Antoine d'Abbadie
Antoine Thompson d'Abbadie, né à Dublin le et mort à Paris le , est un voyageur, géographe, linguiste, astronome, mécène et membre de l'Académie des sciences, dont il fut le Président en 1892.
Président Académie des sciences | |
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Maire de Hendaye | |
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Jean-Baptiste Dantin (d) Jean-Baptiste Dantin (d) |
Naissance | |
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Décès |
(à 87 ans) Paris |
Nom dans la langue maternelle |
Antoine d'Abbadie ou Anton Abadia |
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Michel Arnauld d'Abbadie d'Arrast |
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Virginie Vincent de Saint-Bonnet (d) |
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Euskal Pizkundea (d) |
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Biographie
La famille
Le père d'Antoine, Michel Arnauld d'Abbadie (1772-1832), mort à Paris du choléra, descend d'une ancienne famille d'abbés laïcs[Note 1] d'Arrast[Note 2], commune du canton de Mauléon. En 1791, pour éviter les suites de la Révolution, Michel Arnauld émigre d'abord en Espagne, puis en Angleterre et Irlande ou il est armateur et fait l'importation de vins d'Espagne. Il épouse Eliza Thompson of Park (1779-1865), fille de médecin, le 18 juillet 1807 à Thurles dans le Comté de Tipperary[1].
Antoine d'Abbadie, né le 3 janvier 1810 à Dublin, est le deuxième enfant et fils aîné d’une fratrie de six enfants[2] :
- Elisa (1808-1875), qui épouse Alexandre Glais-Bizoin ;
- Antoine (1810-1896) ;
- Celina (1811-1894), religieuse ;
- Arnauld Michel (1815-1893) ;
- Juilia (1820-1900), qui épouse Bernard Cluzeau de Cléran ;
- Charles (1821-1901), qui épouse Marie-Augustine-Émilie-Henriette Coulomb
Antoine (c 1850) Arnauld (c 1880) Charles (c 1870)
Elisa Célina (c 1830) Julia(c 1880)
Le père d'Antoine, rentré en France en 1820, avait obtenu de Louis XVIII l'adjonction de d'Arrast à son nom patronymique d'Abbadie[Note 3]. Antoine avait fait des recherches généalogiques[1] ; ses ancêtres n'étaient pas nobles et il refuse d'ajouter d'Arrast à son nom patronymique. C'est seulement en 1883 qu'Ardauld, Charles et son fils Arnauld Michel ont demandé à ajouter légalement d'Arrast à leur nom patronymique[3].
La brouille entre Antoine et ses frères
Comme dans toute « histoire de famille » les causes de la brouille sont certainement multiples, avec des non-dits et acrimonies. Ce qui est frappant est la dichotomie entre la face publique d'Antoine, où il est très humaniste, et la face privée, où il rompt ses relations avec ses deux frère et en moindre mesure avec ses sœurs, sauf avec Julia, la religieuse. Les relations entre Antoine et ses deux frères sont décrites par Goyhenetche, d'après une étude de leur correspondance[1].
En 1857, Antoine se brouille définitivement avec Charles. Il y a déjà de grandes divergences entre eux sur le plan politique, mais la rupture arrive quand Charles épouse une protestante, Marie-Augustine-Émilie-Henriette Coulomb, et devient lui-même protestant. Leur mère, catholique irlandaise n'acceptera jamais un tel mariage et Antoine, qui a reçu l'éducation de sa mère, suit la désapprobation maternelle. Leur sœur Sélina, qui est religieuse, supplie Charles de reprendre le bon chemin avant de mourir. Les deux autres sœurs, Elsa et Julia, tentent d’apaiser la situation, sans succès.
La rupture avec son frère Arnauld arrive en 1864. Ses causes sont complexes. Depuis leur enfance Arnauld et Antoine avaient une relation fusionnelle. Leur séjour de douze années en Éthiopie a renforcé cette relation. Le fait qu'Antoine puisse briser totalement cette relation sans influence extérieure paraît invraisemblable.
En 1863, Antoine et Virginie présentent à Arnaud une jeune américaine, Elisabeth West Young. Élisabeth visite l'Europe avec sa mère et sa soeur. Les fiançailles ont eu lieu rapidement et Élisabeth, d'une famille protestante, se convertit au catholicisme avant leur mariage. La mère d'Arnauld et d'Antoine approuve le mariage. Pourtant, Antoine a employé tous les moyens pour l'empêcher.
Pendant son séjour en Abyssinie, Arnauld s'était déjà marié vers 1846 avec une éthiopienne, Waleta Rafaël, dont il a eu une fille, Maïtena de Kaisowane. Le couple est très probablement marié selon le rite de l'église éthiopienne et Arnauld considère qu'il n'est plus libre de se marier en France. En 1864, Arnauld prend conseil auprès des instances épiscopales en France qui estiment que, son mariage éthiopien n'étant pas reconnu par Rome, il est libre de se marier.
Il est possible qu'Antoine, très rigoriste, ne soit pas du même avis, d'où son opposition au mariage, qu'il considère comme bigame. Cependant, à plusieurs reprises il avance un autre motif : Elisabeth West Young n'a pas reçu l'approbation de son père pour son mariage, étant donné que celui-ci est resté aux États-Unis pendant que son épouse et leurs filles ont fait le tour d'Europe, la Guerre de Sécession qui faisait rage aux États-Unis rendant toute communication difficile. L'argument d'Antoine pour s'opposer au mariage semble plus que légère.
Sa mère oblige Antoine et Virginie à assister au mariage. Sur son lit de mort en 1865, elle tente de réconcilier les trois frères, en vain.
Il y a aussi un facteur plus insidieux qui empoisonne les relations entre Arnauld et Antoine ; c'est l'attitude de Virginie. Elle entretient des sentiments haineux et tient des propos très désobligeants envers Arnauld, son épouse et leur neuf enfants. Dans la correspondance avec Arnauld, on voit qu'Antoine est tiraillé entre son amour fraternel pour Arnauld et son amour pour son épouse. Leurs relations cessent complètement vers 1870 ; Antoine suit la ligne de conduite dictée par Virginie.
Il semble que Virginie aurait fait des avances à Arnauld, qui les aurait refusées…[Note 4] La citation de William Congreve : « L'Enfer n'a pas de fureur qui égale celle d'une femme dédaignée » semble très à propos pour illustrer cela.
Antoine et Virginie, sans enfant, ne lèguent rien de leur fortune aux enfants de Charles et d'Arnauld. Ce dernier, ruiné à la suite du scandale de Panama, meurt en 1893, laissant sa veuve et neuf enfants démunis.
Une version plus romanesque de la brouille entre les deux frères est évoquée dans un roman écrit par un des arrières-petits enfants d'Arnauld d'Abbadie d'Arrast, Benoît de Saint Chamas : "le Géographe et l'Astronome", nouvelle publiée dans le recueil les "Contes de l'alphabet".
L'éducation d'Antoine d'Abbadie
Michel d'Abbadie revient en France avec sa famille vers 1820. Il se fixe d'abord à Toulouse, où il veille à l'éducation de ses enfants. Tous sont confiés aux soins d'une gouvernante : « J'ai été élevé, nous dit d'Abbadie, avec mes sœurs, à l'anglaise, toute la journée, toute la nuit dans un dortoir, avec une servante qui veillait scrupuleusement sur nous ; et à peine, chaque soir, avions-nous une heure, une seule heure, non pour converser avec nos parents par un familier tutoiement, mais, en entendant tout au plus quelque petit conte de papa, pour être relégués à nos jeux dans un coin de la salle, et répondre à toute question par des Vous, des oui Monsieur, des oui Madame. »
Antoine reste trois ou quatre ans à la maison, « Loin du martinet d'un maître d'études de pensionnat ». Mais, à 13 ans, il est envoyé au collège où il déploie une ardeur exceptionnelle. Encore enfant, il manifeste une curiosité insolite pour l'inconnu qui l'environne : « Qu'y a-t-il au bout du chemin ? demandait-il à sa gouvernante. — Une rivière, mon ami. — Et après la rivière ? — Une montagne. — Et après la montagne ? — Je ne sais pas, je n'y suis jamais allée. — Eh bien j'irai voir », réplique l'enfant. (Antoine d'Abbadie garde toute sa vie cette curiosité insatiable. Il assimile très rapidement les langues et parle anglais, italien, allemand, latin, grec, hébreu, arabe, berbère et au moins cinq langues éthiopiennes.)
En août 1827, il obtient son baccalauréat et retourne à Toulouse pour devenir étudiant en droit. Ses plus proches amis à cette époque sont Pierre Étienne Simon Duchartre, Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac et Léonce Guilhaud de Lavergne. Ces jeunes gens parlent souvent de leurs projets d'avenir. Antoine d'Abbadie sait exactement ce qu'il veut devenir : explorateur en Afrique ! Son projet est d'étudier les civilisations chrétiennes d'Abyssinie, de les aider à survivre face à un Islam conquérant et, accessoirement, de chercher les sources du Nil.
En 1828, sa famille s'installe à Paris, rue Saint-Dominique, et Antoine consacre les six années suivantes à la préparation de son projet, par la lecture des récits des voyageurs et l'étude des langues, des religions et de la littérature. Il suit également des cours de Droit, Géologie, Minéralogie, Astronomie et Histoire naturelle à la Faculté.
Sa préparation n'est pas seulement intellectuelle ; il se prépare également physiquement aux fatigues et aux privations qui attendent les explorateurs : il est très habile en escrime, en gymnastique et en course à pied. C'est un nageur exceptionnel. Il pratique également des privations alimentaires.
Il se rend en Irlande, son pays natal, en 1835, à la fin de ces années d'apprentissage.
Les grandes étapes de sa vie
- 1832 : Antoine hérite la fortune de son père. Les rentes produites par cet héritage lui permettent de voyager où il veut, quand il veut ; de faire construire des appareils scientifiques sophistiqués et d'être mécène. Toutes les dépenses pour ses travaux sont réglés à ses frais.
- 1836 : sa première mission scientifique, faite à la demande d'Arago pour l'Académie des sciences, est au Brésil pour faire des mesures du champ magnétique terrestre. Il part en novembre 1836 dans la frégate L'Andromède et il a comme compagnon de voyage Louis-Napoléon Bonaparte, exilé après la Tentative de soulèvement de Strasbourg. Les deux jeunes hommes se lient d'amitié, ce qui aura pour conséquence l’anecdote racontée plus bas sur le château d'Abbadia.
- Antoine d'Abbadie reste presque douze mois au Brésil et en septembre 1837 il et de retour à Paris où il dépose les résultats de ses observations, puis, le 1 octobre il part rejoindre son frère Arnauld, déjà au Caire.
- 1838 - 1849 : il entreprend l’exploration de l'Abyssinie (l'Éthiopie) avec son frère Arnauld, à la recherche (vaine) des sources du Nil (pour plus d'information voir Antoine et Arnauld d'Abbadie et les sources du Nil). Au cours de ces onze années de recherches, ils recueillent des trésors scientifiques d'ethnographie et de linguistique. Antoine cartographie ce pays encore peu connu et ses relevés géodésique produisent des cartes d'une précision exceptionnelle.
- 1842 : médaille d’argent, puis en 1850, médaille d'or de la Société de Géographie (partagée avec son frère)[4].
- 27 septembre 1850 : Antoine et Arnauld d'Abbadie sont faits Chevaliers de la Légion d'honneur[5].
- 1852 : Antoine est élu correspondant de l'Académie des sciences. Sa vie scientifique se poursuit à travers le monde lors d'expéditions pour continuer l'étude du magnétisme terrestre, observer des éclipses solaires (en Norvège en 1851, en Castille en 1860 ou en Algérie en 1867) ou le passage de Vénus devant le Soleil (Haïti, 1882).
- 1858 : il entreprend la construction d'un observatoire à Hendaye sur les plans de Clément Parent.
- 1859 : Dès son retour en France en 1849, Antoine cherche une épouse qui conviendrait à son rang social. Les péripéties de cette quête sont détaillés dans la thèse de V. Delpech[6]. Après dix ans de tentatives diverses Antoine épouse Virginie Vincent de Saint-Bonnet (1828-1901)[7], petite-fille de Denis Bertholon de Polet et originaire de Pollet, hameau de Saint-Maurice-de-Gourdans[8] dans l'Ain.
- 1863 : Antoine d'Abbadie d'Arrast est l'un des fondateurs et premier président de la Société de linguistique de Paris.
- 1864 : construction, aux côtés de l'observatoire, d'une demeure néogothique dessinée par Viollet-le-duc et construite par son associé Edmond Duthoit : le château d'Abbadia. Les visiteurs du château peuvent remarquer qu'il manque une pierre au balcon d'une des fenêtres. Cette pierre ne sera jamais posée, par le vœu d'Antoine d'Abbadie. L'histoire de cette « dernière pierre manquante » est rocambolesque[Note 5].
- 22 avril 1867 : Antoine est élu membre de l'Académie des sciences.
- 1871-1875 : Antoine d'Abbadie est maire d'Hendaye.
- 1876 : un nouvel observatoire est construit, plus en conformité avec le style de l'édifice. D'Abbadie l'équipe d'une instrumentation unique au monde à cette époque : lunette méridienne, horloges et accessoires sont décimaux (pas d'angles en degrés mais en grades, heures de cent minutes).
Le château L'entrée principale du château L'Observatoire
- Autour du château et à l'intérieur il réalise de nombreuses expériences de géodésie, de géophysique, de physique et d'astronomie. Un de ces instruments les plus importants (par sa taille et la quantité d'observations faites avec) est la nadirane. Cet instrument unique est destiné à l'observation des changements de la direction de la verticale (la direction du fil à plomb). Il détecte aussi de faibles secousses telluriques.
- 1878 : Il est nommé membre du Bureau des longitudes[9].
- 1881 : Antoine d’Abbadie est promu commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand et un privilège est accordé à l’autel de la chapelle du château[10].
- 1883 : président de la Société de linguistique.
- 1891 : vice-président de l'Académie des sciences.
- 1892 : président de l’Académie des sciences ; président de la Société de Géographie.
- 1893 : Pierre Loti s'installe à Hendaye et établit une relation amicale et épistolaire avec Virginie d'Abbadie[11] - [12] ; il lui dédié son roman Ramuntcho.
Antoine d'Abbadie meurt en 1897 à Paris, 120 rue du Bac, dans la maison où mourut Chateaubriand. Il obtient que son corps repose en terre basque, sous l'autel de la chapelle de son château. Son épouse Virginie meurt en 1901. Elle repose également dans la crypte, sous l'autel.
Legs du château d'Abbadia
En janvier 1896, dans une donation entre vifs, Antoine d'Abbadie stipule que, lors du décès de son épouse, l'Académie des sciences entrera en possession de sa fortune : c'est-à-dire le château d'Abbadia et plus de 300 ha de terres, dont la rente annuelle est estimé à 40 000 fr.
Il impose une condition : dans les cinquante ans, un catalogue de 500 000 étoiles doit être dressé en sa mémoire (un rapport de ces travaux sur le catalogue est donné par Jean-Eudes Arlot[13].)
Dans la séance du 27 janvier 1896, le président Alfred Cornu remet à Antoine d'Abbadie une médaille portant sur une face l'image d'Arago et sur l'autre la mention de la donation faite et les remerciement de la Compagnie.
Le château est toujours la propriété de l'Académie des sciences. C'est un musée ayant obtenu en 2011 le label Maisons des Illustres[14].
Antoine d'Abbadie et le Pays Basque
Antoine d'Abbadie est très attaché à son identité basque et à la préservation de la langue et de la culture basque. En 1836, à l'âge de 26 ans, il publie avec Augustin Chaho l'ouvrage Études grammaticales sur la langue basque, dédié « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako Uskalduner. Il poursuit ses travaux sur la langue jusqu'à sa mort (voir ci-dessous). La popularité de la devise Zazpiak Bat lui est attribuée.
En 1851 Antoine d'Abbadie lance les fêtes euskariennes[15] à Urrugne. Ces fêtes[16] - [17] - [18], dont il fut toute sa vie le grand mécène, sont organisées à travers le Pays basque de France et d'Espagne pour stimuler la renaissance de la langue et de la culture basque.
La mort d'Antoine d'Abbadie en 1897 n'interrompt pas cette tradition et les fêtes perdurent encore une trentaine d'années.
Sare (1867) Mauléon (1880) Saint-Jean-Pied-de-Port (1894) Ascain (1900)
En 1892 Antoine d'Abbadie reçoit un makila d'honneur et le surnom d'« Euskaldunen Aïta » ou « Père du peuple basque ». Ce makila est enterré avec lui dans le crypte du château d'Abbadia.
Les travaux d'Antoine d'Abbadie
Voyage en Éthiopie
Le début du XIXe siècle marque l'essor de l’exploration de l’Afrique par les pays européens en quête d'empires coloniaux. Au début, on se limite à la reconnaissance des grands fleuves. La géographie, la géodésie, la géologie et l’ethnographie de vastes régions africaines restent totalement inconnues, ainsi le triangle : Harar-Magadoso-Cap Guardafui de la Corne de l'Afrique est blanc sur les cartes de 1840.
Le territoire à explorer est énorme. Antoine se limite à l’Abyssinie, dont les quatre provinces représentent plus de 300 000 km2. Les conditions de pénétration sont extrêmement difficiles :
- Les querelles ethniques sont permanentes ;
- Les guerres religieuses, généralisées (catholiques, protestants, musulmans, coptes, animistes, juifs, etc.) ;
- Les barrages linguistiques, nombreux (l’alphabet éthiopien comporte 267 caractères et une trentaine de langues et dialectes) ;
- Les maladies, endémiques : typhus, lèpre, ophtalmies ;
- La suspicion des autres puissances coloniales : Angleterre, Italie, Allemagne et Turquie soupçonnent les frères d'Abbadie d'être des espions[Note 6].
Les deux frères, en compagnie du père Sapeto, débarquent à Massaoua en février 1838 et arrivent à Gondar le 20 mai 1838[Note 7]. Par tactique, le trio se dissocie, Arnauld, le guerrier et le diplomate, retrouve souvent le frère scientifique, mais il est souvent seul, menant une vie d’aventures[19].
Antoine n'est pas simplement un explorateur scientifique. Il ne faut pas oublier qu'il est issu d'une famille d'abbés laïcs. Il l’a dit lui-même, sans les Événements de 1793, il signerait : « Antoine d’Abbadie, Abbé lai d’Arrast en Soule ». On peut voir en lui un croisé scientifique. Antoine d'Abbadie va dans les montagnes éthiopiennes aussi pour aider la religion chrétienne en déclin, menacée par un Islam conquérant[20] - [Note 8].
Antoine se fond dans la population : il circule en habits traditionnels, pieds nus (les chaussures sont portées par les juifs et les lépreux), avec un équipage réduit. Il possède une connaissance approfondie des langues locales. Son bilan est impressionnant :
- Géographie : Antoine publie une révision topographique des rivages de la Mer Rouge et introduit 1 200 corrections toponymiques bilingues, qui serviront lors du percement du canal de Suez ;
- Météorologie : des milliers de mesures de température, pression atmosphérique, hygrométrie sur tout le territoire ;
- Géodésie : c'est le magnum opus d'Antoine d'Abbadie. Il réalise la triangulation d'un territoire d’une superficie supérieure à celle de la France. Le maillage plus serré couvre à lui seul la moitié de la superficie de notre pays. Pour ce faire, il utilise des techniques de son invention. Il fait preuve d'un soin obsessionnel pour les détails et la traque des erreurs. Ses mesures d'altitude sont en erreur de moins de 7 m sur des sommets d'environ 2 500 m et ses erreurs de positionnement en latitude et longitude dépassent rarement 1 ou 2 km. Cet immense vide géographique qu’Antoine a parcouru va se meubler par la publication de cartes d'une précision inouïe représentant une superficie d'environ 300 000 km2 ;
- Anthropologie, ethnologie et linguistique : les frères d’Abbadie n’ont pas seulement circulé en Abyssinie, ils ont aussi beaucoup vu, écouté et noté ; la géographie humaine rejoint la géographie physique, mais aussi la religion, des textes législatifs, l’ethnographie, la philologie, la linguistique, la numismatique, l'histoire, etc. Ils recueillent 250 manuscrits anciens, créent le premier dictionnaire amharique-français de 15 000 mots et un lexique de 40 000 mots provenant de 30 langues différentes.
À la fin de l'année 1846, après une longue période de silence des frères, leur mère s’inquiète. Elle demande des informations par le biais du Vatican. Avec l’accord du vice-roi d’Égypte Méhémet Ali, Charles, le troisième frère, part à leur recherche. Ils se retrouvent le 18 juin 1847 et un an après, le 4 octobre 1848, les trois frères d’Abbadie quittent l’Éthiopie pour rentrer en France.
Les travaux scientifiques
Antoine d'Abbadie n'est pas considéré comme l'un des savants français majeurs du XIXe siècle, mais plutôt comme un « amateur éclairé », du fait qu'il n'a jamais occupé de poste universitaire. Certes, il n'a pas fait de découverte scientifique majeure mais, quand on examine ses travaux, on est forcé de constater que, par son acharnement, son obsession pour les détails, sa recherche de la précision, il a apporté des avancées importantes dans :
- le géomagnétisme : depuis sa première mission au Brésil en 1836-1837[Note 9], jusqu'à son dernier grand voyage en 1884[22] - [Note 10], il mesure, avec des instruments de sa conception, l'intensité et la direction du champ magnétique terrestre. Il pressent les déplacements des pôles magnétiques et les orages magnétiques mais il est en avance sur son temps. Antoine d'Abbadie n'enregistre pas seulement les variations séculaires, mais aussi de petites variations diurnes régulières. À l'époque, ces dernières étaient inexpliquées ; aujourd'hui on sait qu'elles sont l'effet des courants électriques dans l'ionosphère, qui varient avec la position et l'activité du soleil ;
- la cartographie : La technique de la « géodésie expéditive », inventée par Antoine d'Abbadie, lui permet de produire, pour la première fois, des cartes très précise de l'Abyssinie. Au total, il publie une trentaine de cartes ;
- la Verticale et surface de niveau : Le problème des variations de la verticale est une véritable obsession pour Antoine d’Abbadie. Vers 1854, à Arragorri, il construit une tour de 10 m de haut et dépose un bain de mercure à la base pour visualiser le plan horizontal. Antoine d'Abbadie arrive à détecter de très petites variations de la verticalité de la tour. Il consacre beaucoup de temps à comprendre la cause de ces variations. Il a intuitivement pressenti des éléments de réponse, comme les marées terrestres, les variations de la gravité, les effets de la rotation du globe, mais la technologie encore élémentaire de l’époque le retarde dans ses recherches qu’il va abandonner peu à peu.
- L'observatoire d'Abbadia est aussi équipé pour détecter de légères secousses telluriques. Dans la cave, un inclinomètre et un sismomètre au contact de la roche mesurent les variations de la verticale qui matérialisent l’élasticité et les déformations terrestres lors de secousses sismiques et des marées océaniques et terrestres.
- Antoine d’Abbadie y a fait installer deux nadiranes dans le parc (ancré à 8 mètres de profondeur sur 71 mètres de long), et à l’intérieur du château (la cuve restée dans la cave en est le seul vestige visible).
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- l'Astronomie de position : Les problèmes d’astronomie retiennent son attention en permanence et resteront l’un de ses objectifs jusqu’à son décès : éclipses, occultations et appulses[Note 11] ; taches solaires et liaisons avec les orages magnétiques et surtout un catalogue des positions de plusieurs centaines de milliers d’étoiles.
- Son observatoire est la dernière salle mise en place à la fin de la construction du château d'Abbadia et Antoine d'Abbadie fournit les moyens financiers à son fonctionnement. Elle est animée par une équipe de six à huit astronomes.
- La pièce maîtresse de l’observatoire est une lunette méridienne de 2,05 m de focale qui permet d’obtenir des mesures angulaires au 1/10 000 de grade près (± 0,324 sec.d'arc). Antoine d'Abbadie, avec son équipe, a commencé la constitution d'un catalogue de 500 000 étoiles. Une condition de son legs à l'Académie des sciences est que ce travail d'inventaire soit poursuivi. Ce programme continuera après sa mort, mais s'arrêtera en 1975 avec la fermeture de l’observatoire.
Antoine d'Abbadie voyage également pour faire des observations astronomiques (Norvège, 1860 : éclipse totale du soleil ; Espagne, 1867 : éclipse totale ; Algérie : éclipse totale ; Antilles, 1882-1883 : observation du transit de Vénus, où il utilise avec succès la photographie astronomique).
Les publications d'Antoine d'Abbadie
Les publications d'Antoine d'Abbadie sont divisées en sept groupes ; dans chaque groupe, elles sont classées par ordre chronologique.
Anthropologie
- Antoine d'Abbadie, « Lettre : sur les Falacha ou Juifs d'Abyssinie (I) », Bulletin de la Société Géographique, t. 4, , p. 43-57 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre : sur les Falacha ou Juifs d'Abyssinie (II) », Bulletin de la Société Géographique, t. 4, , p. 65-74 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Réponse des Falasha, dits Juifs d'Abyssinie aux questions faites par M. Luzzato, orientaliste de Padoue », Archives israélites de France, , p. 179-185 (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre sur la communication de M. Brun-Rollet. », Bulletin de la Société Géographique, vol. 4, , p. 432-433 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre sur les mesures du volume des eaux du fleuve Blanc et du fleuve Bleu, effectuées par M. Linant-Bey. », Bulletin de la Société Géographique, vol. 4, , p. 433-437 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, L'Arabie, ses habitants, leur état social et religieux : à propos de la relation du voyage de M. Palgrave, Paris, Challamel aîné, , 75 p. (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « L'anthropologie de l'Algérie :Le basque et le berbère », Bulletins de la Société d’anthropologie de Paris, vol. 8, , p. 665-667 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'origine des Oromo ou Yimorma de l'Afrique orientale et la durée d'une génération. », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, vol. 12, , p. 320-325 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur les Oromo, grande nation africaine désignée souvent sous le nom de "galla" », Annales de la Société scientifique de Bruxelles, vol. 4, , p. 1-26.
- Antoine d'Abbadie, « Sur la vision de la série des nombres. », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, no 3, , p. 216-224 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'orthographe des mots étrangers », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 3, , p. 481-497 ([bpt6k991016w/f491.item lire en ligne] sur Gallica, consulté le ).
- (it) Antoine d'Abbadie, « Idee per l'abolizione della schiavitù africana », Bollettino della Società africana d'Italia, vol. 8, , p. 1-11.
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'abolition de l'esclavage en Afrique », Bulletin de la Société des études coloniales et maritimes, , p. 1-8 (lire en ligne sur Gallica).
Pays Basque
- Antoine d'Abbadie et J. Augustin Chaho, Études grammaticales sur la langue euskarienne, Paris, Arthus Bertrand, , 184 p. (lire en ligne) sur « Numlyo - bibliothèque numérique de Lyon ».
- Antoine Abbadie, « Analyse du voyage en Navarre de M. Chaho », Bulletin de la Société Géographique, vol. 4, no 25, , p. 127-131 (lire en ligne sur Gallica).
- (eu) Antoine Abbadie, « Zuberoatikaco gutun bat », Zubernoan, , p. 3-16 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur le droit Bilen, à propos du livre de M. Werner Munzinger intitulé "Les Mœurs et le droit des Bogos" (I) », Bulletin de la Société de géographie, , p. 241-270 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur le droit Bilen, à propos du livre de M. Werner Munzinger intitulé "Les Mœurs et le droit des Bogos" (II) », Bulletin de la Société de géographie, , p. 470-486 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur la carte de la langue basque », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, no 3, , p. 521-523 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur la loi des successions chez les Basques français. », Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris, no 9, , p. 104-105 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur la carte de l'État-Major dans les Basses-Pyrénées », Bulletin de la Société de Borda, , p. 209-218 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- (eu) Antoine Abbadie, « Euskal-Erria (La carte basque) », Revista bascongada San Sebastián, vol. 1, , p. 33-36 (lire en ligne).
- Antoine Abbadie, « La question du testament », Réforme sociale, vol. 4, no 2, , p. 37-38 (lire en ligne sur Gallica).
- (eu) Antoine Abbadie, « Variedades euskaras. Influencia del Código Civil en la organización de la familia. », Revista bascongada San Sebastián, vol. 9, , p. 351-352 (lire en ligne).
- (eu) Antoine Abbadie, « Variedades euskaras. Una carta de Mr. d'Abbadie. », Revista bascongada San Sebastián, vol. 9, , p. 414-415 (lire en ligne).
- (eu) Antoine Abbadie, « Euskal-festak Donibane Garazin. », Revista bascongada San Sebastián, vol. 30, , p. 465 (lire en ligne).
- (eu) Antoine Abbadie, « La reforma municipal : Los municipios rurales », Revista bascongada San Sebastián, vol. 39, , p. 74-82 et 110-120 (lire en ligne).
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Droit
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- Antoine d'Abbadie, « Lettres sur la vérification des pouvoirs des assemblées politiques », Revue catholique des Institutions et du Droit, , p. 334-347 (lire en ligne sur Gallica).
Éthiopie
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- Antoine d'Abbadie, « Lettre adressée à M. Jomard (6 août 1847) », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 8, no 43, , p. 94-97 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre adressée à M. Jomard le 6 août 1847 », Journal des débats politiques et littéraires, , p. 2-3 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre adressée à M. d'Avezac (9 septembre 1847) », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 8, no 43, , p. 231 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine Abbadie, « Lettre d'Antoine d'Abbadie à M. Daussy (10 septembre 1847) », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 9, , p. 97-118 (lire en ligne sur Gallica).
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- Antoine d'Abbadie, « Sur le Tonnerre en Éthiopie », Mémoires présentés par divers savans à l'Académie royale des sciences de l'Institut de France, vol. 16, , p. 1-158 (lire en ligne sur Gallica).
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- Antoine d'Abbadie, « Notice sur les langues de Kam », Actes de la Société philologique, , p. 1-7 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'inscription n° I de Rüppel », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 21, no 1, , p. 14-30 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'inscription n° II de Rüppel », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 21, no 2, , p. 186-201 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Antoine d'Abbadie, Dictionnaire de la langue Amariñña, t. 10, Paris, F. Vieweg, coll. « Actes de la Société philologique », , 1336 p. (lire en ligne).
- A. d'Abbadie, « Histoire d'Ethiopie par R. Basset », Journal asiatique, , p. 248-252 (lire en ligne sur Gallica).
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Géographie
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- Antoine d'Abbadie, « Fragment d'une lettre sur le Nil-Blanc, et sur les principales rivières qui concourent à le former (avril 1844). », Bulletin de la Société Géographique, t. 3, , p. 311-319 (lire en ligne sur Gallica).
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- Antoine d'Abbadie, « Lettre écrite du pays d'Onarya à M. d'Avezac (16 septembre 1843) », Bulletin de la Société Géographique, t. 3, , p. 52-67 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre écrite à M. Jomard (14 octobre 1844) », Bulletin de la Société Géographique, t. 3, , p. 133-137 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur les affluents et les déversoirs des lacs africains », Bulletin de la Société Géographique, t. 14, , p. 344-347 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Observations de M. Antoine d'Abbadie, sur des communications faites par le secrétaire général de la Commission centrale de la Société de géographie, à la séance du 7 mars 1851, et relatives au cours du Nil et aux lacs de l'Afrique centrale », Bulletin de la Société de géographie, vol. 1, , p. 237-248 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre sur la géodésie de l'Ethiopie (29 mai 1853) », Bulletin de la Société de géographie, vol. 5, , p. 324-328 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie et Jules Hoüel, Résumé géodésique des positions déterminées en Éthiopie par Antoine d'Abbadie, Leipzig, Breitkopf et Hartel, , 38 p. (lire en ligne) sur « Babordnum ».
- Antoine d'Abbadie, « Géodésie d'une partie de la haute Ethiopie : revue et rédigée par Rodolphe Radau », Nouvelles Annales des voyages, , p. 1-42 (lire en ligne sur Gallica).
- « Analyse critique de : Géodésie d'une partie de la haute Ethiopie par Antoine d'Abbadie ; revue et rédigée par Rodolphe Radau », Nouvelles annales des voyages, vol. 168, , p. 315-342 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, Géodésie d'une partie de la Haute-Éthiopie : Triangulation d'une partie de la Haute-Éthiopie exécutée selon des méthodes nouvelles ; revue et rédigée par Rodolphe Radau, vol. 1-3, Paris,, Benjamin Duprat, 1860-1863, 456 p. (lire en ligne sur Gallica)
- Antoine d'Abbadie, Géodésie d'une partie de la Haute-Éthiopie : Triangulation d'une partie de la Haute-Éthiopie exécutée selon des méthodes nouvelles ; revue et rédigée par Rodolphe Radau, Paris,, Gauthier-Villars, , 504 p. (lire en ligne) sur « Babordnum ».
- Antoine d'Abbadie et Rodolphe Radau, Observations relatives à la physique du globe, faites au Brésil et en Éthiopie, Paris, Gauthier-Villars, , 197 p. (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, Géographie de l'Éthiopie : ce que j'ai entendu, faisant suite à ce que j'ai vu, vol. 1, Paris, Mesnil, coll. « Actes de la Société philologique », , 417 p. (lire en ligne).
Cartes
- Éthiopie, carte n° 3 par Antoine d'Abbadie, Simen et Zimbila (1866) lire en ligne sur Gallica
- Carte des principaux triangles de la géologie expéditive exécutée en Ethiopie par Antoine d'Abbadie (1866) lire en ligne sur Gallica
- Cartes Ethiopie 1-450000 par Antoine d' Abbadie [1 : 450 000 environ] ; par Erhard (23 cartes) lire en ligne sur Gallica
- idem (11 cartes) lire en ligne sur Gallica
Explorations
- (en) Antoine d'Abbadie, « Note on some names of places on the shores of the Red Sea », The Journal of the Royal Geographical Society of London, vol. 9, , p. 317-324 (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « Extrait d'une lettre d'Antoine d'Abbadie à Jomard sur son voyage en Abyssinie le 16 janvier 1839 », Bulletin de la Société de géographie, vol. 11, no 61, , p. 112-114 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- Antoine d'Abbadie d'Arrast, « Voyage en Abyssinie », Bulletin de la Société géographique, vol. 11, no 61, , p. 200-217 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Liste des noms des lieux situés sur la partie de la côte africaine habitée principalement par les tribus de Somalis », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 11, , p. 331-338 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Voyage en Abyssinie », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 11, , p. 200-217 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Extrait d'une lettre à M. Jobert le 20 novembre 1839 », Bulletin de la Société de géographie, vol. 13, , p. 41-43 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Extrait d'une lettre adressée à M. Jomard le 29 février 1840 », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 11, , p. 57-61 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Extrait d'une lettre adressée à M. Jomard le 8 avril 1840 », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 11, , p. 114-117 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Géographie positive de l'Abyssinie. Extrait d'une lettre adressée à M. d'Avezac le 7 octobre 1840 », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 11, , p. 239-257 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Source du Nil blanc », Nouvelles annales des voyages, vol. 1, , p. 365-366 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettres de l'Abyssinie », Nouvelles annales des voyages, vol. 2, , p. 107-122 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettres de l'Abyssinie », Nouvelles annales des voyages, vol. 2, , p. 218-226 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre Omokoullou - 3 novembre 1844 », Nouvelles annales des voyages, vol. 3, , p. 83-101 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sources du Nil », Revue d'Orient, vol. 11, , p. 73-83 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Voyage au royaume d'Enarya », Revue d'Orient, vol. 11, , p. 197-201 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre adressée à M. Jomard le 6 août 1847 », Journal des débats politiques et littéraires, , p. 2-3 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Note sur le haut fleuve Blanc », Bulletin de la Société de géographie, vol. 12, , p. 144-161 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur les sources les plus intéressantes à consulter par les voyageurs », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 11, , p. 338-340 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur les affluents et les déversoirs des lacs africains », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 14, no 84, , p. 344-348 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Extrait d'une lettre à M. de La Roquette », Bulletin de la Société de géographie, vol. 4, , p. 432-435 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Nouvelles du haut fleuve blanc », Bulletin de la Société de géographie, vol. 3, , p. 340-356 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur les nègres Yambi (Afrique) », Bulletin de la Société de géographie, vol. 3, , p. 331-353 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Note sur les Maldives », Bulletin de la société de géographie, vol. 3, , p. 43-44 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Note sur les découvertes de Speke et Grant », Bulletin de la Société de géographie, vol. 6, , p. 147-150 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine Abbadie, « Instructions pour les voyages d'exploration », Bulletin de la Société de géographie, , p. 3-39 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Instruments à employer en voyage et manière de s'en servir », Bulletin de la Société de géographie, vol. 16, , p. 214-240, 365-383 (lire en ligne) sur « Babordnum ».
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Sciences physiques
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'état de l'atmosphère en Abyssinie », Nouvelles annales des voyages, vol. 4, , p. 109-110 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Lettre : Appel aux gouvernements des États de l'Europe et de l'Amérique pour l'adoption d'un premier méridien commun dans l'énonciation des longitudes terrestres », Bulletin de la Société Géographique, vol. 1, , p. 210-211 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Appareil destiné à reconnaître les mouvements su sol par variation de la pesanteur », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 34, , p. 942-943 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur les tremblement de terre et les mouvements du sol », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 34, , p. 712-714 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Note sur un nouveau remède pour le Ténia ou ver solitaire », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 34, , p. 167-168 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur la quantité de pluie tombée à Bayonne et à Saint-Pierre-d'Irube », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 34, , p. 134-135 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur un édenté d'Abbysinie qui semble voisin de l'Oryctérope du Cap, le Mocaqua », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 34, , p. 100-102 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Eclipse totale du soleil, observée le 28 juillet 1851 à Fredriksvoern en Norvège », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 38, (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Eclipse totale du 18 juillet 1860 », Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, vol. LI, , p. 1-6 (lire en ligne) sur « Babordnum ».
- Antoine d'Abbadie, « Note sur l'éclipse totale du 18 juillet 1860 », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 54, , p. 586-588 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Rapport sur la planchette photographique de M. Auguste Chevallier », Bulletin de la société de géographie, .
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- Antoine d'Abbadie, « Physique du globe - Direction de la pesanteur », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 61, , p. 838 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur une nouvelle lunette zénithale », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. LX, , p. 1170-1172 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur l'hypsomètre », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, , p. 286-294 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Inclinaison de l'aiguille aimantée », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 63, , p. 214 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur le dernier travail de M. Foucault », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 66, , p. 589-590 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Rapport sur la planchette photographique inventée par A. Chevallier et construite par M. Duboscq », Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, vol. 68, , p. 852-856 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur la division décimale de l'angle du temps », Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, vol. LXXX, , p. 1-4 (lire en ligne) sur « Babordnum ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur la Division décimale du quadrant », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. LXXI, , p. 335-336 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, Études sur la verticale, Bordeaux, Association française pour l'Avancement de la Science, , 10 p. (lire en ligne) sur « Babordnum ».
- Antoine d'Abbadie, « Sur la Latitude d'Abbadia, près de Hendaye (Basses-Pyrénées) », Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, vol. LXXXI, , p. 1-7 (lire en ligne) sur « Babordnum ».
- (en) Antoine d'Abbadie, « The Pulkowa double star observations », The Observatory, vol. 3, , p. 24-25 (disponible sur Internet Archive).
- Antoine Abbadie, « Recherches sur la verticale », Annales de la Société scientifique de Bruxelles, vol. 5, , p. 1-15.
- Antoine d'Abbadie, « Sur quelques desiderata de l'astronomie », Annales de la Société scientifique de Bruxelles, vol. 5, , p. 124-138 (lire en ligne) sur « Babordnum », sur Babordnum.
- Antoine d'Abbadie, « Choix d'un Premier Méridien. », L'Astronomie,, vol. 3, , p. 408-409 (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « Sur le Magnétisme terrestre et la géodésie expéditive », Bulletin de l'Institut égyptien, , p. 1-28.
- (en) Antoine d'Abbadie, « The proposed change in the astronomical day », The Observatory, vol. 9, , p. 227-229 (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « Récit d'un voyage magnétique en Orient », Annuaire pour l'an 1888 publié par le Bureau des longitudes, , p. 755-769 (lire en ligne sur Gallica).
- (en) Antoine d'Abbadie, « The Micromillimetre », Nature, vol. 37, , p. 438 (lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « Reconnaissances magnétiques », Annales du bureau des longitudes, vol. 4, , p. 1-62.
- Antoine d'Abbadie, « La fluctuation des latitudes terrestres : Lettre à M. R. Radau. », Bulletin astronomique, vol. 9, , p. 89-102 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Géodésie - Étoiles filantes ; fluctuations de la latitude », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 116, , p. 1021-1022 (lire en ligne sur Gallica).
- Antoine d'Abbadie, « Sur les variations de l'intensité de la gravité terrestre », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, vol. 68, , p. 218-219 (lire en ligne sur Gallica).
Divers
- Hermae Pastor : aethiopice primum edidit et aethiopica latine vertit : Le pasteur (éthiopien-latin) (trad. Antoine d'Abbadie), Leipzig, Brockhaus, , 183 p. (lire en ligne) (Voir Pasteur d'Hermas).
- (eu) Arnauld-François de Maytie (préf. Antoine d'Abbadie), Les prières du prône en basque : dialecte souletin, Bayonne, Lamaignère, (1re éd. 1676), 60 p. (lire en ligne sur Gallica).
- R. P. Emmanuel de Rennes (préf. Antoine d'Abbadie), Abrégé de la vie et du martyre des RR. PP. Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes, Paris, N. Lecoffre, , 2e éd., 160 p. (lire en ligne sur Gallica).
Les manuscrits éthiopiens d'Antoine d'Abbadie
Antoine d'Abbadie, après ses voyages en Éthiopie, rapporte en France 271 manuscrits. Cette collection, après son décès, passe à l'Académie des sciences, qui la met en dépôt en 1901 à la Bibliothèque nationale de France.
Un premier catalogue est fait par Antoine d'Abbadie lui-même en 1859 :
- Catalogue raisonné de manuscrits éthiopiens appartenant à Antoine d'Abbadie, Paris, Imprimerie Impériale, , 254 p. (lire en ligne sur Gallica).
Un deuxième catalogue, plus détaillé, est publié par Marius Chaine en 1912 :
- Catalogue des manuscrits éthiopiens de la collection Antoine d'Abbadie, Paris, Bibliothèque Nationale, , 192 p. (disponible sur Internet Archive).
L'examen des documents est entrepris et publié entre 1912 et 1915 par l'orientaliste Carlo Conti Rossini :
- « Notice sur les manuscrits éthiopiens 1-6 de la collection d'Abbadie (I) », Journal asiatique, vol. 19, , p. 551-578 (lire en ligne sur Gallica).
- « Notice sur les manuscrits éthiopiens 7-55 de la collection d'Abbadie (II) », Journal asiatique, vol. 20, , p. 5-72 (lire en ligne sur Gallica).
- « Notice sur les manuscrits éthiopiens 121-203 de la collection d'Abbadie (IV) », Journal asiatique, vol. 2, , p. 5-64 (lire en ligne sur Gallica).
- « Notice sur les manuscrits éthiopiens 204-253 de la collection d'Abbadie (V) », Journal asiatique, vol. 6, , p. 189-238 (lire en ligne sur Gallica).
Carlo Conti Rossini publie, en 1925, des manuscrits 254-256[23] et Luigi Fussella en 1953 l'analyse critique[24].
Les manuscrits éthiopiens ont été numérisés par la Bibliothèque nationale de France et sont consultables[25] sur Gallica.
Une description des manuscrits à la Bibliothèque nationale est faite en 2010 par Wion et Bosc-Tiessé[26].
Carnets de voyage d'Antoine d'Abbadie
Tout au long de son séjour en Éthiopie et dans la Corne de l'Afrique, Antoine d'Abbadie tient un carnet de voyage où il note tout. Ces carnets sont conservés à la Bibliothèque nationale. Dix-sept tomes ont été numérisés et sont disponibles[27] sur Gallica :
- « tome 1, MS 265 »
- « tome 2, MS 266 »
- « tome 3, MS 267 »
- « tome 4, MS 268 »
- « tome 5, MS 269 »
- « tome 6, MS 270 »
- « tome 7, MS 271 »
- « tome ?, MS 272 »
- « tome 10, MS 273 »
- « tome 11, MS 274 »
- « tome 12, MS 275 »
- « tome 13, MS 276 »
- « tome 14, MS 277 »
- « tome 15, MS 278 »
- « tome ??, MS 279 »
- « tome ??, MS 280 »
- « tome ??, MS 281 »
La transcription de ces carnets en format texte est ouverte au travail collaboratif : « Carnets d'Antoine d'Abbadie », sur Transcrire.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Nécrologie
- R. Radau, « Nécrologie : Antoine Thompson d'Abbadie », Astronomische Nachrichten, vol. 143, , p. 213-214 (lire en ligne).
- Max de Nansouty, « Nécrologie : Antoine d'Abbadie », Bulletin de la Société Ramond, vol. 2, , p. 45-50 (lire en ligne sur Gallica). .
- Henri de Parville, « Antoine Thompson d'Abbadie », La Nature, no 1252, , p. 307-310 (lire en ligne).
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Biographie
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- Pierre Camberlin, « Antoine d'Abbadie, l'itinéraire météorologique d'un «savant aux pieds nus» : de l'Éthiopie à la Société météorologique de France », La Météorologie, no 107, , p. 29-35 (présentation en ligne).
- Joseph Tubiana, « Les moissons du voyageur ou l'aventure scientifique des frères d'Abbadie (1838-1848) », sur Euskonews & Média
- « La vie d'Antoine d'Abbadie d'Arrast (première partie) », sur Euskal Herria Lehan - Pays Basque d'Antin,
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Générale
- (en) Donald Crummey, Land and Society in the Christian Kingdom of Ethiopia : From the Thirteenth to the Twentieth Century, James Currey Publishers, , 373 p. (ISBN 978-0-85255-763-1, présentation en ligne).
- Georges Malécot, « Les voyageurs français et les relations entre la France et l'Abyssinie de 1835 à 1870 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 211, , p. 137-182 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Éloi Ficquet, "Dictionnaire des orientalistes de langue française", Paris, IISMM-Karthala, 2008.
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Notes
- L'institution de ces abbés laïcs remontait, par delà les croisades, jusqu'à Charlemagne, qui les avait créés pour défendre la frontière contre les Sarrasins. Les abbés laïcs vivaient la lance au poing dans les abbayes du pays basque; ils avaient le droit de percevoir les dîmes, et prenaient part à la nomination des curés en les désignant au choix de l'évêque. Le nom même d'Abbadie n'a pas été à l'origine un nom de famille; il s'appliquait à la fonction (abbatia, abbadia).
Le père de Michel Arnauld, Jean-Pierre d'Abbadie (1731-1799) était le dernier abbé laïc d'Arrast. La tradition orale de la famille rapporte qu'en 1799, à la suite de violentes émeutes à Mauléon, ou Jean-Pierre en tant que défenseur de l’Église risquait la peine de l'échafaud, son médecin, pour lui épargner d’être guillotiné, le saigna, à son insu, dans son bain. - Arrast - traduction béarnaise du basque « hourristoya » = lieu planté de coudriers.
- Par jugement du le Tribunal de Saint-Palais a ordonné la rectification suivante qu'au nom d'Abbadie sera ajouté celui d'Arrast.
- La Duchesse de Valence a dit à Elisabeth West Young quand elle a demandé comment briser le mur que Virginie avait mis entre les deux frères : « Quand un homme ne se prête pas aux avances admiratives d'une femme, la femme n'oublie jamais... et ;;; elle se venge. C'est le crime de votre belle-soeur, mais c'est l'honneur de votre mari. »
- Antoine d'Abbadie s'est lié d'amitié avec le prince Louis-Napoléon lors de leur voyage en Amérique du sud en 1836.« Si jamais j'arrive au pouvoir, lui dit un jour Louis-Napoléon, ce que vous me demandez sera accordé d'avance. » Le prince devint empereur, Napoléon III, mais Antoine d'Abbadie ne lui demande jamais un faveur. L'empereur avait beaucoup de mémoire, et en rencontrant un jour son ancien compagnon, lui dit : « Je vous avez promis une discrétion en Amérique, est-ce que vous avez oublié ? » Antoine d'Abbadie repondit finement : « Sire, je construis un château près d'Hendaye pour y finir mes jours. Si vous daignez à votre prochain voyage à Biarritz, faire pour moi quelques kilomètres, je me considérerai comme très honoré de vous voir poser la dernière pierre de ma demeure. » L'empereur sourit et promit. Mais on était en 1870 et Napoléon II ne retourna plus à Biarritz. Voilà pourquoi la dernière pierre manque au château d'Abbadia.
- . La tête d’Arnauld est mise à prix : 500 livres par Lord Palmerston, ministre des Affaires étrangères de la reine Victoria.
- Après quelques mois sur le terrain, Antoine doit retourner en Europe, car les instruments qu'il a apportés ne sont pas adéquats pour le travail qu'il envisage de faire. Il est de retour, avec des instruments de précision, en février 1840.
- En effet, dès le début de leur expédition les frères d’Abbadie se font accompagner par un jésuite italien, le père Guisseppi Sapeto, car l’aspect missionnaire n’est jamais oublié. Sur la route de retour en Éthiopie, Antoine d’Abbadie fait un crochet par Rome, il est reçu au Vatican par le cardinal Fransoni, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. L’engagement religieux aboutira à la reconnaissance officielle d’une mission, puis à l’installation d l'évêque Massaglia, plus tard cardinal (1884). Voir Gaëtan Bernoville, L'épopée missionnaire d'Éthiopie : Monseigneur Jarosseau et la mission de Gallas, Paris, Albin Michel, , 380 p. (lire en ligne) pour plus de détails. Le père Sapeto sera, en 1860, Conservateur des manuscrits orientaux à la Bibliothèque Nationale.
- En novembre 1836 François Arago l’envoie au Brésil étudier certains aspects mal compris du magnétisme terrestre avec des instruments de mesure de l’Académie des sciences. Dans l'hémisphère nord, on observe une variation diurne de la direction du champ magnétique terrestre. Dans l'hémisphère sud, cette variation est inversée. Arago veut que d'Abbadie mesure cette variation près de l'équateur. Les résultats sont publiés dans : Antoine d'Abbadie et Rodolphe Radau, Observations relatives à la physique du globe, faites au Brésil et en Éthiopie, Paris, Gauthier-Villars, 1873, 197 p. (lire en ligne [archive]). Voir Éleuthère Mascart, Traité de magnétisme terrestre, Paris, Gauthier-Villars, , 441 p. (lire en ligne sur Gallica) (pages 241-241) pour l'histoire des observations des variations régulières de la direction du champ magnétique terrestre.
- Durant ce périple, il monte au sommet de la Pyramide de Khéops et complète les observations faites en 1839. La précision obtenue est remarquable : la déclinaison a diminué de 1,03 grade en 45 ans.
- Rapprochement apparent d’une étoile par rapport à un astre : voir« Appulse », sur Wikionnaire
Références
- Manex Goyhenetche, « Antoine d’Abbadie intermédiaire social et culturel du Pays Basque du XIXe siècle? », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717, lire en ligne), pages 197-208.
- « Arbre généalogique d'Antoine d'Abbadie », sur Genenet
- « Annonces judiciaires », Le Moniteur des Pyrénées, , p. 4 (lire en ligne sur Gallica).
- P. Daussay, rapporteur, « Rapport de la Commission du concours au prix annuel pour la découverte la plus importante en géographie », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 14, no 84, , p. 10-28 (lire en ligne sur Gallica).
- J. Dumas, « Rapport au Président de la république : Légion d'honneur », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne sur Gallica).
- Viviane Delpech (Thèse soutenue à l'Université de Pau et des Pays de l’Adour), Le château d’Abbadia à Hendaye : le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, Pau, , 570 p. (lire en ligne), pages 133-143.
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- Frédéric Soulu, « Antoine d'Abbadie : un amateur au Bureau? », sur Les procès-verbaux du Bureau des longitudes
- Marie-Claude Berger, « Antoine d’Abbadie et l’Église catholique », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717).
- Jean-Louis Marçot, « Les pintxos d'oroitza : Pierre Loti à Abbadia », sur Circle de recherche sur l'histoire d'Hendaye
- Pierre Dugas, « Pierre Loti à Virginie d'Abbadie : une étonnante correspondance », sur Association International des Amis de Pierre Loti
- Jean-Eudes Arlot, « Les lunettes méridiennes et l'observatoire d'Abbadia »
- Édith Anselme, « Abbadia est classé « Maison des Illustres » », sur SudOuest.fr, (consulté le )
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- « Fête d'Urrugne (1891) », sur Gallica
« Fêtes basque (1892) », sur Gallica - « Affiches des Fêtes basque », sur Archives d'Abbadia
- « Histoire des fêtes basques d'Antoine d'Abbadie d'Arrast », sur Euskal Herria Lehan - Pays Basque d'Antin,
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- Gaëtan Bernoville, L'épopée missionnaire d'Éthiopie : Monseigneur Jarosseau et la mission de Gallas, Paris, Albin Michel, , 380 p. (lire en ligne), pages 37-48 Les éclaireurs : Antoine et Arnault d'Abbadie d'Arrast.
- Alain Poignant, « Antoine d'Abbadie: explorateur scientifique », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717, lire en ligne).
- Antoine d'Abbadie, « Récit d'un voyage magnétique en Orient », Annuaire pour l'an 1888 publié par le Bureau des longitudes, , p. 755-769 (lire en ligne sur Gallica).
- (it) Carlo Conti Rossini, Epistolario del debterà Aseggachègn di Uadlà, Tip. della R. Accademia dei Lincei, 1925, , 490 p..
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- « Les manuscrits éthiopien d'Antoine d'Abbadie », sur Gallica
- Anaïs Wion et Claire Bosc-Tiessé, « Les manuscrits éthiopiens d'Antoine d'Abbadie à la Bibliothèque nationale de France », sur Researchgate
- « Carnets de voyages en Éthiopie (1838-1849) d'Antoine d'Abbadie », sur Gallica
Voir aussi
Articles connexes
- Alexandre Glais-Bizoin
- Marie d'Abbadie d'Arrast
- Harry d'Abbadie d'Arrast
- Le château d'Abbadia
- Encyclopaedia Aethiopica
- Encyclopaedia Aethiopica
- Titres de noblesse éthiopiens
- Provinces de l'Éthiopie
- Ennaréa (Innarya) (en)
- Liste des villes d'Éthiopie
- Liste des cours d'eau de l'Éthiopie
- John Bell (Liqe Mekwas)
- Charles Beke
- Joseph-Pons d'Arnaud
- Louis Sabatier
- Ferdinand Werne
Travaux inspirés par les écrits d'Antoine d'Abbadie
- Marcel Griaule, « Notes sur l'arithmomancie éthiopienne », Journal des Africanistes, vol. 4, no 1, , p. 25-31 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Joseph Tubiana (préf. H. Deschamps), « Fragments du Journal de voyage d'Antoine d'Abbadie », dans Mer Rouge, Afrique orientale : Etudes sociologiques, linguistiques, préhistoire, explorations, Paris, J. Peyronnet, coll. « Cahiers de l'Afrique et de l'Asie N°5 », , 343 p. (présentation en ligne).
- A. Z. Aešcoly, « Notices sur les Falacha ou Juifs d'Abyssinie, d'après le " Journal de Voyage " d'Antoine d'Abbadie », Cahiers d'Études africaines, vol. 5, , p. 84-147 (lire en ligne) sur « Persée ».
- (en) Bethe Van Regemorter, « Ethiopian bookbinding », The Library, vol. 18, , p. 85-88.
- Berhanou Abebe, « Hamina: distiques amhariques d'apprès une transcription d'Antoine d'Abbadie », Annales d'Éthiopie, , p. 89-101 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Berhanou Abebe, « Une chronique rimée, d'après un texte recueilli par Antoine d'Abbadie », Annales d'Éthiopie, vol. 14, , p. 45-54 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Berhanou Abebe, « Distiques du Zamana Masafent », Annales d'Éthiopie, vol. 14, , p. 15-38 (lire en ligne) sur « Persée ».
- Yvette Cardaillac-Hermosilla, « Le magicien-guérisseur du carnet de voyage de 1835 d'Antoine d'Abbadie », Lapurdum : revue d'études basque, no 2, , p. 93-107 (DOI 10.4000/lapurdum.1792, lire en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative aux militaires :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Antoine d'Abbadie sur data.bnf.fr
- « La collection Antoine d'Abbadie », sur Bibliothèque Nationale de France
- « Archives Abbadia »
- « Objets qui appartiennaient à Antoine d'Abbadie », sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine
- « Château d'Abbadia », sur Patrimoine d'Aquitaine
- « Chapelle du château d'Abbadia », sur Patrimoine d'Aquitaine
- Céline Davadan, « Virginie d'Abbadie » (vidéo), sur TVPI.