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Anne Dacier

Anne Dacier, née Anne Le Fèvre en 1645 à Grandchamp et morte à Paris le , est une philologue et traductrice française.

Anne Dacier
Miniature sur porcelaine d’Anne Dacier par Marie-Victoire Jaquotot d’après Roger de Piles.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  75 ans)
Paris
Nom de naissance
Le Fèvre
Activité
Père
Conjoint
Autres informations
Membre de
signature d'Anne Dacier
Signature

Les années de formation

Baptisée à Is-sur-Tille le 24 décembre 1645[1], Anne Le Fèvre a passé sa petite enfance à Preuilly, en Touraine (1646-1649), où naquit sa sœur Marguerite[2], puis sa jeunesse à Saumur (1649-1672), mais c'est à Paris qu'elle conquit la notoriété.

De sa mère, Marie Olivier, nous savons seulement que, nĂ©e catholique, elle a abjurĂ© le [3]. Son père, Tanneguy Le Fèvre, nĂ© Ă  Caen en 1615, est un philologue qui a participĂ© aux dĂ©buts de l’Imprimerie royale comme directeur des impressions (1640-1642) et qui entretenait, au moins depuis 1645, une correspondance savante avec le Père Denis PĂ©tau. Catholique lui aussi, il s’était converti entre 1643 et 1645. En 1649, il se fixe avec sa famille Ă  Saumur, l’une des capitales europĂ©ennes du protestantisme, oĂą il devient, en 1651, rĂ©gent de la troisième classe au collège royal rattachĂ© Ă  l’AcadĂ©mie protestante, puis de la seconde classe et, Ă  partir de 1665, « professeur en la langue grecque Â» Ă  l’AcadĂ©mie mĂŞme. Mais il meurt prĂ©maturĂ©ment en , alors qu’il s’apprĂŞtait Ă  occuper Ă  l’universitĂ© de Heidelberg un poste de professeur offert par l’Electeur Palatin Karl-Ludwig.

Ayant dĂ©celĂ© les aptitudes exceptionnelles de sa fille aĂ®nĂ©e pour l’étude, cet excellent pĂ©dagogue lui donna la mĂŞme Ă©ducation qu’à ses fils et lui inspira l’amour du grec, « la plus belle de toutes les langues Â». Anne n’oublia jamais sa dette envers son père, qui n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  braver les prĂ©jugĂ©s misogynes de son temps. Par piĂ©tĂ© filiale, elle signait ses premières Ĺ“uvres « Anna Tanaquilli Fabri filia Â» (Anne, fille de Tanneguy Le Fèvre).

Le [4], Anne Le Fèvre épouse Jean Lesnier II, l’imprimeur-libraire préféré de son père, mais cette union ne sera pas heureuse. Un fils, Taneguy, né fin , est enseveli trois semaines plus tard. Le couple se sépare vers 1670.

Anne Le Fèvre, « écrivain dauphin » et traductrice

Après la mort de son père, Anne monte à Paris, emportant dans ses coffres un Callimaque qu’il n’avait pas eu le temps d’achever. Mais un ami et compatriote de Le Fèvre, Pierre-Daniel Huet, alors sous-précepteur du Dauphin et maître d’œuvre de la collection In usum Delphini imaginée par le gouverneur du Dauphin, le duc de Montausier[5], lui confie la rédaction d’un Florus. L’ouvrage paraît en 1674 et connaît un succès d’autant plus grand que le public découvre avec stupéfaction que son auteur est une femme. Anne est même la seule femme de l’équipe des « écrivains dauphins », essentiellement constituée de jésuites, et sera le seul auteur à produire quatre textes : après le Florus, elle annotera encore Dictys et Dares (1680), Aurelius Victor (1681), Eutrope (1683). Tous sont des historiens appelés abréviateurs.

Parallèlement à ces ouvrages de commande, Anne en publie aussi à titre personnel. Son Callimaque sort en 1675, avec la traduction latine de Frischlinus, et neuf épigrammes inédites, communiquées par Pierre-Daniel Huet, qu’elle traduit elle-même. Mais en 1681, elle change de cap en donnant une première traduction française, Les Poésies d’Anacréon et de Sapho, car elle a compris que le public, moins cultivé qu’à la génération précédente, ne demande plus des éditions de textes latins ou grecs commentés en latin. Dès lors, elle ne publiera que des traductions : trois comédies de Plaute (Amphitryon, Epidicus, Rudens) en 1683, deux comédies d’Aristophane (Le Plutus et Les Nuées (1684) sont les premières traductions d’Aristophane en français !), les six comédies de Térence (1688)[6]. Dès 1683, elle obtient un privilège pour « plusieurs pièces du théâtre grec », puis pour « les pièces de théâtre grecques et latines », car elle compte bien traduire aussi des tragédies. Avec son ami Boileau, également traducteur de Sapho au sein du Traité du Sublime, Anne participe à la querelle des Anciens et des Modernes en prenant parti pour les auteurs grecs et latins qu'elle traduisait. C'est d'elle que parle Boileau quand il écrit « cette savante fille […] qui travaille maintenant à nous faire voir Aristophane, Sophocle et Euripide en français » dans la préface du Traité du Sublime[7].

Elle collabore également à deux ouvrages écrits de concert avec son deuxième mari, André Dacier : les Réflexions morales de l’empereur Marc Antonin (1691) et les six premières Vies des hommes illustres de Plutarque (1694). Une épigramme qui circule alors prétend établir la supériorité intellectuelle de l'épouse sur l'époux : « Quand Dacier et sa femme engendrent de leurs corps, / Et que de ce beau couple il naît enfants, alors / Madame Dacier est la mère. / Mais quand ils engendrent d’esprit, / Et font des enfants par écrit, / Madame Dacier est le père. » En fait, l'intention est d'humilier André et de ridiculiser le couple en insinuant « que Madame Dacier est celle qui porte le grand chapeau » dans leur ménage, comme Boileau le remarque dans une lettre à Brossette du 12 mars 1707. Il ajoute que l'épigramme est de l'abbé Tallemant, qui était du parti des Modernes, contrairement aux Dacier, et n'avait pas de sympathie pour le couple[8].

En réaction contre les « belles infidèles », Anne Le Fèvre préconise le retour au texte source et une version fidèle à l’original. En philologue, elle s’efface derrière l’auteur qu’elle fait parler dans notre langue. Mais, pour être lue, elle doit aussi respecter le goût du public, car il serait impensable de faire fi des valeurs esthétiques et morales du Grand Siècle.

Anne et André Dacier, un couple de philologues

En , à Paris, Anne Le Fèvre, veuve depuis 1675 de Jean Lesnier, unit sa destinée à celle d’André Dacier, l’un des étudiants préférés de son père. Ce digne disciple de Le Fèvre est, lui aussi, un excellent helléniste et philologue. Il a édité un Festus dans la collection In usum Delphini et travaille à une édition complète d’Horace, avec une traduction et des remarques (1681-1689). Il est certain qu’Anne et André se mirent en ménage, à une date qu’on ignore. Une fille illégitime, Anne Marie, mais que la calomnie a présentée comme adultérine, est née vers 1678[9].

L’abjuration

Peu après leur mariage, les Ă©poux Dacier se rendent Ă  Castres, la patrie d’AndrĂ©, non pour s’instruire dans la religion romaine en vue d’une conversion, comme le prĂ©tendait la propagande catholique, mais, au contraire, pour fuir les convertisseurs[10]. Un fils, Jean AndrĂ©, naĂ®t en . Il a pour parrain et marraine Jean Dacier et Suzanne de Falguerolles, ses grands-parents paternels. Mais en Languedoc, comme partout en France, les persĂ©cutions contre les protestants se multiplient. Le temple de Castres est rasĂ© en dĂ©cembre et au printemps 1685 commence la « grande dragonnade Â». Pour Ă©chapper aux « missionnaires bottĂ©s Â», des villes entières se convertissent, telle Castres, le , Ă  l’instigation des Ă©poux Dacier[11]. Le roi les rĂ©compense par une pension de 1 500 livres pour AndrĂ©, de 500 pour Anne. En , les Nouveaux Convertis regagnent Paris et reprennent leurs travaux d’érudition, mais la carrière des honneurs ne s’ouvrira que beaucoup plus tard pour AndrĂ© Dacier : en 1695, il entre aux deux AcadĂ©mies et, en 1702, Louis XIV lui accorde la charge de garde des livres du cabinet du Louvre.

L’œuvre maîtresse : l’Iliade et l’Odyssée

La parution en 1681 d’une fort mauvaise traduction en prose de l’Iliade et de l’Odyssée, réalisée par le père de La Valterie à partir d’une traduction latine, provoque l’indignation d’Anne Dacier et la décide à entreprendre, à partir du texte grec, une version qui soit fidèle à l’original. Fruit d’au moins quinze années de travail, son Iliade paraît en 1711. L’Odyssée suit en 1716. Chaque ouvrage est précédé d’une substantielle préface et contient d’abondantes remarques sur la mythologie, l’histoire et la géographie, la traduction littérale et de nombreuses références à la littérature grecque et latine et à la Bible. Le texte grec est absent, mais l’illustration est soignée. Pour les frontispices, Anne Dacier a fait appel à son ami Antoine Coypel et pour les planches intérieures au graveur Bernard Picart.

Saluée comme un chef-d’œuvre, l’Iliade vaut à la traductrice un concert de louanges, mais va la projeter dans une flamboyante polémique qu’elle déclenche sans l’avoir voulu : la querelle d’Homère, ultime rebondissement de la querelle des Anciens et des Modernes.

La querelle d’Homère (1714-1716)

Le poète et acadĂ©micien Antoine Houdar de La Motte, qui ne savait pas le grec, s’empare en effet de la traduction de Madame Dacier pour publier, en [12], une « nouvelle Â» Iliade en vers qui, considĂ©rablement abrĂ©gĂ©e et remaniĂ©e, rĂ©pondait bien mieux, selon lui, au goĂ»t du public contemporain que celle d’Homère, taxĂ©e de grossièretĂ© et d’immoralitĂ©. Le poème est prĂ©cĂ©dĂ© d’un Discours sur Homère oĂą La Motte soulève des problèmes littĂ©raires tels que la rĂ©alitĂ© historique d’un poète nommĂ© Homère, auteur de deux Ă©popĂ©es pourtant très diffĂ©rentes, mais oĂą il dresse surtout un long catalogue des « dĂ©fauts Â» de la première Iliade. En fait, il n'y a rien de très original dans ces critiques: La Motte ne fait que reprendre les attaques contre Homère lancĂ©es vingt ans auparavant par Perrault dans le Parallèle des Anciens et des Modernes[13]. OutrĂ©e par « les attentats de M. de La Motte Â», Madame Dacier rĂ©plique, la mĂŞme annĂ©e, par Des Causes de la corruption du goĂ»t (614 pages), un ouvrage polĂ©mique oĂą elle dĂ©nonce les nombreux contresens et erreurs de La Motte, qui rĂ©pondra avec les RĂ©flexions sur la critique (1715). Le duel s’est transformĂ© en bataille littĂ©raire avec l’entrĂ©e en lice des partisans des deux champions : l’abbĂ© de Pons (Lettre Ă  M. *** sur l’Iliade de La Motte), l’abbĂ© Terrasson (Dissertation critique sur l’Iliade d’Homère), etc. pour La Motte ; pour Madame Dacier, Jean Boivin (Apologie d’Homère et Bouclier d’Achille), François Gacon (Homère vengĂ©), AndrĂ© Dacier (prĂ©face au Nouveau Manuel d’Epictète), etc. Étienne Fourmont (Examen pacifique de la querelle […]), l’abbĂ© Fraguier, l’abbĂ© Buffier (Homère en arbitrage) s’efforcèrent de rester au-dessus de la mĂŞlĂ©e et la marquise de Lambert s’employa Ă  rĂ©concilier les deux adversaires, en , au cours d’un dĂ®ner donnĂ© par Valincourt.

Les derniers combats

Les dernières annĂ©es d'Anne Dacier sont assombries par les deuils et la maladie. Elle a eu la douleur de perdre sa fille Henriette Suzanne, âgĂ©e de dix-huit ans, et lui a dressĂ© un Ă©mouvant monument funĂ©raire Ă  la dernière page de la prĂ©face de l’Iliade, son frère Tanneguy meurt en 1717, son Ă©poux est gravement malade en 1718 et elle-mĂŞme souffre de douloureux rhumatismes. Ă€ cela s’ajoutent « un accablement d’affaires Â» et un nouvel adversaire en la personne d’un ancien « Ă©crivain dauphin Â», le Père Jean Hardouin, qui signe une Apologie d’Homère, fondĂ©e sur des interprĂ©tations allĂ©goriques Ă©chevelĂ©es. Elle lui rĂ©pond aussitĂ´t par Contre l’Apologie du RĂ©vĂ©rend Père Hardouin, ou Suite des Causes de la corruption du goĂ»t. Son dernier Ă©crit, une rĂ©ponse Ă  la prĂ©face de l’Iliade d’Alexander Pope, qu’elle soupçonne de sous-estimer la beautĂ© d’Homère, est publiĂ© en tĂŞte de la rĂ©Ă©dition de l’Iliade, en 1719. FrappĂ©e d’hĂ©miplĂ©gie en [14], elle meurt dans son appartement du Louvre le . AndrĂ© Dacier lui survit deux ans. Leur unique descendante, Anne Marie, religieuse chez les clarisses de l’abbaye royale de Longchamp, s’éteint en 1748.

Le rayonnement d’une femme savante

Entre rupture et continuité dans la traduction des anciens, entre érudition et vulgarisation dans ses remarques, Anne Dacier a pris une position originale, même si l’on peut lui reprocher d'avoir fait des concessions aux bienséances au détriment de la fidélité au texte source.

De son vivant, elle a su conquĂ©rir un large public dans toute l’Europe savante. Elle a fait partie de l’AcadĂ©mie padouane des Ricovrati dès 1679[15]. C’est pour elle que le mot « traductrice Â» fut introduit dans la langue française. C’est elle qui a fait perdre Ă  l’expression « femme savante Â» la connotation pĂ©jorative que lui avait confĂ©rĂ©e la pièce de Molière. Mais elle n'a pas Ă©tĂ© comblĂ©e d’honneurs et de gratifications royales. C’est seulement en 1720, l’annĂ©e de sa mort, que le roi de France lui a octroyĂ© par un Ă©dit un privilège exceptionnel : la survivance, en cas de prĂ©dĂ©cès de son Ă©poux, de la charge de garde des livres du cabinet du Louvre et des prĂ©rogatives attachĂ©es Ă  cette charge.

Des esprits aussi différents que Madeleine de Scudéry, Boileau, La Bruyère, La Fontaine, Christine de Suède, qui l'a fait féliciter par l’ambassadeur de Suède en France pour son Florus, Gilles Ménage, qui lui a dédié son Historia Mulierum philosopharum (1691) comme à « la femme la plus savante qui soit et qui fût jamais », ou la marquise de Lambert dont elle a fréquenté le salon, l’ont honorée de leur amitié. Après sa mort, Voltaire l'a présentée comme « l’un des prodiges du siècle de Louis XIV » et a affirmé : « Ses traductions de Térence et d’Homère lui font un honneur immortel ». Saint-Simon l'a jugée supérieure à son époux et a loué sa modestie. Au XIXe siècle, Jean-Auguste-Dominique Ingres lui a donné une place parmi les Modernes dans son Homère déifié (1865) et Sainte-Beuve lui a consacré deux articles dans ses Causeries du lundi (1854).

Au XXe siècle, après l’helléniste Paul Mazon, c’est à l’étranger que sont publiées les premières études approfondies : en Italie, par Enrica Malcovati, puis Giovanni S. Santangelo ; aux États-Unis, par Fern Farnham. À titre anecdotique, le comics américain Wonder Woman présente Dacier en 1951 dans une bande dessinée biographique de deux pages. Au XXIe siècle enfin, la recherche porte aussi bien sur « l’écrivain dauphin » que sur la femme, la traductrice, la protestante et la polémiste.

Éditions

  • [Florus] L. Annaei Flori Rerum Romanarum epitome. Interpretatione et notis illustravit Anna Tanaquilli Fabri filia. Jussu Christianissimi Regis, in usum Serenissimi Delphini. Parisiis, Apud Fredericum Leonard, 1674. In-4°.
  • [Callimaque] ΚΑΛΛΙΜΑΧOY ΚΥΡHΝΑΙOY ΥΜΝOΙ, ΕΠΙΓΡΑΜΜΑΤΑ ΚΑΙ ΑΛΛΑ ΑΤΤΑ. Callimachi Cyrenaei Hymni, Epigrammata et fragmenta : ejusdem poĂ«matium De coma Berenices a Catullo versum. Accessere alia ejusdem Epigrammata quaedam nondum in lucem edita ; & fragmenta aliquot in aliis editionibus praetermissa. Adjecta sunt ad Hymnos vetera Scholia Graeca. Adjectus et ad calcem index vocabulorum omnium. Cum notis Annae Tanaquilli Fabri filiae. Parisiis, excudebat Sebastianus Mabre-Cramoisy, 1675. In-4°.
  • [Dictys et Darès] Dictys Cretensis De Bello Trojano, et Dares Phrygius De Excidio Trojae. Interpretatione et notis illustravit Anna Tanaquilli Fabri filia. Jussu Christianissimi Regis, in usum Serenissimi Delphini. Lutetiae Parisiorum, Apud Lambertum Roulland, 1680. In-4°.
  • [Aurelius Victor] Sex[ti] Aurelii Victoris Historiae Romanae compendium. Interpretatione et notis illustravit Anna Tanaquilli Fabri filia. Jussu Christianissimi Regis, in usum Serenissimi Delphini. Parisiis, Apud Dionysium Thierry, 1681. In-4°.
  • [Eutrope] Eutropii Historiae Romanae breviarium ab Urbe condita usque ad Valentinianum et Valentem Augustos, Notis et emendationibus illustravit Anna Tanaquilli Fabri filia, Jussu Christianissimi Regis, in usum Serenissimi Delphini. Paris, Apud viduam Antonii Cellier, 1683. In-4°.

Traductions

  • Les Poesies d’Anacreon et de Sapho, traduites de Grec en François, avec des Remarques, par Mademoiselle Le FĂ©vre. Ă€ Paris, chez Denys Thierry, 1681. In-12.
  • Comedie[s] de Plaute, traduite[s] en françois par Mademoiselle Le FĂ©vre, avec des Remarques et un Examen selon les Regles du Theate. Paris, chez Denys Thierry et Claude Barbin, 1683. 3 vol. in-12 (comprend trois pièces : Amphitryon, Epidicus, Le Câble).
  • Le Plutus et les NuĂ©es d’Aristophane. Comedies greques traduites en François. Avec des Remarques et un Examen de chaque piece selon les regles du theatre, par Mademoiselle Le FĂ©vre. Ă€ Paris, chez Denys Thierry et Claude Barbin, 1684. In-12.
  • Les ComĂ©dies de TĂ©rence, traduites en françois, avec des Remarques, Par Madame D***. Ă€ Paris, chez Denys Thierry et Claude Barbin, 1688. 3 vol. in-12.
  • (En collaboration avec AndrĂ© Dacier) RĂ©flexions morales de l’empereur Marc Antonin, avec des remarques (sans nom d’auteur en page de titre, mais le privilège est accordĂ© « au sieur AndrĂ© Dacier, & Ă  Damoiselle Anne le Fevre, sa femme Â»). A Paris, chez Claude Barbin, 1691. 2 vol. in-12.
  • (En collaboration avec AndrĂ© Dacier) Les Vies des hommes illustres de Plutarque traduites en françois, avec des Remarques. t. premier (sans nom d’auteur ; privilège accordĂ© « au sieur A. D. & Ă  Damoiselle A. L. F. sa femme Â»), A Paris, chez Claude Barbin, 1694. In-4° (le livre contient les six premières Vies : ThĂ©sĂ©e et Romulus, Lycurgue et Numa Pompilius, Solon et Publicola).
  • L’Iliade d’Homère traduite en françois, avec des remarques. Par Madame Dacier. A Paris, chez Rigaud, 1711. 3 vol. in-12.
  • L’OdyssĂ©e d’Homère traduite en françois, avec des remarques, par Madame Dacier. Paris, Rigaud, 1716. 3 vol. in-12.

Essais

  • Des Causes de la corruption du goust, par Madame Dacier. Paris, Rigaud, 1714. In-12. Genève, Slatkine reprints, 1970.
  • Homère dĂ©fendu contre l’Apologie du R. p. Hardouin, ou Suite des Causes de la corruption du goĂ»t. Par Madame Dacier. Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1716. In-12 ; Genève, Slatkine reprints, 1971.

Notes et références

  1. Éliane Itti, « L’acte de baptême d’Anne Le Fèvre (Mme Dacier) : Is-sur-Tille, 24 décembre 1645 », Cahiers du centre de généalogie protestante 142, 2008/2, p. 90-103. À cette époque, Tanneguy Le Fèvre était attaché au marquis de Francières, gouverneur de Langres. Comme il n’y avait pas de temple à Langres, les fidèles se rendaient à celui d’Is-sur-Tille, près de Dijon.
  2. L’acte de baptême (11 août 1647) de Marguerite, née le 5 août, a longtemps été pris pour celui d’Anne : il y aurait eu une erreur sur le prénom! (A. D d’Indre-et-Loire, BMS Preuilly-sur-Claise).
  3. Registre du consistoire de l'église réformée d’Is-sur-Tille (A. D. de la Côte-d’Or).
  4. Lettres de Jacques Richier de Cerisy à Élie Bouhéreau, des 30 IX et 28 X 1662 (Dublin, Marsh's Library, Fonds Élie Bouhéreau, 44. Z 2.2.14).
  5. Cette collection regroupe quarante écrivains classiques latins (Salluste, Virgile, Horace, Phèdre…), dont chaque œuvre est accompagnée d’abondantes notes explicatives et, éventuellement, d’une paraphrase (interpretatio).
  6. Pour Giovanni S. Santangelo, cet ouvrage est le chef-d’œuvre de Madame Dacier.
  7. Boileau, Traité du sublime, Préface, éd. Ch.-H. Boudhors, Paris, Les Belles Lettres, 1966, p. 47.
  8. Boileau, Œuvres complètes, éd. Fr. Escal, Paris, Gallimard, 1966, p. 708 et 1161.
  9. Sur la liste des religieuses de l’abbaye royale de Longchamp elle est dite « Ă˘gĂ©e de vingt ans Â» lors de sa vĂŞture, le 26 janvier 1678 (BnF (Mss.), Français 11662, f° 98 v°).
  10. « Je me retirai dans la province comme dans un asile et dans un port oĂą, n’ayant plus Ă  soutenir des assauts et Ă  essuyer des tempĂŞtes, je pouvais jouir tranquillement de la victoire que j’avais remportĂ©e en fuyant un appât que je croyais empoisonnĂ©. Â» (AndrĂ© Dacier, [TraitĂ© de la religion], BnF (Mss.), Français 20967).
  11. Lettre d’André Dacier à Gédéon Tallemant des Réaux (1er octobre 1685), Saumur, Ernout, s. d. (Bibliothèque municipale de Poitiers, CR 179 (22), 4 p., in-4°). Cette lettre a été publiée par Jean-Philippe Grosperrin dans Littératures classiques 72, 2010, p. 255
  12. Francis B. Assaf, Antoine Houdar de La Motte, L’Iliade […] Discours sur Homère, texte établi sur l’édition originale de 1714, Paris, Champion, 2006. La Motte avait traduit dès 1701 le premier chant de l’Iliade, qu’il avait dédié au duc de Bourgogne.
  13. Charles Perrault: Parallèle des anciens et des modernes, tome troisième: en ce qui concerne la poésie; Paris, Coignard, 1692
  14. Lettre d’AndrĂ© Dacier Ă  David Martin, du 19 juin 1720 : « Ma femme, après une maladie de cinq mois, est attaquĂ©e d’une paralysie qui la prive de la moitiĂ© du corps et qui lui rend l’autre presque inutile Â».
  15. Attilio Maggiolo, I Soci dell’ Accademia patavina dalla sua fundazione (1599), Padoua, 1983.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Pierre Burette, Éloge de Madame Dacier, Paris, P. Witte, s. d. [1720].
  • Jean-François Bodin, Recherches historiques sur la ville de Saumur, ses monumens et ceux de son arrondissement, Volume 2, Saumur, Degouy, 1814, p. 220-224.
  • Edmond Cary, Les Grands traducteurs français, Genève, Librairie de l’UniversitĂ© Georg et Cie, 1963.
  • Jean Delisle (dir.), Portraits de traductrices, Arras, Artois Presses UniversitĂ© ; Ottawa, Presses de l’UniversitĂ© d’Ottawa, 2002.
  • Christine Dousset-Seiden et Jean-Philippe Grosperrin (dir.), Les Époux Dacier, LittĂ©ratures classiques 72, Ă©tĂ© 2010.
  • Fern Farnham, Madame Dacier, Scholar and Humanist, Monterey (Californie), Angel Press, 1976.
  • NoĂ©mi Hepp, Homère en France au XVIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1968.
  • Eliane Itti, Madame Dacier, femme et savante du Grand Siècle (1645-1720), Paris, L’Harmattan, 1012. PrĂ©face de Roger Zuber.
  • Eliane Itti, « Les privilèges de librairie de Madame Dacier », Privilèges de librairie en France et en Europe (XVIe‑XVIIe siècles), E. Keller‑RahbĂ© (dir.), D. RĂ©gnier‑Roux et H. Pommier (collab.), Paris, Classiques Garnier, 2017, p. 193-217.
  • Eliane Itti, « Anne Le Fèvre Dacier, traductrice de gĂ©nie », in : Femmes savantes. de Marguerite de Navarre Ă  Jacqueline de Romilly, sous la dir. de Laure de Chantal, Paris, Les Belles Lettres, 2020, p. 217-238.
  • Anne-Marie Lecoq (textes rĂ©unis par), La Querelle des Anciens et des Modernes, prĂ©cĂ©dĂ©e d’un essai de Marc Fumaroli : « Les abeilles et les araignĂ©es Â», Paris, Gallimard, Folio, 2001.
  • Enrica Malcovati, Madame Dacier, Una gentildonna filologa del gran secolo, Firenze, Sansoni, 1952.
  • Paul Mazon, Madame Dacier et les traducteurs d’Homère en France, The Zaharoff lecture for 1935, Oxford, at the Clarendon Press, 1936.
  • Sainte-Beuve, Causeries du lundi, Paris, Garnier frères, 1856 : « Madame Dacier Â», lundi ; lundi , p. 396-410.
  • Giovanni Saverio Santangelo, Madame Dacier, una filologa nella « crisi Â» (1672-1720), Roma, Bulzoni editore, 1984.
  • Suzanna van Dijk, Traces de femmes. PrĂ©sence fĂ©minine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Amsterdam ; Maarsen, APA-Holland University Press, 1988.
  • Catherine Volpilhac-Auger (dir.), La Collection Ad usum Delphini I, Grenoble, Ellug, 2000, et Martine Furno (dir.), La Collection Ad usum Delphini II, Grenoble, Ellug, 2005.
  • Roger Zuber, Les "Belles Infidèles" et la formation du goĂ»t classique. Perrot d'Ablancourt et Guez de Balzac. Paris, A. Colin, 1968 ; nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e, Paris, Albin Michel, 1995.

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