèse métropolitain de l'Église catholique en France.

Archidiocèse d'Embrun
(la) Archidioecesis Ebredunensis
La cathédrale Notre-Dame d'Embrun
La cathédrale Notre-Dame d'Embrun
Informations générales
Pays France
Archevêque liste
Langue(s) liturgique(s) latin
Superficie km2
Création du diocèse IVe siècle
Élévation au rang d'archidiocèse VIIIe siècle
Province ecclésiastique Embrun
Diocèses suffragants Digne
Senez
Vence
Grasse
Glandèves
Nice
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Histoire

Le diocèse d'Embrun (en latin : Dioecesis Ebredunensis) est érigé au IVe siècle. Selon la tradition, la province des Alpes-Maritimes (Alpes Maritimae), dont Embrun (Ebrodunum), ancienne capitale des Caturiges (Caturigi), est la métropole, est évangélisée par Marcellin, Domnin et Vincent. Marcellin devient le premier évêque d'Embrun.

Vers 420, le pape a regroupé sous la direction d'Arles les métropoles d'Aix et d'Embrun.

Au cours du Ve siècle des évêchés vont être supprimés :

  • les évêchés de Cimiez et de Nice sont regroupés par le pape Hilaire en 463-466,
  • les évêchés de Thorame, Salinae (Castellane) disparaissent au profit de l'évêché de Senez.

En 794, le diocèse d'Embrun redevient un archidiocèse métropolitain avec, comme suffragants, les diocèses de Digne, Senez, Vence, Grasse, Glandèves et Nice.

Dans un acte daté du 27 juin 997, le comte de Provence Guillaume donne à l'archevêque d'Embrun la moitié de la souveraineté de l'Embrunais qu'il venait de reprendre aux Sarrasins[1]. Ce document est un faux.

Au XIe siècle, le diocèse d'Antibes qui dépendait de la métropole d'Aix est rattaché à l'archidiocèse d'Embrun[2]. En 1244, le pape Innocent IV a transféré le siège épiscopal d'Antibes à Grasse.

L'archidiocèse est supprimé par la Constitution civile du clergé, adoptée par l'Assemblée nationale constituante le et sanctionnée par Louis XVI le 24 août suivant. Sa suppression n'est pas reconnue par le pape Pie VI. Mais, à la suite du Concordat de 1801, il n'est pas rétabli. Le pape Pie VII supprime le siège archiépiscopal et incorpore le territoire de l'archidiocèse au diocèse de Digne qui couvre alors les départements des Hautes-Alpes et des Basses-Alpes. En 1822, le diocèse de Gap est rétabli. Le titre d'archevêque d'Embrun est relevé par celui d'Aix. Depuis le 31 décembre 2007, par décret de la Congrégation pour les évêques, le titre d'évêque d'Embrun est relevé par l'évêque de Gap, devenu ainsi évêque de Gap - Embrun.

Territoire

L'archidiocèse d'Embrun confinait : au nord, avec le diocèse de Maurienne ; à l'ouest, avec les diocèses de Turin et de Saluce ; au sud, avec les diocèses de Nice, Senez et Digne ; et, à l'ouest, avec les diocèses de Gap et de Grenoble.

Les diocèses suffragants de l'archidiocèse d'Embrun jusqu'à la Révolution étaient :

Cet archidiocèse a cette particularité que, constitué à partir des civitas de l'empire romain dans les Alpes maritimes au IVe siècle, puis du Saint Empire romain germanique, il a par la suite vu les territoires de certains de ses diocèses être répartis entre le royaume de France et le duché de Savoie.

La Notitia pour les Alpes maritimes énumérait 8 cités : Embrun la métropole, Digne, Senez, Glandèves, Cimiez, Vence, et deux cités, peut-être évêchés qui n'existent plus, les civitas de Rigomagensium[3] et Sollignensium (ou Salinensis)[4] - [5]. Dans ce territoire montagneux, les diocèses son petits et, dans ce temps où les déplacements entre vallées sont longs et difficiles, les civitas correspondent aux vallées. Embrun, pour la vallée de la Durance, Digne pour la vallée de la Bléone, Rigomagensium doit correspondre à la vallée de l'Ubaye et serait la ville de Chorges[6]. Salinensium peut correspondre à la vallée du Verdon dont le premier évêché a pu être Castellane (civitas Salinensis)[7], on trouve aussi cité au Ve siècle un évêché à Thorame, ces deux anciens évêchés ont été réunis à Senez. Glandèves correspond à la haute vallée du Var et de l'Estéron. Les évêchés de Nice et Cimez, pour la côté méditerranéenne en rige gauche du Var, ont eu un même titulaire, tantôt cité à Nice, tantôt cité à Cimiez, les deux titres se succèdent ou se cumulent. Antibes pour la côté méditerranéenne, en rive droite du Var.

Évêques et archevêques

Notes

  1. Chanoine Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, tome I, Fascicules 1-3, Imprimerie valentinoise, Valence, 1913 (lire en ligne : RD1524)
  2. Jacques Thirion, Alpes romanes, p. 15, Éditions Zodiaque (collection la nuit des temps, no 54), La Pierre-qui-Vire, 1980.
  3. Le nom de Rigomagensium est une modification de Caturrimagus, cité des Caturiges, qui se trouve sur des itinéraires gravés sur des vases Apollinaires trouvés en 1852 aux Aquæ Appolinares, près de Rome.
  4. Joseph Roman, Recherches sur l'emplacement de la civitas et de l'évêché Rigomagensium : province ecclésiastique d'Embrun.
  5. Les deux évêchés sont encore cités dans une bulle du pape Victor II à l'archevêque d'Embrun en 1057. Pourtant, ces évêchés n'existent plus à cette époque.
  6. Honoré Bouche, La Chorographie ou Description de Provence et l'histoire chronologique du même pays, tome 1, p. 116-118, chez Rollin, Paris, 1736 (lire en ligne)
  7. Honoré Bouche, La Chorographie ou Description de Provence, p. 118-120(lire en ligne)

Références

Annexes

Bibliographie

  • Jacques de Font-Réaulx, Les évêchés suffragants d'Embrun, p. 199-201, dans Provence historique, tome 6, fascicule 25, 1956 (lire en ligne)
  • Joseph Roman, Recherches sur l'emplacement de la civitas et de l'évêché Rigomagensium : province ecclésiastique d'Embrun, Imprimerie de F. Allier père et fils, Grenoble, 1880 ; p. 55 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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