Ammi Moussa
Ammi Moussa, (en arabe : ŰčÙ Ù Ù ÙŰłÙ, traduction française du nom arabe : Mon Oncle Moussa) est une commune algĂ©rienne. SituĂ©e Ă 71 km du chef-lieu de la wilaya de Relizane, elle s'Ă©tend sur 173,55 km2 et compte 11 258 habitant en 1987 et 28 962 habitants en 2000. Elle est le chef-lieu d'une daĂŻra depuis 1987, qui regroupe les communes d'El Oueldja, Ouled Aiche et El Hassi. Un marchĂ© local assez important se tient tous les jeudis depuis 1880.
Ammi Moussa | ||||
Ammi Moussa | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe | ŰčÙ Ù Ù ÙŰłÙ | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Wilaya | Relizane | |||
DaĂŻra | Ammi Moussa | |||
Code postal | 48315 - 48004 | |||
Code ONS | 4811 | |||
DĂ©mographie | ||||
Gentilé | Moussaoui/Moussaouia | |||
Population | 28 962 hab. (2008[1] - [2]) | |||
Densité | 167 hab./km2 | |||
GĂ©ographie | ||||
CoordonnĂ©es | 35° 52âČ 00âł nord, 1° 07âČ 00âł est | |||
Altitude | Min. 168 m Max. 168 m |
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Superficie | 173,55 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Relizane | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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GĂ©ographie
Ethnographie
La population de cette rĂ©gion est de souche berbĂšre[3], issue de la grande tribu de Beni-Ouragh qui se compose de 23 Ăąarch, ayant conservĂ© des mĆurs et des institutions analogues Ă celles des Kabyles du Djurdjura [4] et qui compte en son sein plusieurs fractions. Actuellement ces fractions dĂ©pendent administrativement de plusieurs communes de compĂ©tence territoriale de trois wilayas (Relizane â Tissemsilt â Tiaret).
Relief
La rĂ©gion d'Ammi Moussa occupe la partie Ouest de la chaĂźne de montagne de Ouarsenis, un oued important : Oued Riou naĂźt sur le massif de l'Ouarsenis, traverse au sens dâĂ©coulement sud vers le nord-ouest AĂŻn Tarek et Ammi Moussa, il rejoint Oued Tleta aux environs de Ouled Moudjeur avant de finir dans le barrage Guergar inaugurĂ© en 1985. Son territoire a une altitude moyenne de 150 m par rapport au niveau de la mer, est occupĂ© par 35 % de zones montagneuses, 13 % de collines, 15 % de plaines, 10 % de plateaux, 15,82 % de forĂȘts et seulement 9,18 % d'urbanisme.
- Djebel Mezoudj qui culmine à 855 m, région de Ouled Moudjeur au nord d'Ammi Moussa.
- Barrage Gargar entre Ammi Moussa & Oued Rhiou. Ă l'arriĂšre plan le massif de l'Ouarsenis.
- Ammi Moussa, vue générale, le pont sur le Oued Riou et le cimetiÚre du marabout Sidi Amara le saint patron local.
Climat
Le climat est semi-aride. La tempĂ©rature moyenne annuelle est de 29 °C. En Ă©tĂ©, elle peut augmenter jusquâĂ 40 °C et en hiver elle descend parfois jusquâĂ 4 °C. La pluviomĂ©trie se situe entre 400 mm et 600 mm par an ; elle est gĂ©nĂ©ralement concentrĂ©e dans le temps, ce qui entraĂźne des crues spectaculaires.
- Grande crue de Oued Riou Ă Ammi Moussa.
- Une autre vue de la grande crue de Oued Riou Ă Ammi Moussa.
Communes limitrophes
Histoire
Préhistoire et antiquité
Son territoire est riche en vestiges archéologiques datant, pour la plupart, de la préhistoire et la période romaine. Des restes mégalithiques à Menkoura, gravures rupestres dans les environs de Bourak'ba et l'Ouarsenis, totémisme berbÚre préhistorique correspond au culte superstitieux du sanglier à Sidi Bou Halloufa[5].
L'antique Mazices oĂč les romains, ont Ă©difiĂ© des forteresses, l'une d'elles la cĂ©lĂšbre Ksar El Koua, situĂ©e Ă quelques kilomĂštres d'Ami Moussa, pour sĂ©curiser les convois de blĂ© venant de la plaine du Sersou (grenier de blĂ©), vers les comptoirs installĂ©s sur la cĂŽte.
Ăpoque du royaume Zianide
Au dĂ©but du XIVe siĂšcle, le sultan Hammou Moussa El-Ziani, de la dynastie des Zianides, a matĂ© un soulĂšvement des tribus Arabes, et, ce nâest quâen 1314 quâil a fondĂ© la premiĂšre agglomĂ©ration, appelĂ©e Ksar Hamou Moussa, dâoĂč le nom de la ville de « Hamou Moussa », qui est devenue plus tard « Ammi Moussa », son appellation actuelle.
Ă la fin du XIVe siĂšcle, le royaume Zianide retrouva quelque importance avec Abou Hammou Moussa, mais avec les premiĂšres annĂ©es du XVe siĂšcle, le royaume connait un dĂ©clin certain. En 1511, les Zianides se soumettaient Ă la souverainetĂ© des Espagnols Ă©tablis Ă Oran. La dynastie Zianide succomba elle-mĂȘme aux Turcs Ottomans, en 1555 dĂ©pendant dĂ©sormais du beylik d'Oran.
Tradition orale
Les habitants de cette région, disaient Ammi Moussa, lorsqu'il y a abondance des cultures et dÚs que la sécheresse frappe la région, ils se fùchaient et lançaient le sobriquet « Laùma Moussa, Moussa le borgne » (il faut signaler que le souverain zianide était demi aveugle)[6].
Ăpoque coloniale francaise
OccupĂ©e par les Français en 1840 pour commander la vallĂ©e de l'Oued Riou et protĂ©ger la pleine du ChĂ©lif, ce point a une assez grande importance stratĂ©gique. Les Beni-Ouragh de la rĂ©gion d'Ammi Moussa ont prĂȘtĂ© allĂ©geance Ă lâĂmir Abdelkader ; ils font une rĂ©sistance Ă©nergique aux colonisateurs français et prennent une part active Ă la rĂ©volte de 1864 matĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Ămile Mellinet.
Commune mixte créée autour de 23 douars de Beni-Ouragh, le par Napoléon III. PrÚs de fort La Redoute qui fut bùti en cet endroit sous le commandement du maréchal Aimable Pélissier et inauguré par Napoléon III en 1865, il s'est groupé un certain nombre d'Européens qui bientÎt ont formé un petit village de 435 habitants, intégrée dans le département d'Oran, arrondissement de Mostaganem. Commune en plein exercice le , supprimée en 1957, aprÚs 1958, elle fait partie du nouveau département de Mostaganem et de l'arrondissement de Inkermann. Elle comptait 1949 habitants en 1959.
DĂ©buts
Au dĂ©but de lâinsurrection, Ammi Moussa comptait dĂ©jĂ une forte concentration d'unitĂ©s de l'armĂ©e française dont la caserne La Redoute, l'une des plus importantes du corps d'armĂ©e d'AlgĂ©rie, qui abrite la grande artillerie la 3/24e, la 2e compagnie du 93e rĂ©giment d'infanterie. L'UnitĂ© a pour mission de contrĂŽler la wilaya de Relizane et la valĂ©e du ChĂ©lif, et de combattre dans les monts de l'Ouarsenis. Un dĂ©tachement de l'ALAT quasi permanent dans la rĂ©gion, le peloton mixte avions-hĂ©licoptĂšres de la 5e DB.
La proximitĂ© des monts de l'Ouarsenis oĂč se trouvaient les maquis de la wilaya IV a fait que de nombreuses batailles se sont dĂ©roulĂ©es dans la rĂ©gion entre l'armĂ©e françaises et les katibas de l'ALN.
Attentat du 6 février 1956
MalgrĂ© lâimpressionnant dispositif militaire mis en place par les autoritĂ©s coloniales, les combattants de l'ALN de la wilaya IV, ont rĂ©ussi Ă dĂ©jouer la vigilance de l'armĂ©e française en perpĂ©trant un attentat en plein jour par un commando composĂ© de jeunes d'Ammi Moussa, ciblant plusieurs commerces appartenant aux colons, surtout les administrations, dont le centre des PTT et le bureau des recettes situĂ© non loin de la caserne militaire.
En représailles, les unités de l'armée française ont riposté, touchant toute la population. Le bilan de ces représailles, perpétrés le 16 février suivant, est de 90 morts, plusieurs blessés et plus d'une centaine d'arrestations. Un odonyme local, « rue du 16-Février »[7], rappelle cet événement.
Plan Challe
Durant le plan Challe entre 1959 et 1961, la rĂ©gion d'Ammi Moussa a Ă©tĂ© marquĂ©e par des combats meurtriers et l'intensification des opĂ©rations de ratissage dans les maquis de l'ALN de Djebel Bourak'ba, Ouarsenis, Menkoura et Cherrata, avec l'utilisation massive de l'armement lourd, notamment lâartillerie, les blindĂ©s, lâaviation, utilisation du napalm sur les forets avoisinantes et des renforts de rĂ©giments parachutistes.
Ăpoque de l'AlgĂ©rie indĂ©pendante
L'ancienne caserne coloniale " La Redoute " inoccupée entre 1962 et 1994, redevenue caserne militaire de l'ANP en 1995, d'une grande importance qui dépend de la 2e région militaire, ses unités ont joué un rÎle important durant la guerre civile algérienne dans la lutte contre les maquis islamistes du GIA basés dans les montagnes boisées de Bourak'ba, Ouarsenis, Menkoura et Cherrata.
Ammi Moussa dans la littérature
Dans un roman d'anticipation de Jules Verne, intitulĂ© Hector Servadac Voyages et aventures Ă travers le monde solaire, paru en 1877, l'auteur cite le nom de Ammi Moussa et celle de la tribu de Beni-Ouragh dans un passage dont voici lâextrait[8] :
« AprĂšs avoir contournĂ© la petite baie crĂ©Ă©e nouvellement par la rupture de la rive, le capitaine Servadac retrouva la berge du fleuve, prĂ©cisĂ©ment en face de la place quâaurait dĂ» occuper la commune mixte dâAmmi-Moussa, lâancienne Khamis des BĂ©ni-Ouragh. Mais il ne restait pas un seul vestige de ce chef-lieu de cercle, ni mĂȘme du pic de Mankoura, haut de onze cent vingt-six mĂštres, en avant duquel il Ă©tait bĂąti. Ce soir-lĂ , les deux explorateurs campĂšrent Ă un angle qui, de ce cĂŽtĂ©, terminait brusquement leur nouveau domaine. CâĂ©tait presque Ă lâendroit oĂč aurait dĂ» se trouver lâimportante bourgade de Memounturroy, dont il n' y avait plus aucune trace. »
Personnalités liées à la commune
- Albert Soboul, historien français, spécialiste de la Révolution française et de Napoléon, né à Ammi Moussa en 1914.
- Mohamed HirĂšche, un des principaux acteurs de lâavĂšnement du systĂšme Ă©ducatif Ă Oran , nĂ© Ă Ammi Moussa en 1914.
- Gérard Ségura, instituteur de formation, membre du Parti Socialiste et ancien maire d'Aulnay-sous-Bois. (France), né à Ammi Moussa en 1948.
- Nouria Kazdarli, actrice algérienne, né à Ammi Moussa en 1921.
- Mohammed Besnaci, docteur de l'Université LumiÚre Lyon II, membre du centre de recherche CRTT, traducteur, poÚte, professeur et écrivain, né en 1982 à Ammi Moussa
- Boudalia Djilali, contrÎleur général de police, Directeur des Renseignements Généraux de la police algérienne (MinistÚre de l'intérieur de la République Algérienne) de 2013 à 2018. Auteur de plusieurs décorations et insignes, distingué par le Conseil des Ministres Arabes (2015) "Meilleur Policier Arabe" (Tunisie 2015). Il est né en 1966 à Ammi Moussa.
Notes et références
- « Wilaya de Relizane : répartition de la population résidente des ménages ordinaires et collectifs, selon la commune de résidence et la dispersion ». Données du recensement général de la population et de l'habitat de 2008 sur le site de l'ONS.
- Wilaya de Relizane.dz
- Ernest Carette : Origine et migrations des principales tribus d'Algérie, page : 159. Imprimerie Impériale. Paris - 1843. en PDF
- Annales Algériennes. T. 3 / par E. Pellissier de Reynaud -J. Dumaine (Paris)-1854 page : 11 sur Gallica BibliothÚque numérique de la BNF
- E.Carette :Origine et migrations des principales tribus d'Algérie, page : 159. Imprimerie Impériale, Paris, 1843. en PDF
- Achour Cheurfi, Dictionnaire des localitĂ©s algĂ©riennes, Casbah Ădition, pages 124-125.
- [ OpenStreetMap] « rue du 16-Février » à Ammi Moussa
- Jules Verne : Hector Servadac Voyages et aventures Ă travers le monde solaire, page 38, en PDF
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- E.Carette, Origine et migrations des principales tribus d'Algérie, Imprimerie Impériale. Paris - 1843
- Grande Encyclopédie. 1885-1902, H. Lamirault & Cie éditeurs, Paris
Liens externes
- Cartes postales d'Ammi Moussa datant de la colonisation française sur le site de www .ABC de la CPA .com
- Photos de stationnements mixte avions-hélicoptÚres du peloton de la 5e DB dans la région d'Ammi Moussa durant la guerre d'Algérie. Site non officiel de l'Aviation légÚre de l'armée de terre (ALAT)