Andrée Michel
Andrée Michel, née le [1] à Vallauris (Alpes-Maritimes) et morte le [2] à Bussy-Saint-Georges[3], est une sociologue, féministe, anticolonialiste et antimilitariste française[4].
Naissance | |
---|---|
DĂ©cĂšs |
(Ă 101 ans) Bussy-Saint-Georges |
Nom de naissance |
AdĂšle Marie Albe Constance Vieille |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Sociologue, militante pour les droits des femmes |
Archives conservées par |
---|
Sociologie
AprĂšs avoir obtenu une licence en droit Ă la facultĂ© dâAix-en-Provence et un diplĂŽme dâĂ©tudes supĂ©rieures (DES) en philosophie Ă la facultĂ© de lettres de Grenoble, AndrĂ©e Michel a enseignĂ© dans le secondaire (1941-1943) puis sâest engagĂ©e dans lâarmĂ©e française comme volontaire sociale en 1944.
Venue Ă Paris Ă la LibĂ©ration, elle passe son doctorat en sociologie en 1959 Ă la Sorbonne, avec une thĂšse portant sur la famille, lâindustrialisation et le logement[5]. Avec les discriminations, les inĂ©galitĂ©s de classe et de sexe[6], la militarisation et la citoyennetĂ©, ces thĂšmes vont structurer lâessentiel de son parcours de sociologue ; de mĂȘme que les rapports Nord-Sud et la lutte anticolonialiste, quâelle va traiter dĂšs 1956 Ă travers la condition des travailleurs algĂ©riens en France, sujet de sa premiĂšre publication[7]. Une Ă©tude quâOlivier Le Cour Grandmaison continue Ă citer comme fondatrice dans LâEmpire des hygiĂ©nistes, paru en 2014.
DĂ©libĂ©rĂ©ment installĂ©e Ă Montreuil depuis 1950, AndrĂ©e Michel y partage le quotidien des travailleurs migrants, des prostituĂ©es, des familles ouvriĂšres, loin des milieux parisiens. « A vol dâoiseau, jâĂ©tais peut-ĂȘtre Ă deux kilomĂštres mais jâavais dĂ©jĂ changĂ© de monde. »[8] En prĂ©face Ă un ouvrage retraçant plus dâun siĂšcle dâhistoire des hĂŽtels meublĂ©s dans Paris, elle note en 2007 que « aujourdâhui, les pauvres ont autant de difficultĂ©s Ă se loger dans la capitale quâil y a cinquante ans. »[9]
EntrĂ©e au CNRS (Paris) en 1951 comme stagiaire, AndrĂ©e Michel y est devenue attachĂ©e, chargĂ©e, puis directrice de recherche (1978), tout en poursuivant ses activitĂ©s politiques. Sa carriĂšre de chercheuse est ponctuĂ©e de pĂ©riodes dâenseignement Ă lâĂ©tranger, sur invitation dâuniversitĂ©s et de centres de recherches en AlgĂ©rie, aux Ătats-Unis (Cleveland, Minneapolis), au Canada (Ottawa, Moncton), en AmĂ©rique latine (UniversitĂ© dâAntioqua Ă MedellĂn, UNAM Ă Mexico), en Belgique (universitĂ© de LiĂšge), ainsi que de missions auprĂšs dâagences internationales et dâONG (BrĂ©sil, Afrique, Moyen-Orient).
« Ă la demande dâElisabeth Boulding, professeure Ă lâUniversitĂ© du Colorado, jâai participĂ© Ă la crĂ©ation et Ă la coordination du ComitĂ© international de recherches sur les rĂŽles de sexes, acceptĂ© par lâAssociation Internationale de sociologie (AIS). Dans ce cadre, jâai organisĂ© plusieurs tables rondes en langue française, en particulier Ă Toronto en 1974, Ă Dubrovnik en 1975. Ajoutons les tables rondes sur les femmes dans la production non marchande, en 1977, et sur les femmes et la division internationale du travail Ă Royaumont, en 1981. »[8] Toujours dans ce cadre, elle a fondĂ© en 1974 le Groupe d'Ă©tudes sur les rĂŽles des sexes, la famille et le dĂ©veloppement humain, unitĂ© de recherche (06 051) du CNRS.
FĂ©minisme
Sans jamais dissocier son parcours de recherche dâun engagement militant, AndrĂ©e Michel a participĂ© aux activitĂ©s du Mouvement français pour le planning familial. Elle est membre de lâassociation Femmes et Changement et des PĂ©nĂ©lopes.
En 1965, elle a participĂ© avec Madeleine Guilbert, Marguerite Thibert, GisĂšle Halimi, Colette Audry, Ăvelyne Sullerot au Mouvement dĂ©mocratique fĂ©minin, sorte dâunion de la gauche avant la lettre, sans pour autant donner de consigne de vote pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle.
En 1973, Michelle Perrot, Fabienne Bock et Pauline Schmitt font appel Ă leurs collĂšgues sociologues pour inaugurer Ă Jussieu le premier cursus en France sur lâhistoire des femmes. Et « le , dans une salle comble, surchauffĂ©e par la prĂ©sence dâĂ©tudiants gauchistes hostiles au cours parce que sâoccuper des femmes câĂ©tait se dĂ©tourner de la rĂ©volution⊠»[10], AndrĂ©e Michel va y tenir la premiĂšre confĂ©rence sur â La femme et la famille dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©veloppĂ©es â[11].
AndrĂ©e Michel est lâautrice de Sociologie de la famille et du mariage, traduit notamment en japonais, grec, iranien et en corĂ©en, ainsi que du Que sais-je ? titrĂ© Le FĂ©minisme (1980), neuf fois rĂ©Ă©ditĂ© depuis et traduit en douze langues (corĂ©en, espagnol, iranien, italien, japonais, portugais, chinois, catalan, bulgare, serbe, polonais et turc). Elle y dĂ©finit le patriarcat comme « un systĂšme qui utilise â ouvertement ou de façon plus subtile â tous les mĂ©canismes institutionnels et idĂ©ologiques Ă sa portĂ©e (le droit, la politique, lâĂ©conomie, la morale, la science, la mĂ©decine, la mode, la culture, lâĂ©ducation, les mĂ©dias, etc.) afin de reproduire les rapports de domination entre les hommes et les femmes, de mĂȘme que le capitalisme les utilise pour se perpĂ©tuer. »[12]
Anticolonialisme et antimilitarisme
Pendant la guerre dâAlgĂ©rie, AndrĂ©e Michel fait partie du rĂ©seau des « porteurs de valises » et tĂ©moigne comme sociologue au procĂšs Jeanson en faveur des accusé·es. Violaine Gelly et Paul Gradvohl rappellent que câest elle qui va suggĂ©rer Ă une autre porteuse de valises, Charlotte Delbo, de proposer Ă Colette Audry « le cahier qui ne lâa pas quittĂ©e depuis 1946 »[13], et qui paraĂźt ainsi dans la collection âfemmeâ des Ă©ditions Gonthier en 1970 sous le titre Aucun de nous ne reviendra.
Elle est la premiĂšre chercheuse en sciences humaines Ă faire partie du Groupement des scientifiques pour lâinformation sur lâĂ©nergie nuclĂ©aire, et sâassocie Ă sa fondatrice Monique SenĂ© pour publier en 1985 un de ses textes majeurs sur les rapports entre militarisation et violence contre les femmes[14]. IndignĂ©e par les essais nuclĂ©aires dans le Pacifique, elle tĂ©moigne sa solidaritĂ© aux victimes de la politique française Ă Tahiti et en Nouvelle-CalĂ©donie.
Ce qui lâamĂšne trĂšs logiquement Ă Ă©tudier le complexe militaro-industriel[15] (CMI), expression quâelle est parmi les tout premiers auteurs Ă utiliser en France[16]. « Ce systĂšme, en tant que systĂšme patriarcal, Ă©tait tabou. Cela me paraĂźt aberrant de ne pas travailler cette question. Il regroupait des hommes dans des rĂ©seaux informels ou officiels, oĂč se prenaient les dĂ©cisions de production, de vente dâarmes et de guerre. Quel est le rĂŽle des femmes lĂ -dedans ? Que font les femmes embauchĂ©es dans les usines dâarmement ou dans des fonctions prestigieuses du complexe militaro-industriel ? »[8]
Son point de vue sâavĂšre ici dâautant plus original et prĂ©curseur de la notion dâintersectionnalitĂ© quâelle « ne parle pas tant du sexisme dans lâarmĂ©e, quâelle ne nie pas, mais bien de la production de rapports sociaux inĂ©galitaires, de lâaugmentation de la division sexuelle du travail, de la restructuration du travail, du dĂ©veloppement de la culture de guerre et de leurs consĂ©quences directes : prostitution, viols, trafic, pillage des ressources, conception du territoire en tant quâespace de conquĂȘte, gĂ©nĂ©ralisation de la violence, exportation des systĂšmes rĂ©pressifs et de torture, contrĂŽle social brutal et â guerre contre la population civile â »[17]
En 1990, AndrĂ©e Michel crĂ©e le rĂ©seau Citoyennes pour la paix qui adresse au Conseil de SĂ©curitĂ© des Nations unies des milliers de signatures dâEuropĂ©ens contre la guerre et le blocus frappant lâIrak. AprĂšs avoir participĂ©, de Tunis Ă Tripoli (Libye), en , au voyage du Bateau des femmes arabes pour la paix Ă destination des enfants irakiens[18], elle intervient Ă Tunis, en , au congrĂšs international contre la guerre dâIrak. En soutien au peuple irakien, elle se rend ensuite avec AĂŻcha Brahim et MichĂšle Dayras aux confĂ©rences internationales organisĂ©es Ă Bagdad par les femmes arabes.
AndrĂ©e Michel a acceptĂ© en 1993, quelques mois avant la signature des Accords d'Oslo, une courte prĂ©sidence de lâassociation Justice et paix en Palestine, collectant des signatures pour la fin de la colonisation israĂ©lienne en Palestine et le respect des rĂ©solutions des Nations unies.
En 1995, elle publie Justice et vĂ©ritĂ© pour la Bosnie-HerzĂ©govine[19], afin dâexprimer sa rĂ©volte contre le massacre de Srebrenica et de dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment les enjeux dâun conflit oĂč les gĂ©nocidaires sont assurĂ©s de lâimpunitĂ© grĂące aux mensonges et aux droits du plus fort. Dans Surarmement, pouvoir, dĂ©mocratie[20], elle dĂ©montre comment le systĂšme patriarcal, Ă travers les notions de « sĂ©curitĂ© » et de « dĂ©fense nationale » qui justifient la production et les ventes dâarmes, parvient Ă opprimer les peuples, tout particuliĂšrement les femmes. La parution de cet ouvrage lui vaut dâĂȘtre invitĂ©e Ă donner des cours Ă lâUniversitĂ© de MedellĂn en Colombie ainsi quâĂ lâUniversitĂ© nationale autonome du Mexique de Mexico, et Ă effectuer des missions de recherche sur le surarmement de lâAfrique Ă Addis-Abeba, en Ăthiopie.
Avec Citoyennes militairement incorrectes[21], illustrĂ© avec humour par les dessins de Floh (Florence Debray), AndrĂ©e Michel dĂ©taille, chiffres Ă lâappui, les profits vertigineux rĂ©alisĂ©s au XXe siĂšcle par le complexe militaro-industriel, en entretenant la militarisation de la planĂšte. Or, comme le rĂ©sume Jules Falquet en prĂ©face, « Ce quâon dĂ©pense en armes, câest toujours ça de moins pour la musique, la poĂ©sie ou le dĂ©sengorgement des tribunaux qui fixent les montants des pensions alimentaires. »[22]
En note Ă la nouvelle Ă©dition de sa communication de 1984 au 1er congrĂšs international âFĂ©minisme et Pacifismeâ, AndrĂ©e Michel prĂ©cise, quant Ă elle : « En 1980, lorsque jâai entamĂ© des recherches sur la militarisation, je mâintitulais pacifiste [âŠ]. Aujourdâhui, je prĂ©fĂšre me dĂ©clarer antimilitariste »[23]. Tout en dĂ©masquant inlassablement « les fonctions latentes de la militarisation dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines »[23], qui consistent pour les grandes puissances Ă exporter la guerre afin de perpĂ©tuer la domination des pĂ©riphĂ©ries par le centre, elle ne manque pas de rappeler que les agressĂ©-e-s gardent le droit dâutiliser les armes pour se dĂ©fendre, conformĂ©ment aux dispositions de la Charte de lâONU.
Ouvrages
- Les Travailleurs algériens en France, éditions du CNRS, 1956
- Famille, industrialisation, logement, Ă©ditions du CNRS, 1959
- La Condition de la Française d'aujourdâhui, avec GeneviĂšve Texier, DenoĂ«l-Gonthier, 1963
- Family Issues of Employed Women in Europe and America, E.J.Brill, Leyde (Pays-Bas), 1971
- Activité professionnelle de la femme et vie conjugale, éditions du CNRS, 1973
- Les femmes dans la société marchande (dir.), Presses universitaires de France, 1974
- The Modernization of North African Families in the Paris Area, Mouton, Paris-La Haye, 1974
- Travail féminin, un point de vue, La Documentation française, 1975
- Femmes, sexisme et sociétés (dir.), Presses Universitaires de France, 1977
- Le FĂ©minisme, âQue sais-jeâ, Presses universitaires de France, 1979 (prĂ©sentation en ligne de lâĂ©diteur)
- Femmes et multinationales, avec AgnĂšs Fatoumata-Diarra et HĂ©lĂšne Agbessi-Dos Santos, Karthala, 1981
- Les Femmes en France dans une sociĂ©tĂ© dâinĂ©galitĂ©s, codirection avec Madeleine RebĂ©rioux, La Documentation française, 1982
- « Politique pacifiste, politique fĂ©ministe », in Danielle Le Bricquir et Odette Thibault, FĂ©minisme et pacifisme, mĂȘme combat, Actes du congrĂšs international âFĂ©minisme et pacifismeâ du , Les Lettres Libres, Paris, 1985
- Sociologie de la famille et du mariage, Presses universitaires de France, 1986, 1re Ă©dition 1972
- Justice et vĂ©ritĂ© pour la Bosnie-HerzĂ©govine, Ă©ditions LâHarmattan, 1995 (prĂ©sentation en ligne de lâĂ©diteur)
- Surarmement pouvoir, dĂ©mocratie, Ă©ditions LâHarmattan, 1995 (prĂ©sentation en ligne de lâĂ©diteur)
- Citoyennes militairement incorrectes, avec des dessins de Florence Debray (Floh), Ă©ditions LâHarmattan, 1999 (prĂ©sentation en ligne de lâĂ©diteur)
- FĂ©minisme et antimilitarisme, avant-propos de Jules Falquet, Ă©ditions Ixe, 2012 (prĂ©sentation en ligne de lâĂ©diteur)
Autres publications
En plus des livres et de nombreux articles de presse, gĂ©nĂ©raliste ou militante (cf. Ă©galement notes ci-dessous), AndrĂ©e Michel est l'autrice de plus de 150 articles dans des revues savantes. Elle a fait partie du comitĂ© Ă©ditorial de lâInternational Journal of Sociology of the Family (Ătats-Unis), du Journal of Comparative Family Study (Canada), de Current Sociology (revue de lâAIS), de la Nouvelle Revue fĂ©ministe, des PĂ©nĂ©lopes (France), etc.
Notes et références
- « Andrée Michel (auteur de Le féminisme) - Babelio », sur www.babelio.com (consulté le )
- Jules Falquet, « Continuer la lutte anti-militariste avec l'inspiration d'Andrée Michel », sur Mediapart (consulté le )
- Ătat civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
- Fiche auteur en ligne sur le site des Presses universitaires de France
- Famille, industrialisation, logement, CNRS, 1959
- La Condition de la Française d'aujourdâhui, avec GeneviĂšve Texier, DenoĂ«l-Gonthier, 1963 ; Travail fĂ©minin, un point de vue, La documentation française, 1975 ; Les Femmes en France dans une sociĂ©tĂ© dâinĂ©galitĂ©s, codirection avec Madeleine RebĂ©rioux, La Documentation française, 1982 ; Sociologie de la famille et du mariage, Presses universitaires de France, 1986
- Les Travailleurs algériens en France, éditions du CNRS, 1956
- Marie Vogel, « Entretien avec Andrée Michel », in Travail, genre et société, no 22, La Découverte, 2009
- PrĂ©face Ă Alain Faure et Claire LĂ©vy-VrĆlant, Une chambre en ville âHĂŽtels meublĂ©s et garnis de Paris, 1860-1990, CrĂ©aphis, 2007
- Michelle Perrot, Les femmes ou les silences de lâhistoire, Flammarion, 1998
- Michelle Perrot, « Les premiĂšres expĂ©riences », Les cahiers du CEDREF. Centre d'enseignement, d'Ă©tudes et de recherches pour les Ă©tudes fĂ©ministes,â , p. 13â22 (ISSN 1146-6472, lire en ligne, consultĂ© le )
- JoĂ«lle Palmieri, « Genre. De la genĂšse Ă lâinstitutionnalisation du genre », entrĂ©e âgenreâ du DicoLam (en ligne), Ă©galement paru sur Genre en Action, 11 juin 2014 (en ligne)
- Violaine Gelly et Paul Gradvohl, Charlotte Delbo, Fayard, 2013
- Andrée Michel, AgnÚs Bertrand et Monique Sené, « La militarisation et les violences à l'égard des femmes », Nouvelles Questions Féministes, no 11/12, 1985, p. 9-86
- « Le complexe militaro-industriel et les violences Ă lâĂ©gard des femmes », in Nouvelles Questions fĂ©ministes, no 11-12, 1985
- Laure Poinsot, « Les chercheuses doivent sâattaquer au systĂšme militaro-industriel », entretien avec AndrĂ©e Michel, 2003 (en ligne)
- Joëlle Palmieri, « La France, une société militarisée ? », 8 juin 2017 en ligne
- Le bateau des femmes arabes pour la paix, en ligne sur site de Femmes et changement
- Justice et vĂ©ritĂ© pour la Bosnie-HerzĂ©govine, Ă©ditions LâHarmattan, 1995
- Surarmement pouvoir, dĂ©mocratie, Ă©ditions LâHarmattan, 1995
- Citoyennes militairement incorrectes, dessins de Florence Debray (Floh), Ă©ditions LâHarmattan, 1999
- Jules Falquet, avant-propos Ă FĂ©minisme et antimilitarisme, Ă©ditions iXe, 2012
- « Politique pacifiste, politique fĂ©ministe », in FĂ©minisme et antimilitarisme, Ă©ditions Ixe, 2012, dĂ©jĂ paru in Danielle Le Bricquir et Odette Thibault, FĂ©minisme et pacifisme, mĂȘme combat, Actes du congrĂšs international âFĂ©minisme et pacifismeâ du 24 novembre 1984, Les Lettres Libres, Paris, 1985