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Apeirogone

En gĂ©omĂ©trie, un apeirogone (du grec ancien : "ጄπΔÎčÏÎżÏ‚" apeiros : infini, sans bornes, et "ÎłÏ‰ÎœÎŻÎ±" gonia : angle) est un polygone gĂ©nĂ©ralisĂ© ayant un nombre infini (dĂ©nombrable) de cĂŽtĂ©s. Le plus souvent, le terme dĂ©signe un polygone rĂ©gulier convexe (tous les angles et tous les cĂŽtĂ©s sont Ă©gaux, et les cĂŽtĂ©s ne se croisent pas) ; il n'existe pas Ă  ce sens d'apeirogone non trivial en gĂ©omĂ©trie euclidienne, mais il y en a plusieurs familles (non semblables les unes aux autres) en gĂ©omĂ©trie hyperbolique.

Apeirogone
Image illustrative de l’article Apeirogone
Représentation d'un apeirogone (régulier) dans le modÚle du disque de Poincaré

Type Polygone régulier
ArĂȘtes ∞
Sommets ∞

Symbole de SchlĂ€fli {∞}

DĂ©finitions

Géométrie euclidienne

H. S. M. Coxeter part de la donnĂ©e, dans un espace euclidien, d'un point de base A0 et d'une translation S ; l'ensemble des itĂ©rĂ©s Ai = Si(A0) (avec ) et des arĂȘtes reliant les sommets adjacents et dĂ©finit un apeirogone (rĂ©gulier)[1]. On peut aussi interprĂ©ter cette construction comme le partage d'une droite en segments d'Ă©gale longueur[2].

Géométrie hyperbolique

La construction classique d'un polygone régulier du plan euclidien (par une suite de rotations de autour d'un centre bien choisi) peut s'adapter en itérant des rotations du segment autour du point et d'angle (le point devenant le point ) ; si on remplace ce dernier angle par un angle quelconque, on n'obtient qu'un polygone régulier étoilé, ou une ligne polygonale ne se refermant pas, mais restant inscrite dans une couronne circulaire. En revanche, en géométrie hyperbolique (et en prenant pour courbure ), si on part d'un cÎté de longueur a et d'un angle [3], la suite des segments s'éloigne à l'infini ; l'ensemble des , qu'on appelle un apeirogone d'angle et de cÎté a, est inscrit dans un horocycle si , et dans un hypercycle si (certains auteurs réservent le nom d'apeirogone à ceux inscrits dans des horocycles).

DĂ©finition abstraite

Un polytope abstrait est un ensemble partiellement ordonnĂ© d'objets (les faces) dont la relation d'ordre modĂ©lise l'inclusion des faces de polytopes concrets[4]:22–25. Le cas particulier des polygones abstraits correspond Ă  un ordre partiel sur certains sous-ensembles d'un ensemble de sommets : les sommets eux-mĂȘmes, certains ensembles de deux sommets (les arĂȘtes) et les deux sous-ensembles triviaux vide et plein, chaque sommet appartenant exactement Ă  deux arĂȘtes, et le graphe formĂ© des sommets et des arĂȘtes Ă©tant connexe[4]:22–25[5]:224 ; si l'ensemble des sommets est infini dĂ©nombrable, on parle d'un apeirogone abstrait[4]:25; il est unique Ă  isomorphisme prĂšs. Le groupe des automorphismes de l'apeirogone abstrait (appelĂ©s symĂ©tries dans ce cas) est le groupe diĂ©dral infini[4]:31.

RĂ©alisations

DĂ©finition

Une réalisation d'un polygone abstrait est une application de ses sommets vers des points d'un espace métrique (le plus souvent, l'espace euclidien ou l'espace hyperbolique de dimension n) telle que chaque automorphisme du polygone correspond à une isométrie de l'ensemble des images[4]:121[5]:225 ; deux réalisations sont dites congruentes si la bijection naturelle entre leurs ensembles de sommets est induite par une isométrie des espaces d'arrivée tout entiers[4]:126[5]:229. Ainsi, les définitions concrÚtes données précédemment sont des réalisations de l'apeirogone abstrait, respectivement dans le plan euclidien et dans le plan hyperbolique, mais bien qu'isomorphes, elles ne sont pas congruentes.

Symétries

Le groupe G des automorphismes d'une rĂ©alisation V de l'apeirogone abstrait peut se dĂ©crire comme engendrĂ© par deux symĂ©tries (orthogonales), dont le produit envoie chaque sommet de V sur le suivant : la premiĂšre symĂ©trie laisse un sommet donnĂ© invariant, et la seconde Ă©change deux sommets adjacents et [4]:140–141[5]:231 ; selon la rĂ©alisation considĂ©rĂ©e, il est isomorphe au groupe diĂ©dral infini (si V est infini) ou au groupe diĂ©dral d'ordre 2n (si V a n Ă©lĂ©ments).

Notes et références

  1. H. S. M. Coxeter, Regular polytopes, London, Methuen & Co. Ltd., , p. 45
  2. Norman W. Johnson, Geometries and transformations, Cambridge University Press, (lire en ligne), « 11: Finite Symmetry Groups », p. 226
  3. est le double de l'angle de parallélisme en à la médiatrice du segment ; pour cette valeur, les médiatrices de et de sont parallÚles asymptotes.
  4. (en) Peter McMullen et Egon Schulte, Abstract Regular Polytopes, Cambridge University Press, , 1st éd. (ISBN 0-521-81496-0, lire en ligne Inscription nécessaire)
  5. (en) Peter McMullen, « Realizations of regular apeirotopes », Aequationes Mathematicae, vol. 47, nos 2-3,‎ , p. 223–239 (DOI 10.1007/BF01832961, MR 1268033)

Articles connexes

Liens externes

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