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Amphicoelias

Amphicoelias est un genre éteint de très grands dinosaures sauropodes de la famille des Diplodocidae[2]. Il a vécu en Amérique du Nord où il a été découvert dans plusieurs États de l'ouest des États-Unis, dans des sédiments du Jurassique supérieur du Kimméridgien au Tithonien, soit il y a environ entre 157,3 à ≃145,0 millions d'années.

Étymologie

Le nom de genre Amphicoelias est formé des mots du grec ancien « αμφι », « amphi », « des deux côtés », et « κοιλος », « koilos », « trou ou concave », pour donner « double cavité ou biconcave » et rappeler la forme des corps vertébraux de la colonne vertébrale de l'animal. L'épithète spécifique altus est un mot latin signifiant « élevé ou haut ».

Amphicoelias altus

Historique et description

Taille maximale envisagée pour « Maraapunisaurus fragillimus » (orange) en se basant sur une description peut-être erronée ou trompeuse et taille estimée d'A. altus (vert) comparée à celle d'un humain.

L'espèce type du genre Amphicoelias, A. altus, a été créée par le paléontologue américain Edward Drinker Cope en [1] et complétée en 1878[3]. Elle est décrite à partir d'un squelette partiel comprenant deux vertèbres, un pubis et un fémur[1].

La même année, Cope, dans le contexte de la « guerre des os », crée une autre espèce : A. fragillimus[4]. Cette espèce a toujours été considérée ensuite par les paléontologues comme un synonyme d'A. altus[5]. Dès 1881, le grand rival de Cope, Othniel Charles Marsh, considérait même qu'A. altus ne pouvait pas être distingué des autres genres, car les caractéristiques décrites par Cope sont « à la fois mal interprétées et trop répandues »[6].

En 1921, Osborn et Mook attribuent à A. altus des os fossiles supplémentaires : une omoplate, un coracoïde, un cubitus et une dent[7]. Ils soulignent les ressemblances entre Amphicoelias et Diplodocus, mais aussi leurs différences comme le rapport entre la taille de leurs membres antérieurs et postérieurs et l'homodontie d'Amphicoelias (dents toutes identiques). Ses dents ont la forme de longues tiges cylindriques minces, espacées et se projetant vers l'avant de la bouche. Le fémur d'Amphicoelias est particulièrement long, mince et de section circulaire. Cette dernière caractéristique autrefois considérée comme un autre caractère distinctif du genre Amphicoelias a depuis été retrouvé chez certains spécimens de Diplodocus[5].

La taille d'A. altus est estimée proche de celle de Diplodocus, soit de l'ordre de 25 mètres de long[8].

Classification

Espèces

La seule espèce valide est A. altus (holotype référencé AMHD 5764), à laquelle est rattachée l'ancienne espèce « A. fragillimus » qui ne serait qu'un spécimen de plus grande taille.

En 2010, un article non formellement publié de Henry Galiano et Raimund Albersdorfer fait référence à une nouvelle Amphicoelias brontodiplodocus découverte dans le Wyoming et détenue par un collectionneur privé[9]. Cette étude a été accueillie avec scepticisme par la communauté des paléontologues[10] et son principal auteur l'a désavouée comme « de toute évidence un manuscrit rédigé avec des fautes de frappe, etc., et non un document final. En fait, aucune impression ou distribution n'a été tentée »[10].

En 2007, John Foster laisse entendre que les différences entre Amphicoelias altus et le plus connu des Diplodocus ne sont pas significatives et pourraient être dues à des variations au niveau des individus. Il note que Amphicoelias est un probable synonyme senior de Diplodocus, et qu’ainsi le genre Amphicoelias devrait s'effacer au profit de Diplodocus[11]. De nouveau en 2015, Woodruff et Foster renouvellent cette proposition, considérant qu'il n'existe qu'une seule espèce d'Amphicoelias et qu'elle devrait être nommée Diplodocus altus, Amphicoelias étant pour eux un nomen oblitum (nom oublié)[12].

Taxons supérieurs

Edward Drinker Cope a placé à l'origine le nouveau genre Amphicoelias dans une famille dédiée les Amphicoeliidae. Celle-ci n'a guère été utilisée et est considérée comme un nomen oblitum (nom oublié).

Le genre est classé dans la famille des Diplodocidae[13].

Cladogrammes

L'analyse phylogénétique détaillée, au niveau des spécimens, des Diplodocidae réalisée par Emanuel Tschopp, Octavio Mateus et Roger B.J. Benson en 2015 avait placé Amphicoelias dans une position singulière, comme le membre le plus basal de la famille des Diplodocidae, le seul localisé en dehors des deux sous-familles de ce clade[14].

Le cladogramme ci-dessous, établi en 2017 par Tschopp et Mateus[15] à la suite de leur description d'une nouvelle espèce de diplodocinés, Galeamopus pabsti, le modifie un peu, globalement. La position phylogénétique du genre Amphicoelias est cependant très différente, il intègre la sous-famille des apatosaurinés comme un genre relativement évolué proche de Brontosaurus :

Cladogramme d'Emanuel Tschopp, Octavio Mateus et Roger B.J. Benson en 2015[14] :

Voir aussi

Références taxinomiques

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Cope, Edward Drinker (10 décembre 1877) "On Amphicoelias, a genus of Saurians from the Dakota epoch of Colorado". Paleontological Bulletin no. 27. Page 2 On the Vertebrata of the Dakota Epoch of Colorado. Proceedings of the American Philosophical Society17: 233-247
  2. « PBDB », sur paleobiodb.org (consulté le )
  3. (en) On the Saurians Recently Discovered in the Dakota Beds of Colorado. American Naturalist 12, p. 72-85
  4. (en) E.D. Cope, « On the Vertebrata of the Dakota Epoch of Colorado », Proceedings of the American Philosophical Society, vol. 17, , p. 233–247
  5. (en) Carpenter, K. (2006). Biggest of the big: a critical re-evaluation of the mega-sauropod Amphicoelias fragillimus. In Foster, J.R. and Lucas, S.G., eds., 2006, Paleontology and Geology of the Upper Jurassic Morrison Formation, New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin 36: 131-138
  6. (en) O.C. Marsh, « Principal Characters of American Jurassic Dinosauria: Part IV », American Journal of Science, vol. 21, , p. 417–423 (lire en ligne)
  7. (en) Osborn H. F., Mook C. C., 1921, Camarasaurus, Amphicoelias and other sauropods of Cope. Memoirs of the American Museum of Natural History. 3: 249-387
  8. (en) Paul, G.S. (1994a). "Big sauropods — really, really big sauropods." The Dinosaur Report, The Dinosaur Society, Fall, p. 12–13
  9. (en) Galiano, H. and Albersdorfer, R. "A new basal diplodocid species, Amphicoelias brontodiplodocus, from the Morrison Formation, Big Horn Basin, Wyoming, with taxonomic reevaluation of Diplodocus, Apatosaurus, and other genera.|url=https://web.archive.org/web/20110710130441/http://dinosauriainternational.com/downloads/Amphicoelias.pdf | date=10 juillet 2011" Dinosauria International, LLC. 44pp. Published online 2010
  10. (en) Mike Taylor, « The elephant in the living room: Amphicoelias brontodiplodocus », Sauropod Vertebra Picture of the Week
  11. (en) Foster, J. (2007). Jurassic West: The Dinosaurs of the Morrison Formation and Their World. Indiana University Press
  12. C. Woodruff et J.R. Foster, « The fragile legacy of Amphicoelias fragillimus (Dinosauria: Sauropoda; Morrison Formation - Latest Jurassic) », PeerJ, (DOI 10.7287/peerj.preprints.838v1)
  13. (en) Wilson, J.A., and Smith, M. (1996). "New remains of Amphicoelias Cope (Dinosauria: Sauropoda) from the Upper Jurassic of Montana and diplodocoid phylogeny." Journal of Vertebrate Paleontology, 16(3 Suppl.): 73A
  14. (en) Emanuel Tschopp, Octavio Mateus & Roger B.J. Benson (2015), « A specimen-level phylogenetic analysis and taxonomic revision of Diplodocidae (Dinosauria, Sauropoda) », PeerJ 3:e857; DOI 10.7717/peerj.857 https://peerj.com/articles/857/
  15. (en) Emanuel Tschopp et Octávio Mateus, « Osteology of Galeamopus pabsti sp. nov. (Sauropoda: Diplodocidae), with implications for neurocentral closure timing, and the cervico-dorsal transition in diplodocids », PeerJ, vol. 5, , e3179 (DOI 10.7717/peerj.3179, lire en ligne)
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