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Titres de noblesse Ă©thiopiens

Cet article regroupe la liste des titres de noblesse et aristocratiques utilisés dans l'empire éthiopien (ou Abyssinie) jusqu'à la chute de la monarchie en 1974. Deux catégories étaient distinguées parmi la noblesse et les dirigeants :

  • les mesafint (du guĂšze : áˆ˜áˆłáŠáŠ•á‰” (mĂ€safint)) ou princes, regroupaient la noblesse hĂ©rĂ©ditaire, et constituaient l'Ă©chelon supĂ©rieur de la classe dirigeante ;
  • les mekwanent (áˆ˜áŠłáŠ•áŠ•á‰” (mĂ€kwannent)), ou gouverneurs, Ă©taient les nobles dĂ©signĂ©s (voir : anoblissement), souvent de naissance modeste et qui formaient la plus grande part de la noblesse.
L'empereur Haile Selassie I (centre) Habte Giyorgis, Dinagde Hailu, Tecla Haimanot et d'autre membres de la cour royale.

Jusqu'au XXe siÚcle, les personnalités les plus puissantes étaient généralement des mekwanint désignés par le negus, alors que les mesafint jouissaient d'une plus grande influence et de plus de pouvoir dans les régions. Haïlé Sélassié Ier a grandement réduit le pouvoir des mesafint au profit des mekwanint[1].

Liste alphabétique

Liste détaillée

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negusÀ nÀgÀst
ou niguse negest
(ንጉሠ ነገሄቔ, roi des rois, Empereur d'Éthiopie)
Bien que plusieurs rois d'Aksoum aient utilisĂ© ce titre, jusqu'Ă  la prise du pouvoir de la dynastie salomonide avec Yekouno Amlak, les rois d'Éthiopie ont gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© le titre de negus. La titulature complĂšte des empereurs d'Éthiopie comprenait en outre le terme atsĂ© (ዓፄ, Ă©lu de Dieu, utilisĂ© pour s'adresser au souverain) et celui de seyoumĂ€ egziabhĂ©r (ሄዩመ ኄግዚአቄሔር, serviteur de Dieu). Le titre de moa anbessa zĂ€emnĂ€gĂ€dĂ€ yehuda (ሞዓ áŠ„áŠ•á‰ áˆŁ ዘኄምነገደ ይሁዳ, lion conquĂ©rant de la tribu de Judah) doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la devise de l'empereur, et non pas comme un titre impĂ©rial Ă  proprement parler[2]. Il fait rĂ©fĂ©rence au Christ et marque la soumission impĂ©riale Ă  JĂ©sus, seul Ă  pouvoir porter ce titre. Jusqu'Ă  Yohannes IV, l'empereur Ă©tait aussi negusĂ€ Tseyon (roi de Zion). Pour parler de l'empereur Ă  la troisiĂšme personne, le terme de Janhoy Ă©tait employĂ© (ጃንሆይ, « l'empereur »)[3].
Negus
(ንጉሄ (negus), roi)
Ce terme Ă©tait souvent utilisĂ© comme partie du titre d'un fonctionnaire important. Les dirigeants de Gondar, du Shewa, du Godjam et du Wollo portaient Ă©galement ce titre. Il Ă©tait habituellement portĂ© par l'empereur d'Éthiopie lui-mĂȘme, jusqu'Ă  Yohannes IV. Il fut aussi accordĂ© au negus MikaĂ©l, pĂšre de Iyasou V, mais il l'Ă©changea pour le titre de negus du Wollo. AprĂšs la destitution de Yohannes IV, le titre fut attribuĂ© Ă  TĂ€fĂ€ri MĂ€konnen (1928), qui devint ensuite le dernier Ă  porter le titre de negus sous le nom de HaĂŻlĂ© SĂ©lassiĂ© Ier.
Le'ul
(ልዑል, prince)
Titre réservé aux princes de sang impérial.
Abetohun (አቀቶሁን)
Abeto (አቀቶ)
prince)
Titre rĂ©servĂ© aux ancĂȘtres impĂ©riaux masculins. Il tomba en dĂ©suĂ©tude Ă  la fin des annĂ©es 1800. Iyasou V tenta de faire revivre ce titre comme abeto-hoy, terme qui est toujours utilisĂ© par le petit-fils de Iyasou, Girma Yohannis Iyasou (en).
ras
(ራሔ, tĂȘte)
Équivalent du titre de duc, il dĂ©signe un responsable important non issu de la lignĂ©e impĂ©riale. Le titre de le'ul ras Ă©tait donnĂ© aux chefs de la branche cadette de la dynastie impĂ©riale, tels que les princes du Godjam et du TigrĂ©.
Bitwoded
(á‰ąá‰”á‹ˆá‹°á‹” (bitwĂ€ddĂ€d), le bien-aimĂ©)
Titre vraisemblablement crĂ©Ă© par Zara Yacoub qui en nomma deux, l'un Ă  droite et l'autre Ă  gauche. Ceux-ci furent ensuite intĂ©grĂ©s dans un mĂȘme office qui devint le grade suprĂȘme de ras betwadad, l'Ă©quivalent d'un comte.
Lidj
(ልጅ (leğ), enfant)
Titre donné à la naissance aux enfants mùles mesafint.
Dejazmach
(ደጅአዝማቜ (dĂ€ÄŸazmač), commandant ou gĂ©nĂ©ral de la Porte
Titre militaire attribué au commandant de la force armée éthiopienne composée de l'avant-garde, du corps principal, d'une aile droite, d'une aile gauche et de l'arriÚre-garde[4]. Les héritiers des leul ras portaient le titre de leul dejazmach pour les distinguer des dejazmach de sang non impérial.
Fitawrari
(ፊቔአውራáˆȘ, commandant de l'avant-garde)
Titre militaire accordĂ© au commandant de l'avant-garde dans l'armĂ©e traditionnelle Ă©thiopienne. Équivalent d'un baron.
Grazmach
(ግራዝማቜ (grazmač), commandant de l'aile gauche)
Titre militaire accordé au commandant de l'aile gauche dans l'armée traditionnelle éthiopienne[4].
Qegnazmach
(ቀኝአዝማቜ (qÀñazmač), commandant de l'aile droite)
Titre militaire accordé au commandant de l'aile droite dans l'armée traditionnelle éthiopienne[4].
Azmach
(አዝማቜ (azmač), commandant de l'arriĂšre-garde)
Titre militaire accordé au commandant de l'arriÚre-garde dans l'armée traditionnelle éthiopienne, qui était généralement un conseiller digne de confiance[4].
Balambaras
(á‰Łáˆ‹áˆá‰Łáˆ«áˆ”, commandant de la forteresse)
Ce titre était porté par le commandant de la garde, de l'artillerie ou de la cavalerie dans l'armée traditionnelle éthiopienne[4].
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NegestÀ nÀgÀstat
(ንግሄተ áŠáŒˆáˆ„á‰łá‰”, reine des rois)
La reine des rois Zewditou, qui rĂ©gna de 1917 Ă  1930, fut la seule femme Ă  ĂȘtre couronnĂ©e de plein droit en Éthiopie. PlutĂŽt que de prendre le titre de itege qui Ă©tait rĂ©servĂ© Ă  l'impĂ©ratrice-consort, Zewditou pris le titre fĂ©minisĂ© du negusĂ€ nĂ€gĂ€st. Elle obtint le rang de guermawit (majestĂ© impĂ©riale) et le titre de seyemtĂ€ EgziabhĂ©r (« Ă©lue de Dieu »). On la dĂ©signait souvent par le terme de negest (« reine »). La constitution de 1955 ayant exclu les femmes de la succession au trĂŽne, ce titre a Ă©tĂ© aboli.
Itege
(ኄ቎ጌ (EtĂ©gĂ©), impĂ©ratrice-consort)
Titre accordé à l'épouse de l'empereur régnant.
Le'ult
(ልዕልቔ, princesse)
Titre donné à la naissance aux filles du roi ainsi qu'à ses petites-filles de la lignée masculine. Généralement, il était aussi accordé aux épouses des leul ras et aux petites-filles du roi de la lignée féminine. Une exception notable fut le cas de leult Yeshashework Yilma (en), niÚce d'Haïlé Sélassié Ier, qui reçut ce titre de l'impératrice Zewditou avec le rang d'altesse à l'occasion de son mariage en 1918.
EmÀbét Hoy
(ኄመቀቔ ሆይ, grande dame royale)
Réservé aux épouses de ceux portant le titre de le'ul dejazmach.
EmÀbét
(ኄመቀቔ, Dame Royale)
Réservé aux petites-filles non mariées du roi de la lignée féminine (elles prenaient le titre de leult aprÚs leur mariage) et aux filles des leul ras.
Woizero
(ወይዘሼ (wĂ€yzĂ€ro), Dame)
À l'origine, titre portĂ© par les grands nobles qui est devenu par la suite celui donnĂ© aux femmes mariĂ©es en gĂ©nĂ©ral. Au XXe siĂšcle, ce titre Ă©tait encore accordĂ© Ă  de rares occasions par l'empereur Ă  des femmes qui n'Ă©taient pas issues de la lignĂ©e royale, et parfois avec le grade de woizero hoy (grande dame).
Woizerit
(ወይዘáˆȘቔ (wĂ€yzĂ€rit), dame)
Au départ, il s'agissait d'un titre de haute noblesse mais il est aujourd'hui utilisé pour désigner une femme non mariée en général (mademoiselle). Il était parfois accompagné de la distinction de woizerit hoy (grande dame) pour les veuves uniquement.
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Baher negus
(ባሕር ንጉሄ, maĂźtre des mers)
Roi des territoires situĂ©s au nord de la riviĂšre Mareb, poste le plus puissant aprĂšs l'empereur lui-mĂȘme.
Meridazmach
(መርዕዔ አዝማቜ (mĂ€r'ed azmač), gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e de rĂ©serve)
Ce titre s'apparente à celui de dejazmach. Au début du XVIIIe siÚcle, il désignait le dirigeant de la province de Choa jusqu'à ce que Sahle Selassié l'abandonne au profit du titre de negus. Il fut plus tard réutilisé en 1930 dans le Wollo par Amha Selassie, fils d'Haïlé Sélassié Ier.
Mesfin Harrar
(መሔፍን ሐሚር (mĂ€sfen harrĂ€r), duc d'Harrar)
Titre héréditaire créé pour le second fils du negus Haïlé Sélassié Ier, le prince Makonnen (en). L'épouse du Mesfin portait le titre de sefanit ou plus communément celui de mesfinit.
NeburÀ ed
(ንቡሹ ኄዔ
ou liqat Aksum
Gouverneur civil d'Aksoum. En raison de l'importance historique et symbolique de la ville, les rĂšgles de prioritĂ© promulguĂ©es en 1689 plaçaient le nebura ed au-dessus de tous les gouverneurs provinciaux. Lorsque le titre Ă©tait portĂ© avec la distinction de ras warq (le droit de porter une couronne), il se situait mĂȘme au-dessus du ras. Bien que ce titre Ă©tait une distinction civile, il fut attribuĂ© Ă  des hommes du clergĂ© du fait du statut d'Aksoum qui Ă©tait le lieu saint de Église Ă©thiopienne orthodoxe[5].
Mekonnen du Tigré
(ቔግራይ መኼንን (Tegray mĂ€konnen))
Gouverneur de la province du TigrĂ©. Sous le rĂšgne de Yohannes IV Ă  la fin du XIXe siĂšcle, le mekonnen du TigrĂ© devint briĂšvement responsable des territoires jusque-lĂ  contrĂŽlĂ©s par le baher negus, devenant ainsi le gouverneur le plus puissant de l'ÉrythrĂ©e.
Wagshum
(ዋግáˆčም)
Gouverneur (ou shum) de la province de Wag. Le titre Ă©tait hĂ©rĂ©ditaire et ses titulaires avaient des ancĂȘtres remontant Ă  l'Ă©poque des rois de la dynastie ZagouĂ©.
Shum Agame Gouverneur du district d'Agame au Tigré. Ce titre était héréditaire dans la famille du dejazmach Sebagadis, l'une des figures majeures de la période des masùfént. Le ras Sebhat Aregawi (en), longtemps rival de la famille du negus Yohannes IV, est l'un des shum agame les plus connus.
Shum Tembien
(áˆčም á‰łáˆá‰„á‹šáŠ•)
Gouverneur du district de Tembien (en) au Tigré. L'Empereur Yohannes IV était le fils du shum tembien Mercha.
Jantirar
(ጃንጄራር (ğanțerar))
Titre réservé aux mùles des familles qui dirigeaient la forteresse d'Ambassel au Wollo (actuelle zone Debub Wollo). Le titre de jantirar est l'un des plus anciens de l'empire éthiopien. L'impératrice Menen Asfaw, épouse consort d'Haïlé Sélassié Ier, était la fille du jantirar Asfaw d'Ambassel.
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[6]
Enderase
(ኄንደራሎ (endĂ€rasĂ©),«Comme moi-mĂȘme»)
Régent de l'Empire. Ce titre fut également utilisé par le représentant du roi auprÚs des fiefs et vassaux.
Re'ese Mekwanint
(ርኄሰ áˆ˜áŠłáŠ•áŠ•á‰”, chef de la noblesse)
Durant la période des Masùfént, titre porté par celui qui était responsable de tous les nobles. Il fut attribué en dernier lieu par Yohannes IV à son beau-frÚre Tekle Guiorguis II.
Tsehafi Te'ezaz
(ጾሐፊ ቔኄዛዝ, Scribe sur commande)
Titre porté par le « ministre de la Plume », l'un des postes les plus puissants de la cour impériale. Toutes les décisions, annonces, édits, lois ou programmes impériaux étaient préparés et suivis par cet office ministériel. Ce ministÚre travailla en collaboration avec celui du Premier ministre Aklilu Habte-Wold durant le rÚgne d'Haïlé Sélassié Ier (1961-1974).
AfÀ Negus
(አፈ ንጉሄ, bouche du roi)
À l'origine, ce titre Ă©tait donnĂ© aux deux porte-parole officiels de l'empereur. Dans la mesure oĂč celui-ci ne parlait jamais en public, ce sont les porte-parole qui parlaient en son nom. Plus tard, ce titre rĂ©compensait uniquement les magistrats de la Cour suprĂȘme impĂ©riale.
LiqÀ MÀkwas
(ሊቀ áˆ˜áŠłáˆ”, second de l'empereur sur le champ de bataille)
Deux fonctionnaires fidÚles portaient ce titre. Ils marchaient ou chevauchaient toujours aux cÎtés du monarque sur le champ de bataille ou lors de processions publiques, habillés aussi somptueusement, voire plus, que le roi de maniÚre à attirer l'attention des éventuels assassins sur eux plutÎt que sur le roi.
Blattengeta
(á‰„áˆ‹á‰ŽáŠ•áŒŒá‰ł, lord des pages)
Haut fonctionnaire de la cour, administrateur du palais. Ce titre est devenu Ă  la fin purement honorifique.
Blatta
(á‰„áˆ‹á‰ł, page)
Haut fonctionnaire de la cour chargé de maintenir le protocole du palais et de répondre aux besoins personnels de la famille impériale.
Basha
(á‰Łáˆ»)
DĂ©rivĂ© du titre turc (ottoman) et Ă©gyptien de pacha, mais considĂ©rĂ© comme un rang infĂ©rieur en Éthiopie alors qu'il reprĂ©sente un rang Ă©levĂ© en Turquie et en Égypte.

Notes et références

  1. Son pĂšre, le ras Mekonnen ou MĂ€kwannen, Ă©tant lui-mĂȘme issu de cette classe.
  2. Copley 1998, p. 124.
  3. Copley 1998, p. 117.
  4. Ethiopia Military Tradition in National Life, Library of Congress.
  5. Edward Ullendorff relÚve que le titre de nebura ed est aussi utilisé par le chef de la Basilique Sainte Myriam à Addis-Alem « construite par Menelik II comme l'Aksoum du Sud ». (The Ethiopians, 2e éd., Londres, Oxford, 1960, p. 109).
  6. Les grades supĂ©rieurs mesafint de ras Ă  balambaras Ă©taient Ă©galement donnĂ©s aux mekwanint. Un ras mesafint (tel que le ras Mengesha Yohannes, fils de l'empereur Yohannes IV) avait gĂ©nĂ©ralement la prioritĂ© sur un ras mekwanint, (tel que le ras Alula Engida) mĂȘme si leurs rangs Ă©taient Ă©gaux. ParallĂšlement, il y avait aussi des rĂšgles de prioritĂ© fondĂ©e sur l'anciennetĂ© et l'Ăąge.

Bibliographie et sources

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Adrien Zervos, Le miroir de l'Éthiopie moderne (1906-1935), AthĂšnes, .
  • (en) Thomas P. Ofcansky et LaVerle Berry, Ethiopia : a country study, Washington, Federal Research Division, Library of Congress, , 4e Ă©d. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Gregory R. Copley, Ethiopia Reaches Her Hand Unto God : Imperial Ethiopia's Unique Symbols, Structures and RĂŽle in the Modern World, Alexandria (VA, États-Unis), Defense & Foreign Affairs, , 246 p. (ISBN 1-892998-00-9), p. 104-127. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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