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Arapaima gigas

ArapaĂŻma, Pirarucu, Paiche

Arapaima gigas
Description de cette image, également commentée ci-après
Arapaima gigas

Genre

Arapaima
MĂĽller, 1843

Espèce

Arapaima gigas
(Schinz, 1822)

Synonymes

  • Arapaema gigas (Schinz, 1822)[1]
  • Arapaima gigas (Cuvier, 1822)[2]
  • Sudis gigas Cuvier, 1829[1]
  • Sudis gigas Schinz (ex Cuvier), 1822[3]
  • Sudis gigas Schinz, 1822[4]
  • Sudis pirarucu Spix & Agassiz, 1829[1]
  • Vastres agassizii Valenciennes, 1847[1]
  • Vastres arapaima Valenciennes, 1847[1]
  • Vastres cuvieri Valenciennes, 1847[1]
  • Vastres mapae Valenciennes, 1847[1]

Statut de conservation UICN

DD : Données insuffisantes

Statut CITES

Sur l'annexe  II  de la CITES Annexe II , RĂ©v. du 01/07/1975

Arapaima gigas, communément appelé Arapaïma, Pirarucu ou Paiche, est une espèce de poissons d'eau douce de la famille des Osteoglossidés, vivant en Amazonie. C'est le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Sud et c'est un des 10 plus gros poissons d'eau douce de la planète actuellement[5].

DĂ©nominations

En Guyane française on l'appelle localement : pilauluku[9], tchouri[9], kihiuri[9], bodeco[9]...

Description

Arapaima gigas est le plus gros poisson d'eau douce d'AmĂ©rique du Sud. Avec une taille maximale pouvant atteindre 4,5 m pour un poids de 250 Ă  300 kg, il fait Ă©galement partie des plus gros poissons d'eau douce du monde. Il est notamment connu pour ĂŞtre l'un des rares animaux Ă  opposer une parfaite rĂ©sistance aux morsures des piranhas grâce Ă  un vĂ©ritable gilet pare-dents.

C'est un physostome : sa vessie natatoire communique avec l'œsophage, ce qui le rapproche des cyprinidés et des salmonidés. Sa bouche, énorme, est garnie de petites dents pointues et s'ouvre très largement en créant un tourbillon à la surface de l'eau quand l'arapaima monte « gober » une proie. L'arapaima a une langue « osseuse » équipée d'un ensemble de dents que certains peuples indigènes utilisent pour poncer. Il possède plusieurs rangées de dents en haut et en bas de sa mâchoire. Son dos très large est effilé vers la queue et porte une nageoire dorsale rejetée très en arrière[12].

  • Sudis gigas (synonyme de Arapaima gigas). Planche zoologique de 1852
    Sudis gigas (synonyme de Arapaima gigas). Planche zoologique de 1852
  • Planche anatomique de 1829
    Planche anatomique de 1829
  • TĂŞte de squelette, MNHN de Paris
    TĂŞte de squelette, MNHN de Paris
  • Vue dorsale
    Vue dorsale
  • Vue de face
    Vue de face

Écologie

Alimentation

Le régime alimentaire de l'Arapaïma se compose de poissons, de crustacés et d'autres petits animaux. Ce poisson a une respiration aérienne obligatoire, il vient respirer en surface en utilisant sa vessie natatoire riche en vaisseaux sanguins, un avantage pour capter l'oxygène souvent rare dans les rivières de l'Amazonie. Ce poisson est donc en mesure de survivre dans les eaux où l'oxygène dissous est aussi faible que 0,5 ppm. L'Arapaima peut rester sous l'eau durant vingt minutes sans prendre de respiration à la surface[13].

Reproduction

En raison de l'Ă©tendue gĂ©ographique de l'ArapaĂŻma, son cycle de vie est grandement affectĂ© par les inondations saisonnières. L'Arapaima pond ses Ĺ“ufs au cours des mois de fĂ©vrier, mars et avril lorsque le niveau d'eau est faible ou au dĂ©but Ă  la hausse. Ils construisent un nid d'environ 50 cm de large et 15 cm de profondeur, gĂ©nĂ©ralement dans des zones sableuses. Les Ĺ“ufs Ă©closent environ 24 heures après la fĂ©condation et les alevins ont la saison des crues pour se dĂ©velopper, du mois de mai au mois d'aoĂ»t. Par consĂ©quent, le frai annuel est saisonnier, mais la mĂŞme femelle peut se reproduire plusieurs fois au cours de la saison. L'Arapaima mâle contrairement Ă  son parent, Osteoglossum spp., n'est pas incubateur buccal, les jeunes pourraient se rĂ©fugier dans la bouche du père en cas de danger grave pendant les premiers jours de leur vie, ensuite ils restent en groupe compact sous la surveillance constante des deux parents qui nagent en permanence en dessous d'eux. Ce travail de garde rapprochĂ©e semble ĂŞtre la tâche principale du mâle pendant plus d'un mois. La femelle Arapaima aide Ă  protĂ©ger Ă©galement le nuage d'alevins en intimidant les prĂ©dateurs.

RĂ©partition et habitat

L'arapaima est originaire des rivières d'Amazonie, en AmĂ©rique du Sud. Il a Ă©galement Ă©tĂ© introduit pour la pĂŞche en ThaĂŻlande et en Malaisie. La pĂŞche de cette espèce en ThaĂŻlande peut se faire dans plusieurs lacs, oĂą l'on voit souvent des spĂ©cimens de plus de 150 kg.

Étymologie et dénominations

Le nom Pirarucu vient d'une langue indienne d'Amazonie, dans laquelle ce mot signifie « poisson rouge ».

L'ArapaĂŻma et l'Homme

Préparation du paiche salé au Pérou
Détail des écailles dorsales très résistantes, même aux piranhas.

Il fait l'objet d'une pêche intensive car sa chair (légèrement sucrée et aux arêtes peu nombreuses) est recherchée. Il est servi même en période de fermeture dans tous les restaurants du bassin amazonien.

L'Ă©levage permettra peut-ĂŞtre d'enrayer la disparition de l'espèce : sa croissance est rapide (10 kg/an) et peu coĂ»teuse (€/kg). Sur le plan halieutique : comme la carpe et le saumon, l'arapaĂŻma se dĂ©fend vigoureusement lorsqu’il est pĂŞchĂ© Ă  la canne mais il survit mal Ă  une remise Ă  l’eau.

D'autre part, les écailles de l'arapaïma suscitent l'intérêt de nombreux chercheurs en raison de leur résistance ; on envisage actuellement d'élaborer des matériaux biomimétiques inspirés de ces écailles (pour faire des protections par exemple), qui font de l'arapaïma l'une des seules espèces animales à ne pas redouter une attaque de piranhas[14].

Dans les années 1990, dans le bassin amazonien, cette espèce a d'abord suivi la même courbe de déclin que les autres poissons géants dans le monde (F. He et al. Glob. Change Biol. Http://doi.org/dbwb; 2019). Menacé d'extinction au Brésil, l'arapaïma (pirarucu) est inventorié[15] dans la base de données de l'Arche du goût. Alors que, introduit à partir du Pérou par accident vers 1975, l'arapaïma (paiche) se développe rapidement dans l'Amazonie bolivienne[16].

Un arrangement légal, durable et communautaire, national et fédéral a été mis au point par l’Institut brésilien pour le développement durable Mamirauá[17] créé en 1999 sous l'égide du ministère des Sciences, de la Technologie, de l'innovation et des Communications. Cette stratégie de gestion se base sur des évaluations périodiques des stocks, qui font réviser tant que de besoin les quotas de pêche gouvernementaux[18]. Ces mesures ont été efficaces, permettant une augmentation des populations arapaima dans une zone protégée de l’Amazonie péruvienne [19] : là où cet accord est appliqué en Amazonie brésilienne, les populations d’arapaima sauvages ont aussi commencé à se reconstituer (augmentation de 425% localement[20]). Par exemple dans la réserve de Mamirauá, ces accords passés avec les populations locales ont permis d'augmenter significativement les populations d'arapaïma[21]. Un article de l'AFP fait état de 190.523 individus en 2018 contre 2.507 en 1999[22].

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 13 mai 2018
  2. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 13 mai 2018
  3. UICN, consulté le 13 mai 2018
  4. World Register of Marine Species, consulté le 13 mai 2018
  5. (en) WWF, « River of Giants : Giant Fish of the Mekong » [PDF], sur assets.worldwildlife.org, , p. 3
  6. FishBase, consulté le 13 mai 2018
  7. Nom en français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen. [lire en ligne]
  8. Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad. [12/05/2015].
  9. Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  10. Nom en français d'après l'UICN sur le site de la liste rouge de l'UICN
  11. Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  12. Larousse I/VI, p.303
  13. Monstre en eau douce, Canal Évasion .
  14. Article du Monde à propos de la résistance de l'arapaïma aux attaques de piranhas
  15. (en-US) « Pirarucu - Arca del Gusto », sur Slow Food Foundation (consulté le )
  16. Michael Snyder, « Un poisson qui change la vie », Courrier international, no 1445,‎ 12-18 juillet 2018, p. 23.
  17. www.mamiraua.org.br
  18. JoĂŁo Vitor Campos-Silva (2019) Giant fish bucks population decline ; Nature ; 01 octobre 2019 |URL:https://www.nature.com/articles/d41586-019-02926-5
  19. voir go.nature.com/2ndykbg ; en portugais
  20. JV Campos-Silva et al. Freshwater Biol. 64, 1255– 1264; 2019
  21. (pt-BR) W5 Publicidade, « Programa de Manejo de Pesca », sur Instituto de Desenvolvimento Sustentável Mamirauá (consulté le )
  22. « La survie miraculeuse du pirarucu, poisson géant d'Amazonie », sur TV5MONDE, (consulté le )

Voir aussi

Bases de référence

Autres liens externes

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